Ce n’est pas un ballon d’essai … Malmené par les vents contraires du numérique, un symbole de la presse américaine part à l’assaut de la plateforme chinoise à l’audience stratosphérique : Le New York Times se lance sur TikTok… (le 05-02-2023) |
"Toutes les nouvelles qui méritent d'être imprimées" : telle est sa devise depuis sa création en 1851 … C’est en restant fidèle à cette profession de foi que le New York Times, surnommé "The gray Lady " du fait de sa mise en page immuable, franchit à son tour le pas. Son ambition : cibler un nouveau lectorat via la plateforme préférée du jeune public, celui qui ne lit plus la presse dans sa version papier, le "print".
Avec 127 prix Pulitzer à son palmarès, et aujourd’hui encore quelques 1700 journalistes, l’institution de Manhattan considérée comme "la référence" entame une véritable mue . Mais pour cela, il lui faut réapprendre à écrire, à épouser l’époque !
Confronté à une baisse catastrophique de ses recettes publicitaires, un premier tabou avait sauté en janvier 2005 : le journal avait dû publier de la pub pour la première fois à la "Une". Sa première page était pourtant sacralisée depuis toujours, elle était réservée aux informations dites "pures". Aujourd’hui, pour répondre à la chute abyssale des ventes, c’est en mode TikTok et donc avec des choix éditoriaux ad-hoc que le journal tente de se réinventer.
Le New York Times, pour autant, entend ne pas foncer dans le brouillard… Si ses principaux concurrents publient depuis 4 ans déjà sur TikTok, le New York Times affiche, depuis sa première publication le 25 janvier dernier, sa volonté de se distinguer.
Alors que les autres titres ont plongé dans une forme d’info "divertissement", pour coller à ce qu’apprécient les followers de la plateforme chinoise et engranger de l'audience, le NYT, lui, se cantonne pour l’heure au "hard news" ou au "culturel de bon ton". Son premier article il y a 10 jours est consacré à Brandon Tsay, le jeune homme de 26 ans qui a désarmé un tireur dans une salle de danse à Alhambra, en Californie. Les TikTokeurs peuvent s'en doute s'identifier à lui, il est dans la cible ... Mais l'info n'est pas "riante" pour autant.
Le positionnement du Washington Post avait d’emblée été tout autre à son arrivée sur la plateforme chinoise il y a 4 ans déjà, Comme le note le site "Les liens vagabonds" , le journal avait publié un sketch de 15 secondes devenu viral, mettant en scène le sénateur Cory Booker et Dave Jorgenson, reporter vidéo senior du Post.
En effet : à regarder les sites TikTok de 2 journaux ce dimanche, la tonalité est bien différente ! Alors que le New York Times propose des idées de visites pour un séjour de 36 heures à Rome, le Washington Post consacre lui sa dernière publi à un sketch amusant consacré à Netflix et au conflit de générations sur les choix de programmes …
Aucun des 2 comptes en revanche ne reprend les images du ballon chinois explosé dans le ciel des Etats Unis ... Elles font pourtant le buzz sur tous les réseaux sociaux et sont la Une de bien des médias partout sur la planète !
Ces vidéos n’intéressent-elles pas les jeunes publics de TikTok ? Ou bien, pour aussi spectaculaires qu'elles soient, les enjeux diplomatiques que ces images induisent sont-ils trop lourds ? Toute actualité a-t-elle sa place pour être traitée sur un réseau social considéré comme "léger" et dédié au divertissement ?
Ce n’est sans doute pas si simple, en effet, de changer son écriture, et de partir à la conquête d’une nouvelle audience, même sur le média "tendance" qu’elle plébiscite …
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 5 fevrier 2023.
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Star sur les stades comme à la radio : Maryse Éwanjé-Epée dit au revoir à ses auditeurs, après 20 ans à RMC ! (le 04-02-2023) |
Elle est l’une des figures des journalistes sportifs à la radio depuis 20 ans ! L’athlète 17 fois championne de France, et détentrice du record du saut en hauteur de 1983 à 2007 est revenue à la radio et à la télé sur RMC sport ce vendredi 3 février pour faire un coucou amical à l’équipe du Moscato Show et à ses auditeurs.
Star féminine de ce rendez-vous animé par une équipe dominées par des hommes, elle a marqué l’antenne par sa présence, ses partis pris, sa connaissance très pointue de nombreuses discipline, et son humour … L’émission, qui fêtera son 15 ème anniversaire au mois de mai prochain, a eu hier soir une tonalité singulière : de la gentillesse, des hommages pour sa longue carrière au micro, des sourires aussi, mais l’ex championne n’en a pas pour autant laissé sa langue dans sa poche : au-delà de son professionnalisme, sa parole acérée est sa marque de fabrique !
Après ses exploits sportifs personnels qui la propulsent au cour des années 80 sur les plus hautes marches des podiums, elle débute au micro dès 2003 et devient rapidement une référence dans le domaine de l’olympisme. Au-delà de l’athlétisme, elle commente de la boxe, de l’haltérophilie, de la lutte … Elle est l'une des voix les plus marquantes du PAF sur le sport durant des années, en direct des plus grandes compétitions internationales.
Maryse est aussi une femme engagée. Son livre "Révolte" paru il y a 4 ans marque les esprits : " L'histoire est jalonnée de révolté·e·s qui ont sacrifié le totem d'immunité de leur réussite sportive à la lutte contre les inégalités... Ce livre fait cohabiter des hommes et des femmes qui m'ont, chacun à leur manière, émue, révoltée et inspirée. Des Nègres parqués derrière la Color Line aux sportifs résistants, de Mohamed Ali à Sadaf Khadem, de Billie Jean King à Socratès en passant par Colin Kaepernick ou Son Ki-chong, il célèbre les poings levés, les agenouillés, les badass, les monstres sacrés, les exilés etc … "
En retrait de l’antenne d'RMC depuis plusieurs mois, elle s’apprête à vivre de nouvelles aventures, ailleurs, mais reste fidèle à ses premières amours. Présidente depuis 2018, et encore pour 2 ans du GA Noisy le grand, le club d’athlé de cette ville d’Ile de France, elle entraine des jeunes gens qui pour certains ne rêvent, comme elle l’a vécu elle-même, qu’aux prochains jeux Olympiques à Paris. Le Groupe d’Athlétisme de Noisy le Grand, dit-elle ,c’est comme l’indique ses initiales le GANG le plus sympa du 93 !
Podcast de l'intégralité de la dernière émission ici :
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 4 fevrier 2022.
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La révolution du numérique et ses conséquences sur l'audiovisuel, les consommateurs de radio, de télé, du web : l'ARCOM présente ses objectifs stratégiques. (le 27-01-2023) |
Lutter contre les fake-news, protéger les publics tout en assurant le pluralisme et la liberté d'expression, renforcer l’éducation aux médias, faire progresser la représentation des femmes sur les antennes, déployer le DAB+ tout en maintenant les émetteurs FM, travailler au niveau européen pour réguler les plateformes en ligne, soutenir la francophonie, … Autant de thématiques sur lesquelles l’ARCOM se donne pour ambition de progresser .
En premier lieu, l’institution entend "veiller aux responsabilités démocratiques et sociétales des médias audiovisuels et des plateformes en ligne , et garantir le pluralisme des médias audiovisuels d’information et l’indépendance de l’audiovisuel public".
L'organisme de régulation prend en compte tout d'abord l'évolution du marché, et donc du mode de consommation des médias qui ont de lourdes conséquences. La nécessité d’investir dans de nouveaux supports de diffusion numérique, comme des plateformes web ou des applications mobiles, ainsi que vers de nouveaux formats de programme adaptés aux usages non linéaires, à l’instar des podcasts, est croissante pour les acteurs, du fait surtout de la forte progression des smartphones individuels.
Les audiences connaissent une érosion continue, particulièrement marquée chez les plus jeunes. Pour la télévision : en 2021 la durée d’écoute individuelle des plus de 50 ans était cinq fois plus élevée en que celle des 4-14 ans, Elle n'était que de trois fois plus en 2018.
La radio connaît également une tendance à la baisse et au vieillissement du public. Cette évolution s’explique au moins en partie par la hausse du temps passé sur les réseaux sociaux, les plateformes de partage de vidéos et les services de vidéo à la demande, dont l’âge moyen des utilisateurs s’établit à 35 ans. L’ensemble de ces changements a été amplifié ces dernières années par la crise du Covid-19.
Pour autant et malgré ces changements, "les attentes placées dans les médias audiovisuels– et singulièrement à l’égard des entreprises de service public – demeurent très fortes" À titre d’exemple, l’écoute de la radio sur internet représente désormais 15 % de l’audience globale et l'éautre mode de consommation, le streaming, transforme la filière musicale. Ca a des conséquences fortes sur les titres qui font le buzz. A la radio, nos oreilles sont exposées à une diversité de styles de musiques, ce qui n’est pas le cas quand on écoute une plateforme. La langue française par exemple est sur-représentée sur Spotify par rapport à la radio : le rap y a une place prépondérante et l'algorythme de programmation influence le choix de l'internaute.
Question essentielle aussi : les news ... "L’essor des technologies en ligne a permis le développement de nouvelles façons d’accéder aux contenus et de communiquer, mais aussi de nouveaux risques pour nos démocraties". Si elle est abondante, l’information disponible en ligne est aussi maîtrisée par un nombre restreint d’intermédiaires, comme les moteurs de recherche. Les plateformes en ligne permettent un accroissement du champ d’application des libertés publiques et, en premier lieu, de la liberté d’expression, en offrant d’autres espaces de parole et de nouveaux canaux de diffusion. Elles agissent ainsi directement sur les mécanismes de formation de l’opinion publique et amplifient des phénomènes identifiés de longue date, au premier rang desquels figure la manipulation de l’information.
D’autres atteintes à l’intérêt public trouvent aussi en ligne un terreau favorable pour se déployer : l’incitation à la haine, la mise en danger des mineurs, l’apologie du terrorisme ou encore les escroqueries en tous genres.
"Les plateformes en ligne n’en restent pas moins de formidables outils de lien social,d’accélération de changements sociétaux et d’accès démocratisé à la culture et à l’information, en offrant des opportunités sans précédent pour nos sociétés. Face à des phénomènes communs à la plupart des pays et à des acteurs d’envergure mondiale, mais aussi au besoin de proximité exprimé par les publics, l’action du régulateur ne peut plus s’exercer principalement à l’échelon national.
L’Arcom entend donc œuvrer pour mieux réguler l’ensemble du secteur audiovisuel dans l’intérêt des consommateurs, des entreprises, mais aussi en matière de cohésion sociale.
Son document à consulter ici :
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 26 janvier 2023.
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Manifs en direct : à la TV retransmises par des pros, ou diffusées sur les Réseaux Sociaux sans déontologie de l'info ... Quand l’actu sociale tourne à la télé-réalité, ou pas ! (le 21-01-2023) |
4 eme journée d'action contre la réforme des retraites ce 11 février, avec le retour de Gilets Jaunes et des familles dans les cortèges... Voici revenues les mobilisations qui mobilisent les médias à longueur d'antenne même si toutes les chaînes n'y accordent pas la même importance. BFM, et CNews sont en éditions spéciales qausi continues sur les manifs.
LCi reste fidèle à son choix stratégique qui place la guerre en Ukraine aux avant-postes, France Info Canal 27 équilibre elle ses contenus, en consacrant des tranches à la tragédie du séisme en Turquie et en Syrie.
Les télespectateurs ont donc le choix parmi les 4 chaînes d'info continu, de choisir la thématique qui les concerne le plus : force est de constater que compte tenu des choix éditoriaux de chaque offre, la proposition est diverse, Même si l'exposition des chaînes dur la TNT apparaît inégalitaire ... BFM et CNews, mieux situées sur les canaux 15 et 16, que LCI et France Info aux positions 26 et 27 ...
En France donc ce samedi, les défilés à Paris comme en région sont le haut-parleur des grèves et parfois des paralysies de secteurs économiques qui se multiplient depuis quelques semaines. Sans pouvoir être comparées, en nombre, au mouvements sur les rond-points en 2018 et 2019 le samedi, ces manifestations partout en France sonnent le retour des journées qui leur sont consacrées sur les chaines d’info continue... Mais aussi sur les médias dits "parallèles" qui se multiplient sur le web via les réseaux sociaux.
C’est la promesse d’heures de programmes qui ambitionnent de faire vivre depuis le terrain l’évènement par procuration. Pour nombre d'observateurs de la télé-réalité, c'est le même process : L’idée est qu’il ne faut pas se déconnecter, il faut toujours conserver le contact. Sur certaines chaînes, il n’y a plus les pauses JT chaque heure, parfois, même plus de pub !
Et le succèest au rendez-vous ! L’INA a fait les comptes : les médias d’infos ont crevé leurs plafonds lors des premiers samedis "gilets jaunes". Selon les chiffres de Médiamétrie, la part d’audience de ces chaînes atteignait 7,7 % le 16 mars 2019, contre 3,5 % en moyenne les samedis précédant le mouvement social. Au plus fort de la crise, le 8 décembre, la part d’audience a culminé à 19,3 %. Plus de 27 millions de Français ont regardé une des chaînes d’info en continu ce jour-là.
Les téléspectateurs sont d’autant plus collés à leur petit écran quand interviennent des dérapages. Dominique Reynié, directeur général du Think Tank libéral Fondapo souligne que "la violence destructrice, les flammes, les boutiques dévastées, ces scènes de pillage, de policiers attaqués, ce sont les plus sûrs moyens de capter l’attention des caméras, et par rebond, de jaillir à la Une de tous les médias". Comprenez "traditionnels"...
Car désormais une partie du public, singulièrement de la France dite "périphérique", délaisse les chaînes "mainstream" pour leur préférer internet, et leurs réseaux sociaux. Ils sont bien évidemment un outil pour mobiliser les manifestants et se retrouver entre-soi, mais également un moyen de suivre en direct les évènements.
Les "retransmissions" vidéo assurées par des internautes via Facebook Live ou YouTube, sans aucune formation journalistique, pullulent sur la toile et font concurrence aux chaines de télé et aux radios. Comme chez Canada Dry, çà à le goût de l'info, çà a la couleur de l'info, mais ce n'est pas de l'info !
Pour certains sociologues, les journalistes sont souvent considérés comme le sont les politiques : décalés de la réalité. Renaud Boyer, étudiant en communication à l'université Paris 2-Assas, rapporte un riche corpus de commentaires acerbes contre la profession. On y retrouve l'insulte, l'injure qui vise à dégrader ceux qu'on juge "supérieurs" et donc jugés "arrogants" et "méprisants". Depuis plusieurs années, les réseaux socionumériques accumulent les mot-valise infâmants contre la profession : "journalopes", "merdias" ou encore "prestituée". Sur les forums des "gilets jaunes" par exemple, on lit que tous les journalistes gagnent très bien leur vie, qu'ils forment une "caste". C'est pourtant statistiquement faux. En 2017, la part des pigistes et des chômeurs a atteint 26,2% contre 22,7% en 2006. Ils sont pourtant accusés d'être des manipulateurs au service du gros capital ou des élites politiques, c'est selon.
Conséquence : la multiplication des fake-news, au quotidien et à portiori les jours de manifs. Dans un sondage Harris Interactive des 3 et 4 décembre 2019 pour Télé Star, ceux qui se déclarent "gilets jaunes" recherchent plus l'information sur internet et les réseaux sociaux que l'ensemble des Français.
Les manipulateurs de tous poils ont le vent en poupe ! Un appel à un rassemblement anti-journaliste a d’ailleurs été publié il y a quelques semaines par le collectif, "Vigi Médias". Porté par le site complotiste "France Soir", qui n’a plus rien à voir avec le grand journal créé par Pierre Lazareff, suite à la décision de la Commission paritaire des publications des agences de presse (CPPAP) de retirer son agrément. Il proposait "à tous les militants, lanceurs d’alerte, partis et collectifs censurés de prendre l’ascenseur médiatique en assiégeant les médias collabos". Ce groupuscule très actif sur les réseaux sociaux prétend agir "en faveur de la défense de la diversité des opinions dans la presse", et organise depuis plus de deux ans des marches issues du mouvement des Gilets jaunes devant le siège des médias mainstream "afin de protester contre les biais du traitement médiatique de l'information en France".
Il y a 20 ans, quand Zuckerberg imagine Facebook dans sa chambre d’étudiant à ’Harvard , a-t-il concience de la révolution qu’il met en marche ?
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, publié le 21 janvier et actualisé le 11 fevrier 2023. |
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FIP : le phénomène ! Pour la première fois, l’offre quasi unique au monde de Radio France devient, en part d’audience, la radio musicale la plus écoutée en Ile de France ... (le 19-01-2023) |
« All you need is FIP » : les franciliens valident le slogan ! Selon les résultats novembre-décembre 2022 publiés ce jeudi par Médiamétrie, le média Radio rassemble plus de 6,4 millions d’auditeurs dans la région capitale, c’est-à-dire un habitant sur deux agé plus de 13 ans. L'enquête propose comme toujours 2 critères et c’est sur l'indicateur "Part d'audience " que FIP réalise la performance la plus remarquée sur cette vague : Elle prend en compte la durée d’écoute, en plus du nombre d'auditeurs. Combien de temps restent-ils chaque jour fidèles au poste.
A ce jeu là, FIP conquiert pour la première fois la place de leader de toutes les Musicales en Ile de France, avec 143 minutes par jour et par paire d’oreilles, 6, 4 % : c’est un record historique ! Le paradoxe c’est que ce critère intéresse particulièrement les radios commerciales puisque plus les auditeurs écoutent longtemps un programme, plus ils sont susceptibles d’entendre les publicités … Or sur FIP, c’est zéro pub à l’antenne !
Sur l'audience cumulée, le critère traditionnellement mis en avant pour "classer" les radios, le marché se distingue en Ile de France. 2 catégories d'offres se dégagent clairement. France Inter y est leader, avec seulement 0,5% d’avance sur France Info, puis arrive RTL mais 3 points en dessous. Suivent plus bas encore RMC , Europe 1 et France Culture. Ce sont donc des généralistes qui mènent la danse, elles réalisent toutes plus de 4 points. Sud Radio et France Bleu Paris ne sont pas citées puisqu’elles ne parviennent pas au fatidique 1% d’auditeurs nécessaire pour être classées. La première offre musicale c’est Skyrock à 4,2, devant Nostalgie, puis NRJ seulement en 9ème position… Puis arrive FIP. Même sur cet outil de mesure, avec 2,9 % d’audience cumulée, elle devance RTL2, Chérie FM, RFM, Fun Radio, Rire et Chansons, Radio Nova et Mouv’ …
A l’image de son logo, FIP voit la vie en rose sur un segment qui pourtant souffre terriblement. Délaissées par les plus jeunes au profit de YouTube, remplacées dans la voiture par Spotify ou Deezer à la faveur du bluetooth... Les radios musicales ont perdu 1,2 million d'adeptes entre fin 2021 et fin 2022. Les jeunes qui sont les plus fidèles n’attendent plus que leur titre préféré passe à la radio, ils l’écoutent directement en streaming n’importe quand. Pour nombre d’analystes certaines radios nationales privées semblent être entrées en hibernation depuis bien longtemps. Il n'y aurait plus de surprise, plus de créativité et les playlists seraient ennuyeuses à mourir. Certains mornings ou les animateurs se forcent à rire en permanence deviendraient has-been. Les émissions rythmées par les "vous avez écouté ceci, vous allez écouter celà ... " sonneraient creux. Les longs tunnels de pubs durant lesquels les auditeurs zappent quasi systématiquement useraient le format jusqu'à la corde ... sensible. Et les quotas de chansons françaises imposés rendraient difficile la cohérence des offres ciblées sur certains publics.
Radio de service public, FIP semble pour autant survoler aujourd'hui ces difficultés en ne faisant évoluer son programme pour toujours plus se distinguer, mais aussi épouser l’époque. L'effectif représente seulement une cinquantaine de personne, dont une large partie de non-permanents, avec une singularité : 8 programmateurs y travaillent pour maintenir l'ambition de singularité et de conquête . C'est l'une des plus petites équipes du groupe Radio France. Dans le fond c’est l’originalité, pour ne pas dire l’unicité de son offre, qui la distingue : elle reste fidèle à son ADN. Dans la forme, la station revendique une réelle démarche marketing, avec des actions de communication évènement comme le piratage, "contrôlé " de son antenne, récemment, par un groupe de rappeurs, ou en proposant à la tribu de ses fidèles des produits dérivés de la marque.
Longtemps vu comme un Object Radiophonique Non Identifié dans la galaxie des radios, FIP a dès l'origine été pensée comme une offre singulière.
Quand le 5 janvier 1971 à 17 heures, Jean Garetto et Pierre Codou lancent de la maison de la radio "France Inter Paris" sur 514 en ondes moyennes, ils misent d’emblée sur l’originalité du format. La musique y est diffusée de manière ininterrompue et les informations, essentiellement de service, sont données en surimpression par des voix féminines. Elle est destinée à un public urbain et en priorité aux automobilistes : infos météo, point circulation, etc... Les infos culturelles, l'agenda des spectacles ont également leur place. Vu le succès le concept fait des petits en province, mais ces mini-stations ferment dans les années 2000.
C’est l’époque où l’accent est mis sur la diffusion par internet et maintenant le DAB+, la multiplication de podcasts et les 10 webradios. La plus écoutée en décembre dernier était celle dédiée au jazz. La chaîne "travaille " sa communauté d'auditeurs sur son site et via les réseaux sociaux. Elle a des fans clubs en Hollande et en Grande Bretagne.
L’antenne proprement dite évolue également et se recentre sur sa mission de programmation qualitative originale. Elle n'est pas sous le joug des Majors de l'industrie du disque qui, économiquement, font la pluie et le beau temps. Des sessions "live" et des "spéciales" thématiques varient les plaisirs et ponctuent le flux.
Quitte à gommer une dimension de services rendus au public originelle sur la vie quotidienne. Par exemple : les applis sur la circulation, comme Waze, auxquelles sont abonnés les automobilistes dans les grandes agglos, font que cette thématique d'accompagnement n'est plus aujourd'hui réellemente pertinente en radio. L'info qui rythmait l'antenne chaque heure n'est plus de mise non plus. Radio France parie sur ses autres offres en la matière auxquelles adhèrent toujours plus les auditeurs, comme en particulier sa chaine d'info continue, "franceinfo :" au succès grandissant. La chaine s’enorgueillit d’être écoutée partout sur la planète : le cofondateur de Twitter l'Américain Jack Dorsey déclare il y a 5 ans que pour lui FIP est la meilleure radio au monde ! En 2021 quand la marque fête son cinquantième anniversaire, 742 000 auditeurs y sont fidèles chaque jour en France . C’est une hausse ininterrompue depuis quinze ans, et çà continue !
De là à décrocher la Lune, au paradis des opérateurs radiophoniques … Thomas Pesquet est déjà son ambassadeur, puisqu’il avait confié aux auditeurs sa play-list personnelle depuis la station orbitale !
Pour écouter fip : https://www.radiofrance.fr/fip
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 19 janvier 2022
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Est-ce la goutte de fiel qui va faire déborder le caniveau ? Ce 16 janvier 2023, Hanouna flingue en direct sur C8 le budget alloué par l’état pour l'audiovisuel public : du sale populisme, à l’état pur ! (le 17-01-2023) |
Un concentré de fausses informations, de propos diffamatoires, de caricatures éhontées ... Cyril Hanouna s’attaque ce lundi soir à l’audiovisuel public dans le 6 / 7 de son émission TPMP.
L’animateur sur C8, producteur multi-milionnaire qui a débuté sa carrière en télévision sur France 4, prétend découvrir le budget annuel directement alloué par l’état à l’ensemble des entreprises de l'audiovisuel public : 3,8 milliards. Ce même montant était jusqu’alors le fruit de la redevance qui vient d’être supprimée. Cette taxe finançait une partie du budget de France Télévisions, Radio France, l'INA, Arte France, TV5 Monde, et France Médias Monde (France 24, RFI, Monte Carlo Doualiya). Le financement est dorénavant assuré directement par le budget global de l'état.
Voilà une séquence populiste, un pathétique bad show, en phase avec la ligne éditoriale traditionnelle de ce programme.
Quelques 5 minutes de propos haineux, hasardeux, honteux, devant quelques 2 millions de téléspectateurs captivés, et connectés au global bashing populiste ambiant. Porte-voix auto-proclammé des extrêmes nombrilisés par les réseaux sociaux et auto-connectés via les algorythmes , l’empereur de la télé trash dresse à l'encontre de l'audiovisuel public, et du gouvernement, un réquisitoire outrancier…
"Privatisez-moi tout ça !!! Qu’elle vienne içi la ministre nous expliquer au lieu de s’exprimer dans le Monde … La culture c’est chez nous aussi", hurle l’animateur … "Qu’Elise Lucet fasse une émission sur ce que ça coute toutes ces chaines qu’on ne regarde pas … Et en plus ils ont arrêté Plus belle la vie". "Arte, c’est quoi ça ? Moi ce que j’aime c’est Pizza del Arte" … "Faudrait plutôt donner tout cet argent aux hôpitaux ou aux écoles". "Nous on règle des problèmes, et eux ils n’ont jamais rien fait …" " Le service public vous leur donnez le Sahara, ils diront qu’il leur faut encore plus de sable". " D'toute façon, j'sais pas c'qu'ils font. J'regarde jamais !"
Après le buzz de son intervention à l'antenne il précise au Huffpost que c'est Radio France, en réalité, sa cible :
"Alors moi France bleu, j’adore, c’est super. Ça, il faut garder. France info aussi. Le reste, il faut voir ... France télévisions à la limite, ils ne me dérangent pas, j’adore Delphine Ernotte, la patronne de France télévisions.
La pédégère de FTV, elle même, lui a répondu par l'intermédiaire du site Pure Médias : "Je sais que c'est quelqu'un qui est très attaché au lien avec le public, c'est ce qu'il essaye de faire dans son émission. Il a juste oublié qu'il y avait 50% des gens qui nous regardaient tous les jours et 80% toutes les semaines. Et si je fais tout le service public - Arte, Radio France, etc. -, je pense que c'est tout le monde en fait", indique la patronne de France Télévisions. Et de continuer : "On appartient donc un peu à tout le monde et tout le monde nous regarde. On voit d'ailleurs qu'on a renforcé notre lien ces dernières années". "Je n'ai pas bien compris... Je ne surréagis pas parce que ça ne sert à rien. Juste, un petit clin d'oeil parce qu'on se connaît bien avec Cyril. Il a quand même passé dix ans sur le service public !", conclut-elle
Des internautes scandalisés par la séquence rétablissent, eux, la vérité :
Autre point de vue d'internaute : "Il suffit juste de réveiller les plus bas instincts. Des paillettes, des gros nichons, un brailleur de conneries et ça passe crème.
Le concept est très bien étudié, le gaucho caricatural, le camionneur beauf, le vieux beau copain de Macron, l’homo qui assume, la pétasse décérébrée , l’ex miss france réac, la vieille moche qui a chaud au cul et j’en oublie.
Tu y ajoutes une ligne éditoriale plus hard que les tabloïdes animée par un bateleur qui croit qu’il est vraiment dieu parce qu’on lui a dit et la soupe est prête.
A table "
Maintes fois rappelée à l’ordre et même sanctionnée par l’Arcom, la chaîne C8 franchi avec la diffusion de ce brulot un nouveau niveau de diffamation. Les scandales se multiplient depuis la création de l’émission en 2012. L’affaire "Lola", la publicité clandestine en plateau avec un rappeur, un canular homophobe à l'antenne, jusqu’à une agression sexuelle en direct, sans parler de la récente affaire du député LFI …
Au lendemain de ce happening tout aussi compulsif que nauséabond à propos de l'audiovisuel public, le web regorge une nouvelle fois de condamnations ...
Et pourtant "Touche pas à mon poste" réalise, toujours plus, de très fortes bonnes audiences, et pas seulement sur la cible des ados et jeunes adultes. Des records ont été enregistrés depuis la rentrée, pour une bonne part grâce à des téléspectateurs bien plus âgés. La première séquence réunit plus d’un millions de téléspectateurs et en séduit plus de 2 millions, même, pour la seconde partie de l'émission.
Autre contribution d'un internaute à e-crossmedia :
"Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude.
Albert Camus"
Paradoxe :
Ce mardi l'organe régulateur, l'ARCOM, annonce une initiative pour l'éducation aux médias ...
Ca ne peut pas être plus urgent et opportun, en effet !
Thierry Mathieu , Président d'e-crossmedia, le 17 janvier 2023.
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"Mais non" … "Au jour d’aujourd’hui" "c’est clair", c’est même "hallucinant" … "Pour faire court" tu vois, "j’ai envie de dire : quelque part", "c’est ouf ": les mots béquilles "ça l'fait pas" ! Amusant palmarès des tics de langages dans les médias : "Grave" ! (le 13-01-2023) |
Machinales, inconscientes, ou parfois même voulues … Les "habitudes de langages" polluent les antennes radio ou télé, comme les colonnes de presse écrite et des publis sur le web. Ces mots "béquilles", aussi nommés mots "tuteurs", reflèteraient les tendances des individus à orienter leur discours, selon le site "L’ABC du français". Que ce soit sur les médias, dans la voix des dirigeants, singulièrement de la part des personnalités politiques, et même en vérité dans la bouche de tout à chacun, ces tics seraient révélateurs de l'air du temps. "On va dire ca comme ça ! "Voili voilou", donc, le florilège des tics répertorié par le JDD et Press’edd.
"C’est énorme" en effet, et "juste pas possible"… "Au final", "c’est clair en vérité", "ca m’interpelle" "en boucle" "au niveau du vécu".
"Pour faire court", "quelque part", "vous voyez ce que je veux dire" : "Ca l'fait pas ! " "Hein ?"
Stars absolues : "La cerise sur le gâteau", devant "Le vent en poupe ", "A la loupe", "La source proche du dossier" et "Dans la tourmente".
Suivent ... et "Le même son de cloche" … "Tirer à boulet rouge" est aussi "dans les tuyaux" de cette "descente aux enfers" !
L'appauvrissement du langage est "un serpent de mer", "en vitesse de croisière", bien qu’il soit "sur les chapeaux de roues", et incapable de "sortir de l’impasse" …
"Sous le feu des critiques", c’est un "scénario catastrophe" qui "franchit la ligne Maginot" bien qu’il soit "attendu au tournant" " mais persiste "sans vergogne", "droit dans ses bottes".
"Ironie de l'histoire", chacun "au final", "persiste et signe" "sur le fil du rasoir" et "se prête au jeu" de "ce coup de com’ ". Ce qui conduit à "un échec cuisant"...
Il faut donc "jeter un pavé dans la mare" pour "sauver le soldat" qui est "sur le grill" bien qu’il apporte seul "de l’eau au moulin" de sa médiocrité.
Il s'agit de "revoir sa copie" "à la croisée des chemins", et de "révéler la partie immergée de l’iceberg" du savoir écrire pour "éviter un scénario catastrophe" ...
"En même temps", c'est "relou" ... "Tirer sur la sonnette d’alarme", manque au palmarès ! Et pourtant, il serait grand temps. "Grave" !
En bonus, le top des expressions usées et abusées dans le domaine sportif :
Ce classement des expressions et métaphores favorites de la presse date en fait d'il y a 3 ans mais resurgit ces jours-ci sur les réseaux sociaux. L'enquête a été réalisée du 1 er au 7 octobre 2019 à partir du service Press'edd, la plateforme des médias français. Le comptage a été établi à partir d'un échantillon de 3000 titres de la presse française et sites du web éditorial, et de 390 médias audiovisuels -tv et radios nationales et locales-.
Thierry Mathieu , Président d'e-crossmedia, le 13 janvier 2023.
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Inter ou RTL 1ère radio de France ? D’après le sondage publié ce jeudi, c'est France Inter comme depuis plusieurs saisons. Mais selon la nouvelle méthode d’enquête publiée la semaine dernière, c’est RTL … Les fidèles de l’une ou l’autre des stations s’en moquent, mais pas les annonceurs qui sont les seuls à y voir clair ! Une sacrée confusion qui est synonyme, peut-être, de transition … (le 11-01-2023) |
"J’suis gagné d’avoir content !" Voilà comment est gentiment caricaturée la réaction au micro des cyclistes, au terme d’une étape … Sauf en cas de chute violente, ils sont toujours satisfaits, même si à la ligne d’arrivée le chronomètre détermine un classement. C’est la même chose en radio ...
Mais ce jeudi 12 janvier 2022 va révolutionne le résultat de la course. Si l’un et l’autre des 2 poids lourds français du marché radiophonique se disputent la victoire, c’est qu’ils ne parlent plus de la même compétition. C’est comme si chacun avait disputé l’épreuve des 2 derniers mois avec une règle du jeu différente !
France Inter trône encore sur la première marche du podium avec la méthode "EAR" – ex 126 000 – qui fait autorité depuis des années : 6,9 millions de paires d'oreilles fidèles sur cette vague.
RTL revendique elle aussi la 1ere place, mais en se référant aux résultats du nouveau type d’enquête dite "EAR Insights", rendus publics il y a une semaine.
Toujours est-il que selon l'étude classique publiée ce jeudi, si RTL repasse au dessus des symboliques 10% par rapport à la vague précédente, elle reste bel et bien 2ème. La généraliste du groupe M6 est aussi désormais suivie de très près par France Info qui gagne 422 000 fidèles. C'est la plus forte progression, toutes stations confondues, en un an.
Chez les généralistes : Belle tenue d'RMC quasi stable à 5,8%. France Bleu en revanche enregistre son plus mauvais score depuis bien plus de 20 ans . Avant la création de la marque le 4 septembre 2000, le réseau des radios locales -qui étaient bien moins nombreuses- capitalisait de bien meilleurs résultats ! 4,9 % zn audience cumulée sur cette vague, c'est plus d'un point perdu en une année. La part d'audience flaichit aussi : près d'un point en moins sur un an. D'ailleurs ce jeudi matin, pour la première fois, la communication de Radio France feint d'ignorer le réseau dédié à l'action régionale. Il représente tout de même un tiers de ses salariés du groupe et peu ou prou un quart du budget.
Europe1, elle aussi, continue à sombrer ! Seuls 2 millions de français l'écoutent dorénavant. Elle est suivie de très près par l'une des musicales du même groupe Lagardère : RFM.
Du coté des musicales justement : NRJ, 4ème du classement, reste leader des formats musicaux mais perd globalement du terrain. Mais certaines tranches font le plein :
Skyrock, Nostalgie, RTL2 et Chérie FM se maintiennent à peu près à leurs niveau. Remarquable performance à nouveau de France Culture installée durablement à 3,1% : 1 737 000 auditeurs quotidiens ! Et si prochainement elle dépassait Europe 1 aujourd'hui créditée de 3,6 % ?
France Musique, Radio Classique et Fip restent stables. La chaine dédiée à toutes les musiques en continu salue ses 668 000 auditeurs et es plus de 13 Millions qui l'écoutent chaque mois sur le numérique.
Pour revenir aux 2 modes de sondages ... La première méthode dont les résultats sont publiés donc ce jeudi et qui fait autorité d'ordinaire, comptabilise les réponses de 126 000 auditeurs contactés par téléphone une seule fois durant la période. Ils répondent à la question : "Quelle radio avez-vous écouté hier, à quelle heure et pendant combien de temps ?". Le résultat dépend de la mémoire des interrogés et pour nombre d’observateurs manque donc de précision.
La nouvelle enquête, elle, ne fait plus appel à du déclaratif. Les 5000 participants portent du matin au soir un petit boitier sur eux. Ce dispositif dit « RateOnAir » reconnait sans que vous vous en rendiez compte toutes les radios qui émettent dans votre environnement sonore. Le boitier transmet ces données à l’institut qui s’en sert pour calculer l’audience sur plusieurs jours. Les premiers chiffres concernent des périodes portant sur une semaine ou un mois.
En fait, c’est le modèle utilisé pour la télévision qui, à terme, pourrait bien s’appliquer à la radio. Les opérateurs bénéficieraient ainsi d’infos détaillées et, pensent-ils plus précises, pourquoi pas quotidiennes, sur l’audience de leurs programmes Les données récoltées répertorient les émissions que les sondés choisissent , mais également celles qu'ils entendent à peine comme chez le coiffeur ou dans les transports... Autre aléa : le boitier ne prend pas en compte vos écoutes si vous utilisez votre smartphone avec vos écouteurs …
Mais ... Quelle que soit la mesure, un résultat est incontestable : le média radio continue à perdre des fidèles, de vague en vague … 1 million et demi d'auditeurs en moins en 1 an ! Le nombre d'auditeurs en France est tombé sous la barre des 40 millions pour la deuxième vague consécutive. Et ils ont écouté encore moins longtemps les programmes surtout en semaine : 8 minutes de moins !
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 11 janvier 2023.
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"Écouter" la radio, ou l'entendre ? Grande confusion à l'approche de la nouvelle vague d'audience de Médiamétrie "radio" ce jeudi ... Le nouvel instrument de mesure mis en place, en parallèle de l'étude traditionnelle, par l'institut de sondage brouille les ondes et leur classement ! (le 09-01-2023) |
C’est un tout petit dispositif qui a de très grandes conséquences, et qui sème la zizanie !
Il mesure 4,4cm x 4,4cm pour 1,5cm d’épaisseur et pèse moins de 40g, c’est le boitier "Rate on air" ... Traduisez "Evaluez l’antenne". Ce dispositif, déjà utilisé par Médiamétrie pour mesurer quotidiennement l’audience de la télé, est dorénavant employé aussi pour la radio, "en parallèle" des vagues traditionnelles EAR -ex 126000 - qui font la pluie et le beau temps du marché depuis des années.
Comment ça marche ? Fini le "déclaratif" ... Plus besoin de répondre par téléphone aux fameuses questions des sondeurs sur lesquelles sont fondées jusqu'alors les mesures : "Quelle radio avez-vous écouté hier, de quelle heure à quelle heure ? ". Chacun des 5000 foyers participant au nouveau panel s’engage à porter ce petit boitier en permanence, du matin au soir. L’appareil, accroché comme un médaillon à votre chemise ou à la ceinture par exemple, détecte tout seul une station, dès qu’elle est émise dans votre environnement ... Il capte un signal inaudible par l’être humain qui détermine quelle radio se trouve à portée de vos oreilles et transmet directement les données sans que vous ayez quelque possibilité d’interagir !
Médiamétrie considère que vos oreilles sont "en contact" avec tel ou tel programme, même si c'est à votre corps défendant et que vous n'en êtes pas concient. Vous l'entendez peut-être , et encore ce n'est pas certain, mais l'institut considére que vous l'écoutez !
Cela change donc tout ! Entrez dans un magasin ou un bar, attendez votre tour chez votre chirurgien-dentiste, voyagez à bord de certains transports en commun … Même si vous n’êtes pas attentif à ce qui relève plutôt d’une ambiance sonore, le boitier transmet l’info comme quoi vous "consommez" cette offre ! Ce ne sont plus vos oreilles, et en l’occurrence votre cerveau qui choisit d’écouter telle ou telle station, qui sont pris en considération, mais le boitier, pour ne pas dire le robot, qui détecte que vous vous trouvez en présence d'une émission et qui le prend en compte.
Du coup toutes les données sont chamboulées ! A ce jeu là et selon les premiers résultats publiés la semaine dernière, ce sont les programmes musicaux qui mènent la danse : 61,3% des Français en ont écouté un sur une semaine et 78,2% sur un mois, bien devant les programmes généralistes qui ne rassemblent plus du coup que 54,6% des sur une semaine et 68,7% sur un mois. Les programmes locaux arrivent troisièmes avec 39,7% des sur une semaine et 59% sur un mois.
Conséquence ... En s’appuyant sur ces nouvelles données, RTL claironne depuis quelques jours être à nouveau "Première radio de France" à la rentrée de septembre 2022, alors France Inter, pour tout le monde, est leader depuis plusieurs saisons.
"Pas gaie la pagaille " qui s'annonce ce jeudi, le 12 janvier, avec la parution de la nouvelle vague traditionnelle, les chiffres portant sur l'écoute des mois de novembre et décembre ! En s'appuyant sur la méthode qui fait autorité, il y a fort à parier que la généraliste nationale de Radio France se maintienne à la première place ! Alors … Avec ces 2 types de sondages, quelle sera la station qui sera considérée comme championne du marché ? Quelle conséquence pour les annonceurs ? Sur lequel des 2 critères se baser ? D'autant que cette confusion intervient dans un contexte global où le média radio "de flux" perd toujours plus de fidèles, et que les acteurs investissent sur les podcasts pour prendre en compte les nouveaux modes de consommation des médias …
Suffit-il pour gagner de changer les règles du jeu ? Ecouter une radio c'est la choisir et y être attentif, alors que l'entendre c'est parfois seulement la subir ! Il est peut-être grand temps de trouver, parce qu'on n'y voit plus clair, une déclinaison "audio" du fameux diction : "Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois !".
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 9 janvier 2023.
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Il y a de quoi s'en faire tout un monde : pourquoi financer 2 radios et une télévision d'info continue pour l’étranger ? Les 5 candidats à la Présidence de France Médias Monde seront auditionnés ces prochains jours par l’ARCOM. (le 06-01-2023) |
En Russie comme au Mali, les ondes publiques françaises sont, presque, sans voix depuis des mois ... Les autorités de chacun de ces pays ont décidé d’interdire les émissions hertziennes d’RFI comme de France 24. Impossible donc localement, d'écouter et de regarder ce que les journalistes français ont à dire, en s'appuyant sur leur déontologie, des crises qui frappent ces terrains, sauf via le web grâce, entre autre, à l'action de l'ONG Reporters Sans Frontières. https://rsf.org/fr/actualites/mali-rsf-debloque-france-24-et-rfi Les habitants qui souhaitent contourner leurs médias d’état propagandistes n’ont donc que cette solution pour s’informer et se distraire : avoir recours au numérique en usant de VPN. Au delà de l'influence diplomatique, c’est aussi plus largement de la diffusion de la francophonie dont il est question.
France 24, la chaîne TV d’information continue (en français, en anglais, en arabe et en espagnol) , RFI, la radio mondiale (en français et 15 autres langues) et Monte Carlo Doualiya, la radio en langue arabe, parient depuis longtemps sur le web. Pour limiter à termes les prix des émetteurs, et d'abord assurer la continuité de leur service au-delà des crises qui impactent çà et là la planète, les chaînes parient sur les smartphones dont sont dotés aujourd’hui la plupart des publics y compris dans les pays émergeants.
Chaque semaine les antennes de RFI, France 24 et Monte Carlo Doualiya toucheraient 251,1 millions de personnes (moyenne 2020). Les trois médias du groupe parient également sur les réseaux sociaux : 83,3 millions d’abonnés sur Facebook, Twitter et Instagram en mai 2021, avec plus de 2,5 milliards de vidéos vues et de démarrages audio. France Médias Monde est par ailleurs la société mère de CFI, l'agence française de coopération médias, et l'un des actionnaires de la chaîne francophone généraliste TV5MONDE. L'ensemble est évidemment touché par les contraintes budgétaires, et cette année, l’enveloppe allouée par Bercy ne vise qu’à ajuster le tir et prendre en compte seulement l’inflation.
A titre de comparaison la BBC, elle, est d'ores et déjà contrainte à des mesures drastiques ! Le groupe audiovisuel public britannique met en œuvre un plan d’économies et de numérisation qui se traduit par 1 000 suppressions d’emplois. Pour BBC World Service, cela va se traduire par la fermeture des radios en arabe, en perse et en chinois, ainsi que l’arrêt de certains programmes TV en Afrique et en Asie. Le BBC World Service touche une audience estimée à 365 millions de personnes dans le monde chaque semaine. Pour le directeur général Tim Davie, internet sera dans une quinzaine d'années le média numéro 1, au détriment de la télévision ou de la radio. Pour lui, le nombre de jeunes captés par les réseaux sociaux les appareils connectés va considérablement augmenter. Du coup il souhaite anticiper les fermetures d’émetteurs hertziens. L'ensemble des programmes ne devraient plus être disponibles qu’au sein d'une seule offre disponible sur internet.
En France, force est de constater que le grand public a peu conscience de ces enjeux... S'agissant de France Médias Monde : avec quelques 1400 salariés, le budget de fonctionnement s’élève en 2023 à près de 288 millions d’euros, financé à 95 % par des ressources publiques. Les réductions budgétaires, comme pour toutes les entreprises publiques, imposent plusieurs réflexions : La Cour des comptes critique les effectifs de RFI, l'absentéisme à MCD et l'organisation du travail à France 24. Pour les sages de la rue Cambon, la question de l’organisation interne de l’entreprise est posée, comme celles de l’équilibre entre les services en français et en langues étrangères, la présence de RFI sur le continent européen, ou le développement de rédactions de proximité, après les expériences des filiales de France 24 à Bogota – qui a en charge les émissions en espagnol - , de RFI à Bucarest, ou encore la création d’une rédaction de RFI à Dakar. La pédégère sortante, elle, entend poursuivre ses missions : "une offre d’information libre et indépendante en 21 langues, une stratégie de proximité avec les langues africaines sur RFI et l’innovation dans le domaine numérique".
La cour des comptes enfonce néanmoins le clou : France Médias Monde doit rechercher des mutualisations avec les autres sociétés notamment France Télévisions, comme cela a été entrepris pour la chaine franceinfo : canal 27. A l’heure des rapprochements pour l’ensemble de l’audiovisuel public souhaités par la tutelle, une autre évidence interne au groupe France Média Monde saute aux yeux et aux oreilles … Sur le plan technique, certains logiciels utilisés par la télévision ne sont pas compatibles, dit-on, avec ceux des 2 radios, alors qu’ils se situent parfois au même étage du siège d'Issy les Moulineaux. Et surtout ... Quid de la complémentarité entre les radios et la télévision ? Très rares sont les tranches de programmes qui réunissent les collaborateurs de chaque entité à l’antenne. A l’heure où est souhaitée par la tutelle l’optimisations de moyens, comme pour les chaînes publiques de métropole ou d’outremer, nombre d’observateurs considèrent qu’une forme de conservatisme préside aux pratiques du côté d’RFI et France 24. Epouser vraiment l’époque ? Les équipes s’en feraient tout un monde …
5 candidats pour la présidence de France Médias Monde :
Marie-Christine Saragosse qui dirige ce groupe depuis 10 ans est à nouveau en lice : audition lundi, 9h00. Sylvain Attal, journaliste (France 2, Europe 1, LCI, RMC et RTL ) : audition, mardi 11h15. David Hivet, journaliste (INA et RFI ), spécialiste des médias africain : audition, lundi 11h15. Arnaud Ngatcha, adjoint aux Relations internationales et à la francophonie à la ville de Paris, et ex-dirigeant à France Télévisions : audition, lundi 14h30. Pierre-Etienne Pommier, ex-candidat à la présidence de France Télévisions en 2020 : audition, mardi 9h00.
Audtions à suivre en direct sur le site de l'Arcom : La nomination doit être effective au plus tard le 23 janvier.
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 6 janvier 2023.
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