L’illectronisme, comme l’évoquait déjà le premier ministre Lionel Jospin il y a presque 25 ans,
c’est la difficulté, voire l'incapacité, à utiliser les appareils numériques et les outils informatiques…
En France aujourd’hui 6 personnes sur 10, âgées de 75 ans ou plus, connaissent encore cette situation selon l’enquête annuelle que publie l’Insee.
La période de covid a été proprice à l'initiation aux technologies du web et a réduit un peu le nombre de ceux qui y sont réfactaires,
mais ils restent très nombreux ...
La population la plus touchée regroupe agriculteurs, commerçants, artisans et ouvriers,
contre 10% seulement des anciens cadres.
Les personnes sans diplôme ont sept fois plus de risque d'être en situation d'illectronisme que les bac +3.
Enfin celles qui vivent seules (30%) ou les couples sans enfants (20%) sont également les plus en marge de ces nouvelles technologies :
vivre avec des enfants favorise l'équipement et les compétences numériques, souligne l'Insee.
Dernière donnée :
si beaucoup savent jouer, tout de même avec des outils numériques ou les utiliser pour tout ce qui relève du divertissement,
ils déclarent être incapables d’y avoir recours pour leurs usages professionnels ou les démarches administratives comme la banque, les impôts ou l’assurance maladie …
Parmi les loisirs figurent évidemment les médias …
Le vieillissement des usagers des offres traditionnelles en est évidement une illustration :
la technologie révolutionne les pratiques !
Si la numérisation permet d'améliorer les workflows en gagnant un temps précieux sur certaines tâches et de réaliser des économies tout en démultipliant les offres,
encore faut-il que cela soit en phase avec les attentes et les pratiques du public.
La diffusion des applications Internet et mobiles connectées a créé et installé de nouveaux réflexes, comportements et usages chez la majorité des individus :
recherche d’information (Google), communication (Facebook, Apple, Instagram), achats (Amazon)…
Radio en ligne, musique en streaming, podcast : la digitalisation de la consommation audio se poursuit, selon une nouvelle étude de Médiamétrie.
La radio en direct continue de représenter plus de la moitié du volume total des écoutes, loin devant le streaming musical.
Même si les niveaux d’équipement et d’usages numériques des individus dans leur sphère personnelle sont devenus très importants, continus et permanents,
ceux qui souffrent d’illectronisme se retrouvent au ban de la société…
Dans tous les cas, cette révolution bouleverse de jour en jour la vie de tout à chacun !
Consommables à tout instant et en tous lieux, les services digitaux sont devenus des outils compagnons du quotidien :
c’est un pouvoir d’information et d’action sans précédent.
Le digital et les apps qui le matérialisent constituent pour les entreprises une opportunité de croissance sur les marchés jugés dorénavant en faible croissance,
avec la possibilité de proposer de nouvelles offres…
Encore faut-il donc que les professionnels qui les produisent s’approprient ces bouleversements, actualisent leurs savoir-faire
et que leur secteur soit en phase avec l’évolution de la société !
A l'inverse de ceux qui souffrent l'illectronisme, les plus jeunes générations dédaignent les outils traditionnels ...
Les plus âgés restent fidèles à leur kiosque, leur petite lucarne et leur auto radio, quand les 15 - 25 les déserte au profit de leur seul smarphone !
Plus que générationnelle, la problématique apparaît indéniablement civilisationnelle.
Chacun peut lire un ouvrage ou un journal sur sa tablette, mais beaucoup préfèrent toujours le bon vieux papier,
comme le CD qui a presque disparu ou comme le MP3 qui n’empêche pas le retour en grâce des disques vinyl et de la hifi !
Epouser l’époque c’est prendre en compte la réalité du moment et s’y adapter autant que faire se peut,
professionnellement, comme dans sa sphère privée.
Voilà maintenant 30 ans que le web est ouvert à tous ...
Thierry Mathieu,
Président d'e-crossmedia,
le 23 juin 2023.
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