Numérique : la France aux avant-postes de l'Europe ne bat pas en retraite face aux américains et aux chinois : défilé de propositions du ministre Jean-Noël Barrot. (le 06-03-2023) |
Souveraineté numérique : ce qui va et ce qui ne va pas …
Le ministre en charge de la transition numérique, au sein de Bercy, affiche une kyrielle d’intentions vertueuses qui, puisque le web est au centre de la plupart des problématiques, ont des incidences sur l’économie en général et nos vies personnelles en particulier.
Ce lundi soir, au siège du groupe La Poste à Paris et à l’invitation d’IdfRights l’institut présidé par Jean Marie Cavada, Jean-Noël Barrot confie d’abord que son actualité, c’est le vote récent d’une loi à propos des messageries comme TikTok.
Lui même, à l'origine, avait pourtant un a priori positif sur la plateforme chinoise .
Le texte, adopté il y a quelques jours, va contraindre les parents à contrôler leurs enfants et jeunes ados … Il vise à instaurer l'obligation pour les réseaux sociaux "de mettre en place une solution technique de vérification de l'âge des utilisateurs finaux, et du consentement des titulaires de l'autorité parentale" pour les moins de 15 ans, qui devra être certifiée par les autorités. C'est une notion introduite en France dès 2018 en application d'une loi votée pour toute l'Europe, mais qui n'a jamais réellement été appliquée.
Proteger les données ... Ne pas dépendre des monstres américains pour l’usage quotidien, comme pour le stockage des données avec les "cloud" ... Dynamiser l’Union Européenne, et l’ensemble de ses membres, pour se doter de règlementations et d’outils communs ... C'est l’objectif prioritaire. Pour Jean-Noël Barrot, la France se veut leader, et a d'ores et déjà adopté des textes ambitieux et exemplaires.
Risque ultime de destruction d'internet ... Comme avec l'attaque de cables sous-marins récemment avec la guerre en Ukraine avec l'épisode Nord Stream 2 ? Le ministre se veut rassurant. "Des solutions intermédiaires sont testées en permanence, comme cela a été le cas cet hiver pour garantir la fourniture de l'électricité en France. Et puis il y a les satellites ... "
Pour le ministre, le rendez-vous des Jeux Olympiques et Paralympiques en France l'an prochain est un objectif pour optimiser la sécurisation des réseaux. Globalement, l'idée est de favoriser les start-up françaises et européennes, parmi les meilleures du monde, et de ne pas avoir recours, trop simplement, aux géants américains. Il y a un enjeu économique essentiel, associé à une impérieuse ambition de souveraineté.
Pas un mot en revanche à l'occasion de cette rencontre entre pros du numérique et le ministre, à propos des fake-news, ou sur les pseudos qui permettent, sous couvert d'anonymat, tous les excès. Sinon une allusion ... "Il faut donner toujours plus d'accès au numérique, nous parlons aujourd'hui déjà de 5G, de 6G ... Mais il est essentiel d'informer les usagers sur les enjeux, à commencer par le public le plus jeune".
L'actualité l'a en effet déjà démontré à l'occasion des crises récentes : les dérives polluent la toile et l'intérêt général. Même au sein de nos frontières, la souveraineté ne peut pas être envisagée avec ces outils de communication en libre service, en mode simplement individuel.
Thierry Mathieu , Président d'e-crossmedia, le 6 mars 2023.
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« Staline est mort ! » : un scoop français, il y a aujourd'hui 70 ans. Comment l’AFP a-t-elle été la première à informer le monde entier ? (le 05-03-2023) |
A l’heure où les infos instantanées font aujourd’hui le tour de la planète en un éclair ... L’histoire de cette "nouvelle exclusive", comme on le disait dans les années 50, diffusée dans le monde entier par la très jeune "Agence France Presse", revêt une dimension quasi romanesque ! En 1953 personne n’imagine évidemment qu’internet existera un jour, même les communications téléphoniques sont aléatoires, et les journalistes présents en URSS sont dans l’impossibilité de transmettre des nouvelles du fait de la censure. C’est pourtant bel et bien depuis Paris que cette info localisée à Moscou est révélée au monde par l’AFP, avec plus d’une heure d’avance sur ses concurrents. Il y a pile 70 ans aujourd’hui !
Voilà déjà plusieurs années que Joseph Staline a réduit son activité politique. Tous les deux jours, une piqure de "super sérum" lui est administrée par ses médecins. Ils le surveillent comme la vodka sur le feu. Et les journalistes font de même ! La rumeur de la dégradation de son état général mobilise les rédactions du monde entier. Alors que le dégel s’amorce dans la toundra début mars, voilà déjà 6 mois qu’il ne s’est plus exprimé en public.
Radio Moscou finit par annoncer le 4, mais avec 48 heures de retard, que le petit frère des peuples ... "a été victime d’une hémorragie cérébrale subite qui, ayant envahi les parties vitales du cerveau, a entraîné une paralysie de la jambe droite et du bras droit ainsi que la perte de la conscience et de la parole". Le décès apparaît alors à tous imminent, mais qui l’annoncera le premier ?
A Paris l’AFP, comme ses concurrentes du monde entier, est sur le pied de guerre. La jeune agence de presse crée 9 ans plus tôt seulement, à la libération, ne bénéficie pas alors d’une reconnaissance extraordinaire. Elle décide de s’organiser pour relever le défi : signer son premier scoop avec la mort du généralissime, et donc faire son entrée dans la cour des grands organes de presse de la planète. Une équipe d’émigrés russes, dont le fils d’un premier ministre du Tsar Nicolas II, surveille l’agence TASS qui ne délivre que des bribes d’info au compte-goutte, et écoute Radio Moscou qui n’est pas plus bavarde ! Ils assurent une veille 24 heures sur 24 et préparent à l’avance une bande perforée destinée à être envoyée aux téléscripteurs… Cet appareil est d'apparence semblable à une machine à écrire. Les caractères tapés sont mémorisés par perforation d'une bande de papier.
Dans la nuit du 5 au 6 mars, ils ont la puce à l’oreille : les programmes de la station moscovite s’interrompent, un speaker déclare qu’une annonce importante va bientôt être faite. Mais la musique reprend... Elle est interrompue à plusieurs reprises, avec des blancs à l'antenne. Les micros finissent même par ne diffuser que le battement des aiguilles d’une horloge ! 2 heures du matin : une voix solennelle annonce enfin : "Staline est mort ". Instantanément à Paris, puisque tout est prêt, Alexis Schiray, un rédacteur de l'agence qui est resté 3 jours et 3 nuits le casque sur les oreilles, envoie sa bande perforée. En 5 minutes les téléscripteurs du monde entier crépitent !
Ce n’est qu’une heure plus tard que les agences United Press, Associated Press et Reuter publieront l’information !
C'est donc le 1er scoop de l'agence française de presse. Comme le rappelle aujourd'hui l'AFP, suivront : la mort d'Indira Gandhi en 1984, le crash du Concorde à Roissy en 2000, la libération d'Ingrid Betancourt en 2008, ou encore 3 ans plus tard le retour de l'ancien dictateur Duvalier à Haîti après un quart de siècle d'exil en France".
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 5 mars 2023.
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Sacrosaint smartphone … La radio s’écoute toujours plus via le web ! La FM reste le moyen privilégié mais l’IP gagne beaucoup de terrain, selon les chiffres de l’ACPM. (le 04-03-2023) |
L’audio digital s’installe ! Les sites et applications de streaming rassemblent chaque mois plus de 29 millions d’internautes en France.
"La diffusion digitale des radios a même progressé de 10% en un mois, entre décembre et janvier dernier. Cela représente aujourd'hui 8 millions d'écoutes actives chaque jour " . Voilà ce que révèle le dernier classement de l’audience des radios, publié pour le mois de janvier par l’institut Alliance pour les Chiffres de la Presse et des médias.
France Inter, RMC, France info, RTL, NRJ, Nostalgie … Sans surprise, les stations qui dominent le marché, étudié régulièrement par Médiamétrie en prenant en compte tous les moyens de réception, se retrouvent aussi en tête de liste. Mais si elles sont toujours écoutées en FM, elles le sont de plus en plus par internet, en particulier sur les smartphones. D'où l'intérêt de cette étude sur l'usage du streaming, qui reflète l'évolution du mode de consommation. En tous cas ... Ce sont bien les programmes traditionnels, dits « de flux », qui attirent le plus le public et non leurs déclinaisons. Les webradios de tous les acteurs figurent bien plus bas au classement, même si elles attirent un volume d’auditeurs très conséquent, comme celles de FIP, ou de la kyrielle d’offres proposées par NRJ ou Nostalgie, entre autres.
Au classement général … Le leader incontesté est donc France Inter, avec près de 34 millions d'écoutes en un mois. 2ème via le streaming : RMC. Mais avec 10 millions de connexions en moins tout de même que la grande généraliste de Radio France. Toutefois, la station "info Talk Sport" tire mieux son épingle du jeu qu’avec la mesure traditionnelle, qui prend en compte tous les modes de réception. Elle n'est en effet que 5ème de la dernière vague publiée par Médiamétrie. Son public, en large partie séduit par le sport, serait-il donc plus plus connecté, plus mobile ?
Du coup, RTL apparait moins puissante. La station du groupe M6 n’est que 4ème, après France Info qui, sur les 2 types d'études, est solidement installée sur la 3ème marche du podium.
Du coté de la proximité, France Bleu ne figure, logiquement, que beaucoup plus bas. C’est en effet le volume d’écoute de chacune des 44 stations qui est comptabilisé, puisqu’il n’existe pas de programme national : le réseau de proximité de Radio France est une somme d'offres locales identifiée par la même marque. En cela, compte tenu de leur volume d’écoute potentiel sur leurs zones de service limitée, les performances de FN Nord, FB Provence et FB Saint Etienne Loire sont particulièrement remarquables : elles figurent parmi les 50 premières stations. A souligner du côté des privées, la 30ème place d’Alouette sur la façade atlantique, la 36ème de Scoop depuis Lyon, ou encore les belles performances également de Hit West du coté de la Normandie et de Top Music en Alsace.
En proximité également, les stations dédiées aux outremers ... Curieusement les généralistes Freedom à la Réunion et RCI aux Antilles, leaders sur leurs terrains, ne figurent pas au classement... C’est tout de même une offre privée qui se classe le mieux : Tropiques FM. Elle est diffusée depuis Paris, là ou vivent loin de leurs territoires, un million d’auditeurs potentiels originaires des Antilles, de l’Océan Indien ou de la zone Pacifique. Comme pour les France Bleu dédiées aux régions de Métropole, les stations 1ères de service public enregistrent donc des chiffres en rapport avec leurs volumes de populations locales.
Martinique la 1ère et Guadeloupe la 1ère sont les mieux positionnées avec quelques 400 000 écoutes, la station de la Réunion n’en totalise, elle, que près de la moitié. Suivent plus bas au classement Mayotte la 1ère et Caladénoie la 1ère.
Du coté des musicales, comme chez Médiamétrie qui prend en compte tous les moyens de réception des programmes, confirmation de la suprématie d’NRJ : plus de 12 millions d’écoutes actives. Belles performances également des autres formats du groupe : Nostalgie, 8 millions puis Chérie FM. Suivent, sur ce format musical jeunes et jeunes adultes, Skyrock, RTL 2 et Fun Radio. Mouv’ la radio destinée au public jeune de Radio France est 36ème, avec quelques 636 000 écoutes.
A souligner du coté des offres "culturelles", la remarquable position de FIP : le format unique proposé par Radio France figure en 7ème position, France Culture est 9ème avec près de 600 000 écoutes. Radio Classique, 12ème , enregistre 2 fois plus d’auditeurs, via le numérique donc, que France Musique.
Crée en 2015 de la fusion entre l’OJD (contrôle de la diffusion de la presse et de la fréquentation des sites et applis) et la SAS AudiPresse (mesure de l'audience de la presse), l’ACPM se donne 3 objectifs : Contrôler les diffusions dans le souci de la plus totale transparence, développer les études d’audience les plus pertinentes et les plus opérationnelles, et imaginer les études et les actions futures en fonction des besoins du marché.
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 4 mars 2023.
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Cette époque est-elle formidable ? Spotify lance avec l’IA une fonction d’accompagnement vocal de vos listes de lecture … (le 03-03-2023) |
Et voilà que l’intelligence artificielle se prend pour un animateur de radio ! Pour faire simple, chaque abonné sur cette plateforme comme sur toutes les autres sélectionne des morceaux de musique selon ses goûts, et se fabrique ainsi sa ou ses play-list. La vôtre pourra être teintée de musique classique et de jazz, alors que votre moitié préfèrera la chanson française, et puisque vous pensez aux longs trajets en voiture, vous disposez d’une troisième qui est plus destinée à vos enfants, pour qu’ils ne vous demandent pas tous les kilomètres si elle est encore loin la mer ! Les titres s’enchaînent, les uns après les autres sans autre forme de contenu.
La nouveauté avec cette fonctionnalité nommée "DJ", c’est qu’une voix intervient pendant votre programme, à la manière d’un animateur : une présence bien réelle mais pour autant inhumaine, irréelle. Comme l'explique le site frandroid.com, c’est en analysant votre programmation qu’un algorithme vous annonce et désannonce si vous le souhaitez les titres. Suivant vos choix musicaux du moment, la "machine" est également capable de teinter ses interventions d’une forme de sensibilité bien ciblée. Si vous avez le blues aux retours de vacances et que vous optez pour des airs mélancoliques, la plateforme le remarque et fait preuve d’empathie. En plus de vos sélections, elle vous prospose alors des musiques qui collent à votre humeur du moment, comme des ballades nostalgiques, des chanson au tempo lent. Si les beaux jours qui reviennent vous donnent envie d’évasion et de soleil, l'intelligence artificielle choisit pour vous des titres que vous n’avez pourtant pas sélectionné, tout en calculant qu’ils sont bel et bien en phase avec vos goûts et votre air du temps personnel, optimiste et joyeux …
En cela "DJ" ambitionne donc d’être, à la manière d’un artiste du micro, un bon improvisateur, de pouvoir être surprenant voire curieux pour vous, et pourquoi pas même un peu indiscret. Sera-t-il assez sensible pour autant pour adopter la bonne attitude à votre égard, quel que soit le contexte général qui nous impacte tous, ou favorisera-t-il à son tour une forme de repli sur soi et d’individualisme ? Tout pro des ondes sait aussi qu’il doit être capable de fidéliser celles et ceux qui l'écoutent en saisissant ce qui les fait rire ou les émeut, etc...
L'argumentaire sur le site de Spotify n'est pas visible encore en Europe, car cette nouvelle offre n'est proposée pour l'heure qu'aux nord-américains. Mais là bas, les internautes mélomanes peuvent d'ores et déjà s'y abonner. "Prêt pour une toute nouvelle façon d'écouter sur Spotify et à vous connecter encore plus profondément avec les artistes que vous aimez ? Le DJ est un guide IA personnalisé qui vous connaît si bien, vous et vos goûts musicaux, qu'il peut choisir quoi jouer pour vous. Cette fonctionnalité, déployée pour la première fois en version bêta, propose une sélection de musique organisée, accompagnée de commentaires sur les morceaux et les artistes que nous pensons que vous aimerez, par une voix incroyablement réaliste."
Avec Spotify ou d’autres plateforme nous sommes déjà devenus nos propres programmateurs, l’intelligence artificielle est-elle en mesure de s’emparer de nos émotions les plus personnelles et donc de réfléchir et de ressentir à notre place ?
La plateforme crée en 2006 en Suède permet à ses utilisateurs d’accéder à 60 millions de titres en les cherchant par artiste, album, titre et genre. Elle proposait déjà une fonction radio qui crée une liste de lecture aléatoire, mais elle considère donc comme un progrès cette nouvelle offre d’accompagnement vocal .. Dans un premier temps elle n’est disponible qu’en Amérique du nord.
Pour beaucoup à la manière de Canada Dry, DJ, by Spotify sera dorée comme de la radio, son nom sonnera comme le nom d’une radio … Mais ce ne sera pas, pour autant, de la radio !
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 3 mars 2023.
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Décès de Roland Faure, le créateur de France Info : un grand patron qui entreprenait tout le temps. (le 27-02-2023) |
Ses allures et ses costumes de diplomate étaient connus du Tout Paris. Mais Roland Faure était surtout un passionné de l’info, un visionnaire et un infatigable entrepreneur … Son décès ce lundi saisit un grand nombre de professionnels qui ne tarissent pas d'éloges, sur ce patron épuisant qui savait conduire plusieurs projets en même temps. Journaliste de la grande presse il est, dans les années 60, une plume célèbre qui publie les interviews des plus grands dirigeants, puis devient patron du quotidien l’Aurore, Ensuite, il marque l’histoire des médias européens en présidant Radio France : son grand oeuvre, c'est la création en seulement 6 mois de France Info en 1987.
Dans le même temps, il donne un nouvel élan à l’action régionale en poursuivant avec acharnement le développement du réseau des radios locales de Radio France, et engage un partenariat inédit à l’occasion des jeux olympiques d’Albertville.
Son attention se porte également, entre autres, sur les formations musicales en faisant résonner les orchestres de la maison ronde partout sur la planète : il rêve que l'entreprise publique dispose des meilleurs orchestres symphoniques. La tournée américaine de l'Orchestre National de France à laquelle il a participé reste dans toutes les mémoires. Olivier Morel-Maroger, ex directeur de France Musique témoigne sur les réseaux sociaux d'e-crossmedia : Un grand personnage des médias, que j’ai eu la chance de côtoyer et de bien connaitre pendant plus de vingt ans, depuis mon arrivée à la radio, en. 1992. Autorité naturelle, élégance, grande courtoisie, créativité. Un exemple magnifique pour beaucoup d’entre nous!
Nombre de ses fidèles collaborateurs le revoient dès 6 heures du matin présent dans les studios jusque tard le soir, après avoir assisté à des concerts à la maison de la radio. A une époque où il n'est pas encore interdit de fumer dans les locaux , lui, le militant anti tabac, poursuit sans relâche les fumeurs dans les régies et les studios, ce qui lui vaudra le gentil quolibet de "Monsieur Propre".
A l’heure où le mode de consommation des médias et les contraintes budgétaires révolutionnent le paysage, les pros de la radio qui l’ont servi ne tarissent pas d’éloges. Il demeure pour beaucoup un modèle, loin de la technocratie paperassière même s’il sait déjà, en son temps, se montrer rigide en termes budgétaires. "Le projet de France Info existe bien avant la création de la station, déjà sous la Présidence de Jacqueline Baudrier" raconte Michel Polacco qui arrive à l’époque, d’Europe 1. "Mais avec l’élection de François Mitterrand, Michèle Cotta est nommée à la présidence de Radio France et l’idée n’est plus d’actualité. Il faudra attendre la cohabitation en 86, avec le retour d’autres équipes à la direction et Roland Faure à la Présidence de Radio France, pour qu’elle revienne sur la table".
Freddy Thomelin, rédacteur en chef, traverse l’Atlantique avec Jérôme Bellay nouveau patron de la rédaction. Ils observent l’expérience d’une radio d’info continue à New York "WINS 1010 ALL NEWS CBS", et rentrent à Paris avec quelques recettes qu'ils vont cuisiner à la française. "Aux Etats Unis, les tranches se renouvellent toutes les 10 minutes. Sur France Info ce sera toutes les demi-heures mais avec, de la même manière, des changements de présentateurs et des contenus. La page est blanche, Roland Faure fait une totale confiance à Jérôme. C'est lui qui signe la partition". se souvient Freddy Thomelin.
La petite rédaction dédié à ce projet, créé en lieu et place de Radio 7 la radio jeune du service public, constitue une équipe globale avec les forces en présence dans l’entreprise, que ce soit en région ou dans les différentes rédactions parisiennes. Une quarantaine de postes de journalistes des rédactions existantes y est affectée, ce qui en interne crée, avec les partenaires sociaux, bien des remous.
Roland Faure se donne les moyens de réussir l’aventure en un semestre. Michel Polacso se souvient : "A l’occasion d’un voyage officiel auquel il est convié, il se débrouille pour en parler dans l’avion avec le 1er ministre Jacques Chirac lui-même. Il s’assied à côté de lui et lui dit il faut m’aider !"
Michel Meyer, patron de l’info du groupe est au four et au moulin. Tout juste arrivé de Bonn où il était envoyé spécial permanent, il travaille avec Roland Faure sur l’aspect "relations humaines" du dossier, car la pilule a du mal à passer auprès des équipes. "La création de cette station innovante est vécue comme une révolution" explique Michel Meyer. "La naissance de France Info se fait aux forceps, dans une très forte adversité. Ce Président, aux convictions chrétiennes affirmées, était sensible à une citation de Luther : Et quand bien même vous me diriez que la fin du monde est pour demain, je planterai ce soir un pommier dans mon jardin".
Alors, racontent ses proches, Roland Faure se donne les moyens sociaux, politiques et financiers … Bon an mal an, il parvient à convaincre quelques syndicats, le ministère de la culture, tout comme le CSA de l’époque. L’opposition est vive quand les techniciens comprennent qu'avec ce nouveau format, ils ne travailleront plus avec les mêmes plannings, que les journalistes n’auront plus de dactylo, mais taperont leurs papiers tout seuls grâce à l’arrivée de la bureautique et du traitement de texte … Freddy Thomelin se remémore "des manifestations de journalistes au pied de la maison de Radio France avec un stylo attaché autour du cou et un bloc de papier à la main. Ils craignent de perdre leur métier en devenant de simples secrétaires". L’organisation résolument moderne de la nouvelle France Info bouleverse en effet les habitudes du corps social.
Claude Mantoux, directeur de plusieurs radios locales au fil de sa carrière, témoigne lui aussi sur les réseaux sociaux d'e-crossmedia : "Roland Faure, homme de conviction et de combat, a créé cette station envers et CONTRE les forces vives de Radio France plus préoccupées par l'entretien de la "paix sociale",
que motivées par l'innovation et le progrès, y compris au plus haut niveau.
Il était drôle, quelques mois plus tard seulement, d'entendre les mêmes se féliciter de ce succès, feignant parfois d'y avoir participé ou au moins, le laissant entendre !"
35 ans après la création de cette station qui s’impose comme l’un des fleurons du paysage audiovisuel français, elle a depuis plusieurs années sa déclinaison télévisuelle ainsi qu'un un site internet commun avec France Télévisions. Cette aventure témoigne d’une époque où le service public savait se donner les moyens d’être en permanence entreprenant et osait même créer en son sein de véritables start-up…
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, avec Michel Meyer, Michel Polacco, Freddy Thomelin, Olivier Morel-Maroger, Claude Mantoux, François Desnoyers, le 27 février 2023.
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Moins de pub sur RTL depuis ces derniers jours ! Stratégie pour reconquérir du public, chute du nombre d’annonceurs, simple contexte conjoncturel, ou réponse à l’évolution du mode de consommation des médias ? (le 26-02-2023) |
Les auditeurs fidèles de la grande station généraliste du groupe M6 n’en croient pas leurs oreilles ! Depuis quelques jours, les journaux ne sont plus interrompus en matinale par des écrans commerciaux.
Les messages publicitaires, qui semblent d’ailleurs moins nombreux que d’habitude, sont diffusés au fil de la tranche. Selon nos informations, il s’agit bel et bien d’une consigne donnée par la direction : certains salariés en charge de l’antenne ont reçu, par mail, cette instruction. "C'est un choix, la charge de la pub doit être répartie différement".
Alors quelles sont les motivations ?
. Volonté de rendre ces interruptions du programme plus digestes en "sacralisant" les rendez-vous d’info, à la manière des stations du service public ? Celà ne pourrait être viable, économiquement, que si chaque spot est vendu plus cher, un peu comme le revendiquait Radio France il y a quelques années en parlant de son "espace préservé" : moins de message à l’antenne, du coup chacun est mieux mis en valeur, donc il vaut plus cher …
. Mesure conjoncturelle puisque le marché publicitaire est traditionnellement plus faible en cette période, comme au cœur de l’été ?
. Outil pour reconquérir une partie de l’auditoire qui pourrait s’être expatrié sur France Inter ou France Info, les 2 offres phares du service public, qui diffusent beaucoup moins de publicité ?
Grille tarifaire pour un message de 30 secondes -en cours jusqu'au 5 mars - et consultable sur le site de M6 publicité : https://m6pub.fr/content/uploads/2023/01/rcap-tarifs-b-m6-pub-nat-applicables-au-30012023.pdf
En tous cas du fait de l’émiettement du marché publicitaire avec l’arrivée d’internet et donc des nouveaux médias, les donnes ont changé ! "Pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut du temps de cerveau disponible … Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible ! ". Quand Patrick Lelay, PDG de TF1, écrit ces lignes il y a bientôt vingt ans dans l’ouvrage "Les dirigeants face au changement", il a le nez fin !
Evidemment à l'époque Patrick Lelay parle des téléspectateurs. Mais la problématique qu’il évoque ne cesse depuis d’enfler pour l’ensemble des médias, dont évidemment la radio… A tel point que le modèle économique, s’agissant évidemment surtout du secteur privé, apparaît toujours plus fragilisé. C’est lors de la crise financière de 2010 que la situation se dégrade, alors que déjà l’usage des smartphones commence à se généraliser et que les habitudes des usagers évoluent vitesse grand V. C’est surtout avec la pandémie du COVID que la radio souffre. Média de la mobilité par excellence, les auditeurs qui n’utilisent plus leurs voitures durant les confinements lui préfèrent la télévision et surtout internet. Et les radios musicales n’échappent pas à ces difficultés, elles qui jonglent comme elles peuvent pour faire passer la pilule de leurs tunnels de pubs. Ils incitent les auditeurs à zapper. Le jeune public, en particulier, déserte la FM ou le streaming pour faire sa propre programmation sur les plateformes.
Pour coller à l’évolution du mode de consommation des médias, les annonceurs choisissent de plus en plus de diffuser leurs campagnes sur le web : A contrario des médias traditionnels, la publicité en ligne est au beau fixe. Selon Solocal, ce marché représente 55,2 % du marché publicitaire global en 2020, une première ! Pour la pub, les moteurs de recherche, dont Google (le plus puissant), les réseaux sociaux, certains sites Internet et les annuaires en ligne ont le vent en poupe. Idem pour les podcasts qui montent en puissance ou les plateformes comme YouTube ou Deezer.
https://www.solocal.com/ressources/dossiers/publicite-en-ligne
Il sera donc intéressant ces prochaines semaines d’écouter attentivement RTL et d'observer l'évolution … Si cette raréfaction des pubs devait perdurer, ce serait même une révolution !
Mais il faudra attendre plusieurs vagues de sondage pour en évaluer l'impact. Celle attendue mi avril, sur les 3 premiers mois de l'année, ne bénéficiera sans doute pas de ces mesures, d'autant que la station opère en toute discrétion : pas de communication du coté de Neuilly à ce sujet, qui pourrait pourtant inciter des fidèles égarés chez la concurrence à revenir !
Il est loin le temps béni où un présentateur vedette de l’historique rivale Europe 1 valorisait la pub : "On tourne une page en couleur ... ". André Arnaud considérait, lui, les écrans comme une respiration précieuse au fil de son journal, qui lui permettait de lui donner du relief et du rythme. Presque à la manière d'un élément d'habillage !
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 26 février 2023.
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Un an de guerre en Ukraine sur e-crossmedia.com : des journalistes sur le terrain à ceux qui racontent cette tragédie chacun sur leurs supports en métropole, outremer, à l'étranger : 12 mois d'articles et d'interviews à lire ou relire ! (le 23-02-2023) |
"Dès les premiers jours, je choisis de raconter sur e-crossmedia ce que cette guerre qui éclate en Europe, induit pour les médias.
C’est Omar Ouahmane, reporter pour Radio France, qui est mon premier témoin. Comme il s'en souvient aujourd'hui, hasard ou préssentiment, il est arrivé à Kiev la veille du déclenchement de l'attaque.
Au cœur de l’hiver 2022, il pense aux réfugiés qui cherchent à s’exiler, et se dit que "au-delà de la radio il faut aussi s’adresser aux jeunes publics via internet".
Du coup, s’agissant de cette cible, je contacte un journaliste d’NRJ, Mickael Vaillant à Metz. Lui se doit d’informer ses auditeurs tout en respectant, bien difficilement l’ADN "feel good" de sa radio : de la difficulté de jongler entre la tragédie qui se joue en Ukraine et la promesse du Hit Music Only … "Raconter les collectes de dons qui s’organisent permet de rester positif, tout en parlant de la guerre".
Quelques semaines après le début de la guerre, une jeune étudiante en journalisme de Kiev, Daryna réfugiée en France est accueillie par France Bleu Creuse et est hébergée à La Souterraine. Elle nous raconte comment elle tente à distance et par internet de poursuivre son cursus. Depuis, elle suit les cours d’une école de communication à Paris.
Un coup de fil à Saint Pierre et Miquelon la 1ère m’apprend que même si éloigné au large du Canada, l'archipel s’organise pour accueillir des Ukrainiens qui voudraient y trouver refuge. La rédactrice en chef adjointe Isabelle Thomelin rapporte ce qu’écrit le maire du chef-lieu : "Cela nous renvoie à la débâcle de 1940".
Radio Classique consacre, tant en FM que sur son site web, des séquences aux musiciens et aux danseurs engagés dans l’armée et qui combattent face aux envahisseurs du Kremlin. Philippe Gault rappelle que ...
Olesia Tytarenko, rédactrice en chef adjointe de la Radio Télé Publique Ukrainienne nous confie : "Quand je vois les maisons détruites sur les images que tournent mes reporters, je crains qu’un jour ce soit la mienne".
Un mois après le déclenchement des hostilités, Michel Polacco spécialiste aéronotique qui intervient régulièrement sur LCI, nous dit : "Chaque camp fait "sa propagande" sur les médias traditionnels. Je ne peux pas regarder ce qu’il se passe sur les médias russes, et les Russes n’ont pas accès aux nôtres. Cette une guerre de communication qui est arrivée à une sorte d’asymptote assez étonnante qui rappelle un peu ce qui s’est passé pendant la 1ère guerre mondiale : il n’y avait aucune possibilité de savoir, pour chaque camp, ce qui se disait en face".
Du côté de la radio suisse romande, Pierre-Han Choffat, rédacteur en chef adjoint "Actu", s’interroge sur la neutralité constitutive de la confédération : « Une précision suisse, qui rend en fait service à son public pro ukrainien ! »
A Lausanne aussi Nicolas Boissez me révèle que la Fondation Hirondelle, qui intervient au services des pays en situation de guerre pour aider les journalistes, s’engage en Ukraine. "Nous sommes choqués et bouleversés du retour d’une guerre aussi brutale et violente sur le continent européen. Chacun pensait que nous étions passés à d’autres formes de conflit, comme des cyber-guerre et ou des guerres de l’information. Là ce sont des batailles à l’ancienne."
Parmi les experts militaires qui défilent sur les plateaux des télés d'info continue comme LCI, le général Jean-Bernard Pinatel, ex-patron du Service d’Information et de Relations Publiques des Armées me dit : "A la télé comme à la radio, les généraux disent n’importe quoi !".
La France en ce début de printemps, reconduit le Président Macron pour un second quinquennat. Sylvain Lafrance, ex-patron de Radio Canada, nous apprend que son pays s’apprête à recevoir quantité de réfugiés. "Après la Russie, c’est au Canada que vit traditionnellement la plus grande communauté d’ukrainiens expatriés au monde."
La question des fausses informations qui pullulent sur internet resurgit à propos du conflit. Du coté de France Bleu le directeur adjoint de l’information en charge du numérique Maxence Petitjean durcit le ton : "Stop à la course à l’échalotte : une info non recoupée, vérifiée, ne doit plus être diffusée. "
Jean-Luc Hees ex PDG de Radio France nous déclare à propos du chiffon rouge de la menace nucléaire agitée par Moscou : "les médias doivent savoir douter ! "
Après les méga-feux qui ravagent l'Aquitaine et même une partie de la Bretagne, en Ukraine les combats s'éternisent et les troupes de Zelinsky font mieux que résister . Enoctobre le pont de Crimée est partiellement détruit . Non loin de là, le reporter de France Télévisions, Ben Barnier, constate lors de son reportage à propos du système russe ... "La réalité dépasse la fiction, celle que j'ai moi-même interpreté dans mon roman, publié après avoir couvert les JO de Sotchi en 2014".
Pour Omar Ouahmane de Radio France à nouveau sur le terrain, Poutine est aux abois : il ferme le couvercle sur sa marmite russe. Les réseaux sociaux occidentaux y sont désormais interdits : "Hitler aurait fait pareil !".
Décès d'Elisabeth II, Coupe du monde de foot-ball : au delà des médias traditionnels c'est sur la toile et les réseaux sociaux que se diffuse toujours l'actualité. Il est d'ailleurs question de menace sur le réseau internet, avec des câbles sous-marins qui pourraient être coupés ! Michel Fremy passionné de radio et spécialiste des émetteurs sur son site media-radio.info , m’explique que les ondes courtes et moyennes reprennent du service en temps de guerre. "Pour communiquer sur le terrain, aussi et surtout pour garantir quoi qu’il arrive les tradings boursiers".
La vie quotidienne se complique en Ukraine avec l’hiver qui fait son retour. Erik Berg qui dirige franceinfo: canal 27 (France Télévisions) produit une édition spéciale en direct de Kiev. Il raconte avec toute son équipe comment la vie est de plus en plus difficile pour les habitants…
Le 24 décembre, Irina Slavinska journaliste à la Radio Ukrainienne me révèle le programme du jour de Noêl alors que pendant notre conversation les cloches des églises rivalisent avec les sirènes d’alerte au bombardement. De leur côté, un jeune pianiste originaire de Marioupol réfugié à Versailles et étudiant au conservatoire, ainsi qu’une danseuse réfugiée à Dijon nous confient leur émotion de vivre ces fêtes loin de chez eux. Ils sont inquiets pour leurs familles …
Enfin, pour clôturer cette année de guerre au coeur de l'Europe, 8 nouvelles interviews depuis jeudi dernier. Elles permettent de comprendre comment ont évolué les lignes éditoriales, comment ont été traitées les conséquences du conflit sur notre vie quotidienne, comment a été prise en compte la puissance du numérique, et comment ont été accompagnées les équipes, en particulier celles dépêchées sur les théâtres d’opération.
Apparaissent ainsi : Stéphane Sitbon-Gomez France Télévisions, Thierry Thuillier groupe TF1, Yves Thréard Le Figaro, Cyril Boutier France Antilles, Darius Rochebin LCI, Ben Barnier franceinfo canal 27, Marie-Caroline Fournier France Bleu Besançon et Jean-Marie Cavada IdfRights.
L'ensemble de ces témoignages mis en ligne depuis un an, est à lire ou relire ici : https://www.e-crossmedia.com/interview/
En ce funeste jour anniversaire du déclenchement de l'invasion russe, Frédéric Leclerc-Imhoff, le journaliste français décédé sur le terrain le 30 mai en mission pour BFM TV, se voit décerner la légion d'honneur à titre posthume. L'annonce a été faite ce jeudi matin à Kiev par la ministre française de la culture, Rima Abdul Malak.
BFM TV, la chaine dirigée par Marc-Olivier Fogiel que nous aurions voulu interviewer, n'a pas donné suite à nos sollicitations.
Thierry Mathieu,
Président d'e-crossmedia,
le 24 février 2023.
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Face aux cyclones, l’union des équipes FM TV Web fait la force ! Dans l’océan Indien Freddy va passer proche de l’ile intense ce soir et la nuit prochaine : Réunion la 1ère joue la carte du crossmedia. (le 20-02-2023) |
Qui peut le plus, peut le moins … Les 9 sites de France Télévisions outremer sont aguerris depuis des années à l’exercice. Puisque les 1ères réunissent partout en leur sein les 3 médias - radio, télévision et internet - les équipes de chaque média travaillent de plus en plus ensemble au quotidien , pour informer, divertir et travailler en complémentarité leur terrain en proximité, tout en ayant une ouverture sur la zone, la métropole, le monde entier... Alors, quand surgit un évènement climatique exceptionnel, ce qui est fréquent sous leurs latitudes, les process sont éprouvés ! Il ne reste qu’à passer à la vitesse supérieure et à mobiliser l’ensemble des forces pour adapter les offres et optimiser le service à rendre au public.
Le dispositif est finalement assez simple, puisque bien huilé : il est basé sur le niveau d’alerte communiqué par les services préfectoraux. Ce lundi, les services de l’état ont placés l’ile de La Réunion en alerte orange. Mais par expérience, les équipes de TFV savent que souvent les inondations de certaines parties du territoire, les crues, l’état des routes, se révèlent plus conséquentes que ce que laissent supposer les prévisions. Donc, Réunion La 1ère passe d’emblée la vitesse supérieure et se déploie en crossmedia.
Concrètement, le programme commun aux 3 canaux - FM, TNT et Web - est réalisé depuis le studio "radio", et est retransmis en continu en streaming et en télévision, sauf à 12 h 30 et 19 heures 30, l’heure traditionnelle des journaux télé. Un flash info chaque quart d’heure pour suivre l’évolution de la situation. L’antenne reste ouverte évidemment H24, tant que le phénomène perturbe la vie sur l’île et présente un danger pour tout à chacun. L’accent est mis sur l’accompagnement, et surtout les témoignages des auditeurs, téléspectateurs et internautes tant qu'évidemment les liaisons téléphoniques et la 4G tiennent le coup.
Les équipes, quelles que soient leurs affectations traditionnelles, participent ensemble pour alimenter ce programme unique multidiffusé. Un service est mis en place pour recevoir les images que le public, comme les collaborateurs, envoient depuis leurs smartphones à la station. C’est donc une banque d’images participative et très interactive qui enrichi l’offre globale. De plus, des Journalistes Reporters d’Images sont déployés sur le terrain tant qu’il est possible de circuler, là où Météo France prévoit les impacts les plus lourds, en fonction de la trajectoire du cyclone. En l’occurrence aujourd’hui au nord, à l’est, et au sud-ouest de l’ile.
Dans ces circonstances particulières comme au quotidien, le service de l’audiovisuel public montre la voie depuis des années, même si certains médias du secteur privé adoptent aussi aujourd’hui ce type de fonctionnement, avec leurs moyens.
Ce savoir-faire singulier des 1ères souvent peu connu, voire reconnu en métropole, apparaît en tous cas exemplaire, au moment où toutes les entreprises du secteur orientent leur stratégie sur la complémentarité : s’adapter aux nouveaux modes de consommation des médias, optimiser les moyens et pour cela actualiser le savoir-faire des collaborateurs …
Comme une valeureuse démonstration par l’absurde, le crossmedia mis en place dans l’océan indien pour affronter le cyclone Freddy ce lundi, sonne comme un symbole : la Réunion !
Pour écouter Réunion La 1ère , c'est ici : https://la1ere.francetvinfo.fr/reunion/direct-radio
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 20 février 2023.
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Guerre en Ukraine : un an déjà ! Une semaine d'interviews exclusives à lire ou relire ici : www.e-crossmedia.com/interview (le 14-02-2023) |
Du jeudi 16 au 24 février, date "anniversaire" du déclenchement du conflit en Ukraine, des dirigeants et reporters de radios, télévisions, presse écrite racontent l’évolution de leurs pratiques et de leurs offres au fil des mois.
Comment faire évoluer la ligne éditoriale, raconter les conséquences du conflit sur la vie quotidienne, prendre en compte la puissance du numérique, accompagner les équipes, surtout celles dépêchées sur le théâtre des opérations ?
. Stéphane Sitbon Gomez, France TV . Thierry Thuillier, Groupe TF1 . Yves Thréard, le Figaro . Patrick Roger, Sud Radio . Cyril Boutier, France Antilles . Darius Rochebin, LCI . Ben Barnier, franceinfo: canal 27 . Marie Caroline Fournier, France Bleu Besançon . Jean-Marie Cavada, IdfRights
Jusqu’au 24 février, chaque jour un entretien exclusif, à découvrir ici : https://www.e-crossmedia.com/interview/
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France Bleu : retour aux fondamentaux en vue , actualisation de l’ADN ? Exit J-E Casalta : Céline Pigalle prend la direction du réseau des 44 radios locales de Radio France. (le 06-02-2023) |
Sur LinkedIn, la nouvelle patronne de France Bleu se définit comme "franco-francilienne" ! Comme pour afficher son attachement à l’ensemble du pays, et à sa région capitale, mais sans se positionner dans l’intra périphérique parisien.
Etudiante au milieu des année 90 à l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, Céline Pigalle débute sa carrière à Europe 1 comme correspondante à Bruxelles puis est nommée rue François 1er rédactrice en chef et ensuite directrice adjointe de la rédaction. Il y a 12 ans, elle pilote la matinale de Canal+ avant de diriger la rédaction d’i-télé. C’est la belle époque de la chaine d’info continue du groupe qui n’est pas encore tombée sous le joug de Vincent Bolloré. Les directs rythment l’antenne grâce au réseau de correspondants qui, partout en France, interviennent grâce à leurs camions régie équipés d’antenne satellite : équipe réduite, performance technologique, proximité à tous les étages …
Elle dirige ensuite l’info de tout le groupe Canal avant de faire un court passage à LCI Puis elle intégre BFM pour les mêmes fonctions, en décembre 2016. Canal +, LCI , BFM … Son parcours révèle une appétence pour la recherche de modernité et d’exigence au service des publics, une nécessité de performance, ainsi qu’une sensibilité à la rationalisation des moyens. Produire vite mais bien, être en phase avec sa cible, répondre à ses attentes, respecter sa promesse.
Pour des raisons compréhensibles de "devoir de réserve" ou par crainte de perdre leur emploi, nombre de collaborateurs de France Bleu sont restés muets ces dernières années à propos des décisions stratégiques prises par le siège, tout en déplorant la baisse de leurs audiences. Ils accueillent sans doute cette révolution de palais à la tête du réseau avenue Mangin à Paris, avec un espoir certain : retrouver leur raison d’être, et renouer avec leur cahier des charges : informer, divertir, rendre service au plus près des populations au quotidien, comme en temps de crise. Sybile Veil la pédégère de Radio France précise même dans un message adressé à ses personnels ce lundi : être le reflet d'une "société de l'écoute et non du défouloir". Elle ajoute : "Il faut une nouvelle impulsion".
Pour nombre de connaisseurs à commencer par les pros des 44 radios, il s’agit en l’actualisant évidemment, de revenir à l’essence même du projet imaginé par Jacqueline Baudrier et porté par Daniel Hamelin il y a 43 ans : regarder le monde depuis sa fenêtre, où qu’on soit en métropole, avec sa sensibilité locale, être vecteur de pluralisme, de démocratie . Allier les 2 formes de proximité : affective et géographique.
C'est ce qu’une équipe bien inspirée au fil de l’histoire de ce réseau avait résumé plus tard en choisissant le slogan, qui était également une promesse éditoriale novatrice : "Vu d’ici". Quand ça va bien, mais aussi quand ça va mal, : être le haut-parleur de chaque territoire, et pour cela permettre à chacune des 44 implantations de maitriser son antenne, en s'autorisant de modestes "moments partagés". Parce que "france bleu", crée en septembre 2000, est l'affichage au plan national d'une addition des performances de 44 radios locales. C'est sa raison d'être, ce n'est en rien UNE radio nationale. Même si les talents fédérés en réseau ont permis, un temps, de jouer en termes d'audience dans la cour des très grands. Témoin, cette communication en presse écrite il y a 6 ans.
A cet égard, le comble des dérives s’est produit au moment de la crise des gilets jaunes : quand les manifestants occupaient le samedi les ronds-points partout en France, les stations ne pouvaient pas intervenir. Du fait de choix budgétaires calamiteux elles devaient diffuser le programme réalisé à Paris. Les jingles de la station entonnaient à tue-tête : "On est bien ensemble" ! Et bien les sondages ont démontré l’inverse …
A force de "raccrochages" sur l'antenne nationale, le décrochage d’avec les publics en région, qui choisissent leur station pour sa proximité, s’est produit ! Variable d’ajustement budgétaire pour tout le groupe : des heures de production d’antenne en local ont été supprimées. La gouvernance du réseau a été confiée à de grands pros spécialistes de radios musicales, ce qui n’avait rien à voir avec l’ADN des radios de proximité, Un accent a été mis sur les opérations nationales pour challenger la concurrence … Résultat : l’audience du réseau n’est allée que de mal en pis. Un tiers des auditeurs a abandonné France Bleu en quelques années, jusqu’à sombrer en dessous des 5 points d’audience cumulée il y a quelques semaines.
Evidemment l’époque a changé, et les usages évoluent toujours plus vite … Le mode de consommation des médias vit une profonde révolution. Les auditeurs sont d'abord et de plus en plus des internautes. Le Web est au centre des réflexes, et celà ne concerne pas seulement les sites des médias mais surtout leurs réseaux sociaux ! Si les stations, comme l’ensemble des chaines de Radio France, ont su épouser l’ère du numérique, avec d’ailleurs de magnifiques résultats, l’écoute de la FM ne fait que s’éroder. L'appli 'ICI " construite avec France Télévisions est une vitrine qui rencontre un indéniable succès. D'autres belles pistes sont d’ores et déjà ouvertes, comme la co-diffusion d’une trentaine de matinales sur France 3.
Que les auditeurs, les élus locaux bien muets depuis des années d’ailleurs sur le sort réservé à ce réseau, la tutelle et l'organe de régulation sensé veiller à l'application du cahier des charges, et les collaborateurs épousent l’époque, en mode "proximité" !
Mais gare au conservatisme ! Non : Ce n’était pas mieux avant, mais ce pourrait être mieux et novateur bientôt. Oui : L’union des médias de service public de proximité peut faire leur force, car le multi-média est en marche. C’est d’ailleurs la volonté de l’actionnaire, car évidemment l’essentiel du fonctionnement de ces 44 stations est financé par l’état, c’est-à-dire par le public … les publics .
Thierry Mathieu , Président d’e-crossmedia, le 6 fevrier 2023.
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