Des centaines de morts au Maroc après le séisme de ce vendredi soir. Secours mais aussi médias en première ligne avec les réseaux, pour le meilleur et pour le pire ... (le 09-09-2023) |
820 morts, des centaines de blessés... Ce sont les premiers chiffres communiqués ce matin par les autorités après le séisme qui a frappé le Maroc hier vers 21 heures. Marrakech, Agadir, le moyen Atlas et Ouarzazate … Le tremblement de terre a même été ressenti à 400 kilomètres au nord du pays, jusqu’à Casablanca : les témoins décrivent 3 secousses …
En 1960, 12 000 personnes avaient perdu la vie dans la région d'Agadir, la ville avait du être totalement reconstruite. Et il y a un peu moins de 20 ans, un séisme de 6,3 degrés sur l'échelle de Richter avait secoué la province d'Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d'importants dégâts matériels
Le rôle des médias est, dans ce type de catastrophe, essentiel pour venir en aide à la population. Comme le souligne Reporters Sans Frontières ... "Les médias internationaux et nationaux ont un rôle déterminant à tenir face à une situation de catastrophe humanitaire majeure. Ce rôle ne se limite pas à la mobilisation des opinions et à l’appel à la générosité. Les médias peuvent et doivent être des acteurs à part entière de la réaction à un contexte de crise humanitaire, en contribuant par exemple à la localisation de survivants ou à l’évaluation des besoins les plus urgents de populations sinistrées".
A l’occasion de drames similaires récents, l’importance du professionnalisme en matière d’information s'est aussi révélé essentiel, depuis l’émergence des réseaux sociaux. En mai dernier quand la Syrie et la Turquie ont été victimes du tremblement de terre causant près de 12 000 morts, de terribles infox ont immédiatement inondé internet. Comme le raconte le magazine Géo ... "Une série d'images sur Facebook, Instagram et Twitter, censées montrer la panique en Cisjordanie occupée après le tremblement de terre en Turquie, a recueilli des dizaines de milliers d'interactions. Mais une recherche d'image inversée effectuée par l'AFP a permis d'établir que les photos remontaient à juin 2017, et montraient des Palestiniens célébrant l'Aïd el-Fitr dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie. Une autre image largement partagée après le séisme montre un chien couché à côté d'une personne qui semble être ensevelie sous les décombres, accumulant plus de 1,5 million de vues sur Twitter. Mais une recherche d'image inversée a montré que l'image était en ligne depuis au moins 2018, et faisait partie d'une série téléchargée par un photographe tchèque."
En ce samedi matin l'ensemble des médias audiovisuels, comme les titres de presse écrite sur leurs sites web, tentent d'évaluer le drame qui secoue le Maroc depuis hier soir, et multiplient les publications. En attendant l'arrivée sur place des reporters qui ont sauté dans les premiers avions, l'essentiel des images et des témoignages passent d'abord précisément par le web... Il s'agit donc pour chaque rédaction de vérifier, dans l'urgence et dans la mesure du possible, l'authenticité des documents ...
Sur le terrain marocain, les médias audiovisuels sont très nombreux ... 27 stations de radio AM, 25 FM, 6 en ondes courtes et 5 stations de télévision. Une particularité côté radio comparée aux habitudes d’écoutes françaises : c’est le soir que ce média compte le plus de fidèles, bien plus que la Matinale. Selon l’étude publiée il y a 2 semaines par le CIRAD, le Centre Interprofessionnel de la mesure d’audience radio, la tranche 14 / 17 heures détient le leadership, devant le 10 / 12. C’est justement dans la région d’Agadir ou le séisme a particulièrement été ressenti que le média radio est le plus écouté devant Fès et Casablanca.
La communauté marocaine en France représente au moins un million et demi d'individus, ils seront en première ligne à n'en pas douter aux côtés des autorités pour contribuer aux opérations de solidarité qui commencent déjà à s'organiser..
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 9 septembre 2023. |
Voir l'article |
De "Vu d'ici" à "ICI". 15 ans après les France Bleu, France 3 annonce dès lundi un traitement renouvelé de la présentation de l'actualité ! (le 02-09-2023) |
La télé régionale de service public fait à son tour sa révolution en matière d’information. C’est d'ailleurs la seule réelle innovation du PAF en cette rentrée : "ICI".
Malgré un préavis de grève déposé par plusieurs organisations syndicales, France 3 annonce pour ce lundi une évolution fondamentale. La chaîne proposera désormais à la mi-journée et en début de soirée une forme de présentation de l’actualité, qui fait ses preuves depuis une quinzaine d’années déjà en radio. Local, régional, national, international … En une heure, l’ensemble des faits d’actualité du jour seront présentés depuis chacune des régions. Les évènements qui marquent chaque territoire ne seront plus diffusés dans une édition dédiée, suivie par un journal fabriqué par une rédaction nationale pour les sujets globaux, en France et dans le monde. Tout sera mis en forme depuis chacune des stations.
L’ambition d’ICI, c’est d’allier les 2 formes de proximités, comme il est convenu de le dire dans le jargon journalistique : affective et géographique. C’est une manière de revenir à l’ADN de la chaîne, depuis sa création il y a 40 ans : elle est dédiée aux régions.
Il s'agit de renouer en quelques sortes avec le R, comme région de "FR3", devenue France 3, mais en épousant l'air du temps. C’est l’engagement pris par France Télévisions auprès de la tutelle et de l’Arcom.
Comme Radio France, France Télévisions dispose d’un bouquet d’offres avec chacune leur raison d’être, leurs publics : France Inter ou France 2 coté généralistes nationales, France Info en radio et sur le canal 27 en télé pour l’info continue, FIP, France Musique ou France Culture, comme France 5 ou Culture Box sur la TNT … Et puis donc, France Bleu et France 3 pour l’action régionale de service public. Elles sont appelées à travailler toujours plus ensemble, à se compléter, à actualiser les services qu’elles rendent en matière de proximité.
Déjà les retransmissions sportives régionales, de retour le week-end à la télévision, connaissent d'impressionnants succès. France Bleu et France 3 proposent des dizaines de matinales co-diffusées, et le déploiement se poursuit avec prochainement l'ouverture de la retransmission filmée du 7 / 9 de la station de La Rochelle.
Très logiquement à l’écran ces matinales seront ciglées "ICI". France Bleu et France 3 ont aussi ont lancé sur le web un site d’info de proximité en commun dénommé également "ICI".
Justement … Mettre en œuvre "ICI" en télé comme l’a été le "Vu d’ici" en radio, c’est aussi épouser l’époque. Depuis l’émergence du web et des réseaux sociaux, chacun où qu’il soit, est alerté en permanence sur tout ce qui se passe, via les smartphones. Evidemment, le sacro-saint principe de proximité perdure : chacun se sent concerné par ce qu’il se passe dans son propre environnement… Mais cette "règle" considérée comme la pierre angulaire des journalistes est indiscutablement fragilisée, pour ne pas dire ébranlée, par les nouveaux usages. Un évènement à l’autre bout de la planète, appris désormais en quasi direct, peut frapper la sensibilité autant qu’un fait au bout de sa rue : les règles du jeu changent et les cartes sont rebattues …
Dans ce monde globalisé servi par la technologie, les publics appréhendent l’ensemble de l’actualité, chacun depuis leurs territoires : "être de quelque part " … Nous n’avons jamais été autant ouverts sur le monde mais, en réaction peut-être, nous souhaitons l’appréhender avec notre identité, notre sensibilité, notre vécu … De là où on est !
La canicule de ces derniers jours qui a lourdement impacté le sud de l’hexagone a fait la Une des journaux nationaux, alors qu’au nord de la Loire beaucoup se plaignaient de la fraicheur inhabituelle en plein mois d’août ! Au quotidien, un habitant en milieu rural n’a que faire des bouchons qui paralysent soir et matin les métropoles... En revanche, un ostréiculteur breton se sent concerné par le réchauffement de l’étang de Thau près de Montpellier, quand cela paralyse l’activité de ses collègues héraultais : et pourtant cela se passe à 800 kilomètres de chez lui. Un ouvrier de la manufacture de pneus à Clermont-Ferrand est meurtri quand ferme le site de son concurrent en Picardie.
Pourquoi donc séparer l’actualité en fonction de sa localisation, quand elle concerne un même public ? Hiérarchiser les sujets selon la sensibilité régionale : c’est cela allier proximités affective et géographique …
C'est à la création de la nouvelle marque France Bleu que débute la réflexion sur un traitement particulier de l'actualité par les radios locales, pour que les stations ne soient plus perçues comme des offres simplement complémentaires. Sur ces antennes, les auditeurs doivent tout savoir, sans avoir besoin d'écouter un autre poste. Il est question à l'époque du "GlobCal" .
Puis arrive le nouveau slogan du réseau : "Vu d'ici". Il s'agit donc alors d'honorer la promesse !
Lors d’une réunion de rédacteurs en chef des France Bleu à Grenoble il y a une quinzaine d’années, le PDG de l’époque, pour expliquer le projet, montre tout simplement à bout de bras la Une du "Dauphiné Libéré" : une grande photo d’un tremblement de terre en Amérique du Sud, une deuxième des bus isérois qui étaient en grève, une troisième de rugby, des titres de vie quotidienne, une carte météo du massif alpin … "Voilà comment les gens perçoivent l’actualité du jour, et si nous la regardions depuis Quimper, Strasbourg ou Bastia, ce ne seraient pas les mêmes sujets !". Et Jean-Marie Cavada de poursuivre : "Avec vos reporters, continuez à ratisser vos terrains, les sujets nationaux vous serons fournis par les autres chaînes du groupe. Cuisinez l’ensemble de ces ingrédients à votre sauce locale !"
Un large plan d’action et de formation porte alors le projet et malgré quelques interrogations dans les premiers temps, l’ensemble des équipes s’approprie le concept.
Au-delà de Radio France d'ailleurs, nombre d’autres radios pratiquent depuis longtemps cette forme d’offre, à commencer par toutes les locales d’NRJ, Nostalgie et Chérie FM : tous les rendez-vous d’info en matinales sont pensés et écrits "Vu d’ici" !
Au tour des équipes de France 3 aujourd’hui de se lancer dans cette aventure, et d’actualiser leurs savoir-faire ! Le travail des journalistes de terrain se trouvera mis en perspective de manière nouvelle par les présentateurs. Ils sont en réalité, avec les rédacteurs en chef et les équipes de tête de réseau qui leur fourniront les sujets globaux, les seuls à être concernés réellement par cette réforme ...
Avec le public ! C’est lui qui saura être au rendez-vous. Il percevra à n'en pas douter la valeur ajoutée d'un média qui met en avant tout les sujets qui le touchent, par le prisme de la proximité. Et il créditera les équipes de sa confiance, en se souvenant sans doute d'un autre slogan qui, lui aussi, était précurseur ...
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 2 septembre 2023.
|
Voir l'article |
Rentrée radio et tv : les mamies font de la résistance dans leur couloir, parallèle à celui des Digitaux Natifs qui ont d’ores et déjà les oreilles et les regards ailleurs. (le 28-08-2023) |
Nouveaux meneurs de jeux par-ci, nouveaux décors par-là, ajustement d’horaire ici, habillage d’antenne tout juste repeaufiné là … A regarder et écouter les grandes enseignes publiques et privées qui bataillent pour conserver leurs publics, et constatent globalement à chaque sondage leur fragilisation ... Quid de cette rentrée ? Où sont les nouveautés qui peuvent accrocher les oreilles ou les regards, et prétendre se doter de nouvelles armes pour séduire un plus large public ? Il est bien évidemment risqué d’oser évaluer la qualité d’un plat dès le premier service, un jour de rentrée, que des réglages demeurent nécessaires, que les brigades en cuisine vont affiner leurs savoir-faire …
Il faut reconnaître aussi que l'auditeur ou le téléspectateur n'aime pas être perturbé dans ses habitudes, et que des évolutions ne peuvent être pratiquées que lentement, discrètement, de manière à peine perceptible même . Oui, mais alors ...
Depuis une vingtaine d’années la montée en puissance du web sonne comme une menace pour les offres traditionnelles, et s’est décidément installée comme une complémentarité voire une alternative aux usages traditionnels. A part la mise en valeur des déclinaisons des rendez-vous d'antenne sur les sites des stations ou des chaines soit dans la voix ou des bandeaux à l’image, en quoi cette évolution agit-elle sur le fond des programmes ? Quid de ce qu'il est convenu d'appler "le web au centre" qui induit la proéminence de l'image, et l'instantanéité de la diffusion par tout à chacun, dues en particulier à l'usage du smartphone ?
Nombre de paires d’yeux, d’oreilles, pour ne pas dire de papilles, restent perplexes… Chaque acteur du marché affiche pourtant un appétit débordant, sa volonté de proposer un menu actualisé. De nouveaux Chefs, issus du mercato qui n’intéresse surtout que le microcosme, sont sensés apporter leurs nouvelles recettes, et pourquoi pas être suivis par leurs propres fidèles. Force est de constater pourtant qu’au menu, ce sont globalement toujours les mêmes bonnes vieilles soupes qui sont servies. Certains plats prétendent être plus épicés alors qu’ils deviennent en réalité insipides pour une large partie du public qui lui préfère les podcasts ou les plateformes. Chacun pourtant prétend vendre du frais et du vivant, pour ne pas dire du circuit court, histoire de faire croire que dans ce domaine aussi l’air du temps serait pris en compte, alors que la recette et le process de fabrication, n’évolue guerre et que le produit sent pour beaucoup désormais la conserve.
Depuis ce matin c’est, comme depuis toujours, à qui proposera la plus alléchante des promesses. Comme le jour de la publication des sondages : "Tout le monde est gagné d’avoir content" comme le disent en souriant les commentateurs sportifs !
Au final la rentrée radio – tv du circuit traditionnel n’évolue globalement qu’à la marge, en réalité donc sur la forme... Le fond de la problématique, l’évolution du mode de consommation des médias, n’a que peu d’incidence sur l’évolution des offres. La réelle et objective prise en compte de la proéminence du web en général et des réseaux sociaux en particulier, semble pour ainsi dire laissée de côté, pour ne pas dire traitée par le mépris. Pour nombre de médias historiques qui exposent leurs prétendues nouveautés à grand renfort d’auto-promo aujourd’hui, ce fossé qu’il faut bien qualifier de "générationnel" est aussi la conséquence d’une résistance au changement. Tant que ça dure et qu’il reste un public, il faut bien que les machines tournent : c’est une évidence ! Mais pourquoi à tous crins s’opposer aux évolutions dictées par l’évolution du marché, aux nécessaires réorganisations qu’elles impliquent et à l’évolution des savoir-faire ?
Celà conduit à assumer la responsabilité du fossé qui se creuse, entre l'auditoire adulte et sénior, et les consommateurs" digitaux natifs" qui sont d’ores et déjà fidèles à leurs propres médias. Heureusement certains sont d’ailleurs très valeureux sur le web et cherchent à ne pas perdre contact, eux, avec un plus large public. Ils sont quelques-uns déjà à relever le flambeau tant sur l’info que le divertissement, et ne ressentent pas encore le besoin de dégainer tambours et trompettes pour baliser la rentrée ! Mais un jour, sans doute, cela viendra !
Pour sourire ... Il y a plus de 50 ans alors que personne n'imaginait l'arriver du web et des réseaux sociaux, , Jean Yanne et Bernard Blier avaient conceptualisé une partie de la problématique ...
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 28 aout 2023.
|
Voir l'article |
Champion de l'actu sur Twitch, Samuel Etienne partage depuis 2 ans sa revue de presse avec les internautes quotidiennement. Exit la matinale de franceinfo: le journaliste joue à fond grâce au web l'interactivité avec sa cible ! (le 14-08-2023) |
Présent tant en radio qu’en télé depuis une trentaine d’années, il signe toujours de très belles audiences chez les séniors avec "Question pour un champion" sur France 3. Mais Samuel Etienne ne traitera plus dorénavant de l’actu sur le canal 27 à la matinale de franceinfo: !
C’est sur sa chaine Twitch que le public décortique avec lui l’actualité ! Rendez-vous du lundi au vendredi de 9 heures à midi, et dorénavant en soirée les jours de tournage du jeu télévisé dont il reste l'animateur, sans oublier le vendredi soir avec un rendez-vous hebdomadaire qui revient sur l'actu de la semaine. Des directs auxquels s'ajoutera "Sam Play" tous les dimanches soirs dès la rentrée, consacré aux jeux vidéo, avec chaque fois un invité.
Pourquoi donc choisir internet pour informer le public, plutôt qu’un massmédia traditionnel, et lui consacrer une très large partie de son emploi du temps ? Samuel Etienne a répondu en direct à cette question dans son stream, vendredi dernier …
L’interactivité se joue donc dorénavant via les réseaux-sociaux, comme depuis tant d’années à la radio mais qui reste très limitée en télévision... C'est donc la recette du succès de "La Matinée Est Tienne". Samuel, en s’appuyant sur des articles de journaux épouse l’époque. Sa revue de presse en 90 secondes est postée sur les RS à 8 heures et demi, et sert donc de teasing à son émission en direct sur Twitch.
9 heures : les abonnés qui, pour les plus anciens, sont fidèles au rendez-vous depuis 2 ans arrivent les uns après les autres. Pendant les 30 premières minutes c’est la relation à son public qui est d’ailleurs prioritaire. Les participants s’offrent virtuellement des cafés, plaisantent sur la météo… C’est à ce moment-là aussi que le journaliste partage des indiscrétions avec ses followers, sur l’équipement de son studio, sa recherche d’invités pour les semaines à venir, les entreprises qui seront prochainement partenaires …
Arrive logiquement aujourd'hui lundi, dans ce moment d’échange qui n’est pas encore focalisé sur l’actu proprement dite, la question du JDD nouvelle formule … "Je ne vous en parle pas, parce que je ne streame plus le dimanche ! En tous cas ce "truc" aurait dû changer de nom : 90 pour cent des journalistes vont le quitter. J’ai évidemment lu les 2 premiers numéros mais je choisis, en considérant le changement de ligne éditoriale, de ne pas le partager avec vous. C’est mon choix, ma sélection est très suggestive. Je lis tout, mais je ne vous lis pas tout !".
9 heures et demi : Samuel Etienne propose le sommaire de ce qui occupera tous les connectés jusqu’à midi. En montrant à l’image les articles qui ont retenu son attention, il déroule l’ensemble des sujets qui nourriront l’émission et les débats avec l’ensemble des participants.
Premiers sujets : la suspension par le juge des référés du conseil d’état de la dissolution des Soulèvements de la Terre, puis le viol barbare comme le qualifie le Figaro d’une jeune femme à Cherbourg. Samuel Etienne Précise : "Je ne parle des faits divers que quand ils illustrent une évolution de la société, ou lorsque qu'ils provoquent de nombreuses réactions, et c’est le cas".
Suivent les dramatiques incendies à HawaÏ "avec déjà officiellement 93 morts, et un million de disparus …" Immédiatement un internaute corrige : "Ce n’est pas un million mais un millier !" Oui répond le journaliste ... "Ma langue a fourché, ça m’arrive parfois, mais heureusement que vous êtes là pour tout de suite rétablir la vérité !"
Environnement toujours, avec dans la foulée le sommet qui s’ouvre en Australie à propos de la fonte de la banquise, et plusieurs centaines d'habitants qui manifestent dans le Lot contre la création d’un centre photovoltaïque.
Ensuite : le dossier de Libé consacré aux vacances ratées, à cause des embouteillages, de la météo, ou de mauvaises rencontres : "D’ailleurs vous me raconterez les vôtres, on va bien rigoler ! "
Arrive le football et le feuilleton de l’été : M’Bappé aurait visiblement trouvé un terrain d’entente avec le PSG, et puis une pensée pour les Bleues éliminées en quart de finale du Mondial …
Bien en phase avec sa cible, le journaliste retient, pour conclure, un article consacré au succès du jeu vidéo belge Baldur’s Gate 3, et salue les ventes de livres qui sont boostées cet été, car les jeunes internautes partagent leurs conseils de lecture via TikTok.
En est-il de même pour les journaux ? Les internautes de "La Matinée Est Tienne" achètent-ils les éditions print, ou s’abonnent-ils aux versions numériques de la presse ?
En tous cas, Samuel Etienne propose sur Twitch, comme il le faisait depuis 6 ans sur le canal 27, une revue de presse pluraliste et très professionelle. Twitch s’avère être un canal de diffusion de l’info bien en phase, pour ne pas dire "au service" de son public. Avec une indéniable valeur ajoutée : le partage ! En mode réseau social ...
https://www.twitch.tv/samueletienne
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 14 aout 2023. |
Voir l'article |
L'Arcom donnera-t-elle au site "Le Média", proche de LFI, un canal sur la TNT ? Une pétition circule sur le web. (le 31-07-2023) |
C’est une pétition "extrêmement" médiatique qui circule sur internet, dont les "mass-médias" ne parlent pas … L’équipe du site "Le Média", proche en particulier du parti La France Insoumise, demande que ses publications soient désormais diffusées comme n’importe quelle autre chaîne sur les boxs, les télés connectées et la TNT. Un appel est publié sur les réseaux sociaux pour faire pression sur l’organe de régulation, et obtenir l’ensemble des autorisations.
Se voulant indépendant des puissances industrielles et financières, "Le Média" déboule sur internet il y a 6 ans, créé entre autres par une conseillère en communication de Jean-Luc Mélenchon devenue ensuite députée à Paris, et le médiatique psychanalyste Gérard Miller. Cette publication gratuite et accessible à tout internaute se définit comme ... "Engagé en faveur des causes sociales et écologiques, féministes et antiracistes, ouvertement progressiste et humaniste, le Média vous propose un regard différent par rapport à celui véhiculé par les médias dominants."
Société coopérative d'intérêt collectif alimentée surtout par des dons d’internautes et soutenue également par quelques marques, c’est officiellement sa solidité financière qui poserait question … Pourtant l’équipe entend proposer une alternative aux chaines privées existantes détenues par des capitaines d’industrie, et voici son argumentaire : "Plus de 57 millions de Français sont équipés d’un téléviseur, plus de 40 millions reçoivent la télé par ADSL, câble ou fibre optique, et plus de 8 millions par satellite. En moyenne, 44 millions d’entre eux regardent leur petit écran chaque jour. Les milliardaires ne s’y sont pas trompés, et ont surinvesti ce champ de bataille idéologique. Patrick Drahi avec le groupe BFM, Martin Bouygues avec TF1/LCI, Vincent Bolloré avec Canal+/C8/CNews. Cet activisme n’est pas absurde. Les chaînes d’info font l’agenda, nourrissent les réseaux sociaux, orientent les débats publics. Le Média veut aller sur leur terrain pour y proposer une autre hiérarchie de l’information".
Coté audience … Le site de mesure Social Blade a estimé il y a deux ans le nombre de vues quotidiennes du Média TV sur Youtube à 143 578 en moyenne, le nombre de vues hebdomadaires à plus d'un million et le nombre de vues mensuelles à plus de quatre millions. 10 millions de vidéos auraient été vues sur YouTube.
L'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, est garante de la liberté de communication et délivre les autorisations d’utilisation de fréquence pour les radios et télévisions. Elle veille aussi à l’équilibre économique du secteur et à ce que les programmes respectent les lois : elle ausculte le traitement de l’information, et s’assure de la pluralité de l’expression politique. L’Arcom peut prendre des sanctions, en fonction de l’infraction commise : mesures pécuniaires, suspension du programme incriminé ou de ses séquences publicitaires… Ce rôle de gendarme de l’audiovisuel la conduit à poursuivre certains acteurs du secteur qui ne respectent pas leurs obligations à l’instar des lourdes amendes, adressées récemment encore à CNews et C8 détenues par Vincent Bolloré.
Site d'info, chaine engagée, ou organe de propagande ? Qu’en sera-t-il donc pour "Le Média", d’autant qu’un canal de diffusion nationale est disponible sur la TNT … "Il y a dans ce pays des dizaines, voire des centaines de milliers de citoyens qui pensent que le paysage audiovisuel français a besoin d’une chaîne d’infos et de combats, comme Le Média" affirme le site ce lundi … Le dossier est sans aucun doute délicat, extrêmement même !
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 31 juillet 2023.
|
Voir l'article |
Grève au JDD : "Le pluralisme de la presse, c'est vital pour la démocratie ... Toutes les opinions doivent être représentées !" Entretien avec Ivan Levaï. (le 29-07-2023) |
La grève se poursuit contre l’arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête de la rédaction mardi prochain. Les journalistes de l’hebdomadaire du groupe Lagardère, qui vient d’être absorbé par Vivendi détenu par le milliardaire Vincent Bolloré, redoutent une évolution ultra-conservatrice de leur ligne éditoriale avec ce journaliste qui vient de Valeurs Actuelles.
Parmi les grandes signatures qui connaissent le mieux le monde de la presse, coup de fil à Ivan Levaï.
"Le JDD … J’y ai longtemps été pigiste avec une certaine Anne Sinclair, tout en faisant de la radio à Europe 1… J’y tenais un semainier, et j’y avais une liberté totale, même si dans cette période giscardienne je devais éviter certains thèmes comme la question des mœurs, la contraception ou l’avortement …
Mes articles étaient publiés en page 2, à côté de ceux d’un écrivain célèbre, le régionaliste René Barjavel. J’étais très heureux dans cette rédaction, même si j’ai découvert un certain dimanche matin que le journal appelait clairement à voter Giscard … Mais jusque-là, nous avions affiché un réel pluralisme !"
Ce samedi 29 juillet la rédaction du JDD a voté à 97 % en faveur de la reconduction de la grève qui dure depuis 6 semaines, (93 pour, 3 contre, 7 abstentions) contre la nomination d’un rédacteur en chef venu de Valeurs Actuelles … "J’en ai connu des propriétaires et en particulier bien sur Lagardère. En tous cas, moi, je reconnais le droit à un capitaine d’industrie qui décide d’acquérir un journal d’influer sur sa ligne éditoriale. Cela a toujours existé … Prenons le cas de l’Humanité, pour lequel je me suis publiquement mobilisé quand le titre s’est trouvé en grande difficulté. Longtemps certaines rubriques comme la bourse y étaient bannies car la direction considérait que cela ne correspondait pas à ses lecteurs, à la partie du public à laquelle le titre souhaitait s’adresser.
S’agissant de Valeurs actuelles j’ai apprécié travailler avec quelqu’un dont j’admirais la plume, François d’Orcival. Pourtant nos options politiques personnelles étaient pour le moins très éloignées … Le pluralisme de la presse est essentiel, il faut respecter tous les courants de pensée, que tous soient représentés, c’est absolument vital pour la démocratie !"
Dans le paysage français, le Journal Du Dimanche a toujours eu un statut à part … "Journal interclasses s’adressant autant au PDG qu’à l’ouvrier, il arrive au septième jour, le jour du Seigneur, celui du repos, là où la concentration est accrue. J'ai demandé à certains présidents de la République pourquoi ils tenaient tant au Journal Du Dimanche, particulièrement à Chirac... Il m'a répondu en plaisantant : "Parce qu’il est lu le jour des élections !" …
Mais en fait pour ceux qui y travaillaient, le JDD était en réalité un quotidien. Pour paraître le 7 eme jour, la conférence de rédaction avait lieu le mardi, nous choisissions les grands thèmes d’actualité, mais souvent le vendredi tout était à refaire !"
Au-delà de vos propres articles en presse écrite, vous avez pratiqué cet exercice de confrontation des idées justement à la radio à Europe1, France Inter et même France Musique avec vos revues de presse … "J’avais pour ma part l’air d’être neutre en suggérant : « Ce n’est pas moi qui dis ça, c’est Jean d’Ormesson dans le Figaro, Jean-Claude Guillebaud dans Sud-Ouest de Bordeaux, Claude Cabanes dans l’Huma, François d’Orcival dans Valeurs Actuelles et Bruno Frappat dans la Croix … » C’était facile à l’antenne dans cet exercice d’avoir l’air plus libre que les autres !
Un journal aide à se frayer un chemin vers la vérité. Sinon, comment peut-elle triompher quand le réel est nié ? En ce sens, le JDD m’a toujours paru remplir sa mission d’observateur … D’ailleurs, de façon générale comme je le raconte dans le Dictionnaire amoureux de Frank Lanoux paru récemment chez Plon, tous les journalistes devraient se démasquer et révéler au moins leurs évolutions politiques à défaut de leurs secrets d’isoloir, le crédit de la presse s’en porterait mieux…"
Que dire donc à ces journalistes de l’hebdomadaire dominical qui fête cette année son 75e anniversaire ? Ils sont opposés, comme il y a quelques années ceux d'ITV qui est devenue CNews, à ce qu’ils appellent une "bollorisation" de leur journal … "La presse agonise, alors il faut réfléchir… Très tôt chaque matin je vais chercher les journaux reçus par le kiosque de mon village, mais du fait de la distribution qui s’est considérablement dégradée, je ne peux pas lire tous les titres… Et puis il faut bien avouer aussi que cela a un coût, je mesure la chance d’avoir bénéficié gratuitement de tous les journaux durant des décennies pour écrire mes revues de presse ! D’ailleurs, je lis toujours les quotidiens avec un stabilo à la main, je surligne ce qui retient mon attention et nourrit ma réflexion : les journaux ont pour moi une importance vitale, les journaux de toutes tendances …
Alors, à Vincent Bolloré... Je conseillerais d’imaginer la création d’un comité de rédaction qui s’appuirait sur une charte éthique pour que les journalistes puissent travailler sous l’autorité de Geoffroy Lejeune. Et aux journalistes ... Je leur dirais humblement : Vous êtes tout seuls, pensez qu’il faut que vous subveniez à vos besoins, vous pouvez perdre votre emploi, et c’est terrible d’être chômeur…"
Du fait d’un flou juridique, il apparaît que les clauses de conscience et de cession qui permettent aux journalistes de quitter de leur propre initiative une entreprise de presse, tout en percevant les indemnités de licenciement, ne peuvent s’appliquer durant quelques semaines encore aux salariés du JDD. Le groupe Lagardère, dont le Journal Du Dimanche fait partie, est contrôlé par Vivendi, depuis plusieurs mois, mais est encore détenu par Lagardère, de fait, jusqu’à l’automne.
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 30 juillet 2023.
|
Voir l'article |
Nouveau sale coup pour la grand messe ? Laurent Ruquier, le pape de l’infodivertissment déboule sur BFM à 20 heures à la rentrée. Il y était déjà, en direct, ce dimanche matin. (le 16-07-2023) |
Ca ressemble à un faire-part de naissance ou de mariage publié, à la surprise quasi générale, ce samedi 15 juillet vers 18h : "BFMTV est très heureuse d’annoncer l'arrivée de Laurent Ruquier pour la saison 2023/2024. Laurent Ruquier rejoint la première chaîne info de France pour animer un nouveau rendez-vous avec Julie Hammett à ses côtés, du lundi au jeudi de 20h à 21h. Il rejoindra la rédaction de BFMTV à partir d'octobre 2023".
La star débarque chez Altice avec ses recettes cuisinées depuis plusieurs décennies, les épices et les temps de cuisson des invités à placer sur le grill, il maîtrise ... France Inter, Europe 1 et RTL depuis 2014, mais aussi Canal+, Paris Première , France 4, et France 2 depuis 23 ans.... Il en a eu rien à cirer, tout le monde en a parlé, il a tout essayé, tout en n'étant pas couché, il ne demandait qu'à en rire, en étant un enfant de la télé qui ne voulait pas prendre la grosse tête ...
"Ce nouveau défi sera l’occasion pour moi de traiter et de débattre de l'information, à la fois en laissant place au direct, mais aussi en prenant le temps de la réflexion sur des évènements à propos desquels on a parfois tendance à réagir trop rapidement sans y apporter les nuances nécessaires. Comme je l'ai toujours fait depuis trente ans, que ce soit à mes débuts sur France Inter ou depuis vingt ans sur le service public, je donnerai la parole aux idées différentes. De Michel Polac à Charles Consigny en passant par Eric Zemmour ou Eric Naulleau, Aymeric Caron ou Yann Moix, Gérard Miller, Audrey Pulvar ou Natacha Polony, j'ai toujours eu pour but d’écouter la multiplicité des opinions, tout en tentant d’apporter mon point de vue, parfois singulier, luttant à ma façon contre la subjectivité du militantisme."
Dès ce dimanche matin en tous cas, Laurent Ruquier était accueilli en direct sur BFM, sans avoir la grosse tête ... Il confesse avoir vécu une forme de désamour avec la direction de France 2, avoir failli choisir le groupe TF1 et aller sur LCI, mais son ami Marc-Olivier Fogiel l'a convaincu de venir sur sa chaine...
Ruquier dévoile également comment il imagine adapter ses recettes, à la sauce BFM ...
Ruquier, c’est une belle prise de guerre pour BFM sur le champs de bataille des audiences ! En concurrence frontale avec les grand-messes des "20 heures", ce type d’émission d’infodivertissement capte de fortes audiences, comme le démontrent déjà celles diffusés par C8 et TMC depuis 7 ans.
Pour "Quotidien", la chaîne du groupe TF1 annonce une moyenne de 1,8 million de téléspectateurs sur l'ensemble de la saison. Du côté de C8, la moyenne de la saison de "Touche pas à mon poste !" se situe également à 1,8 million. Un partout, pour l'instant balle au centre ... Avant l'arrivée de Ruquier !
Le Directeur Général de BFM Marc Olivier Fogiel donne, sans surprise, la règle du jeu pour la rentrée : "Laurent fera de son émission l’un des lieux de l’évènement, de débats avec de nouveaux visages talentueux, une alternative inattendue aux 20H et aux talk-shows du soir. Au moment où BFMTV signe une nouvelle saison record avec 3,1% de PDA, 12,1 millions de téléspectateurs quotidiens, son arrivée signe la poursuite de notre volonté de croissance. Laurent fait le choix de la passion, lui le passionné d’info qui passe des heures et des heures à lire la presse, écouter la radio et la télé. Pendant des années, ses invités ont fait l’actu le samedi soir. Sur BFMTV, sa soif d’info sera enfin totalement rassasiée !"
Depuis les années 2000, les grands JT voient leurs audiences baisser, confrontés à la révolution du numérique qui offre de nouveaux temps d’écran disponibles. L’info devient disponible en temps réel et non plus seulement via les chaînes d’information en continu, sur smartphone depuis les applications des différents médias ou via les réseaux sociaux.
Les professionnels tentent de moderniser les 20 heures, mais sans parvenir à renouveler leur public : 56 ans de moyenne d’âge pour les téléspectateurs de TF1 et 61 ans pour ceux fidèles à France 2. Tout de même, les 20 heures qui sont une spécificité bien française féderent toujours une très large partie du public. A titre d'exemple : le vendredi 23 juin dernier, les deux "20 heures" des grandes chaînes généralistes ont capté exactement la moitié des télespectateurs présents à cette heure là devant leur petit écran. Le "20 Heures" de TF1 avec Anne-Claire Coudray a réuni quelques 3,89 millions de télespectateurs, et celui de France 2 avec Laurent Delahousse 3,36 millions.
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 16 juillet 2023.
|
Voir l'article |
Des "États Généraux de l'Information", lancés par l'exécutif ... "Pour garantir une information libre et indépendante, de nouveaux équilibres doivent nécessairement être trouvés." (le 15-07-2023) |
Fake news, essor de l'intelligence artificielle, ingérences, manipulations, évolution des pratiques de consommation, nouvelles contraintes économiques… "De nouveaux équilibres doivent nécessairement être trouvés" pour garantir une information libre, indépendante et fiable. Voilà l’ambition de l’Elysée qui lance dès ce mois de septembre des Etats Généraux de l’Information, dont les propositions sont attendues d’ici l’été prochain.
Les travaux visent à trouver de "nouveaux équilibres" dans un paysage médiatique en pleine mutation, et dans un contexte de "défiance globale". Ils devront ainsi permettre de proposer des actions concrètes qui pourront se déployer au plan national, européen et international".
Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, et Bruno Lasserre, président de la Commission d’accès aux documents administratifs, seront à la tête d’un comité de pilotage indépendant. Participeront également ... Camille François, chercheuse à Columbia University, l’inspectrice générale des finances Anne Perrot, et Nathalie Collin, l’ex-présidente du journal Libération et actuelle directrice générale adjointe du Groupe La Poste. Ce comité travaillera également en liaison avec la journaliste Maria Ressa, Prix Nobel de la Paix 2021 : harcelée, arrêtée, menacée d'emprisonnement, la journaliste philippino-américaine a été l'une des cibles principales de l'ancien président Rodrigo Duterte.
Pour le dirigeant de Reporters Sans Frontières ... "Ce processus sera "beaucoup plus large" que les états généraux de la presse qui avaient été lancés il y a 15 ans sous la présidence de Nicolas Sarkozy pour remédier à la crise du secteur". A l'époque c’est la presse écrite qui en avait tiré l'essentiel des bénéfices, avec notamment un meilleur accompagnement de sa diffusion. Globalement, les droits d’auteurs des journalistes avaient tout de même évolué aussi, et un projet de code déontologie avait été adopté, mais sans qu’il ait jusqu’alors abouti à quelque texte que ce soit au sens de l'ensemble de la profession. En revanche média par média, nombre de rédactions se sont dotées de charte adoptées en interne.
L’Elysée souligne que "les innovations technologiques sans précédent conjuguées à des usages en pleine évolution ont bouleversé les conditions de production, de diffusion et de réception de l’information. Pour garantir une information libre et indépendante de nouveaux équilibres doivent nécessairement être trouvés. Pour que chacun voit respecté son droit à une information libre, indépendante et fiable, il conviendra de s’interroger sur l’impact considérable des innovations technologiques, sur le développement de l’éducation aux médias et à l’information, sur les conditions d’exercice du métier de journaliste, sur le modèle économique et la régulation du secteur de l’information et le rôle des différents acteurs, sur les ingérences et les manipulations en ce domaine".
Le candidat Macron avait fait de ce projet d’Etats généraux du droit à l’information une promesse lors de la campagne pour l’élection présidentielle en mars 2022. Pourtant, d'aucuns verront l'annonce de son lancement comme tombant à point nommé, en pleine crise du Journal du Dimanche, En effet, le JDD, pour la 4ème semaine consécutive, ne paraîtra pas demain. Après trois semaines de grève, le bras de fer se poursuit.
Hier le 14 juillet, la rédaction a d'ailleurs voté à 96 % la reconduction de la grève pour s'opposer à l'arrivée de Geoffroy Lejeune. et le sénateur PS David Assouline a d'ailleurs déposé mercredi une proposition de loi, soutenue par le groupe socialiste, qui vise à garantir "l'indépendance des rédactions".
Pour Christophe Deloire de RSF, l'annonce par l'exectutif du coup d'envoi des Etats Généraux n'est pas en lien avec cette actualité : "C'est un processus qui a une visée de long terme", la "question de l'indépendance de l'information" figurant parmi "beaucoup d'autres questions".
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 15 juillet 2023. |
Voir l'article |
Quel avenir pour le service public audiovisuel d’action régionale ? France Bleu, le réseau des radios locales de Radio France, perd 350 000 auditeurs en un an selon Médiamétrie qui publie ce jeudi ses chiffres sur la période Avril-Juin 2023.… (le 12-07-2023) |
Peu d’évolution significative dans le classement des radios publié ce matin par Médiamétrie. Sur un an et surtout ces 3 derniers mois, l’ensemble du marché a toutefois, à nouveau, perdu un nombre d’auditeurs significatif …
France Inter demeure leader avec exactement le même taux d’audience que l’an dernier à la même période : 12,5%. RTL reste deuxième malgré un nouveau fléchissement : 320 000 auditeurs perdus en 3 mois. France Info est stable sur un an sur la 3ème marche du podium. Suivent NRJ, stable également, puis sa sœur Nostalgie en forte progression elle : à 6,2 % le réseau musical "adulte" est donc désormais 5ème radio de France. Arrivent ensuite Skyrock, puis RMC avec le même score qu’au printemps 2022. Parailleurs, à souligner la belle progression des 129 stations du groupement des Indéradios : elles totalisent 12,8% d’audience.
2 stations poursuivent leurs descentes aux enfers : Europe1, désormais à seulement 3%, et le réseau des radios locales de Radio France.
Avec 4,5 % en audience cumulée sur cette vague, les 44 France Bleu perdent 350 000 auditeurs en un an. Mais pourquoi donc, alors qu’en ces temps de globalisation le public est en recherche de proximité, l’histoire de ce réseau s’écrit-elle aussi tristement ? Les 3 premières stations locales de service public lancées à titre expérimental en 1980 sont à l’époque une révolution, avant même la libération des ondes au secteur privé. Dédiées à la proximité, elles se multiplient pendant les années de décentralisation et évoluent de façon disparate durant une vingtaine d’années.
A l’approche de l’an 2000 ce réseau est fédéré au sein d’une nouvelle marque, "France Bleu". L’objectif de Radio France est de s’appuyer sur les locales pour rendre service à une large part de la population, et la séduire ... Celle qui écoute peu les radios de service public, perçues comme élitistes, et qui leur préfère les périphériques ou les musicales privées.
Le défi est ambitieux… Un plan d’action unique en France d’actualisation des savoir-faire de l’ensemble des collaborateurs est lancé, les lignes éditoriales et musicales sont repensées, la rythmique et les habillages sont travaillés pour coller à l’époque et être en phase avec les attentes du plus grand nombre … L’entreprise publique investit alors, mais ce n'est plus le cas depuis des années, pour honorer l’une de ses missions écrite bleu sur blanc à son cahier des charges: la proximité. Et elle parvient, y compris dans les grandes agglomérations: Radio France conquiert de nouveaux publics. A tel point que le réseau atteint 8 % d’audience, comme en témoigne cette publication d'avril 2013.
Nombre d’observateurs noterons qu’alors, les gentils "cousins de province" commencent à être regardés à la Maison de la radio avec moins de sympathie, même s’ils contribuent beaucoup par le maillage du territoire à la richesse des journaux de France Inter et France Info. Les courbes d’audiences tendent à se resserrer, comme les budgets alloués à l’action régionale… Les observateurs dénoncent alors le fait que le réseau des locales devient la variable d'ajustement budgétaire pour l'ensemble du groupe. La stratégie globale tend à considérer dans le même temps "France Bleu" comme une seule station, alors que c’est bien évidemment l’addition des talents des 44 radios, et leur adaptation fine à chaque contexte, qui demeure la raison d’être du réseau et la clé de son succès. L'ADN c'est bien la proximité... Des figures "nationales", parfois venues de la télé et exposées sur l'ensemble des stations, ne remplacent pas le lien unique d'un animateur ou d'un journaliste, connaisseur des spécificités de son terrain.
C’est l’époque où, par ailleurs, la nation commence réellement à se déchirer. Le public dit "populaire" qui se sent laissé pour compte des décisions prises à l’échelon central parisien, se retrouve pour beaucoup à l’écoute de ce réseau de radios locales. Ses ondes sonnent moins conformistes ou consensuelles que nombre d’antennes nationales. Et pourtant ... Aberration stratégique : c'est à ce moment que les émissions d'interactivité dédiées à l'actualité disparaissent sur décision de la tête de réseau. Conséquence : les stations deviennent un peu moins le haut-parleur de leurs territoires, alors que c'est leur raison d'être.
Exit la promesse "Vu d’ici" fédératrice et novatrice... 20 ans plus tard, les équipes de France 3 construisent le même projet avec les éditions régionales qui seront réalisées depuis chaque région à la rentrée, avec le projet "Tempo" sur les tranches d'info 12-13 et les 19-20.
Le slogan du réseau France Bleu devient alors : "On est bien ensemble". C'est pourtant à ce moment que survient dans la France dite "périphérique" le mouvement des gilets jaunes qui démontre le contraire ! Profonde erreur : dans le fond, comme dans la forme ! D'autant que, sous couvert de contraintes budgétaires, les 44 stations ne sont pas en mesure de couvrir les manifestations des samedis après-midi.
Arrive ensuite la Covid 19 et la mise en place de "syndications d’antennes" : les 44 stations n’ont plus rien de local et faillissent alors à leur mission de proximité, dans une séquence pourtant cruciale pour les auditeurs confinés chez eux, dans le but affiché de protéger les salariés…
Par-dessus tout s’impose évidemment le web et les nouveaux modes de consommation des médias qui, pour le réseau des locales comme pour toutes les stations, donne un coup de vieux aux offres traditionnelles, malgré de remarquables efforts sur internet au travers les offres numériques.
"ICI" : c’est le nom du portail mis en place avec France Télévisions, qui diffuse sur le web et en parallèle des antennes les infos de proximité, collectées par les 44 France Bleu et les 24 stations régionales de France 3.
L’autre coopération mise en place avec l’entreprise de télévision publique, pour satisfaire aux attentes de la tutelle, est surtout la co-diffusion des matinales radios en télé, même si l’ensemble des stations ne l’est pas encore.
Du coté de Radio France on parle d’émissions "filmées", comme si le pas vers le crossmedia n’osait pas être franchi pour des raisons de dialogue social et du fait d’un conservatisme affirmé d’une partie des personnels.
Du coté de FTV, l’essentiel des équipes fait peu de cas de ces 2 heures d’antennes quotidiennes, considérant que leur entreprise ne fait que diffuser une offre qui leur demeure étrangère. Les synergies au quotidien entre gens de radio et gens de TV restent à construire. France Télévisions, avec ses 9 implantations outre-mer, sait pourtant maitriser l’exercice et faire qu’une offre radio ait aussi une valeur ajoutée sur le petit écran !
En point d'orgue à ce qui ne serait être lu ou entendu comme un Requiem, voici la communication de la Présidente de Radio France dont le regard de toute évidence ne dépasse pas le périphérique parisien : "La bonne santé de nos radios montre la pertinence de chacune d’entre elles et la complémentarité de la gamme des radios de service public. Aux Français, nous voulons proposer l’offre la plus qualitative et la plus diversifiée possible pour que le service public s’adresse à tous. Et ce, quelles que soient leurs pratiques d’écoute : l’avenir de Radio France se construit sur 2 jambes, un direct solide saison après saison et un leadership numérique toujours en croissance" .
Pourtant ... Tombées à 4,5 % d’audience au plan national, les 44 radios locales, dont le concept a longtemps été exemplaire y compris à l'international, sont en sérieuse difficulté… L’heure est sans doute venue de repenser dans son ensemble l’offre du service public audiovisuel de proximité, en collant aux attentes et aux modes de consommation des médias : en mode "Un pour tous, tous pour un" : le public !
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 12 juillet 2023.
|
Voir l'article |
La valeur ajoutée du journaliste "localier" sera-t-elle enfin reconnue par les rédactions de l’intra-périph parisien ? France Télévisions s’engage à privilégier "l’expertise des journalistes ultramarins" des 1eres sur leur terrain ! (le 11-07-2023) |
C’est un communiqué de la Présidence de France Télévisions qui, mine de rien, n’est pas seulement une évolution, mais une réelle révolution … Il fait suite au 8e Comité de suivi pour la visibilité des Outre-mer sur ses antennes nationales qui s’est tenu il y a quelques jours. "Au sein des rendez-vous nationaux d’information : une systématisation de l’appui sur l'expertise des journalistes du Réseau des 1ère pour une meilleure lecture et compréhension sur les évolutions politiques, sociétales et les enjeux des Outre-mer, notamment sur la question climatique ".
Les téléspectateurs de France 2, 3, 4 et 5 ne devraient donc plus assister à ces plateaux de situation bâclés à la va vite, par des envoyés spéciaux débarqués de l’avion dépêché par l’exécutif sur l’un de nos 9 territoires des zones Atlantique, Océan Indien, et Pacifique … Chacun a en mémoire ces simili-directs envoyés par un reporter du staff des chaines nationales, souvent même depuis la piste de l’aéroport ! Le journaliste est en effet sur place, mais il n'a rien vu puisqu'il n'a pas encore pu se rendre, à la différence de ses confrères localiers, sur les zones de crises … Pourtant, dans l’inconscience collective de doctes rédacteurs en chef de "grandes chaînes", celà apparaît plus "crédible" qu’un sujet envoyé par l’équipe locale.
Que cette pratique honteusement humiliante pour les localiers cesse, et que l’intention soit gravée dans le marbre … Oui : c’est une révolution ! Combien de reportages s’appuyant sur des images tournées par les équipes locales ont été diffusés sur les chaines nationales, commentés par des journalistes du bord de Seine au bon phrasé parigo ? Tout celà sous prétexte, parfois même, que l’accent du confrère local aurait pu perturber le téléspectateur et nuire à la crédibilité du sujet !
Désormais donc, il est même question "d’expertise locale" ! France Télévisions affiche l’intention de se mobiliser avec l’ensemble de ses équipes "pour mener à bien une politique éditoriale plus diversifiée et affirmée, priorisant le point de vue des territoires ultramarins !"
Depuis 4 ans, des objectifs pour une meilleur représentativité de ces 9 précieuses parties de France ont été fixés et globalement atteints, selon FTV. L’entreprise publique actualise donc son ambition avec de nouveaux challenges pour que, malgré la disparition sur le canal 19 de France Ô qui était dédiée aux outremers, la vie de ces territoires soit toujours mieux exposée sur les chaines nationales.
Dès cet été, les rendez-vous ultramarins du week-end sur France 5 seront maintenus les samedis et dimanches à 11 heures et la grille s’enrichira d’une case hebdomadaire "Outre-mer" le samedi soir. Peut-être y verrons-nous ManmZel New York, la fiction en tournage jusqu’au 26 juillet en Guadeloupe par le pôle Outre-mer, qui raconte les péripéties d'une jeune femme antillaise ultra-connectée en quête d'émancipation ?
Autre engagement : "La préparation et le suivi de la saison olympique des athlètes ultramarins sera aussi assurée". Au même titre que celle des sportifs métropolitains serait-on tenté de préciser ! Mais pourquoi en serait-il autrement ?
Une ou un judoka, ou marathonien originaire d’outremer, comme un journaliste, ne serait-il pas capable de mêmes louables performances ? Sa préparation, comme sa "compet" le jour de l’épreuve, ne méritent-elles pas d’être diffusées comme celles des compétiteurs de l’hexagone ?
Les sondages à paraître ces prochaines heures concernant la radio en métropole démontreront que sur leurs terrains, les pros ultramarins de l’info et du divertissement du public comme du privé, pourraient même souvent servir d’exemple.
Et surtout : que personne aujourd’hui n’ose dire, comme s'agissant des radios locales en métropole : " Il y a moins de concurrence !"
En ces temps de globalisation et d’offres démultipliées via le web, les auditeurs potentiels de Saint Pierre et Miquelon, Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte, Polynésie, Nouvelle Calédonie ou Wallis et Futuna sont tout autant, voire plus, connectés au monde et savent tout aussi bien qu’en "France" faire jouer la concurrence !
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 11 juillet 2023.
|
Voir l'article |
Ce site utilise uniquement des cookies nécéssaires a son bon fonctionnement 💪 !