D’heure en heure, les médias du monde entier se mobilisent …
Depuis la mainmise des Russes il y a 15 mois sur la centrale nucléaire avec ses six réacteurs VVER de 1.000 mégawatts,
Zaporijia est le théâtre d'une guerre de communication entre l'Ukraine et la Russie,
chaque pays accusant l'autre de préparer une attaque contre la centrale…
L'AIEA , l'instance mondiale de sureté nucléaire souhaite que cette centrale soit sanctuarisée,
les russes comme les ukrainiens s'y refusent.
Les réacteurs sont éteints,
et l'ensemble du site, disent les spécialistes, a été mis en sécurité au niveau optimal après le drame de Fukushima :
la centrale a été pensée pour être capable de résister à 6 crash d'avions.
De part les satellites déployés par tous les états,
et les milliers de smartphones des Ukrainiens qui habitent en proximité,
une éventuelle catastrophe ferait le tour du monde en direct …
Toujours est-il que les russes ont décidé de retirer leurs personnels et ont théâtralisé le site en plaçant des dispositifs susceptibles de faire exploser les installations nucléaires.
Les habitants se préparent à évacuer le secteur, se mettent à l’abri, font des réserves …
Si une catastrophe atomique devait advenir, ce serait aujourd’hui aux yeux du monde entier et sans aucun doute retransmis en direct,
et cela change tout !
Rien à voir avec ce que notre planète a vécu il y a 37 ans….
Mais à la radio et à la télévision, les journalistes improvisent avec les données qui leur sont communiquées …
En France, jusqu’au 10 mai,
les communiqués des ministères se veulent tous aussi rassurants les uns que les autres.
Le 6 mai par exemple, le ministère de l’Agriculture précise que "le territoire français, en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombées de radio-nucléïdes consécutives à l’accident de la centrale de Tchernobyl.
A aucun moment les hausses observées de radioactivité n’ont posé le moindre problème d’hygiène publique".
Même son de cloche au ministère de la Santé :
"Ni la situation actuelle ni son évolution ultérieure ne justifient quelque contre-mesure que ce soit", affirme la ministre Michèle Barzach.
Le SCPRI est sous la tutelle de son ministère…
Des sangliers meurent dans les Vosges …
Ils sont les premières victimes visibles en France de la catastrophe puisqu’ils se nourrissent de champignons qui, les premiers, sont infestés par le nuage radioactif.
La presse, en France comme partout en Europe tâtonne …
À l'époque de la tragédie la communication des autorités soviétiques est particulière :
au silence quasi complet des premiers jours, suivent des déclarations contradictoires et confuses…
Mais à la suite de révélations suédoises, l'agence de presse officielle soviétique TASS annonce dans un bref communiqué trois jours après la catastrophe,
que l'un des quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl près de Kiev, mis en service entre 1977, a été endommagé à la suite d'un accident.
Et que des mesures ont été prises "pour éliminer les conséquences de l'accident".
Les médias français s’adaptent ...
à l’image du Figaro qui informe ses lecteurs dans son édition du 29 avril 1986 "d'un accident grave dans une centrale nucléaire" en U.R.S.S.
et que "l'agence Tass a précisé que des soins avaient été apportés aux victimes".
Mais le journal note "qu'aucune indication n'ayant été fournie par Moscou à ce sujet, il semble que plusieurs personnes aient été blessées ou irradiées.
Moscou n'a donné aucune indication sur ce qui paraît être le deuxième accident sérieux enregistré dans une centrale nucléaire en U.R.S.S.".
On sait maintenant, en réalité, ce qu’il s’est passé …
Aujourd’hui,
à la seconde même, la planète entière connaitrait l’info.
Mais pas encore l’ensemble de ses conséquences pour autant …
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 5 juillet 2023.
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