Reporter de guerre, et nouvelle directrice de paix pour la création, enfin, du service audiovisuel public d'info continue. Agnès Vahramian nommée directrice de franceinfo : Quant à ICI -France Bleu et la 3- : statu quo ... (le 28-08-2024) |
Agnès Vahramian nommée par Radio France directrice de "franceinfo:" Elle remplace Jean-Philippe Baille, directeur de la station et qui était aussi directeur de l’information de tout Radio France depuis septembre 2023. Il va devenir directeur général délégué à l’information de RMC BFM. Agnès Vahramian s’apprête à prendre les rênes de la troisième radio de France, où elle mettra à profit sa "double expérience de reportage de terrain et de management", selon un communiqué de Radio France.
Agnès est une consœur de très grand talent ! Bien avant que le très large public bénéficie de son savoir-faire sur le petit écran, durant déjà 32 ans à France 2, j'ai eu moi-même le bonheur de la connaître en tout début de carrière en radio locale à RF, à Belfort en l'occurrence, Elle y exerçait déjà sa passion pour l'actu et la pratique, honnête intellectuellement, de la mission d'informer, sans état d'âme ni compromission. Ensuite, elle est également nottement passée par Nancy. avant que j'y sois rédacteur en chef, C'était alors les prémices de la magnifique carrière que l'on sait.
Quitte à faire montre ensuite parfois, face caméra, d'une forme de générosité qui a pu chagriner certains doctes confrères, mais toujours dans le but d'aller à la rencontre d'une plus large audience. Comme ici, sur franceinfo: en tv, sur le canal 27.
Alors oui ! Jackpot pour Radio France et pour FTV puisque radio et tv canal 27 se doivent enfin de construire ensemble, ce qui ne fonctionne décidément pas assez bien depuis 7 ans : le service public audiovisuel d'info continue.
Voilà donc une professionnelle de l’info de talent partie de la radio locale, puis qui a forgé ses savoir-faire partout sur la planète en télévision en charge de l’un des dossiers les plus cruciaux de l’audiovisuel public ! Sa nomination démontre à n'en pas douter la volonté de part et d’autre de la Seine, à Radio France mais comme à France Télévisions, que les pédégères de chacune de ces entreprises publiques sont bien décidées à mettre en œuvre le rapprochement voulu par la tutelle, quels que soient les aléas politiques toujours en cours.
Message personnel : chapeau à toi chère Agnès Vahramian ! Tu sauras mettre en œuvre la superbe perspective de pluri-média d’audiovisuel public d’info continue pour que l’union soit encore plus sa force. Ta ligne de mire ? Que les pros de chaque entreprise soient sur la même longueur d’onde, coordonnés, en complémentarité et chacun toujours au service de l'ADN de son média.
Conséquence "subsidiaire" diront certains dans l'intra périphérique parsien , mais essentielle pour le service public de proximité, et "accessoirement" un tiers des salariés de Radio France ... Céline Pigalle directrice de France Bleu, se retrouve dotée d’une double fonction : elle assumera aussi la direction de l’information. Tout en demeurant à la tête des 44 stations locales, elle aura notamment pour mission “de coordonner le travail de l’ensemble des rédactions du groupe, de continuer à faire de Radio France un repère de confiance en garantissant aux auditeurs une information de qualité, de veiller à la valorisation de l’information”.
Céline Pigalle a débuté sa carrière sur Europe 1 avant de rejoindre le groupe Canal+ puis d’occuper les fonctions de directrice de la rédaction de LCI puis de BFMTV, et n'a toujours pas réussi à inverser la spirale infernale de la perte d'audience du réseau des radios locales de service public. Elle aussi se devrait, comme pour franceinfo: de tout faire pour faciliter le rapprochement en région des 44 France Bleu avec les 24 stations de France 3. Alors qu'en cette rentrée il n'est toujours surtout question, en mode has been, que de radio, et un peu de web...
"Vos auditeurs d’aujourd’hui ont grandi avec les musicales" … Voilà l’un des grands constats de la direction des 44 radios locales de Radio France qui entend redonner ses lettres de noblesses à la marque Bleu. En quelques années le réseau a en effet divisé presque par 2 ses audiences. Or, à lire jeudi dernier le papier d’un journaliste de Libération qui a suivi jusqu’à la station de Poitiers le nouveau directeur des programmes venu de France Inter, la pierre d’achoppement de la désertion du public se localiserait là ... Mais ... Existe-t-il à Radio France une quelconque mémoire collective ? Cette problématique de la pyramide des âges des auditeurs, et donc la nécessité de s’adresser à eux en prenant en compte leur habitude d’écoute était l’une des bases de l’ambitieux plan de formation lancé à la création du réseau France Bleu ! De nombreux formateurs qui étaient alors directeurs, rédacteurs en chef et responsables des programmes, venaient actualiser à Paris les savoir-faire des collaborateurs de l’ensemble du réseau à l’Université d’entreprise Campus Radio France. C'était il y a déjà plus de 20 ans !
Depuis, si la problématique d'adéquation avec le public est sans doute à nouveau d'actualité, compte tenu aussi des savoir-faire des collaborateurs qui eux aussi sont révélateurs de la pyramide des âges, l'actualité pour épouser l'époque ne se situerait-elle pas plutôt, comme à franceinfo: , dans la nécessaire volonté constructive de création du pluri-média de proximité, avec FTV, de ICI ?
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 28 août 2024.
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Réveil matin ? La radio reste la reine des matinales face à la télévision ... Tour d'horizon en cette rentrée 2024-2025. (le 25-08-2024) |
Chaque matin, la radio rassemble toujours près de 50% des individus de 13 ans et plus et ce pendant plus d’une heure ! En additionnant les chiffres de l’ensemble des stations, ce média génère tous les jours de semaine une audience équivalente à celles des meilleures audiences TV, comme la cérémonie d’ouverture de Paris 2024 !
Le prime time de la radio demeure très puissant et est donc, comme le début de soirée en télévision, un enjeu crucial pour le marché publicitaire. Même si en considérant l’ensemble de la journée, le nombre d’auditeurs a encore baissé sur la dernière période analysée par Médiamétrie, c’est-à-dire d’avril à juin. Comparée à celle de janvier à mars, le nombre d’auditeurs est passé de 38,7 millions à 38,2 millions par jour.
Comme le remarque la régie plurimedia indépendante Ketil : "J’entends déjà les grincheux (voire les jaloux) annoncer une chute spectaculaire de l’audience de la radio au cours des dernières années. Alors c’est vrai, les audiences ont baissé… un peu. Mais honnêtement, ce n’est rien comparé à la fréquentation des vidéo-clubs, croyez-moi ! En 2005, nous étions près de 28 millions à profiter des matinales radios tous les matins. Le média n’a donc perdu qu'a peine 2,5% d’audience …"
Alors en effet, en particulier pour les matinales, les écrans en général et le petit en particulier font tout pour entamer son leadership. Télématin sur France 2 reste leader de très loin en télévision, mais il y a toujours plus d’acteurs pour tenter de lui voler la vedette y compris au sein même du service public : la matinale de France Info canal 27 dont la complémentarité avec la radio doit dit-on s’intensifier, France 3 en région qui joue la carte de la proximité et diffuse toujours plus de matinales des France Bleu.
Coté privé nombre d’acteurs sont également engagés dans la bataille. Le groupe TF1 avec sur la chaîne prémium sa récente émission "Bonjour !" qui tarde à trouver son public, mais aussi LCI.
BFM et RMC, dorénavant propriété de CGA CGM jouent la complémentarité TV – radio sur plusieurs canaux de la TNT, sans oublier CNews, elle aussi en coopération avec la généraliste de groupe détenu par Vincent Bolloré, Europe1. Idem pour le groupe M6 qui s’illustre avec sur W9, la co-diffusion de la matinale plutôt musicale de RTL2.
Toujours est-il que malgré la montée en puissance de l’image, la radio reste la reine des ondes. Ce qui fait sa force, c’est que chacun est certain d’y trouver l’actualité dans le monde ou au plus près de chez soi, de la musique et du sourire ... Il y a évidemment une réelle facilité pour la consommer dans la salle de bain ou en voiture, et même désormais simplement partout sur son portable, avec donc en prime des images et des vidéos !
France Inter et son 7/10 demeure la plus puissante de France avec au printemps dernier 4 711 000 auditeurs, soit une audience cumulée de 8,4% et une part d’audience de 16,4 ! A noter le retour de Patrick Cohen comme éditorialiste politique, lui qui a présenté l’ensemble de la tranche de 2010 à 2017.
Sur la deuxième marche du podium, un changement de casting bien plus important. Thomas Sotto quitte Télématin sur France 2 qu’il co-animait depuis 3 ans et rejoint RTL où il remplace Yves Calvi. Lui, récupère la tranche 18H-20H avec la journaliste Agnès Bonfillon. Et Flavie Flament fait le chemin inverse : elle part de RTL pour "Télématin", où elle remplace Marie Portolano.
Pas de grandes évolutions annoncées pour les autres stations nationales de premier plan, comme France Info, RMC ou Europe 1. A souligner tout de même à Sud Radio le remplacement du directeur de la station qui animait la matinale Patrick Roger, par Jean-Jacques Bourdin jusqu’alors surtout en charge de l’invité politique.
Du coté des musicales la nouveauté sera à écouter sur Europe 2 qui espère trouver une solution à sa spirale infernale des audiences en confiant sa matinale à Benjamin Castaldi.
Pas de révolution du côté de NRJ, première matinale de France chez les moins de 60 ans !
Mais aussi ... Comment ne pas souligner la montée en puissance constante de France Culture qui ouvre son antenne chaque jour à 6 heures et demi. Record d'audience une nouevvelle fois sur la dernière vague de sondage un public de plus en plus large est fidèle à ses ondes. Comme à celles de sa soeur France Musique et sa cousine du privé Radio Classique. A elles 3, ces stations thématiques dites " culturelles" totalisent presque 8 % des auditeurs au plan national !
Enfin, une large partie du paysage radio, hors périphérique parisien, ne saurait être passée sous silence ! L’ensemble des stations dites de proximité elles-aussi avec leur très large public, comme les 44 France Bleu de service public, ou encore la centaine de stations des Indé-Radios ! Dans l’hexagone comme outremer …
Leurs animateurs et journalistes sont les réelles vedettes de leurs territoires, et s’ils ne font pas la Une de la presse nationale, ils sont les référents pour leurs publics ! Pour avoir des vedettes entre les oreilles, qu’elles soient des têtes d’affiche internationales ou des stars du quotidien, la proximité est une précieuse valeur ajoutée.
Témoin cet auditeur "anonyme", auquel de nombreux hommages sont rendus ces derniers jours et qu’une animatrice de France Bleu à Auxerre a eu la surprise d’accueillir sur son antenne …
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 25 août 2024.
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"𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬 𝐨𝐮𝐭𝐫𝐚𝐠𝐞́, 𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬 𝐛𝐫𝐢𝐬𝐞́... 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬 𝐥𝐢𝐛𝐞́𝐫𝐞́" ! De Gaulle le proclame à un micro français il y a 80 ans, alors que la 1 ere radio d’info continue au monde a été inventée depuis la tour Eiffel quelques semaines plus tôt par les nazis ! (le 24-08-2024) | |||
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Le sport le + pratiqué ? Le contournement numérique pour regarder le foot ! Pénalty transformé contre Da Zone dès la 1ere journée du championnat de France … (le 21-08-2024) |
Regarder, lire, jouer, partager, échanger, mais aussi acheter des billets et des produits, le tout en un seul endroit, avec un seul compte et sur une seule application : voilà l’ambition de DAZN qui souhaite devenir l’entreprise de divertissement de demain pour les fans de sport du monde entier !
DAZN est un service de streaming sportif créé il y a 9 ans en Angleterre. Déjà au premier plan en Europe mais aussi au Japon, à Taïwan, au Canada, aux États-Unis, il fait grand bruit depuis quelques jours en France. La promesse ? Le meilleur du football de haut niveau, tout simplement, avec la Bundesliga, l’English Premier League, la Ligue des Champions UEFA, ou encore la Formule 1, le circuit de Moto GP, le basket et la NBA, ou la boxe avec l’UFC... Dès 2015, DAZN est d'abord lancé en Autriche, puis en Allemagne et en Suisse. L’année suivante l’offre part à la conquête du Japon, et ensuite au Canada, aux Etats Unis, en Italie, en Espagne et au Brésil… La France et la Belgique ont résisté jusqu’à l’année dernière en remplacement d’Eleven Sports.
DAZN est la propriété d’un ukrainien, dont la petite entreprise ne connaît pas la crise : Anobli par la reine Elisabeth II en 2017 Sir Leonard Blavatnik détient d’autres terrains de jeu bien lucratifs à travers son fonds Access Industries, comme Warner Music ou la plateforme Deezer. Les amateurs de foot doivent donc depuis quelques jours pour regarder les matchs du championnat de France de Football s’acquitter de quelques 30 euros par mois dans l’hexagone et même de 10 euros de plus par exemple aux Antilles. DAZN a acheté les droits de retransmission pour 400 millions d’euros annuels, et diffuse chaque fin de semaine 8 matchs sur 9 en direct ! Mais contre la flambée des prix de cet abonnement, les fans sont toujours plus nombreux à passer par des services illégaux comme IPTV !
Ces applications ou ces boîtiers à brancher au téléviseur, sont illégaux mais sont disponibles via un abonnement souvent assez raisonnable, et donnent accès à beaucoup plus de contenus. D’après l’Arcom, le régulateur français de l’audiovisuel et du numérique, 5 % des Français s’en sont servis l’an dernier. Autre dispositif pour ne pas payer : regarder les matchs par la messagerie cryptée Télégramm.
S'ils encourent techniquement jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende, les opérateurs préfèrent pour le moment chasser les sites et les créateurs de ces solutions illégales, coupables de contrefaçon de droit d'auteur, plutôt que les utilisateurs finaux !
Pour le foot, comme pour bien d'autres productions, c'est tout un modèle économique qui se trouve en danger !
Même les clubs de ligue 1 s’interrogent déjà prévient Dominique Sévérac, journaliste au Parisien qui officie également sur l’Equipe TV. "Il y a un désintérêt du public pour le football devant sa télé. Il y a une tendance depuis plusieurs années. Ces dernières années, il y avait Prime Video, là on a encore changé, les gens en ont marre de changer et de payer plus."
DAZN proposerait une offre moins attrayante pour l’instant que les opérateurs qui diffusaient les matchs auparavant... "Ils pourraient se retirer si le produit ne marche pas d'ici deux ans. La Ligue 1 est sous tension. A part l’OM, le PSG, Monaco et Rennes avec Monsieur Pinault, il y a 14 clubs qui sont au bord de la faillite. Cette saison va être chaude, je ne suis pas sûr que certains clubs finissent la saison. Pour l’instant, le mariage ne prend pas avec DAZN".
Certains clubs ne survivraient financièrement pour l’instant que grâce à la vente de certains joueurs, mais jusqu’à quand ? La faible visibilité de la Ligue 1 sur DAZN, due aux tarifs prohibitifs et donc au piratage fragiliserait tout le secteur professionnel du football.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 21 août 2024.
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"Réseaux sociaux", le 4ème média, avec la FM, la TV et le web ! Quand une station de service public épouse l'époque et le revendique en cette rentrée. (le 20-08-2024) |
Les médias savent désormais que plus ils publient de contenu sur les réseaux sociaux, plus le trafic de leurs sites augmente. Avec une ambition : que le public soit hameçonné et revienne sur les flux traditionnels.
Revendiquer dans la communication de rentrée le fait que les réseaux sociaux considérés comme un "média" assumé et travaillé, c'est une étape qui est bel et bien franchie en ce début de grille du côté de France Télévisions, à Réunion La 1ère.
Cette station est coutumière de l’innovation… A 10 000 kilomètres du périphérique parisien, elle a été la première chaîne de l’audiovisuel en France à se lancer dans le pluri média, avec sa matinale radio co-diffusée en télévision, puis en streaming sur le web. Archive, ici, de 2011 :
Selon Amandine Louguet, chargée d’études Département des études de la prospective, des statistiques et de la documentation, et autrice de "S’informer à l’ère du numérique", publié en novembre dernier … "On observe des comportements informationnels différents dans les territoires ultramarins par rapport à l’Hexagone. L'offre de presse papier y est beaucoup moins importante qu’en France hexagonale. La presse coûte plus cher dans ces territoires alors que le niveau de vie est plus faible avec une part plus importante qu'en France métropolitaine de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté. L'usage de la radio y est relativement important avec une offre très développée. Cela peut en partie s'expliquer par l’importance de l'oralité. L'écrit a par conséquent une place moins prégnante, ce qui peut expliquer une moindre mobilisation de la presse papier dans les territoires. Les pratiques numériques peuvent parfois être plus importantes dans les territoires ultramarins mais il y a quand même une part de la population touchée par l'illectronisme et il reste des freins économiques et matériels dus au coût de la vie. Pour consulter les réseaux sociaux, il faut un smartphone et cet équipement n'est pas présent dans tous les ménages."
N’empêche ... La station de France Télévisions à Saint Denis de la Réunion se distingue une fois encore et affiche une stratégie novatrice dans le paysage audiovisuel français en revendiquant les Réseaux Sociaux comme son "4ème média", avec la radio, la télévision et son site internet.
Dans l’hexagone les offres traditionnelles, qu’elles soient de presse écrite, de radio ou de télévision, se servent évidemment aussi déjà des RS comme de nouveaux canaux de valorisation de leurs offres, ou de diffusion complémentaire à la FM ou à la TNT … Mais sans le revendiquer ! Les RS, compte tenu de l’évolution du mode de consommation des médias, sont incontournables.
Ils sont les 4 par 3 d’antan, au temps où l'affichage sur les culs de bus comptait encore. Dorénavant, la visibilité est numérique, et gratuite !
Laurent Solly, le directeur de Facebook Europe du Sud, disait il y a 8 ans déjà … "Le paradigme a changé : auparavant, les individus devaient aller vers les médias pour s’informer, désormais les médias doivent aller informer les personnes !"
Un réseau social ne créé pas de contenu ... Comment donc peut-il être qualifié de média ? Il n’est pas dans l’intérêt économique de Facebook de créer son propre contenu. La monétisation des espaces publicitaires aux médias traditionnels lui rapporte plus gros que s’il devait payer des équipes entières de journalistes et de rédacteurs en chef et monétiser son propre contenu ! Ce réseau social comme les autres n’est donc qu’un outil de diffusion, comme le sont la FM, le DAB+, ou la TNT !
D’aucuns diront qu’il est donc justement utile de considérer les réseaux sociaux comme un canal de diffusion comme les autres, simplement pour se donner les moyens de rester en contact avec les publics. Et il est bon que des organes de presse dignes de ce nom occupent le terrain ! Des lanceurs d'alerte aux fake news, les réseaux sociaux sont des outils qui peuvent en effet être mis au service de l'information... comme de la désinformation. Pour faire la part des choses, il est nécessaire de comprendre la différence entre information et opinion, entre le principe de véracité et le principe de viralité, spécifique aux réseaux sociaux.
Selon Alexis Lévrier, maître de conférences à l'université de Reims Champagne-Ardenne, spécialiste de l'Histoire des médias … "La crise du journalisme vient notamment du basculement vers le numérique. Les historiens appellent ça la troisième révolution du livre. Il y a eu la révolution Gutenberg, la révolution industrielle et il y a le numérique. Elle est beaucoup plus forte, cette révolution, pour la presse que pour le livre. Le livre, il va tenir. La presse est bousculée dans son modèle économique dans des proportions sidérantes. On voit que les news magazines ne s'en sortent pas. La presse quotidienne souffre énormément et même les médias traditionnels audiovisuels souffrent de cette transformation brutale, il y a les réseaux sociaux... Toutes ces mutations en même temps sans qu'on ait pu trouver un modèle économique, ont fragilisé la profession de journaliste".
Occuper le terrain des réseaux sociaux pour y diffuser des infos et du divertissement dignes de ce nom, c’est donc savoir épouser l’époque. Le revendiquer, c’est afficher la volonté de ne pas divorcer d’avec les auditeurs et téléspectateurs qui sont désormais également, et peut-être devenus en premier lieu, internautes.
Les entreprises privées comme le groupe M6, Vivendi, CGA CGM engagées elles aussi dans le pluri média "radio TV Internet" iront-elles jusque-là ? Et dans l’hexagone, France Télévisions avec Radio France sur les projets de rapprochements de France Info radio et télé, et France Bleu-France 3 sauront-elles se caler sur la même longueur d’onde ? Ce serait assumer et travailler la complémentarité des supports dans l’intérêt général... En quelque sorte porter et maîtriser l’incontournable évolution vers une vertueuse Réunion !
Thierry Mathieu , e-crossmedia, le 20 août 2024.
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Alain Delon : la star a rejoint les étoiles ... Grand angle sur sa relation aux médias. (le 18-08-2024) |
Delon et les médias, c’est un peu l’histoire d’un boxeur malgré lui qui hait la violence, mais combat ... A l'image de l’un de ses rôles clés dans le film de Visconti "Rocco et ses frères".
"Sans amertume ni acrimonie, je vous dis ici ma déception et mon dégoût qui me donnent à penser que lorsque je pris en 1983 la décision de m’établir dans votre pays pour concourir dans ma modeste mesure à ses activités économiques et culturelles, je pensais changer d’horizon et de niveau de pensée alors que je ne faisais que sortir de la fange pour plonger dans la fosse septique."
Voilà ce qu’écrit il y a une quarantaine d’années déjà Alain Delon à propos de la presse helvétique. Le grand acteur français avait, en 1983, quitté l’hexagone pour s’établir en Suisse. Outre les raisons économiques, Delon espérait trouver au-delà des Alpes un refuge au venin craché par la presse française, qui selon lui, lui reprochait tantôt d’avoir de l’argent, tantôt d’être de droite. Il fustige le magazine "L’illustré" de Lausanne qui a la manière de Paris Match en France traite de l’actualité people.
Bien avant que ses enfants se déchirent par voix de presse ces dernières années, il dénonce alors un "réquisitoire soviétique dont le support journalistique se voudrait être les confidences recueillies auprès de mon fils Alain-Fabien". Après s’être indigné de ne pas avoir été consulté avant la parution des propos de son fils, l’acteur poursuit alors : "Je tenais jusqu’ici L’illustré en estime, que je me représentais en décoction de Paris Match plutôt qu’en photocopie d’Ici Paris."
Delon est l’une des stars à avoir toutefois collectionné le plus de Unes de Paris Match. Comme le raconte Bruno Jeudy l’ex-rédacteur en chef de l’hebdomadaire ce dimanche matin sur BFM TV … "C’est lui qui décidait toujours quand il accordait une interview, et les conditions n’étaient jamais simples .
Avec les médias, il était tout de même comme un poisson dans l’eau.
Dans le grand bain des journaux, de la radio et de la télévision, la star entend rester maitre des publications. Au-delà de son métier d’acteur ses prises de positions politiques font aussi couler beaucoup d’encre au fil de sa carrière comme à propos de ses liaisons dangereuses, à une époque, avec quelques truands. " "J’ai eu beaucoup de rapports avec le grand banditisme, je l’ai même touché du doigt", confessait-il en 2021. Parmi ses plus grands rôles, plusieurs personnages sulfureux ...
Parmi les dons de Delon … Le chic pour susciter la polémique avec ses déclarations à l’emporte-pièce sur les femmes ou le monde actuel qu’il "vomit", ou encore ses sympathies affichées pour la droite de la droite, même s'il était venu, comme le raconte Jack Lang, se recueillir sur la dépouille de François Mitterrand sur son lit de mort.
Son attachement au Général de Gaulle est aussi très médiatisé. Voici la lettre qu'il lui écrit à son départ du pouvoir. "Mon Général, Depuis toujours, et plus encore depuis des ans, j'étais, grâce à vous, fier d'être Français. Ce soir, devant l'inconscience et l'ingratitude de plus de la moitié d'un peuple, je ressens avec effroi un sentiment de honte qui me brise le cœur. Je tenais à vous le dire. Daignez me croire, mon Général, fidèlement et inconditionnellement vôtre. Alain Delon".
Malgré une centaine de films, de nombreux entrés dans la légende, il ne remporte qu’un César en 1985 pour "Notre histoire" de Bertrand Blier et reçoit une Palme d’or d’honneur à Cannes en 2019 pour l’ensemble de sa carrière. Des féministes américaines avaient alors vivement protesté en le qualifiant de "raciste, homophobe et misogyne."
Comment ne pas évoquer cette interview pour Télérama de Fabienne Pascaud en 1990 ?
La journaliste lui demande ... "Ce n’est pas être mégalo que parler continuellement de soi à la troisième personne ?" lui répond la star ... "Si je dis "Delon", c’est, au contraire, par humilité, par simplicité : pour éviter le "je" et le "moi" qu’utilisent en permanence les nombreux mythomanes de notre métier ! Seulement, il y a toujours eu une cabale contre moi. Je dérange parce que je dis ce que je pense, parce que je m’assume et que je vais au bout de mes responsabilités. Si tout le monde faisait comme moi, il y aurait actuellement un peu plus de moralité en France. Si le président de la République et Raymond Barre sont au-dessus des partis, Delon, lui, est au-dessus des partis-pris."
"Quant à vous, je vais savoir bientôt si vous êtes comme les autres. Si, dans votre article, vous cognez, comme tout le monde, sur Delon, c’est que vous n’êtes pas intelligente, c’est que vous ne comprenez rien... Mais, après tout, Delon s’en fout. En France, il est devenu une légende et taper sur les légendes se retoune toujours contre l’iconoclaste : on n’a pas le droit de s’attaquer à la France."
Mais l’une des archives qui résume peut-être le mieux le personnage restera son passage chez Bernard Pivot.
Alain Delon a "une personnalité assez autodestructrice et à la recherche de sa propre identité", disait le réalisateur de "Monsieur Klein" en 1976 Joseph Losey. " Il est une tragédie".
Delon l'a répété, il n'était pas un comédien, mais un acteur. Il "vivait" ses rôles. Et comme il aimait à le dire ... "Un héros doit toujours savoir mourir". Hommage s'il en est, celui publié en cette mi-journée par Brigitte Bardot :
Alain Delon est décédé chez lui dans le Loiret à l’âge de 88 ans entouré de ses 3 enfants, ses 2 petites filles, et son chien.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 18 août 2024.
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Didier Raoult, le retour ! Le Dr "es variole" des fausses infos déboule sur X, comme au bon vieux temps du ... Covid ! (le 17-08-2024) |
Promouvoir un discours complotiste, toujours le même… Des élites chercheraient à contrôler les peuples en orchestrant des crises sanitaires. Une figure issue de la sphère anti-vaccin a par exemple d'ores et déjà dénoncé l'existence d'une "PLAN-DEMIE" ! Comprenez … Faire croire que les épidémies sont instrumentalisées par les gouvernements, l'OMS ou encore Bill Gates comme il en avait été déjà question au moment de la Covid 19 !
D'aucuns remarqueront qu'il n'en manque pas une ...
Voici donc revenu le Professeur Raoult dans une vidéo sur les réseaux sociaux : nouvel enregistrement ou vieille captation trafiquée, actualisée, via l'intelligence artificielle ? Toujours est- il qu'elle fait depuis quelques heures le buzz sur X … Médecin pour les uns, ou charlatan pour les autres, le gourou marseillais refait le coup de l'hydroxychloroquine et affirme : "La variole du singe et plus généralement les infections à pox-virus se traitent avec un médicament ayant eu les meilleurs résultats lors d'essais cliniques au Japon et qui ne sera pas vendu en Europe".
Certaines "personnalités" rebondissent, comme de bon aloi !
Mais d'autres internautes semblent, eux, désormais plus méfiants ...
Et les plateformes elles-mêmes, aujourd’hui, incitent la communauté de leurs usagers à dénoncer les publications qui colportent de fausses infos :
La succession d’évènements politiques majeurs conjuguée à la démocratisation de l’intelligence artificielle et à la puissance des réseaux sociaux, parfois ouvertement partisans comme par exemple Truth Social aux Etats Unis fondé par Donald Trump lui-même, crée un climat particulièrement favorable à l’émergence des théories conspirationnistes.
Durant les Jeux Olympiques, nombre de fausses infos ont pullulé à l’image de cette soi-disant manif de catholiques après la cérémonie d’ouverture. Mais la vidéo datait de plusieurs mois, sans rapport, donc, avec Paris 2024 !
Ces fake-news sont parfois battues en brèche en quelques heures. D'autres, non ! Elle sont même souvent reprises par les médias traditionnels puisqu'elles provoquent des polémiques pour susciter des débats, pour ne pas dire doper l'audience.
Elles infusent donc le débat public et surtout une partie de la société qui s’informe largement sur les sites d’information en ligne et les réseaux sociaux.
Effarant et troublant, à cet égard, le portrait dressé par l’INA en mars dernier. Celui de cet ancien pro de l’info, Tommaso Debenedetti, qui depuis 20 ans piège les médias avec de faux contenus. Pour lui, c'est une façon de dénoncer le manque de rigueur des journalistes. Pigiste au début des années 2000 il réussit à faire publier dans de grands quotidiens italiens de fausses interviews de Noam Chomsky et Lech Walesa, Arthur Miller et Günter Grass, John Grisham et le dalaï-lama. Il est démasqué, se recycle dans l’enseignement, mais l’émergence de Twitter lui inspire une nouvelle carrière. Il crée quotidiennement de faux comptes pour y diffuser de fausses infos … "Tout se passe comme si les journalistes, les hommes politiques, les citoyens, tout le monde avait besoin de croire aux fausses nouvelles. Cela fait douze ans que je crée des faux comptes de personnalités du monde entier pour alerter sur la faiblesse des médias, et pourtant, des gens sérieux se font prendre, encore et encore !"
"La presse est victime de fausses nouvelles parce qu'elle veut aller trop vite. Elle sacrifie certaines vérifications pour gagner quelques secondes sur ses concurrents. La vitesse et la quête du scoop sont ridicules. Et puis la frontière entre fiction et réalité est à mon sens une illusion. Le mensonge est partout. Quand un journal publie une vraie nouvelle, la démission d'un pape par exemple, elle est entourée d'une quantité de faits invérifiables, d'hypothèses, d'interprétations, de conjectures, qui sont présentés comme des vérités mais qui n'en sont pas, et on finit par tout mélanger."
Reste que les médias professionnels demeurent les sources d’information de loin les plus crédibles, car "informer", c'est un métier! Et que l’usage des réseaux sociaux avec leurs publications et réactions qu’elles suscitent se doit d’être toujours mieux contrôlé. Ce à quoi s’attèlent les pouvoir publics, à l’image du régulateur en France et de ses équivalents européens.
Après des années marquées par une forte augmentation, le nombre d'utilisateurs actifs des réseaux sociaux en France stagne depuis 2021. En 2024, notre pays compte environ 50 millions d'utilisateurs-acteurs en France.
Selon les chiffres de 2022, 59,4% de la population mondiale en moyenne utilisent les médias sociaux au moins une fois par jour. . Avec 60% de la population touchée par cette pratique, la France se positionne dans la moyenne. 85,9% de la population usager d’internet et la moitié vont y surfer chaque jour, souvent en eaux troubles.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 17 août 2024.
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"Radio Alger" rebaptisée "Radio France", une station yankee sur le vieux port ... La story des ondes pendant le débarquement de Provence ! (le 14-08-2024) |
Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, 2200 bâtiments dont 900 navires de guerre partent d’Italie, de Corse et d’Afrique du Nord pour converger sur le littoral provençal. A leur bord, des soldats américains et anglais, mais aussi les forces françaises menées par de Lattre de Tassigny. Parmi eux, des animateurs et des journalistes américains qui avec leurs confrères français issus de la résistance vont liberer aussi les ondes !
Comme avec les réseaux sociaux aujourd’hui, l’information et la mobilisation de l’opinion et des résistants durant l'occupation ne passent que par les journaux clandestins, mais aussi la radio. A partir de 1941, pendant l’occupation, les habitants du sud de la France peuvent écouter comme partout dans l’hexagone Radio Paris qui est aux mains des nazis. Elle ne cessera ses émissions que le 20 août 44, et Radio Monte Carlo puisque ce sont eux qui l'ont créée le 17 juillet 43. Les allemands décideront d'ailleurs eux-même à la fin de la guerre de détruire les émetteurs, dans leur fuite.
Alors ils s'informent clandestinement aussi grace à la BBC, dès septembre 1940. "Les Français parlent aux Français" est diffusé quotidiennement depuis Londres durant une demi-heure. Les émissions politiques et les informations sur les événements alternent avec des sketches, des témoignages, des reportages et de la musique.
"Radio Alger", qui est d’ailleurs rebaptisée "Radio France" est également très suivie quand elle repasse aux mains des français à partir du 3 fevrier 1943 . Rapidement ensuite la Voix de l’Amérique est reçue assez confortablement grâce à ses émetteurs à Alger, Oran, Constantine, et Bône.
A cette époque d’ailleurs le préfet régional de Marseille écrit à Laval pour dénoncer "l’inquiétante capacité qu’à la BBC de diffuser de plus en plus d’ordres précis, exécutables dans quelques heures et qui touchent l’opinion à coup sûr”. Le 19 janvier 43 par exemple, les marseillais sont invités à 13 heures par la radio anglaise à se rendre au cimetière Saint-Pierre pour y défiler en fin d’après-midi devant les tombes des 2 personnes tuées le 14 juillet. Ce jour-là un rassemblement contre les nazis et le gouvernement français avait été organisé. La foule avait crié "A bas Laval, Vive de Gaulle", mais aussi "du pain sans ticket" et "Ouvrez les prisons !"
Constatant l’appel à commémorer cet évènement par les ondes depuis Londres, le préfet avoue son désarroi : “Il ne nous est plus possible d’opposer par voie d’affiches, par la presse et même par la radio des conseils contraires à ceux des agitateurs de Londres”.
Sans que les ondes en parlent durant de longs mois, le débarquement depuis la Méditerranée se prépare, comme celui de Normandie. Et comme aujourd’hui en Russie ou au Moyen-Orient les militaires ont recours aux technologies de l’image .
Comme cela s'est passé en Normandie, c’est par un message codé diffusé sur l’antenne française de la radio BBC depuis Londres que les Forces françaises de l’Intérieur sont averties le soir du 14 août du Débarquement de Provence. Comme le raconte le site Un premier message, "Nancy a le torticolis", prévient qu’il est imminent. 12 messages sont diffusés, dont le dernier, "le chef est affamé", annonce le lancement des hostilités.
Mais à la différence des côtes normandes, il n’y a pas de reporter sur place pour raconter l’opération !
C’est donc par "Radio France" depuis Alger que quelques infos sont diffusées et ce n’est qu’une petite semaine après le débarquement en Provence que commencent à réémettre des stations libres, mais pas tout de suite sur la côte méditerranéenne. Les radios désormais aux mains des forces gaullistes ou résistantes rouvrent sur l’axe Sud Nord au fur et à mesure de la remontée des troupes qui se dirigent vers Berlin. La première c’est Radio Alpes Grenoble, le 22 août. Radio Libération ne sera audible depuis Antibes qu’à partir du 28 août, 2 jours après le début des émissions de Radio Montpellier – Languedoc. Radio Marseille, elle, n’émettra vraiment que le 4 septembre 44. C'est une équipe venue d'Alger qui assure l'animation et les infos. Mais elle n'est pas la seule sur les ondes !
Les Américains aussi montent leur radio, alors qu’ils utilisent le port pour accueillir les hommes et le matériel qui partent ensuite vers le nord et le Reich.
Au micro, installés dans 2 chambres d’hôtel proche de la Cannebière, des militaires. Dans le civil, avant-guerre, ils ont été animateurs ou techniciens du son, et ils ont débarqué avec leurs disques et des shows américains déjà enregistrés.
Cette station US à Marseille est donc été créée 20 ans avant celle qui deviendra légendaire au cinéma avec Robin Williams, dans le rôle un disk jockey au Vietnam ... L'animateur a bel et bien existé lui aussi, il s'appelait Adrian Cronauer. Le général Taylor l'a spécialement fait venir de Crète à Saïgon pour réveiller les troupes au micro de la radio de la zone démilitarisée American Forces Network.
En 44 en Provence, côté presse écrite, Le Provencal qui deviendra La Provence paraît dès le 24 août, 3 jours avant Le Midi libre, alors que Paris elle aussi est libérée.
"Ce Journal quotidien attendu par les patriotes, reste ainsi comme le symbole de la résistance. La liberté de la presse est enfin rétablie et nous en userons dans l’intérêt général. Les journaux et les journalistes depuis quatre ans, ont fait l’objet de maintes critiques, hélas trop justifiées, dans la mesure où certains d’entre eux se sont compromis avec Vichy. Mais il faut le dire très haut : les professionnels et les journaux clandestins ont sauvé l’honneur de la presse."
Thierry Mathieu, e-crossmedia le 14 août 2024.
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Fin de trêve olympique ! D’emblée, les médias sont soupçonnés de vouloir attiser à nouveau les divisions ... (le 12-08-2024) |
La critique est d’emblée virulente ! A peine les JO de Paris 2024 terminés, et dans l’attente de légitimes décisions politiques, les médias sont accusés de manipulations éthiquement condamnables et de partis pris : ils feraient leurs "feuilles de choux" gras, de la discorde…
Mais leur raison d’être n’est-elle pas justement d’être les haut-parleurs de l’actualité et donc des évènements proprement factuels qui se dessinent ?
Justement en fait, de quels médias parle-t-on ? Au delà de la presse, la radio, la télévision et les acteurs pros de l'info sur le web, les réseaux sociaux ont désormais dépassé les sites et applications des médias comme source principale d'information. C'est ce qu'indique la plus récente édition du rapport annuel de l'Institut Reuters pour l'étude du journalisme : en 2023, 30 % des personnes interrogées disaient utiliser les réseaux sociaux comme première source d'information, alors que 22 % seulement leur préféraient les sites et applications des médias traditionnels.
Hiérarchiser, classer, faire monter une information en une et en zapper d’autres, voilà ce qui reste la mission de tout professionnel de l’information. Un journaliste se doit, dit-on, de choisir ses sujets avec impartialité. C'est évidemment une utopie ! Les journalistes sont des humains, avec leur sensibilité, leur culture, leur histoire. Ils ne sont pas des robots, même si, comme tous les salariés, ils se doivent de respecter la stratégie de leur média. S'ils sont en désaccord, ils le quittent. D'ailleurs, les exemples récents ne manquent pas ! Ils cherchent la précision des faits, et tentent, si la ligne éditoriale de leur entreprise le permet, de diffuser la diversité des points de vue, en les équilibrant.
Pourtant, pour de nombreux consommateurs de médias dits "traditionnels", devenus internautes et donc pour beaucoup usagers des réseaux sociaux, les journalistes choisissent le sujet qui va faire du buzz ! Sous-entendu : activer les discordes, attiser les confrontations. C’est désormais, le soupçon et même le procès d’intention qui accuse les journalistes de devenir des "putes à clic". Certains ne chercheraient ainsi qu’à déclencher ou exploiter des polémiques. Cela entraînerait par ailleurs la conséquence d’aboutir à une universalisation de l’information.
Pour Daniel Mercier, prof d’université dans l’est de la France … "Confiance angélique ou méfiance systématique par rapport aux médias participent du même aveuglement ou de la même absence de discernement. Souvent ces deux attitudes sont complémentaires : confiance aveugle quand l’info abonde dans le sens souhaité, méfiance à priori quand c’est l’inverse. Méfiance systématique vis-à-vis du Figaro quand il y a confiance à priori pour Libération, et vice et versa... Nous pouvons avaler tout rond sans aucun "masticage" critique ce qui va dans le sens de notre pensée, et rejeter systématiquement ce qui va à son encontre... En réalité, peut-être que l’impact de l’information, et aussi pourquoi pas celui de la publicité, est celui que nous choisissons de lui prêter... Dans cette optique, les médias ne changeraient pas tant nos idées qu’ils contribueraient à les nourrir, toute la question étant de savoir s’ils nourrissent également une réflexion de fond sur la société qui est la nôtre... »
Toujours est-il que ... Et ce n’est pas sans raison. De moins en moins d’internautes se rendent directement sur le site web d’un média d’informations, ils lisent les informations qu’ils découvrent via leur communauté, sur leurs réseaux sociaux.
Aujourd’hui, 72% des personnes accèdent à l’information via leur famille et leurs amis, et donc en particulier via les réseaux sociaux. Mais les publications disponibles en scrollant sur son écran sont sélectives par nature … Ces outils ne permettent souvent de voir que les informations partagées par son propre réseau.
C’est le confort illusoire de l’entre-soi : l’information reçue est de facto ciblée … La consommation de prétendues "informations" devient de plus en plus individualisée, sur-mesure. Mais les journalistes n’y sont pour rien !
Ce qui fait dire au prof de philo Daniel Mercier … "N’est-ce pas là encore l’expression symptomatique d’une difficulté consubstantielle à la société des individus ? A savoir une incapacité à faire se rejoindre les intérêts privés, des opinions personnelles, et le sens du public, c’est-à-dire du commun ? "
Les émetteurs que sont les pros de l’info ont donc leur responsabilité, mais les récepteurs que sont les consommateurs des médias ont également la leur ! Si tant est que leur déontologie, et donc leur professionnalisme soit à la hauteur, doit-on reprocher aux journalistes d’être les historiens du temps présent et d’accomplir leur mission, dans l’intérêt général ?
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 12 aout 2024.
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Bandes sons musicales enregistrées pour les radios et les télés, même si les artistes interprèteront leurs prestations en direct au Stade de France ! La cérémonie de clôture de Paris 2024. (le 11-08-2024) |
"À la demande du Cojo, les artistes se produisent en playback tout en chantant en direct sur la bande-son" Voilà ce que confie au Figaro le compositeur Clément Mirguet, complice de longue date de Thomas Jolly le grand metteur en scène des cérémonies. "La musique essentiellement instrumentale sera d’une seule pièce, narrative et poétique avec des moments de relief, des effets waouh, des suspens et des effets cinématographiques".
Ses compositions pour ce spectacle intitulé "Records" complèteront les musiques de son confrère Victor Le Masne qui ont rythmé les épreuves au fil des jeux, et qui a réorchestré La Marseillaise pour Paris 2024...
Lors de la 1ère cérémonie, les formations de Radio France avaient malheureusement été superbement ignorées par le réalisateur des images produites par le CIO. Sous la pluie battante au moment ou le drapeau olympique était hissé au pied du Trocadéro, il avait même fallu leur apporter d’urgence des instruments "bas de gamme" pour que les musiciens ne mettent pas les leurs en danger. Et si on ne les a pas assez vu à l’image, cela n’a donc pas eu de conséquence sur le son puisque sur les antennes, télé et radio, ce sont les enregistrements réalisés en amont qui ont été diffusés Comme ce sera à nouveau le cas ce soir..
Ce dimanche soir, ce sont l’orchestre Divertimento et la Maîtrise de Fontainebleau qui seront à l'oeuvre. Divertimento, une formation à très forte identité, créé en Seine Saint Denis par Zahia Ziouani. A l'âge de 17 ans, avec sa sœur violoncelliste, elles rêvaient toutes les deux de devenir musiciennes classiques . Leur magnifique histoire a d’ailleurs été racontée l’an dernier au cinéma.
L’orchestre s’est déjà illustré le jour de l’ouverture de Paris 2024, mais en amont de la cérémonie d’ouverture. En fin d’après-midi, il accompagnait Slimane en compagnie de Catherine Lara à Saint Denis, sur le parvis de la basilique, avant que la flamme entre dans Paris.
Ce soir, ces formations proposeront entre autres, l'adaptation d’un chant grec, "l’Hymne à Apollon", *arrangé par Gabriel Fauré et joué il y a pile 130 ans quand Pierre de Coubertin a lancé à la Sorbonne les jeux de l’ère moderne.
Ce dimanche soir au stade de France un pianiste et une grande voix lyrique dont les noms n’ont pas encore été dévoilés seront sur scène, sans craindre les intempéries. Sur la Seine et sous une pluie battante en revanche il y a 2 semaines le concertiste Alexandre Kantorow avait joué, ironie du sort, les “Jeux d’eau” de Maurice Ravel.
Ces derniers jours à quelques heures d’un concert à la Roque d’Anthéron, Kantorow est revenu au micro de France 3 sur ce moment de bravoure : “Je pense encore à ce moment unique et à cette expérience vécue. En montant sur le pont, en voyant les éléments se déchaîner, en apercevant les bateaux, j’ai su que c’est une expérience que je ne retrouverai plus. C’est comme s’il n’y avait plus de pression”.
Les caméraman ce soir n'auront pas de difficulté avec leurs objectifs ! Comme lors de la prestation de Juliette Armanet et Sofiane Pamart qui ont repris Imagine de John Lennon il y a 2 semaines
Une chaleur caniculaire est attendue ce dimanche soir.
De nouveaux artistes recevront-ils tout de même des pluies de critiques, à l’image de Philippe Katerine ou de la Garde Républicaine avec Aya Nakamura sur le pont des arts ?
La liste de tous les artistes attendus est toujours secrète, mais trois grands noms ont déjà filtré dans la presse : ceux de l’acteur Tom Cruise et des légendes de l’électro française Air et Phoenix.
Ces jeux auront été marqués par l'entrée du break dance parmi les disciplines, avec quelques belles surprises comme l'intervention hier sur la scène Place de la Concorde d'une danseuse classique !
En fin de soirée ce dimanche, avant des feux d’artifices au-dessus du stade et même dans plusieurs lieux de la capitale puisque la flamme est installée aux Tuileries, le relais sera passé à Los Angeles pour 2028. Selon la presse outre-Atlantique, Billie Eilish, Snoop Dogg, mascotte de Paris 2024, et les Red Hot Chili Peppers devraient être de la partie.
La cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024 à suivre à partir de 21h sur France 2 et sur la plateforme
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 11 août 2024.
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