Agriculteurs : la re-mobilisation ultra connectée ... Au delà des médias tradis focalisés sur d'autres dossiers, la colère paysanne résonne déjà fort sur les RS ! (le 28-10-2024) |
Pas de tracteur ni de fourche, mais une manette ou une souris pour récolter le maximum de céréales en 10 minutes chrono… Huit équipes de farmer gaymers composées d'élèves de lycées agricoles venus de toute la France viennent de s’affronter pour le premier concours national du "Farmor Simulat" en Haute-Vienne …
Les parties sont retransmises sur écran géant, diffusées évidemment en streaming, et commentées par les Youtubeurs Marlonn et MisterWallon : 280 000 abonnés chacun, des stars auprès de leur communauté.
Jeu, fête, compétition en mode connecté … Au-delà du loisir et de la fierté pour leurs métiers, les agriculteurs sont à nouveau comme l’an dernier à la même époque, à la manœuvre et mobilisés. Désormais, comme pour tout à chacun, l’organisation de leurs mouvements passe par les réseaux sociaux. Bien que les actions restent pour l’heure modérées, la colère est palpable et les revendications nombreuses. Des personnalités inondent la toile de leurs messages …
Comme l’écrit "JA Mag", la publi des jeunes agriculteurs sur internet : "De nouvelles actions associées aux panneaux d’entrée et de sortie des villes se sont déroulées dans plusieurs départements français. Recouverts de rubalise, échangés ou carrément enlevés, une nouvelle étape semble avoir été franchie."
Si l’an passé, les auteurs étaient restés longtemps anonymes, depuis quelques jours, il n’y a plus de mystère. "Ce sont les jeunes agriculteurs qui ont recouvert les panneaux ! Comme l’année dernière, ils manifestent et nous les soutenons", peut-on lire sur le Facebook d’un journal local. "Le panneau Nogent est bien arrivé à Orgères", plaisantent les Jeunes Agriculteurs d’Eure-et-Loir sur les réseaux sociaux.
Elle est loin l’époque de "Radio Tracteur", le surnom donné à l’une des 3 premières radios locales de Radio France crée en Mayenne en juin 1980 ! Nombre de ses auditeurs l’écoutaient évidemment depuis leurs champs ou leurs exploitations … Désormais équipées de GPS et de 4 G les machines agricoles se cultivent et récoltent les infos via TikTok, Instagram, YouTube, ou X ! Comme le relevait Ouest France l’an dernier … "En l’espace de quelques jours seulement jusqu’à 3 millions de vues, pour une seule vidéo, ont ainsi été enregistrées sur les plateformes, sous le hashtag "agriculteurs".
L’heure est aux "agri-influenceurs" qui, à la faveur de la crise et avec leurs vidéos, mobilisent de nouvelles troupes. Depuis des années, ils partagent quotidiennement en ligne leur vie en milieu rural, leurs savoir-faire … Comme "Youtubeurre" , de son vrai nom Etienne Fourmont, éleveur de vache dans la Sarthe : 180 000 abonnés dont 120 000 sur Youtube, 34 000 sur Twitter et 24 000 sur Instagram.
Mais en période de crise, comme pour toute communauté, le web devient au-delà des médias traditionnels, un outil d’information, de mobilisation, et de rassemblement …
La colère gronde et se propage autant qu’elle se partage via les réseaux sociaux, tant entre internautes qu’au travers les publications des organisations syndicales.
Selon Zeynep Tüfekçi, professeure reconnue pour ses travaux sur l'impact des réseaux sociaux … "Ce processus de socialisation politique en ligne peut rapidement aboutir à une action décidée et mise en œuvre par des individus connectés sans aucune forme d’organisation ou de coordination préalable. Cette facilitation de l’agrégation par les outils numériques d’une multitude d’individus sur la base de demandes ou de colères partagées explique l’irruption soudaine des mouvements rassemblant des dizaines, voir des centaines de milliers de personnes en un temps record."
S’appuyant sur l’exemple du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis dans les années 1960 elle souligne que … "Dans l’ère pré-Internet, les mouvements sociaux mettaient des années pour aboutir à de telles manifestations, qui constituaient en quelque sorte leur point d’orgue et non pas leur point de départ…"
Au-delà des initiatives individuelles de nombre d’internautes et autres "agri-influenceurs" la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs appellent à une nouvelle mobilisation dès la mi-novembre. En cause notamment, un possible accord commercial entre la Commission européenne et le Mercosur lors du prochain sommet du G20.
L'hymne des auvergnats du groupe "Wazoo" qui fait le buzz sur YouTube "Pas de pays sans paysans" pourrait bien rythmer les cortèges ...
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 28 octobre 2024.
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Semaine de tous les dangers aux USA avant l'élection ? X raisons de s’inquiéter pour la presse en tous cas. (le 27-10-2024) |
"X est l'avenir, c'est le journalisme citoyen. Par le peuple, pour le peuple ! Les médias traditionnels sont contrôlés par une poignée de rédacteurs en chef, mais sur X vous avez l'occasion d'entendre de véritables experts". Dixit : Elon Musk ce dimanche ...
Le patron de Tesla et Space X, l’homme le plus riche du monde et emblématique soutient de Donald Trump, confirme ce que constate Le Monde : "Dans une société puissamment polarisée, on préfère écouter des avis conformes aux siens, par cercles de connivence identitaire, idéologique, politique, religieuse, etc. La présence de Kamala Harris, sur l’antenne de Fox News le 16 octobre, ressemble à une transgression exceptionnelle".
"L’ Amérique a basculé dans une ère de fragmentation, où règnent en maître des podcasts très puissants, menés par des animateurs fiers de ne pas être journalistes. Ce sont les nouvelles voix mainstream".
Et pourtant, comme l’écrit le Washington Post : "30 573 ... C'est le nombre de mensonges ou d'approximations de Donald Trump au cours de son mandat. L'ancien président des Etats-Unis a fait de fausses déclarations sur à peu près tout, surtout lorsqu'il s'agissait d'exagérer la portée de ses réalisations en tant que chef de l'Etat en citant des chiffres sur l'emploi, le Covid ou l'économie qui ne sont basés sur aucune étude".
Mais qui ont fait le buzz sur les réseaux sociaux, comme encore ce 27 octobre !
Malgré celà, certains médias traditionnels ont quelque peu décidé de s’auto-censurer à propos de sa campagne. C’est le choix du "Sane-Washing", comprenez : "Laver plus blanc !". Le but est, pour ne pas participer à la montée des tensions, de "faire paraître l'extrémisme moins extrême".
Comme le note Radio Canada : "Ce concept décrit le processus qui mène les journalistes à couvrir les déclarations parfois incendiaires ou incohérentes du candidat républicain, en écrivant un article ou un reportage, pour arriver à synthétiser ce qu'il a voulu dire, livrer des informations utiles, et non des digressions décousues. Sauf que cela finit par ressembler à une tentative, délibérée ou non, de minimiser la radicalité ou l'incohérence de ses propos pour les rendre plus acceptables pour le grand public".
"Le niveau de méfiance à l’égard des médias américains est sans précédent" note Reporters Sans Frontières. La désinformation qui touche la société américaine a créé une atmosphère où les citoyens ne savent plus à qui se fier. Le harcèlement en ligne, en particulier à l’encontre des femmes et des minorités, est également un problème sérieux et peut avoir un impact sur leur qualité de vie et leur sécurité".
Un journal américain sur 3, encore en activité en 2005, a d’ores et déjà disparu. Des vagues massives de licenciements ont balayé les médias aux Etats Unis en 2023 et se sont poursuivies en 2024, affectant à la fois les rédactions locales et les grands médias tels que le Washington Post, le LA Times, le Wall Street Journal, Sports Illustrated, NBC News, Vice Media et Vox. Plus de 3 000 emplois ont été perdus dans l'industrie de l'information en 2023, soit le taux le plus élevé depuis 2020.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 27 octobre 2024.
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Indépendance des médias et poids des actionnaires : nouvelle proposition de loi en France et démonstration en "live" avec l’élection US ! (le 26-10-2024) |
Bon cas d’école outre-atlantique pour les législateurs français qui, il y a seulement une semaine, ont déposé au Sénat une proposition de loi pour renforcer l'indépendance des médias et à mieux protéger les journalistes !
"La campagne a révélé la perte d'influence des grands noms de la presse, auprès des électeurs comme des candidats eux-mêmes. Leur attention se porte de plus en plus sur d'autres supports tels que les podcasts ou TikTok". Voilà le point de vue d’une spécialiste des médias aux Etats Unis. Jane Hall, professeure en communication de l'American University, précise tout de même à Courrier International : "Même si les journaux influents continuent tout de même à peser". L’emblématique New York Times, le Boston Globe, Rolling Stone ou encore le Philadelphia Inquirer ont affiché leur soutien à Kamala Harris.
Le tabloïd New York Post et le Washington Times, propriétés du milliardaire Rupert Murdoch ont plébiscité Donald Trump.
Depuis plus d’un siècle, la presse américaine s’engage durant les élections, et les choix sont commandés par des "comités d’éditorialistes" proches des propriétaires des journaux et non pas par les rédactions. Mais cette tradition a depuis quelques années du plomb dans l’aile. La polarisation politique, la crise économique dont souffrent les médias traditionnels face à la concurrence du digital et surtout des réseaux sociaux en sont pour une large part l’explication : pas question, quoi qu’il arrive, de se couper d’une part du lectorat !
D’où l’émoi de nombre de journalistes comme de citoyens de voir 2 grands journaux du pays de ne pas soutenir, pour la première fois, l’un ou l’autre des candidats : le Washington Post, détenu par le patron d’Amazone Jeff Bezos ou le Los Angeles Times qui appartient au milliardaire Patrick Soon-Shiong.
Vu de France, cette actualité aux Etats Unis mobilise certaines personnalités, comme Edwy Plenel, ex directeur de la rédaction du Monde et co-fondateur de Médiapart :
En France justement … Selon la sénatrice socialiste Sylvie Robert, auteure de la proposition de loi déposée la semaine dernière, le 17 octobre, la question de l’indépendance des médias occupe l’espace public depuis plusieurs années. Les controverses qui ont entouré certains mouvements capitalistiques récents, comme les rachats d’I-Télé en 2016 ou du Journal du dimanche en 2023, ont mis en lumière la question cruciale de la confiance dans l’information délivrée. La presse écrite en France depuis le 19e siècle se distingue comme aux Etats Unis par son caractère de presse d’opinion. Mais les plateformes numériques et les réseaux sociaux assèchent leurs ressources économiques. De plus les chaînes d’information sur le modèle américain où l’actualité est analysée par des commentateurs, parfois au détriment de la recherche et de la vérification des faits dégradent la qualité générale de l’info délivrée au public.
Selon la sénatrice : "L'information n'a jamais été disponible si rapidement et jamais elle n'a paru aussi peu fiable et elle-même sujette à controverses et débats". "La proposition de loi qui doit maintenant être examinée par l’Assemblée nationale prévoit : renforcement de la protection des sources des journalistes, meilleure visibilité pour les comités d'éthique et les chartes déontologiques, équilibre des négociations sur les droits voisins…"
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 26 octobre 2024.
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Budget de l'audiovisuel public "sanctuarisé" par le Sénat ... En attendant l'adoption définitive par l'Assemblée, la Holding est à nouveau, et plus que jamais, d'actualité ! (le 25-10-2024) |
Même si elles sont financées en large partie par des dotations de l’état, les entreprises de l’audiovisuel public ne doivent pas être considérées comme des "médias d’Etat" … Pour les sénateurs ... C’est pour préserver l'indépendance de ces organismes vis à vis du pouvoir que les sommes que lieur sont allouées ne doivent pas provenir du budget global de la nation. Le texte adopté vise donc à modifier la loi pour que des impositions de toutes natures puissent leur être directement affectées, comme une fraction du produit de la TVA, ce qui est le cas depuis la suppression de la redevance. Le sénateur LR de Savoie, Cédric Vial.
Voilà donc acté par la haute assemblée le principe du nouveau mode de financement de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (RFI et France 24) et l’Institut National de l’Audiovisuel. Le montant serait défini lors des débats budgétaires chaque année à l’automne. De plus, alors qu’une spécificité était envisagée pour Arte, les sénateurs optent pour un alignement de la chaîne franco-allemande sur le même modèle de financement. L’une des sénatrice co-signataire, la centriste Catherine MORIN-DESAILLY …
Tout en soutenant le texte, la gauche émet des réserves. L’écologiste Thomas Dossus le considère "injuste" sur le plan fiscal.
Il faut encore, maintenant, que le texte soit validé par l’Assemblée nationale en dernière lecture. En attendant, du côté des actuels dirigeants des entreprises, les réactions sont plutôt favorables. A l’instar de Marie-Christine Saragosse, la présidente de France Médias Monde : "Le fait d’avoir une recette affectée qui ne soit pas le budget de l’État, c’est un signe objectif d’indépendance indiscutable. C’est important d’avoir le soutien des élus". Sybile Veil, la Présidente de Radio France publie également sa satisfaction sur ses réseaux sociaux …
Reste tout de même en suspens la question de la "gouvernance" de l’audiovisuel public, puisque le projet d’une fusion porté jusqu’ici par Rachida Dati, a été mis sur pause par la dissolution de l'Assemblée nationale. Le projet initial de "fusion" avait mobilisé nombre de salariés et aussi certains dirigeants au printemps …
Qu'à cela ne tienne !La ministre entend toujours "avancer sur ces discussions", sans donner de calendrier plus précis. Même s'il n'est désormais plus question de "fusion" mais de "holding". Comme le précise le sénateur UDI Laurent Lafon, très engagé également sur ce dossier. "Reculer encore et encore sur la réforme sur la gouvernance ferait prendre un risque à notre audiovisuel public face aux plateformes qui menacent son modèle".
L’union qui doit faire la force du secteur public de l’audiovisuel demeure bel et bien d’actualité, comme continue à l'affirmer la ministre de la Culture … "Il faut bien sûr se battre sur le financement, mais face à la concurrence croissante, notre audiovisuel public doit aussi se réorganiser s’il ne veut pas s’affaiblir et demain disparaître".
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 25 octobre 2024.
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Radio Associatives : rétropédalage gouvernemental favorable pour leur budget ! Mais l'épilogue du feuilleton n'est prévu que dans 3 semaines ... (le 24-10-2024) |
Les quelques 750 radios associatives sont "temporairement" soulagées … La menace de baisse de la manne de l’Etat dont elles bénéficient, qui était prévue au projet de budget, a du plomb dans l’aile ! Un amendement adopté par la Commission des affaires culturelles à l’Assemblée, rétabli les 12 millions qui devaient être supprimés en 2025. Reste maintenant à ce qu’il soit conservé, au fil des débats, d’ici l’adoption définitive de l’ensemble du budget …
Créé en 1982, le FSER représente en moyenne 40 % des ressources des radios associatives et pour qu’elles puissent en bénéficier, la publicité ne doit pas dépasser 20 % de leur chiffre d’affaires. Si elles devaient y avoir recours, cela amputerait la manne disponible et essentielle pour les radios commerciales privées …
En attendant la décision finale, ce rétropédalage du gouvernement est indiscutablement à verser au crédit des organisations qui fédèrent ces stations associatives, la CNRA et le SNRL. Elles ont su mobiliser les radios, leur publics et leurs élus, comme avec ce site interactif …
Les députés de tous bords se sont mobilisés également en se souvenant qu’au-delà de leur mission d’écrire la loi, ils sont d’abord des élus de terrain, et siègent au Palais Bourbon pour représenter leurs "terroirs" ... Ils se sont donc fait les haut-parleurs de la colère qui gronde dans les campagnes et de l’attachement du public à ces stations. Même les élus membres de la majorité présidentielle, comme Julie Delpech, députée "Ensemble pour la république" de la 1ère circonscription de la Sarthe.
La ministre Rachida Dati qui prône globalement l’importance de la culture en milieu rural, a fini par admettre que ces radios associatives y participent … "Dans certaines régions, elles constituent presque le seul accès à la culture, la seule expression culturelle, et nous y sommes très attachés. Je m’engage à leur trouver une solution de financement" .
A noter tout de même, dans cette partition qui affiche une ambitieuse recherche d’unisson, le bémol apporté par un élu du Rassemblement National … L’ancien journaliste à Sud Radio, France Info, RTL et LCI Philippe Ballard, élu de la 2ème circonscription de l’Oise, entend pourtant lui aussi plaider pour la ruralité… Il participe d’ailleurs à l’Assemblée aux groupes d’étude dédiés, entre autres, aux déserts médicaux, à la gastronomie, à la vigne… Mais il préconise justement tout de même de trier "le bon vin de l’ivraie" parmi les radios associatives pour tenter de diminuer un peu le budget qui leur est alloué …
Ce à quoi répond le groupement des radios associatives : "Nous tenons à affirmer que les radios associatives, du fait de leur financement public, sont parmi les médias les plus contrôlés en France. Chaque année, elles sont soumises à des contrôles par l'Arcom et par les services du ministère de la Culture. Si une radio associative ne respecte pas ses obligations, elle peut être sanctionnée, comme toute autre station, par des mises en demeure, des sanctions financières ou des procédures administratives plus sévères pouvant aller jusqu’au retrait de son autorisation de diffusion".
Selon le calendrier gouvernemental, c’est en principe le 19 novembre que l’Assemblée nationale doit procéder au vote solennel sur l'ensemble du PLF.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 24 octobre 2024.
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En haut de l'affiche aujourd'hui "Monsieur Aznavour" ... Et ses chansons parfois interdites à la radio : la censure c'était pas du cinéma ! (le 23-10-2024) |
"Monsieur Aznavour", qui sort en salle ce mercredi, raconte les bas et les hauts de ce fils de rescapé du génocide des Arméniens qui deviendra une icône mondiale. Un artiste aux talents contestés, et même censuré à la radio en début de carrière …
Jusqu’en 1964, pour être diffusé à la Radiodiffusion-télévision française tout disque doit faire face à un comité composé d'auteurs-compositeurs et de chanteurs. Ils écoutent chaque titre pour valider sa possible diffusion à l’antenne. Un tampon apposé sur le disque peut sceller le sort d’un titre et de l’artiste qui l’interprète ! 4 niveaux de décision existent : chansons autorisées, diffusées après 22 heures, diffusées après minuit, ou carrément interdites d’antenne. Celles qui sont écartées abordent les thèmes de la religion, de la politique, de la sexualité ou sont jugées incorrectes pour les mœurs de l’époque. Brassens, les Frères Jacques, Barbara, Ferré, Gréco, Antoine, Polnareff, Brel et ... Aznavour en ont fait les frais.
En 1955 Aznavour sort un 45 tours au succès immédiat : "Sur ma vie". Mais en face B, la seconde chanson est rejetée. "Après l’amour" raconte le moment intime d'un couple, encore au lit après avoir fait l’amour. Aux grands coups de trompettes en intro, succède un climat plus langoureux sur un rythme très apaisé … Les paroles sonnent limpide et reflètent l'érotisme de l'époque ! La voici enregistrée en 1981 :
Un an plus tard en 56, un nouveau titre est censuré : "Je veux te dire adieu". Charles chante la déconvenue d’un homme trompé par sa compagne. Les paroles sont cosignées avec son ami Gilbert Bécaud, l’intro au piano fait d’ailleurs penser à "Et maintenant"…
"Puisque tes reins se cambrent aux nouvelles étreintes
Sur l’étiquette du disque une précision : "Interdit au moins de 16 ans" !
Un autre titre ne plait pas du tout en 1956 au comité d’écoute : "Moi j’fais mon rond". Aznavour se prend pour un souteneur et décrit en argot la prostituée qu'il met sur le trottoir et lui fait rentrer l’argent dans les poches…
Des titres censurés à la radio … Voilà bien le signe d’un temps, que les gens de 20 ans ne peuvent pas connaître !
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 23 octobre 2024.
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La bonne vieille "radio par câble", moins vulnérable que les ondes ou internet, relancée en Russie ! (le 22-10-2024) |
Face à la menace des ondes qui peuvent être piratées, ou d’Internet dont le service peut être neutralisé … Les autorités russes relancent leur vieux système de radio par câble, bien moins exposé à toute forme de sabotage !
C’est une info relayée par"Russia Beyong", une agence de presse officielle du gouvernement russe, qui n’a pas échappé au site Radio Magazine… "Le 2 octobre 2024, le ministère russe des Situations d’urgence procéda dans l’ensemble du pays à un exercice semestriel de vérification du système d’alerte et d’information aux populations. De fortes perturbations des signaux hertziens et numériques étaient attendues, provoquées par les puissantes éruptions solaires de la première moitié du mois."
En ces temps d'instabilité internationale, et même de guerre qui implique la Fédération de Russie, il s'agit en réalité de tenter de faire du neuf avec du vieux ! Un réseau de radio par câble dessert encore de très nombreux appartements, mais aussi des entreprises ou même des haut-parleurs qui peuvent diffuser tout programme directement dans les rues.
Ces récepteurs de radio qui fonctionnent par un câble et non par les ondes, sont en effet déployés depuis quasiment un siècle, en 1925, dans l’ex URSS. Les premiers sont installés dans les rues des très grandes villes du pays et dans les logements. 12 ans plus tard on compte 25 récepteurs pour 1 000 habitants. En 1941, il y 6 millions de récepteurs dans le pays.
Le site gouvernemental russe "Russia Beyong", précise, en évitant d'évoquer le conflit avec l’Ukraine ... "Aujourd’hui, la radio filaire reste utile. À l’heure où le téléphone, l’internet et la télévision passent par un seul câble, il suffit d’une panne d’électricité prolongée ou du sectionnement par accident d’un câble entre la source et l’abonné pour que celui soit coupé du monde. Ce service est toujours disponible et payant. À Moscou, il coûte mensuellement 154,26 roubles qui sont inclus dans les charges, à titre de comparaison, un litre de lait pasteurisé en brique coûte environ 100 roubles."
S’il le poste de l'appartement ne peut recevoir qu’une seule chaîne, il diffuse Radio Russie. S’il peut en recevoir 3, il retransmet en plus Radio Moscou et Maïak.
Ce type d’installation existe encore également dans d’autres pays de l’ex-Union Soviétique comme le raconte le site "association-moldavie.fr": "Après la chute de l’empire, alors que de plus en plus de gens pouvaient se permettre d’acheter des radios et des téléviseurs, l’intérêt pour la radiototchka a commencé à décliner. La radio par câble a pratiquement disparue dans les appartements soviétiques rénovés dont les propriétaires décidaient d’arracher l’étrange prise dans la cuisine. Avec l’avènement de l’Internet, radiototchka semblait être vouée à la disparition. Toutefois, tandis que les jeunes d’aujourd’hui n’ont aucune idée de ce service radio, des personnes du troisième âge restent fidèles à la radio par câble et sont prêtes à payer un abonnement pour en bénéficier !"
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 22 octobre 2024.
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Une radio nationale totalement produite par l'Intelligence Artificielle, diffusée en Allemagne : "Absolut Radio AI " (le 21-10-2024) |
C’est le tout premier cas au monde d'approbation de diffusion d'une station de radio nationale conçue et présentée par l'Intelligence Artificielle … Le 17 octobre dernier, le Conseil des médias de l'Autorité bavaroise de régulation des nouveaux médias (BLM) vient d’approuver la diffusion d'Absolut Radio AI par Antenne Deutschland GmbH & Co. KG. C’est donc une décision de l’instance régionale de Bavière puisque le groupe qui signe cette innovation est basé près de Munich mais via la radio numérique terrestre ce programme est désormais entendu partout dans le pays et évidemment en streaming.
" kAI ", une intelligence artificielle, produit le programme 24 heures sur 24 depuis un an et demi , et il est même épaulé "AIleen ", une autre voix IA mais féminine, depuis 3 mois.
Et pourtant en août 2023 le Conseil d’Etique allemand avait alerté le gouvernement fédéral... Sur 287 pages, le Conseil d’éthique y décrivait dans sa tribune "Humain et machine" quels risques et quelles opportunités la commission associait aux nouvelles technologies. Le professeur Julian Nida-Rümelin, ancien ministre de la Culture fédérale, soulignait l’importance de la responsabilité humaine. "Elle ne peut pas être déléguée à des machines ou partagée avec des machines, surtout concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les médias et la communication".
Tina Zacher, programmatrice de la station, explique au magazine Radio World … Les êtres humains tendront toujours la main aux autres êtres humains ! Mais l’IA rend le travail beaucoup plus facile à certains égards, notamment pour les créateurs de radio. Il y a des tâches que vous aimez, mais il y en a bien d’autres que vous détestez répéter chaque jour. Nous disposons désormais de l’IA pour effectuer ces tâches, ce qui nous laisse plus de temps pour créer. Mais je ne pense pas que l’IA remplacera les animateurs radio dans les 10 prochaines années."
Son collègue Mirko Drenger assure, comme pour montrer que le projet prend en compte les recommandations du comité d'éthique, que les interventions de l’IA sont toujours contrôlées par des humains avant diffusion… "Nous créons sur ordinateur les espaces "micro", 24 heures à l’avance. Il faut environ cinq minutes pour les parcourir tous. Le personnel peut se connecter pour voir toutes les interventions préparées par l’IA sur 2 jours et même 3 jours pour le week-end. L’humain fait défiler la liste de lecture en ligne, et peut réviser le texte. Seule la météo échappe à ce contrôle puisqu’elle est mise à jour 10 minutes avant la diffusion.
"GPT-4 a des problèmes d’hallucinations et parfois invente des choses... Donc si la chanson suivante est par exemple de Madonna, on lui dit : "Parle de Madonna en utilisant ce texte de Wikipédia". Mais on lui précise aussi : "N’invente rien. Prend simplement ce texte et fait-le ressembler par ta voix à ce que dirait un animateur humain. Cela a du sens d'autant qu'on sait que GPT-4 ne connaît plus rien après septembre 2021 !"
Mais selon l’équipe bavaroise, les possibilités de développement restent considérables … "Vous pouvez lui dicter s’il doit s’adresser à un public plus jeune ou plus âgé. De plus si nous souhaitions, hypothétiquement, programmer une antenne Espagne ou une antenne Italie, cela pourrait être fait d'un simple clic. La chaîne fonctionnerait de la même manière, avec la même voix clonée, mais parlant parfaitement l'espagnol, l'anglais ou l'italien !
Pour écouter : https://absolutradio.de/artikel/ai-stream
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 21 octobre 2024.
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Hanouna, "out" de Canal, direction le numérique ? Voire même les terrains de Padel ... (le 20-10-2024) |
"Le but du jeu est de renvoyer une fois de plus que son adversaire la balle de l'autre côté du terrain". Voilà la définition donnée à la passion de Cyril Hanouna : le padel ! Au-delà de ses activités professionnelles à la télévision et à la radio, considérées plutôt comme des frasques par le régulateur de l’audiovisuel, le trublion du groupe de Vincent Bolloré se verrait, dit,-on précurseur et prescripteur de la montée de ce sport en France !
Selon un internaute proche du groupe Canal + … "En 12 ans de TPNP, il a gagné assez d'argent, il en a assez et veut créer des écoles, des tournois, trouver des diffuseurs et des sponçors : il veut créer un vraiment business autour du padel ! un peu comme en Espagne. Il imagine même partir s'y installer !"
Hors des plateaux et des studios, Hanouna n’hésite en effet pas à hausser le ton également sur ces terrains de jeux …
C’est donc la rumeur qui agite les réseaux sociaux ce weekend, depuis l’article publié par Le Parisien qui annonce un divorce entre Hanouna, sa chaîne de production, et le Groupe Canal +.
Muet, pour l’heure, l’animateur n’en parade pas moins sur ses réseaux sociaux sur ses succès d’audience à la télévision sur C 8. Il faut dire que l’émission "Quotidien" directement concurrente sur TMC s e trouve en mode rediff durant ces vacances d’automne : cela à attire évidemment moins les téléspectateurs …
La direction du groupe Canal dément, elle, tout divorce envisagé avec Hanouna et certifie même que toutes les options sont envisagées pour qu’il reste à l’antenne sur une de ses chaînes, quand C8 aura cessé d’émettre sur décision de l’Arcom.
C8 pour laquelle le groupe Canal dépose un recours devant le Conseil d'Etat et Hanouna : Le sujet chauffe les esprits, au delà de son plateau, comme ce dimanche dans CMédiatique sur France 5 : Vif échange entre le producteur-animateur Thierry Ardisson et l'avocate, chroniqueuse chez Pascal Praud sur CNews, Sarah Saldmann :
Au-delà de la télévision, Cycil Hanouna est également présent du lundi au vendredi sur un autre média puissant du groupe Bolloré : Europe 1, chaque fin d’après midi … Pourrait-il rester à la radio tout en s’effaçant du petit écran ?
Autre rumeur … L’idée que Cyril Hanouna propose à sa communauté de "Touche Pas à Mon Poste" de quitter le poste de télévision pour l’écran numérique ! Histoire de s’affranchir des règles qui régissent l’hertzien et de s’y créer son espace de liberté … "personnel". C’est précisément l’origine de ce sport, le "padel" auquel Cyril Hanouna vouerait dorénavant sa passion et ses ambitions … Le padel a été imaginé par un certain Enrique Corcuera. Cet homme d'affaifre souhaite en 1969 installer un terrain de tennis chez lui à Acapulco mais sa propriété n’est pas assez grande...
Il décide donc de construire un terrain plus petit de 20 mètres de longueur sur 10 mètres de largeur, qu'il entoure de murs pour éviter que les balles ne s'échappent… La parabole avec les ondes n'est pas forcément hors-jeu ...
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 20 octobre 2024.
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7 français sur 10 écoutent, toujours, chaque jour la radio, mais de plus en plus sous forme de podcast et non plus en direct. (le 18-10-2024) |
"Pilier historique d’un univers audio qui ne cesse de s’étoffer avec le digital, la radio reste leader de cet écosystème, quel que soit le type de contenus. Avec la puissance du direct et son offre de podcasts, elle représente la très large majorité du volume d’écoute des "contenus parlés", et pour écouter de la musique c’est d’abord la radio que les Français choisissent." Directrice Radio & Total Audio chez Médiamétrie qui publie son étude annuelle sur l’évolution du média Radio.
Malgré la multiplication des offres de contenus et la concurrence accrue des plateformes de streaming, la radio confirme sa place de leader. Près de 7 Français sur 10 écoutent la radio chaque jour, en direct ou, de plus en plus tout de même sous la forme de podcast.
Selon Médiamétrie … Sur la saison 2023-2024, la radio rassemble près de 39 millions d’auditeurs chaque jour. En un mois, la radio fédère même la quasi-totalité des Français, avec près de 93% d’entre eux à son écoute. entre 5h et minuit, à écouter la radio. lors du pic d’audience quotidien du média.
Ce prime time se décale à 10 heures le weekend.
Au-delà des idées reçues, comme quoi les plus jeunes collés à leurs smartphones ou à leurs PC n’écouteraient plus la radio … 76% des 35-64 ans l’écoutent chaque jour, et la radio média fédère même quotidiennement toujours la moitié des ados et jeunes adultes de13 à 24 ans !
Autre donnée importante soulignée par Médiamétrie … Média de la mobilité, la radio suit les Français tout au long de leur journée et de leurs déplacements : la moitié du volume d’écoute de la radio se fait hors domicile, dont 34% en voiture.
Encore plus important sans doute, la proximité … Et singulièrement dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler la "France périphérique" … Très ancrée dans certaines régions, la radio tisse un lien privilégié avec chaque territoire, en particulier dans les agglomérations de moins de 100 000 habitants et les communes rurales où les déplacements sont les plus nombreux : 73% de ces populations sont à son écoute.
Et même si le mode de réception via le DAB + peine toujours à séduire les utilisateurs, souvent par manque de matériel adapté alors que toutes les radios sont recevables via le web en streaming ... 9,7 millions de Français écoutent chaque jour la radio sur des supports numériques soit 37% de plus qu’il y a 5 ans. Sur la saison 2023-2024, 23% du volume d’écoute quotidien de la radio a ainsi été réalisé en digital, en hausse de 67% par rapport aux données d’il y a 5 ans. La progression de l’écoute de la radio sur les supports numériques est portée par le téléphone mobile, qui arrive largement en tête avec 5,9 millions d’auditeurs quotidiens, suivi par les enceintes connectées qui poursuivent leur percée et se chiffrent dorénavant à 1,5 million.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 18 octobre 2024.
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