"Tout le monde avait l'habitude de rire avec lui,
mais ce vendredi, c'est bien un sentiment de tristesse infinie qui a envahi la grande famille olympienne,
la communauté juive, dont il était une figure emblématique,
le monde du journalisme
et l'ensemble des composantes de la ville de Marseille, puisqu'il était connu par tous."
écrit la Provence.
"Il connaissait tout le monde, et en effet, tout le monde le connaissait !
C’est d’ailleurs comme ça que je l’ai recruté à Radio France".
dit Elizabeth Durin qui début des années 90 était directrice-rédactrice en chef
de Radio France Marseille.
"C’était avant la création de la station qui couvrira ensuite toute la Provence.
Notre mission se limitait à la cité phocéenne et la radio ultra leader était RMC.
Je cherchais un reporter commentateur pour couvrir l’OM.
J’ai donc contacté Avi qui intervenait sur des antennes locales comme Fun Radio ou NRJ.
Mais il n’était pas encore vraiment
journaliste …"
Fils de pieds-noirs,
né près d'Oran et arrivé à Marseille en 1962,
Avi a en effet touché à tout.
Greffier à Besançon, où s'était installée sa famille,
il jouait lui-même au sein de l’équipe de foot de la ville en D2.
Il a ensuite vendu des jeans,
été gardien de kibboutz pendant la guerre du Kippour
et même commercial pour la compagnie aérienne El Al à New York, Paris et Marseille.
"C’est avec nous qu’il a appris à écrire et est devenu le grand pro que chacun salue aujourd’hui"
poursuit Elizabeth Durin.
"Très vite il s’est imposé au stade Vélodrome et sur les ondes.
A tel point que nous diffusions des rencontres sans en avoir les droits,
ce qui n’a jamais posé aucun problème !
Boli, Papin, Tapie venaient dans nos studios sur la Canebière,
car ils lui faisaient confiance et s’étaient attachés à lui.
Tout le monde aimait Avi …"
C’est l’époque de gloire de L’OM,
rachetée en 86 par Bernard Tapie qui recrute Hidalgo et Papin,
Förster, Domergue, Stambouli, Cubaynes, Brisson, F. Passi, Laurey, Sliskovic et Giresse.
30000 spectateurs sont présents au Vélodrome pour chaque match
ce qui constitue un record d’affluence.
En 92, Avi est l’une des victimes de la tragédie du stade Furiani à Bastia.
Ce soir-là, sa vie est sauvée grâce à l’avion privé de Bernard Tapie
qui permet son évacuation aux urgences de Marseille.
La Provence écrit :
"Mais après plusieurs jours de coma,
il avait fini par se relever, malgré quelques séquelles,
qui ne l'ont jamais empêché de conserver sa joie de vivre et d'être apprécié par toutes celles et ceux qui le côtoyaient.
Il était comme ça, Avi.
Dès qu'il entrait dans une pièce ou dans un stade,
on l'entendait.
Il ne se privait jamais pour donner son avis, rebaptisait tous ses amis "petit frère".
"Marseille est marquée par 3 noms :
Gaudin, Tapie, et Assouly !"
surenchérit Claude Perrier qui a dirigé des années plus tard France Bleu Provence,
puis a présidé le quotidien La Provence.
"En 2009,
je l’avais accompagné pour qu’il quitte Radio France dignement.
J’ai dit au PDG de Radio France de l’époque Jean-Luc Hess, qui me demandait pourquoi faciliter sa sortie de l’entreprise :
"Parce qu’il le mérite !"
Devenu électron libre au sein de la rédaction comme le sont bien des reporters sportifs,
il avait porté tout de même la station à ses plus grandes heures,
comme la victoire de l’OM en coupe des Champions à Munich face au Milan AC en 93".
"Par la suite je l’ai retrouvé au quotidien La Provence où Bernard Tapie l’avait accueilli.
Ces deux-là avaient un respect mutuel,
et de l’admiration l’un pour l’autre".
Avi Assouly aura collaboré avec de nombreux médias
tels que M6, LCM, OM TV,
Le Soir en Belgique, Le Sun en Angleterre et même l’agence Reuters.
"On l’aimait pour tout ce qu’il était,
y compris pour ses bourdes à l’antenne !"
dit Claude Perrier.
"Le 28 septembre 2006,
il annonce précipitamment la qualification de l’OM lors du match contre le FK Mlada Bleslav
alors qu’en réalité l'équipe tchèque s'impose finalement 4 à 2 et se qualifie…"
En janvier 2010,
Avi Assouly est élu au Conseil régional au sein du groupe "Socialiste, Radical et Républicain"
et est nommé délégué aux grands événements sportifs.
Aux législatives de 2012,
il est candidat suppléant de Marie-Arlette Carlotti sur la 5me circonscription des Bouches du Rhône.
Elle intègre le gouvernement
et lui s’en va donc siéger comme député,
membre de la commission des affaires étrangères.
"Il était un exemple de bienveillance et d’humanisme"
conclu Claude Perrier…
"Avi c’était l’artisan sur les ondes ou en presse écrite d’une forme de chaine de l’union.
Un texte d’Enrico Macias me vient à l’esprit où il chante
"On s’aime tous".
Plus que la voix légendaire de Marseille,
il était un ami !"
Avi Assouly était Chevalier de l’ordre national du Mérite depuis le 14 mai 1997
et avait reçu 2 ans plus tard la médaille d’or de la jeunesse et des sports.
Thierry Mathieu
e-crossmedia
le 15 février 2025.
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