« Ici » : France 3 se lance dans le globcal, 14 ans après France Bleu ! Une disparition, les JT "natios" et 24 valeurs ajoutées, depuis les régions... (le 05-07-2022) |
Pour le monde des médias l'annonce de ce mardi fait l’effet d’une bombe. France 3 ne diffusera plus d’édition nationale à partir de septembre 2023 ! Ses 24 stations proposeront des journaux télévisés pensés et produits en proximité avec leurs publics, depuis chacune des régions. Ils mêleront les faits marquants de l'ensemble de l’actualité qu’ils soient locaux, nationaux ou internationaux. France 3 étant depuis sa création la chaîne dite "des régions", un traitement de l'actualité travaillé depuis les territoires hors périphérique-parisien a sans doute du sens. C'est même l'une des pierres fondatrices essentielles pour mettre en oeuvre l'ambition de "re régionalisation" de la chaine, comme la Présidence du groupe en a pris l'engagement auprès de la tutelle.
Dans le jargon journalistique cette formule se nomme le "globcal", comme l'alliance du global et du local. Le but : que le téléspectateur soit informé de tout ce qui est sensé le concerner en regardant un seul rendez-vous : fini le local à telle heure, puis le national et l’international une demi-heure plus tard par exemple.
Dans chaque région les journalistes traitent l’actualité de leur terrain, et les sujets d’envergure nationale et internationale sont conçus et mis à disposition par une équipe du siège. A chacun des présentateurs en région ensuite de composer le contenu de son édition et de choisir l’ordre, la hiérarchie des sujets suivant sa sensibilité, sa culture, sa perception locale. Concrètement ... Quand aucun évènement marquant ne s’impose en proximité et que l’info dominante est située par exemple à Kiev, le journal, même fabriqué en Bretagne ou en France Comté peut s’ouvrir sur un reportage envoyé d’Ukraine. Mais si le même jour un dramatique incendie ravage un immeuble à Lille, ou qu’un accident paralyse l’autoroute à Marseille, les JT nordistes et provençaux donneront la primeur à leur actualité et diffuseront le reportage de Kiev ensuite. Et puis évidemment les équipes sont invitées à "s'approprier" l'actualité globale, à illustrer localement ses répercussions, à donner la paroles aux élus, aux acteurs économiques, aux associations : quelles conséquences un fait d'actu parfois mondial peut avoir sur la vie quotidienne dans chaque région...
Les éditions futures sur France 3 devraient s’appeler "Ici", comme la nouvelle appli commune France3 France Bleu, comme un remake également de ce que les radios locales de Radio France ont mis en place depuis une quinzaine d’années. Cette révolution a d’ailleurs été portée de manière logique au moment où le slogan de France Bleu était "Vu d’ici" depuis le 25 aout 2008.
Professionnellement le pari est d’adapter l’offre pour que les deux types de proximités soient considérées : la proximité géographique, mais aussi la proximité affective. Le jour ou la radio de Clermont Ferrand, siège historique de Michelin, a ouvert ses journaux du matin sur la fermeture de l'usine de pneus Goodyear en Picardie, la direction du réseau France Bleu a considéré que le message était passé, et que les rédactions commençaient à bien honorer la nouvelle promesse éditoriale. La motivation essentielle était alors que les radios locales ne soient plus considérées comme des médias "complémentaires", que les auditeurs puissent avoir toutes les infos essentielles sur leur station sans avoir besoin de zapper sur une antenne concurrente. Non ! Les radios locales ne devaient plus être considérées comme des "petites radios", leur offre devait pouvoir se suffire à elle-même : évoluer de "média complémentaire" à "média essentiel" ! Pour nombre d'observateurs cette stratégie a participé, un temps, au succès du réseau qui a atteint 8% en audience cumulée.
Dans le fond il a fallu à l’époque, pour la direction, beaucoup de pédagogie et de gros efforts en matière de formation des personnels pour que le projet soit compris et que les équipes y adhèrent. Editorialement pour les rédactions des 44 stations, c'était une réelle révolution. C'est naturellement le cas aujourd'hui aussi à France 3... Dans la forme à Radio France une nouvelle organisation a dû être montée pour que chaque équipe en région récupère les sujets nationaux et internationaux simplement et puissent donc les incorporer à leurs journaux. Suivant les premiers éléments transmis par France Télévisions c’est l’équipe de franceinfo : canal27, qui doit en être chargée.
Contrairement à ce qu'il se dit depuis l'annonce ce mardi de la direction de France Télévisions, cette initiative n'est pas une première pour le groupe.
Il y a une dizaine d'années l'une des 1ères ultramarines avait fait le choix, en tous cas en radio, d'adopter un éditorial "Vu du peî". La rédaction pour les éléments "extérieurs" puisait, grace à des accords d'entreprise, dans les bases d'éléments sonores de Radio France et RFI. En s'appropriant la réflexion menée par les radios locales de métropole, les France Bleu, l'équipe avait appris avec succès à présenter, à hiérarchiser, l'ensemble de l'actualité dans tous les rendez-vous d'info, en jouant à fond sa sensibilité îlienne. Cette mutation s'était réalisée sans moyen humain supplémentaire mais en adaptant la réflexion sur le service à rendre aux publics, et en adoptant de nouveaux process pour l'écriture des journaux.
"C’est une transformation de l’information importante, portée par les équipes en régions et 24 visages régionaux : c’est de l’information vue de là où nous habitons avec un prisme de proximité extrêmement fort" déclare le Directeur du réseau Philippe Martinetti.
De son coté le Syndicat National des Journalistes de FTV n’imagine pas que cette évolution puisse fonctionner sans que des moyens supplémentaires soient alloués aux régions. C'est ignorer l'expérience vertueuse, au sein du même groupe, déjà réussie outremer.
La CGT, elle, regrette les réaffectations des journalistes de la rédaction nationale de France 3 et une perte de "pluralisme". Ce syndicat considère qu'il ne restera "que la grand messe" du 20 heures de France 2". Il oublie manifestement la chaine d'info continu qui monte en puissance sur le canal 27 de la TNT et surtout , les 24 journaux, au concept novateur pour la télé, qui seront produits depuis les régions et qui traiteront de l'ensemble de l'actu avec l'ambition de reforcer la proximité avec les publics : un très belle valeur ajoutée, en mode "Vu d'ici" ...
e-crossmedia, le 5 juillet 2022.
|
Voir l'article |
D'un tour de France à l'autre ... Signe des temps : les jeunes journalistes et animateurs se plaignent aujourd'hui des conditions de leur "compagnonnage" en CDD dans les locales de Radio France avant d'intégrer, peut-être, l'entreprise ... (le 30-06-2022) |
C'est un papier du journal Le Monde, bien dans l'air du temps, qui dénonce via des témoignages anonymes, le "traitement" de jeunes journalistes et animateurs.
Sortant à peine de l'école, ou non, ces jeunes confrères cherchent à intégrer Radio France. L'entreprise leur propose tout d'abord, comme depuis 40 ans, de parfaire leur formation en bénéficiant de contrats en CDD. Ils remplacent alors les titulaires dans l'une des 44 stations locales du réseau - devenu France Bleu en 2000 - en cas de congés ou de maladie. Le volume d'emploi en CDI à renouveler étant limité, l'expérience, depuis toujours, peut en effet durer plusieurs années.
Cette organisation dite du "planning" existe depuis la création du réseau des radios locales de Radio France au début des années 80. Des générations de journalistes et d'animateurs sont passées par là, en ont bénéficié. Pour beaucoup ils ont ensuite intégré l'entreprise en ayant "gagné" leur CDI de par leur engagement et leur talent. D'autres n'ont jamais été recrutés par l'entreprise publique mais ont poursuivi leur carrière dans le privé, riches de cette expérience. Au delà des contraintes réelles, de nécessaire acceptation de mobilité, avoir l'opportunité de collaborer à diverses stations du réseau partout dans l'hexagone peut aussi être considéré comme une chance. C'est une forme de compagnonnage - "apprendre son métier par étape" - , très formatrice. Même si les antennes depuis la création de la marque France Bleu sont aujourd'hui "chartées ", chaque rédaction ou équipe de programme éxerce précieusement sa sensibilité locale, sa manière de traiter les sujets : c'est la raison d'être des médias de proximité ! Localement les modes de management peuvent être évidemment différents, les personnalités des dirigeants et leurs expériences se complètent. Avoir la possibilité de les approcher, de les comparer, c'est pour un jeune professsionnel un atout indéniable dans le cadre de la construction de sa identité. Tant de grandes voix, en région comme sur les chaines nationales, sont issues de ce cursus ! C'est même l'une des richesses de Radio France qui dispose se faisant d'un vivier de talents envié par nombres d'institutions comparables à l'étranger.
Alors ... L'entreprise serait-elle devenue moins respectueuse de ces jeunes collaborateurs ? La gestion de ce planning de remplacants serait-elle à remettre en cause, tout comme l'attitude de rédacteurs en chef ou de responsables de programmes en station ? Les cadres de terrain seraient-ils devenus des Thénardier ? Mais aussi ... Les jeunes collaborateurs ne se sont-ils pas, depuis toujours, plaint de devoir acomplir ce Tour de France durant trop longtemps ?
Force est de constater, tout de même, que les jeunes animateurs et journalistes semblent aujourd'hui moins disposés à accepter ce type de contrat, et ambitionnent toujours plus d'intégrer rapidement en CDI une société. Il est indéniable en effet qu'au fil des ans les offres d'emplois se sont globalement raréfiées. C'est peut-être le signe également de l'évolution des mentalités qui est observée d'ailleurs dans toutes les entreprises , et pas seulement à RF ...
e-crossmedia, le 30 juin 2022 |
Voir l'article |
Une vague grandissante : la complémentarité Digital-Radio-Tv : impressionnant exemple ce mercredi matin en direct de la Réunion ! (le 29-06-2022) |
9 heures ce mercredi matin sur l’Ile Intense, donc 2 heures de moins en métropole : Comme chaque jour à cette heure-ci Réunion la 1ère Radio parle de vie quotidienne, Réunion la 1ère TV diffuse une télénovela … Le direct de la vie sur l’ile ... C’est sur le web, sur l'un des réseaux sociaux de la station, qu’il est retransmis !
A l’heure de la marée haute, le sud de l’ile de l’océan Indien est en effet frappé par l’une des plus fortes houles jamais observées depuis une trentaine d’années disent les habitants. En plein hiver austral les vagues peuvent atteindre aujourd'hui 12 mètres selon Météo France. Une animatrice de la station qui est intervenue à l’antenne dans la matinale, comme elle le fait chaque matin, propose un direct sur le Facebook Live de Réunion la 1ère. Les internautes abonnés au compte de la station recoivent une alerte qui les invite à regarder un "live". Quelle chance : le spectacle de la nature en furie, tout comme l'émotion des villageois sur place, sont palpables. Les images sont magnifiques, impressionnantes.
Seule, son smartphone à la main, Prisca porte bien l'image de sa station quand les gens la remercient d’être là, à Terre sainte : "C’est notre métier de retransmettre ce qu’il se passe sur l’ile, nous sommes le service public". Les habitants du village de pêcheurs viennent lui parler. Ils racontent leur émotion, leurs craintes pour leurs maisons : les vagues déferlent jusque sur les quais du village. Elle donne des conseils de prudence. Un petit chien s'aventure trop près de la mer, son maitre court vers lui pour le sauver. "NON, attention, c'est trop dangereux !". Tout se termine bien. Dans le même temps une réelle interactivité se construit avec les internautes qui lui posent des questions, parfois même depuis la métropole. Elle leur répond, donne des précisions.
C’est comme si c’était à la radio, ou à la télé. Mieux : c’est spontané, non-scénarisé, ça a la totale fraicheur du direct … Et ça ne coute vraiment pas cher !
Comme quoi … La notion de complémentarité entre les "vieux" médias et le web / réseaux sociaux progresse chaque jour. Reste à la revendiquer, la valoriser ... Surtout quand les 3 médias bénéficient d'une marque unique … En effet ce matin, alors que l’actualité se vit en live via le Facebook de la 1ère, ce n’est malheureusement pas annoncé sur les antennes de la radio et de la télé. S'ils ne sont pas abonnés au Facebook de la station, les auditeurs et les télespectateurs ne savent pas ce qui se vit sur le réseau social : c'est pourtant une réelle valeur ajoutée. Tous gagnants, toutes les composantes de l'offre gagnantes : la marque globale au final !
En tous cas l'exemple de ce matin montre à nouveau que les médias ultramarins de service public, qui sont pionniers en la matière, continuent à épouser l’air du temps. D'autant que, plus tard dans la matinée, les rédactions radio, télé et web auront, malheureusement, l'occasion de jouer à nouveau leur rôle traditionnel. Un drame, du à la houle, est intervenu à 15 kilomètres à Etang Salé, faisant 2 victimes .
e-crossmedia, le 29 juin 2022 |
Voir l'article |
Local qui rit, et local qui pleure ... Ouverture de la 9ème locale de BFM TV, il y a 2 ans la chaine était en grève. France Bleu et France 3 sont muettes ce même jour, pour défendre l’audiovisuel public. (le 28-06-2022) |
Il y a pile 2 ans : BFM était en grève contre un plan de réduction d'effectifs. Ce mardi elle ouvre une nouvelle locale.
Il y a pile 2 ans : France 3 et France Bleu couvraient, elles, le 2ème tour des municipales. Ce mardi ce sont les antennes de service public qui sont en grève ...
Record du monde de la plus grande tarte flambée cuisinée par des étudiants, grèle et pluie sur les vignobles, Procès Reiser aux assises, les résidents d'un EPHAD qui ont fait ce weekend leur bapthême de l'air ... Le tutoiement est de rigueur à l'antenne, les reportages sont courts ,un drone survole la cathédrale de Strasbourg ... Il est 17 heures ce mardi soir : les alsaciens, découvrent leur nouvelle télé locale, mais aussi les mosellans, les vosgiens, et les habitants du Territoire de Belfort, du Doubs et de la Haute Saône (soit plus de 2 millions de téléspectateurs potentiels). Installée à Strasbourg et Mulhouse avec une vingtaine de journalistes : 5 heures de direct quotidiennes dès aujourd'hui avant une montée en puissance à la rentrée . BFM Alsace est la 9ème station du réseau.
De nombreuses expériences de télévisions privées ont été lancées en région, tant en métropole qu'outremer, depuis la fin des années 80 mais elles ont souvent connu de grandes difficultés financières. Selon une étude du CSA en 2019 publiée par Les Echos, 24 des 39 chaînes étudiées étaient dans le rouge et la perte d'exploitation cumulée - bien que réduite - atteignait 1,2 million. Via a d'ailleurs fini par se déclarer en cessation de paiements. Quelques exemples de chaines locales tiennent le coup et performent même parfois en termes d'audience face au service public, comme Antenne Réunion dans l'océan indien. Une réponse à la déferlante BFM est toutefois toujours tentée par 5 grands groupes de Presse Quotidienne Régionale "Territoire TV" présidé par Patrick Venries le patron de Sud-Ouest. C’est un réseau sur le plan publicitaire et des contenus vidéos sont mis en communs. Hubert Coudurier, le directeur de l'information du Télégramme assure avoir plus de moyens que BFM, avec la force des rédactions de presse écrite.
Le groupe Altice, maison mère de BFM, a une stratégie inspirée du modèle américain en particulier de la chaine News 12 qui couvre la région de New York. Le groupe compte donc désormais 9 chaînes en France Métropolitaine. Le déploiement a débuté à Paris en 2016, puis s'est étendu à Lille et sa région, Lyon, les Alpes du Sud-Haute Provence, Marseille, Nice et Toulon. Aujourd’hui arrive donc l’Alsace et à l’automne prochain ouvrira BFM Normandie. Au total Arthur Dreyfuss, le PDG d'Altice Media, dit avoir recruté près de 200 journalistes. La viabilité économique et la rentabilité repose sur les annonceurs, les émissions commerciales, et les publireportages avec un objectif de deux millions d’euros de CA, et 100 000 téléspectateurs/jour + 40 000 visiteurs/jour sur le web.
Contraste éloquent … Nombre de salariés du service public de France Bleu et France 3 sont en grève ce mardi 28 juin, inquiets de la suppression de la redevance annoncée par le gouvernement et donc du financement de l'audiovisuel public. Des sources internes à France Télévisions comptabilisent 45% de grévistes tous métiers confondus au sein du réseau France 3, du "jamais vu", et 25% au siège parisien. Sur France 2, le JT de 13H, "solidaire" du mouvement, a été raccourci et des extraits de Télématin ont été rediffusés à la place de la matinale, une première en 30 ans. A la radio c'est la fameuse "playlist de grève" qui a meublé les antennes de France info, France Inter, France Culture, et France Bleu : les trois quarts des journalistes de Radio France censés travailler étant en grève d'après le SNJ. Au Mans par exemple, les salariés de France Bleu Maine déclarent à Ouest France : « Nous avons déjà une plate-forme Internet commune avec France 3. Mais on avance dans le flou. On est en train de casser quelque chose qui marche bien et qui ne coûte pas cher. Si nous n’avons plus les moyens de proposer du contenu local à la radio, qui le fera ? » A la maison ronde comme en région en effet les salariés, comme la Présidente de Radio France, craignent particulièrement le projet de regroupement avec France Télévisions soutenu la semaine dernière par un rapport du Sénat. Tout en s’y opposant, Sybile Veil déclarait au Figaro ce weekend à propos de l'action régionale : "On voit bien que nous n’aurons les moyens de faire vivre un tel maillage d’hyper-proximité dans la durée, tout en ayant une stratégie numérique ambitieuse, qu’à la condition de s’allier davantage avec France 3." Une manifestation s'est déroulé à Paris ce mardi, de Montparnasse à l’Assemblée Nationale. "C'est un sujet dans l'air depuis plusieurs années. Ce débat aura lieu", a affirmé la semaine dernière la nouvelle ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, au journal Le Parisien/Aujourd'hui en France.
L'ironie du sort ... C'est qu'il y a pile 2 ans ce 28 juin, c'était BFM et ses 3 locales à l'époque, avec leur grande soeur RMC, qui étaient en grève ! Télés et radio ne couvraient pas le 2ème tour des municipales pour protester contre un plan de réduction d'effectifs lancé par le groupe Altice...
e-crossmedia.com en parlait : c'est à relire ici !
https://www.e-crossmedia.com/interview/le-billet-85
e-crossmedia, le 28 juin 2022
|
Voir l'article |
Vu de France 3 et France Bleu … Quand l’action régionale de l’audiovisuel public est suspendue à l’évolution souhaitée par l’état : la pression monte coté dirigeants et salariés ! (le 25-06-2022) |
"On voit bien que nous n’aurons les moyens de faire vivre un tel maillage d’hyper-proximité dans la durée, tout en ayant une stratégie numérique ambitieuse, qu’à la condition de s’allier davantage avec France 3." Comment décrypter cet argument livré ce vendredi par Sybile Veil, la pédégère de Radio France, dans l’interview qu’elle a accordé au Figaro, alors que dans le même temps elle se déclare "défavorable à la fusion de l'audiovisuel public".
Parmi toutes les incidences que ce boulversement impliquerait, Sybile Veil salue dans cet article du Figaro les radios locales de Radio France. Elle omet toutefois de préciser que les résultats d'audience en FM se situent aujourd’hui très en dessous de ceux d’avant même la création de la marque France Bleu : 5,6% en audience cumulée en mars dernier : c'est 2,4 points de moins que le meilleur résultat obtenu en 2013 quand l'ensemble du réseau a atteint les 8% ! Il y avait alors 4 238 000 auditeurs quotidiens contre à peine 3 millions maintenant, et le réseau comptait pourtant moins de stations… Choix stratégiques, diminution des moyens, évolution du mode de consommation des médias : la note est salée. La Présidente insiste en revanche sur l’audience numérique qui connaît en effet un indéniable succès. La fréquentation de https://www.francebleu.fr/, avec une progression exponentielle depuis quelques années, en fait une offre d'info parmi les plus suivies de France.
Le digital ... En interne et surtout en région c’est pourtant là que le bât blesse, à tel point que ce dossier brûlant était au menu d'un CSE ces derniers jours en vue de négocier un nouvel accord d'entreprise. Les organisations syndicales dénoncent un manque de moyens, surtout à France Bleu donc. Si quelques coordinateurs régionaux répartis dans l’hexagone sont chargés avec une rédaction centrale à Paris de la déclinaison numérique des antennes, la plupart des collaborateurs de chaque station assument cette mission à charge d’emploi : l’entreprise leur demande de nourrir le site internet, en plus de leur travail originel de femmes et d'hommes de radio pour la diffusion des journaux ou des émissions.
De fait pourtant, le rapprochement France Bleu-France 3 est bel et bien en marche ! 24 matinales, soit plus de la moitié du réseau des radios locales, sont d’ores déjà co-diffusées en télé. Même si le déploiement prend du retard par rapport au calendrier prévu, 3 nouvelles stations seront concernées d’ici la fin de l’année à Pau, Orléans, et Périgueux.
Concernant le web, l’application "ICI" réunit depuis quelques semaines les publications des 2 marques France Bleu et France 3, ce que dénoncent toujours les équipes. Pour elles leur puissante marque "francebleu.fr" se retrouve noyée dans cette offre construite avec les articles rédigés par la télé régionale.
Une intersyndicale, appelle dès mardi prochain, le 28 juin, à une journée de grève et à une manifestation nationale au pied de la Tour Montparnasse à Paris. Pour le SNJ de Radio France : "Soyons clairs, jamais nous ne ferons le poids face à la télévision, jamais nous ne pourrons maintenir nos heures d’antennes (le matin pour la radio, le soir pour la TV) … Au final, si nous existons encore, le risque est celui de devenir des sous-traitants de la télévision : nous ferions le tout venant de l’actu, le hard-news, et nos confrères de la tv, les reportages plus longs et les magazines ".
La pression monte, dirigeants comme salariés communiquent leurs inquiétudes … Ironie du sort, il faut se souvenir que c'est à Radio France que l'idée de constituer un ensemble regroupant les entreprises a été lancée par le Président François Hollande il y a 9 ans. Le chef de l'état socialiste en jetait les bases à la fin de son discours à l'occasion du 50 eme anniversaire de la maison ronde. ( à 18'50" de la vidéo ) https://www.dailymotion.com/video/x18jmgg Tentée ensuite par Franck Riester, le premier ministre de la culture d'Emmanuel Macron, la réforme a avorté. Elle refait surface aujourd'hui avec l'annonce de la suppression de la redevance.
Dans l’interview au Figaro la Présidente de Radio France affirme donc qu’elle n’est "pas favorable à la fusion de l’audiovisuel public". Sybile Veil qui est issue comme Emmanuel Macron de la promotion Senghor de l’ENA (2002-2004), ce qui doit créer des liens, attend surtout des précisions sur le projet d’ensemble avant d’être candidate, ou non, à sa propre succession. Cette interview serait donc une demande de clarification adressée au gouvernement. Mais pour certains observateurs cet article pourrait-être aussi un message adressé à ses salariés, une manière de faire de la com interne ! Ou bien ... Serait-ce une pièce avancée sur l’échiquier en vue de l’attribution du futur poste de grand patron du nouvel ensemble s'il voit le jour ? D'autres dirigeants, comme son homologue à France Télévisions Delphine Ernotte seraient, dit-on, intéressés...
En tous cas, il apparaît urgent de ne plus attendre et tout dépend du "politique". Quid de cette réforme annoncée pendant la campagne électorale et remise au-devant de la scène par un rapport du Sénat la semaine dernière ? L’audiovisuel public sera-t-il vraiment une priorité gouvernementale, étant donné le contexte issu des élections législatives ?
e-crossmedia, le 25 juin 2022
|
Voir l'article |
Le nerf de la guerre ? Sur Netflix : la pub arrive ! La crise en Ukraine y est pour quelque chose, mais pas seulement… (le 24-06-2022) |
Pour le grand public souvent fatigué par les écrans commerciaux sur les chaines de télé traditionnelles, l’arrivée de la pub sur une offre alternative comme Netflix risque de poser bien des questions … Beaucoup des téléspectateur s’y abonnaient justement parce qu’il n’y avait pas de pub, et bien sur pour ses programmes originaux qui souvent font le buzz.
Dorénavant un abonnement "moins cher", mais en acceptant en contrepartie de la pub donc, sera proposé : c'est ce qu'a confirmé hier à Cannes le co-PDG de la plateforme Ted Sarandos . Le géant américain, qui depuis sa création s'est toujours affiché comme partisan du Zéro Pub, change donc son fusil d’épaule devant les difficultés financières qu’il rencontre : 200 000 abonnés l’ont en effet quitté cette année ! Du jamais vu depuis depuis 10 ans durant lesquelles les chiffres n'ont fait que progresser..
En passant à la pub Netflix n'entend pas pour autant jouer à la roulette russe... Concordance troublante des tempsd'alleurs : cette annonce intervient au moment où le marché russe s’est fermé du fait de la guerre en Ukraine.Le géant de Los Angeles y était présent depuis 2016. Le 5 mars, soit 11 jours seulement après le déclenchement de l’invasion, la firme a entre autre diffusé le film « Winter on Fire: Ukraine's Fight » qui relate la révolution de 2014 a Kiev, et refusé de respecter la loi de censure imposée par le Kremlin. Le pouvoir entendait imposer des films considérés comme de la propagande : Netflix a coupé le robinet.
Du coup, plus aucun télespectateur-internaute de la Fédération de Russie ne peut s’abonner à la plateforme depuis le 7 mars. Les abonnements déjà en cours sont valables seulement jusqu’à la fin du mois où les télespectateurs le payent. Cette crise crée indéniablement un sacré trou dans les caisses de la plateforme présente sur la planète entière, ou presque.
Pourtant cette affaire Russe n'apparaît pas dans l’argumentaire des dirigeants de la plateforme communiqués à Cannes. Selon eux c’est plutôt le fameux "partage des comptes" entre abonnés qui en est l’explication. Selon le cabinet d’études Parks Associates, c'était le cas de 90% des abonnés en France en 2019 : autant dire autant de fraudes et de manque à gagner pour l'opérateur !L'offre globale apparaît aussi aujourd'hui, pour beaucoup, trop chère : l’abonnement Premium mensuel s’élève en France à 17,99 euros, presque autant que pour Prime Vidéo, AppleTV, et Disney+ cummulés !NETFLIX, c’est à l'origine la contraction de 2 mots : Inter"net" et "Flix" … (Flix c’est la manière familière de désigner un film en anglais).Crée il y a 25 ans en Californie, Netflix était à l’origine une offre de location et d’achat de DVD. 10 ans plus tard c’est l’idée d’abonnement pour la vidéo en streaming à la demande qui s’est imposée. Son bureau à Paris n’a été ouvert qu’il y a 2 ans : concrétisation d’un accord avec le gouvernement français qui contraint désormais le géant américain à beaucoup plus investir dans la production française.Netflix emploie quelques 11 000 salariés dans le monde. 150 postes ont déjà été supprimés, 300 autres devraient suivre …
e-crossmedia, le 24 juin 2022. |
Voir l'article |
Quand la radio devient vraiment aussi de la TV ! Réelle valeur ajoutée ce 21 juin de la co-diffusion France Bleu Paris - France 3 Ile de France ! (le 21-06-2022) |
Petit évènement du coté de Radio France et de France Télévisions ce mardi 21 juin !
La matinale de France Bleu Paris, déjà co-diffusée comme la moitié des locales de Radio France en télévision par France 3, est notablement enrichie par la présence d’une caméra qui retransmet les interventions d'un reporter. Chaque matin en effet cet animateur sillonne la région : les auditeurs ont l’habitude de l’entendre tous les quarts d’heure traiter un thème qui change de jour en jour. Habituellement ce sont des images d’illustrations de son sujet qui apparaissent à l’écran pendant ses interventions.
Ce matin en plus, il apparait donc vraiment lui-même à l’image et le lieu d'où il nous parle est visible : FTV a, pour la première fois, mis à diposition un caméraman qui retransmet la séquence de radio en direct à la télé. C’est au Marché d’Intérêt National de Rungis que l’équipe a décidé de réaliser cette première, au pavillon de fleurs à proximité d’une scène France Bleu Paris ou se produisent des musiciens. A l’occasion du 40ème anniversaire, c'est la Fête de la Musique "la plus tôt" de France. Il interview des artistes, des professionnels de la gastronomie ... A 7 heures 27 l’animateur présente comme tous les jours sa revue de presse, depuis Rungis : les Unes de journaux sont présentées à l’image. Sa posture au micro ne change pas, mais il "passe" aussi très bien, sans adopter une attitude de pro de la tv pour autant, face à la caméra !
Cela peut sembler anodin mais cette "première" est vraiment significative. C'est évidemment transparent pour les fidèles de la fréquence 107.1 en Ile de France, mais c’est une nouvelle avancée vers un vertueux crossmédia : la présence de cette caméra enrichie indéniablement l’offre en télévision !
Les 2 entreprises de l’audiovisuel public dédiées à l’action régionale réalisent donc un nouveau pas de plus vers leur complémentarité ! France Télévisions, pionière en la matière avec ses crossmédias réalisés quotidiennement sur les 9 stations "1ères" d'Outremer, a ouvert la voie depuis 11 ans déjà ! Peu de décideurs intra périphérique parisien y ont prêté attention ... Evidemment : l'union fait la force ! En tous cas : la radio codiffusée en télévision conquiert une bonne fois pour toutes dès aujourd'hui le terrain héxagonal avec cette caméra à Rungis. Elle offre une valeur ajoutée en télé au savoir faire radiophonique ! Celà préfigure sans doute le devenir de l'action régionale du service public de l'audiovisuel quand, l'exemple des 1ères ultramarines est éclatant, les équipes des 2 entreprises sauront "vraiment" travailler ensemble. Avec les réformes attendues du fait de la suppression annoncée de la redevance de l'audiovisuel public : c'est demain.
e-crossmedia, le 21 juin 2022. |
Voir l'article |
Outremers synonymes d'Outre-Loi les jour d'élections, sur les réseaux sociaux et les télés d'Info Continu ? Hypocrysie et flou artistique de la loi ... (le 19-06-2022) |
Amusant d'observer l'intérêt exceptionnel suscité par nos territoires d'outremer les jours d'élection !
Du fait des décalages horaires, le web regorge d'articles et de réactions à mesure que sont publiés les résultats.
Ces chiffres sont même parfois interprétés comme des "tendances" en attendant les résultats globaux à 20 heures, en métropole.
Pourtant l'histoire récente montre que suivant leurs contextes locaux les ultramarins n'ont souvent pas le même comportement dans les urnes que les "métros".
Les internautes locaux échangent et débatent,
et leurs médias y publient en temps réel les chiffres de leurs 9 territoires ce qui est compréhensible : ils servent leurs publics en proximité.
Pendant ce temps, dans l'héxagone et en Corse les médias sont sensés rester muets pour ne pas influencer le scrutin.
Les journalistes radio et tv rivalisent de circonvolutions de langage pour feindre d'ignorer les infos qu'ils lisent pourtant comme tout le monde sur la toile.
C'est d'ailleurs le cas aussi à propos des données publiées par les médias étrangers, singulièrement belges et suisses.
Reste qu'il y a des trous dans la raquette !
Certains médias font en effet mine de se taire à l'antenne, mais donnent les infos sur leur site ou en incrustation sur un bandeau en bas d'écran !
Le cas de la secrétaire d'état à la mer dont la défaite a été publié dès 9 heures, à Paris, ce dimanche ne pose-t-il pas question ?
N'est-ce pas une indication suceptible d'influencer la réflexion des votants ?
L'Arcom aurait-elle des choses à redire ?
Ou décidément ne faut-il pas adapter la réglementation à la révolution du mode de consommation des médias, et en finir avec l'hypocrisie ...
S'agissant d'internet en tous cas, voici les "consignes"publiées sur le site du conseil constitutionnel.
Chacun appréciera le flou artitique de la dernière phrase !!!
"Par principe, la communication sur internet est libre, en vertu de l'article 1er de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication.
Ce droit est ouvert aux citoyens sans limitation autre que les dispositions réprimant son abus.
Toutefois, certaines dispositions législatives du code électoral ainsi que la loi n° 77-808 du 19 juillet 1977 relative à la publication et à la diffusion de certains sondages d'opinion apportent des limitations ou des interdictions d’autant plus strictes qu’on se rapproche du jour du scrutin. Ces dispositions ont pour objectif de garantir la sincérité du scrutin et d’éviter toute forme de pressions intempestives sur les électeurs.
"Ces limitations ou interdictions s’imposent tout particulièrement à ceux qui ont à la fois un intérêt à influencer l’électorat et les moyens de le faire, comme les candidats et les formations politiques qui les soutiennent ou ont patronné leur candidature.
Les limitations et interdictions relatives aux campagnes sur internet s’appliquent donc intégralement aux comptes détenus, sur les réseaux sociaux, par ces personnes.
Les citoyens ne sont pas non plus exemptés du respect de ces règles.
Il est donc préférable de s’abstenir de toute activité de propagande la veille et le jour du scrutin."
e-crossmedia, le 19 juin 2022.
|
Voir l'article |
Fusion de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA en une entreprise unique ! Voilà la préconisation du Sénat dévoilée ce jeudi 8 juin 2022 : conséquence de la suppression de la redevance annoncée par le Président Réélu … (le 08-06-2022) |
Elle est à retardement, mais c’est une bombe ! La haute assemblée a rendu ce mercredi son rapport sur l’avenir de l’audiovisuel public. Conduite par les sénateurs LR Roger Karoutchi et Jean-Raymond Hugonet, une commission a imaginé l’avenir, compte tenu de l’annonce de la suppression de la redevance. Résultat : le projet va bien plus loin que ce qui avait été envisagé dès 2015, cette réforme qui a avorté 5 ans plus tard quand Franck Riester occupait le bureau d'André Malraux rue de Valois. Comme le raconte, aujourd'hui, le site de "Public Sénat" : L’objectif n’est pas de faire une fusion pour restreindre, mais de rassembler les moyens, pour être plus puissant sur le numérique, dit Jean-Raymond Hugonet, convaincu qu’il est désormais temps de "mettre un terme à l’exception française" en Europe sur ce sujet. "C’est un peu dans le sens de l’histoire", surenchérit Laurent Lafon. Selon le président (Union centriste) de la commission de l’éducation et de la culture, la perspective d’un "grand pôle privé", avec la potentielle fusion TF1-M6, affectera le secteur public et nécessite des réponses".
Les rédactions seraient les premières impactées : les journalistes de France Télévisions, Radio France et France Médias Monde, seraient réunis en une seule structure "pour supprimer les doublons, renforcer l’expertise et la réactivité". Trois pôles seraient créés dévolus à l’international, au national et au local. Pour l'action régionale, les sénateurs recommandent de réunir France 3 et France Bleu en une seule et même filiale, "France Médias Régions ". Première conséquence : cette réorganisation permettrait d’emblée, selon eux, 10% d’économie ! Les syndicats y sont opposés. Ils l'ont déjà affirmé en s'opposant à la réunion sur le web des sites internet de France 3 et France Bleu. L'appli nommée "Ici " a bien vu le jour pourtant, mais les équipes en région continuent globalement à la dénoncer https://play.google.com/store/apps/details?id=com.radiofrance.radio.francebleu.android&hl=fr&gl=US Pour nombre d'observateurs, les radios locales risquent comme depuis des années, de considérer qu'elles sont la variable d'ajustement budgétaire de l'ensemble du groupe Radio France. Eparpillées sur l'ensemble de la métropole les stations, sur 44 implantations, voient leurs effectifs discrètement amoindris : un poste par ci, un poste par là supprimés. Au plan national celà ne se voit pas. Et ... Force est de constater que les partenaires sociaux, qui siègent à Paris, ne se mobilisent pas pour plaider cette cause . C'est pourtant politiquement étrange : l'air du temps "gouvernemental" affiche une volonté de priorité à la proximité et aux territoires ! Un directeur du réseau des radios locales de Radio France, Claude Esclatine qui n'est plus là pour en parler malheureusement, l'avait en son temps dénoncé. La story est pourtant évidente : les gens de radio craignent d'être "mangés", comme celà s'est quasiment passé partout dans le monde, par ceux de la télé !
Celà dit : pas un mot à propos des outremers. Et pourtant ... C’est France Télévisions qui y a en charge l’audiovisuel public avec ses 9 implantations sur les 3 océans, et qui fait cohabiter depuis 2018 radio, télé et web. Même si les zones de chalandise sont par nature limitées compte tenu des territoires, force est de constater que l'union des équipes sous une seule marque "la 1ère " fait sa force. Les audiences y sont remarquables ! Pourtant selon les terrains, la Réunion ou les Antilles la concurrence du secteur privé est bel et bien offensive. En cela le savoir-faire ultramarin de l'audiovisuel public, même si pour les décideurs "intra-périphérique parisien" feignent de l’ignorer, a d'ores et déjà valeur d’exemplarité ! C'est à la Réunion par exemple que la première matinale radio du PAF a été co-diffusée en télévision, il y a 11 ans.
Les sénateurs suggèrent par ailleurs la création d’une commission indépendante. Elle serait chargée d’évaluer les besoins et de proposer au gouvernement et au parlement la nécessaire trajectoire budgétaire. Cela s’appellerait "Autorité Supérieure de l’Audiovisuel Public" : ASAP, comme aussi "As Soon As Possible" … Les représentants de l’Inspection Générale des Finances, et de l’Inspection Générale des Affaires Culturelles donneront la semaine prochaine leur point de vue devant la Haute Assemblée. Les sénateurs attendent aussi la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, pour ne pas dire tout autant celui du budget Gabriel Attal … Les syndicats appellent, eux d'ores et déjà, à une journée de grève et une manifestation nationale à Paris le 28 juin.
e-crossmedia, le 8 juin 2022 |
Voir l'article |
Jingle radio : le plus célèbre indicatif est signé Beethoven ! -78ème anniversaire du débarquement- (le 06-06-2022) |
"Pom POm POM PoooOmMM ", soit 4 coups de timbales : 3 brefs et un long ... Chacun entend sans difficulté l’ouverture de la 5ème symphonie de Ludwig van Beethoven. https://www.youtube.com/watch?v=duBcITjamOs&t=71s Ce motif musical sera, durant toute l’occupation de la France par l’Allemagne nazie, l’indicatif des émissions de la BBC.
En ce jour anniversaire du débarquement en Normandie en 44, c’est l’occasion de se remémorer l’origine du choix ... C’est en fait une référence à Winston Chruchill qui, à chacune de ses apparitions publiques pendant la guerre, lève la main en formant un V avec ses doigts : V comme victoire… Or pour traduire en morse la lettre V il faut, comme le fait Beethoven avec une timbale, frapper 4 fois : 3 coups courts, et un long !
La radio, comme le web aujourd’hui en Ukraine, s’est imposée lors de la seconde guerre mondiale comme une arme essentielle. . Hitler comme Staline dès le début du conflit fournissent des récepteurs bon marché à leurs populations. Les postes sont réglés pour ne pouvoir capter que les stations qui diffusent leurs propagandes.
. La BBC, qui n’émet alors à l’étranger que vers les colonies britanniques ouvre des émetteurs dès le 10 juin 40 vers la France, dès que Pétain entre en collaboration avec les nazis et ouvre la voie à l’occupation. Une semaine plus tard le Général de Gaule délivre son « Appel ».
Durant 4 ans ensuite ses équipes de la France Libre transmettent depuis Londres leurs messages codés si précieux aux résistants.
. De Gaule demande également à Radio Brazzaville, alors colonie d’Afrique centrale, de porter son discours. Le 31 décembre 1940 il regrette que le poste diffuse surtout la version anglaise de l’évolution des combats : il commande un éditorial clairement orienté "France libre".
. La station de Suisse Romande informe les auditeurs qui peuvent la capter de l’avancée des combats. Les émissions ne sont pas neutres pour autant, le poste helvète choisi clairement le camp des alliés.
. En France les studios de radio sont occupés comme l’est le territoire : les ondes deviennent collaborationnistes. En écho aux 4 notes de Beethoven sur la BBC, cela conduira à la création d’un autre célèbre jingle : « Radio Paris ment, Radio Paris ment … Radio Paris est allemand ».
L’histoire sonne parfois comme un riff de guitare dirait-on aujourd’hui, en mode "rythme perpétuel". "C’est le destin qui frappe à la porte !", voilà ce qu’aurait dit Ludwig van Beethoven en composant le motif des 4 coups de timbales au début de sa Vème symphonie. Il n’entend déjà presque plus quand il dirige la création de son oeuvre à Vienne en 1808 mais il est visionnaire, épris de liberté, furieux contre Napoléon qui vient de conquérir son pays : ses quelques mesures deviendront les plus célèbres de l’histoire de la musique. Pour l’illustre chef d’orchestre John Eliot Gardiner "Aucun compositeur avant Beethoven n’aura investi avec une symphonie une telle résonance politique". Et aussi, donc, "radiophonique" !
e-crossmedia, le 6 juin 2022 , 78ème anniversaire du débarquement en Normandie. |
Voir l'article |
Ce site utilise uniquement des cookies nécéssaires a son bon fonctionnement 💪 !