Crise à la TV et à la radio format Tabloïd … |
2 des médias les plus populaires en France ne couvriront pas ce dimanche le 2 eme tour des élections municipales.
La radio RMC et BFM TV, la 1ère chaine télé d’info continue en France métropolitaine, sont paralysées par une grève depuis vendredi.
Le canal 15 de la TNT est le navire amiral de NEXT RADIO, la composante «médias» du groupe Altice détenue par le milliardaire Patrick Drahi. Le groupe a réalisé 73 millions d'euros de bénéfices nets en 2019.
380 titulaires, sans compter les pigistes, doivent quitter l’effectif, soit au total quelques 500 personnes. La direction justifie son plan de départ : ce serait à cause des pertes de recettes publicitaires dues à la crise sanitaire. Pourtant le marché tend à se redresser selon l’étude publiée 2 fois par mois par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.
La régie du groupe Next Radio est même celle qui sort le mieux son épingle du jeu.
Du point de vue des audiences, depuis le 17 mars, les télés ont battu des records et BFMTV arrive en tête des chaines considérées comme fiables pour les infos durant la période de confinement avec 19,5%, suivie de TF1 et de France 2.
Depuis début mai, les chiffres des offres d'info continue sont stables.
Côté télé, en plus de l’emblématique BFM TV, Next Radio emploie les collaborateurs de BFM Business, RMC Story, RMC Découverte, et de 4 télés locales : Paris, Lyon, Lille et Grand Littoral.
Depuis 3 semaines déjà, l'offre de télévision «RMC Sports» ne diffuse plus ses programmes, la direction ayant décidé par mesure d’économie de ne plus couvrir l’athlétisme, le tennis et l’équitation.
Coté radio, RMC reste stable. Elle est la 2ème radio commerciale de France hexagonale après RTL et loin désormais devant Europe1.
RMC est leader des radios en termes de co-diffusion quotidienne de plusieurs de ses émissions sur les canaux TNT détenus par le groupe, comme la matinale de Jean-Jacques Bourdin sur le canal 24 et les grandes gueules sur le canal 23.
Dès mercredi, le mouvement de protestation des salariés avait déjà conduit à l’annulation du débat consacré au 2ème tour de l’élection municipale à Paris.
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Hier jeudi des négociations entre syndicats et direction ont débuté, et même trainé jusque tard dans l’après midi. Si bien que le débat a pu être diffusé…
Pourtant, quelques instants avant le direct qui n’a pas pu être empêché, l’assemblée générale des salariés de NextradioTV avait voté la reprise de la grève jusqu’à lundi 9 heures.
Les salariés protestent contre la suppression d’environ 500 postes (330 à 380 postes en CDI et 200 postes de pigistes et intermittents) soit près d’un tiers des effectifs du groupe ! Durant la crise beaucoup ont joué à fond la complémentarité. Puisqu'il n'y avait plus de sport par exemple, des reporters"radio" de RMC ont acceptés de renforcer les équipes de BFM TV, comme l'avait expliqué à e-crossmedia le rédacteur en chef des opérations exceptionnelles : https://www.e-crossmedia.com/interview/bertrand-hadet-48
Le groupe Altice propose un guichet de départs volontaires, ouvert du 15 juillet au 15 septembre.
Selon les syndicats, si le compte n’est pas bon d’ici là, la direction ne s’engage pas à exclure ensuite des licenciements secs.
La chaine TV leader sur l'info continue en France fait une croix sur le 2ème tour des municipales. Pas d'antenne non plus sur ses petites sœurs locales à Paris, Lyon, Lille : en effet, comment prétendre investir sur le marché de la proximité s'il est question de réduction d'effectifs ...
C'est également, avec cette grève, un positionnement populaire aussi apprécié que décrié qui est fragilisé.
Le tabloïd version télé et radio ne ferait-il plus assez recette, ou la crise ne serait-elle qu'un prétexte pour réduire les effectifs et envisager de nouvelles stratégies ?
Thierry Mathieu, le 28 juin 2020.
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