Amusant d'observer l'intérêt exceptionnel suscité par nos territoires d'outremer les jours d'élection !
Du fait des décalages horaires, le web regorge d'articles et de réactions à mesure que sont publiés les résultats.
Ces chiffres sont même parfois interprétés comme des "tendances" en attendant les résultats globaux à 20 heures, en métropole.
Pourtant l'histoire récente montre que suivant leurs contextes locaux les ultramarins n'ont souvent pas le même comportement dans les urnes que les "métros".
Les internautes locaux échangent et débatent,
et leurs médias y publient en temps réel les chiffres de leurs 9 territoires ce qui est compréhensible : ils servent leurs publics en proximité.
Pendant ce temps, dans l'héxagone et en Corse les médias sont sensés rester muets pour ne pas influencer le scrutin.
Les journalistes radio et tv rivalisent de circonvolutions de langage pour feindre d'ignorer les infos qu'ils lisent pourtant comme tout le monde sur la toile.
C'est d'ailleurs le cas aussi à propos des données publiées par les médias étrangers, singulièrement belges et suisses.
Reste qu'il y a des trous dans la raquette !
Certains médias font en effet mine de se taire à l'antenne, mais donnent les infos sur leur site ou en incrustation sur un bandeau en bas d'écran !
Le cas de la secrétaire d'état à la mer dont la défaite a été publié dès 9 heures, à Paris, ce dimanche ne pose-t-il pas question ?
N'est-ce pas une indication suceptible d'influencer la réflexion des votants ?
L'Arcom aurait-elle des choses à redire ?
Ou décidément ne faut-il pas adapter la réglementation à la révolution du mode de consommation des médias, et en finir avec l'hypocrisie ...
S'agissant d'internet en tous cas, voici les "consignes"publiées sur le site du conseil constitutionnel.
Chacun appréciera le flou artitique de la dernière phrase !!!
"Par principe, la communication sur internet est libre, en vertu de l'article 1er de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication.
Ce droit est ouvert aux citoyens sans limitation autre que les dispositions réprimant son abus.
"Ces limitations ou interdictions s’imposent tout particulièrement à ceux qui ont à la fois un intérêt à influencer l’électorat et les moyens de le faire, comme les candidats et les formations politiques qui les soutiennent ou ont patronné leur candidature.
Les limitations et interdictions relatives aux campagnes sur internet s’appliquent donc intégralement aux comptes détenus, sur les réseaux sociaux, par ces personnes.
Les citoyens ne sont pas non plus exemptés du respect de ces règles.
Il est donc préférable de s’abstenir de toute activité de propagande la veille et le jour du scrutin."
e-crossmedia, le 19 juin 2022.