« Radio France et France Télévisions vont proposer,ensemble, une offre numérique de proximité ». Roselyne Bachelot veut un rapprochement plus rapide des entreprises de l’audiovisuel public ! (le 10-11-2021) |
«Il faut en penser quoi ?» se demande ce matin sur Facebook un animateur de France Bleu en Normandie qui vient d’apprendre la nouvelle. Une coordinatrice numérique du réseau des radios locales de Radio France lui répond : undefined «N’ayez pas peur !». C’est en effet toujours la même histoire. Les gens de radio craignent de tomber sous le joug d’une entreprise de télévision. C’est regrettable mais c’est un fait : l’image, dans l’inconscient collectif, apparaît plus forte que le son, et quand les 2 activités sont réunies la radio se sent affaiblie. Et ce n’est pas propre au service public, c’est la même crainte du côté d’RTL par exemple depuis que la grande station généraliste est intégrée au groupe M6. Ça concerne l’antenne en premier lieu, mais maintenant aussi le web, évidemment.
Du coté du service public, le rapprochement est en marche, et pas seulement depuis l’élection d’Emmanuel Macron. François Hollande dès le 17 décembre 2013 jette lui-même son pavé dans la mare dans son discours du 50ème anniversaire de la Maison de la radio. "Nous pourrions par exemple imaginer que France Télévision et Radio France puissent un jour assembler leurs contenus internet dans un grand service audiovisuel numérique. Mais, là, je m'aventure peut-être et je préfère ne pas trancher car Radio France, c'est la liberté. La liberté d'expression pour les journalistes ; liberté de création pour les producteurs, les animateurs ; liberté d'imagination".
4 ans plus tard, un premier pas est franchi avec la création du média global franceinfo. undefined La radio qui porte avec succès cette marque depuis 20 ans forme un couple avec une nouvelle offre de la télé publique, et le site web commun est le joyau de la corbeille de mariée. L’annonce de la ministre la culture ce mardi au Sénat n’est donc qu’une nouvelle étape qui concerne cette fois l’action régionale du service public. Roselyne Bachelot demande aux pédégères de Radio France et de France Télévisions d’avancer plus vite dans le rapprochement entre France Bleu et France 3 . Au delà des antenne FM et TNT elle souhaite attaquer le chantier du web.
Car le rapprochement avance tout de même du coté des antennes. 21 matinales du réseau Bleu, soit presque la moitié du réseau, sont d’ores et déjà «filmées» et diffusées de 7 à 9 heures sur France 3. La dernière ouverture en date , le 12 octobre, concerne le sud de la Franche Comté, depuis Besançon. https://www.facebook.com/francebleubesancon/videos/4432877903448292
D’ici l’été 7 autres stations devraient bénéficier de ce rapprochement, puis 6 supplémentaires d’ici décembre. Difficile d’évaluer l’impact de cette co-diffusion en termes d’audience coté Radio France, en revanche les chiffres sont disponibles quotidiennement chez France Télévisions. Les matinales France Bleu, dans les régions où elles sont retransmises en télé, fidélisent beaucoup plus que les Lapins Crétins, les Dalton ou Titeuf proposés par la chaine régionale. D’aucuns regrettent d'ailleurs que France Télévisions revienne aux dessins animés partout pendant toutes les périodes de vacances : en réalité c'est un non sens !
Quoi qu’il en soit ... Qu'il s’agisse d’antenne audio, vidéo, ou de web, il est indispensable que les investissements soient identiques de la part de tous les acteurs, et pas que dans la forme. Dans le fond une réelle coopération entre les équipes est indispensable pour l’éditorial par exemple. Alors que les politiques, eux, voient surtout dans ces rapprochements la perspective d'une rationalisation des moyens, une meilleure rentabilité.
Et c’est précisément ce que redoutent les équipes, et pas seulement du côté de la radio. D'ailleurs, des syndicats se mobilisent déjà contre le projet et le calendrier avancés par la ministre, du coté de FTV.
Et puis les équipes de francebleu.fr sont fières à juste titre de leur offre. La proximité mise en ligne est souvent bien plus perspicace que ce que publie France 3. D'ailleurs le web de France Bleu bat en permanence des records d'audience, ce qui n'est plus le cas de l'antenne radio ...
Le projet de Holding de l’audiovisuel public porté par l’ancien ministre de la culture ayant avorté, l’actuelle locataire de la rue de Valois tente à sa manière d’avancer tout de même dans le même sens, via un GIE, sur le numérique. Cette structure préfigure à l'évidence pour beaucoup un rapprochement plus systémique des 2 réseaux à l'avenir. Encore faut-il que les entreprises parviennent à faire évoluer les mentalités en interne pour que, pas seulement d’un point de vue budgétaire, l’union fasse la force. Et que l'intérêt de service public prédomine. Que ce dossier ne soit pas conduit, d'abord, pour servir les enjeux de carrière personnels de telles ou tels dirigeant(e)s !
e-crossmedia, le 10 novembre 2021. |
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Il y a 40 ans, le 9 novembre est votéela libération de la bande FM (le 09-11-2021) |
Anniversaire : c'est en novembre 1981, précisément le 9, que la loi n°81-994 est votée. C’est le texte qui met fin au monopole public de la radio. Quelques mois plus tard les émetteurs des stations privées dites "pirates", qui ont fleuri un peu partout depuis des années, ne se seront plus illégales !
Naitront ensuite, partout, des ondes associatives, locales, musicales. Certaines sont devenues des colosses du paysages médiatique. 9 Novembre 81 : c’est donc la date de la décision politique de libérer la bande FM.
Jusqu’alors en France métropolitaine seules les généralistes dont les émetteurs en grandes ondes arrosent le pays depuis l’étranger - RTL, Europe 1, RMC, ou Radio Andorre- peuvent être écoutées. Avec bien sur les offres du service public France Inter, France Culture et France Musique, mais pas seulement ... En fait …
C’est 2 ans avant l’élection de François Mitterrand que le pouvoir giscardien, et l’entreprise publique Radio France, sentent le vent venir en observant ce qu’il se passe, surtout en Italie. De fait en France aussi la profusion d’offres "illégales" prend de l’ampleur. Souvent militantes comme par exemple en Lorraine avec les mineurs, ou en Bretagne contre le nucléaire, ou bien encore "libertaires", ou purement locales, ou musicales, les radios pirates se multiplient sur la bande FM.
Histoire vraie : une passionnée de radio qui deviendra par la suite, ironie du sort, dirigeante dans l’audiovisuel public, raconte qu’à l’époque elle rapporte clandestinement un émetteur d’Italie, en cachant une partie de l’appareil sur son ventre comme si elle était enceinte. La douane veille pourtant à Paris sur le quai de la gare de Lyon ...
Cela permettra à Gilda la Métropolitaine d’arroser Paris de ses ondes novatrices. Dans l’équipe : le fils du ministre de François Mitterrand, auteur de la loi de libération de la bande FM !
Le pouvoir craint alors de ne pouvoir maitriser cette libération des ondes qui devient anarchique. Mais Valéry Giscard d’Estaing n’envisage pas pour autant de loi qui mettrait fin au monopole et organiserait ce qui devient pourtant immaitrisable. Il demande en revanche au service public, donc à la Pédégère de Radio France Jacqueline Baudrier, de lancer des expérimentations. Il y aura 2 Radios thématiques : Radio 7 en FM sur l'Ile de France pour le public jeune, et Radio Bleue partout en métropole pour les séniors en Ondes Moyennes.
Et puis 3 radios locales : La première sera dirigée par un matinalier, star de France Inter. Daniel Hamelin vient de quitter la station nationale et anime pour FR3 une station de radio estivale depuis une péniche amarrée à Deauville. Fondu de proximité il y invente une nouvelle race de radio publique : la radio locale de proximité. Quelques mois plus tard il crée Radio Mayenne, la première radio locale de service public à échelle départementale, avant Fréquence Nord à Lille pour la région Nord Pas de Calais, puis Melun FM dévolue à une agglomération en région parisienne. Mais … La veille de l’ouverture de l'antenne de Radio Mayenne le 1er secrétaire du parti socialiste François Mitterrand, pas encore officiellement candidat à l'élection présidentielle, choisit de venir précisément à la fête de la Rose de Laval pour dénoncer la mainmise de l’état sur les ondes y compris, désormais, au niveau local ! Ironie du sort, l’une des premières infos diffusées par la nouvelle radio, puisque les journalistes sont professionnels et qu'ils rendent compte de l’actualité de manière impartiale, est l'interview du futur Président qui met en doute la pertinence même de sa raison d'être !
Démonstration de l’enjeu de la libération des ondes, qui parait si lointain aujourd’hui. Et pourtant cela ne date que d’il y a 40 ans.
18 mois plus tard le désormais Président Mitterrand libère, donc, la bande FM. NRJ, RFM, SKYROCK, and co, prennent leur essor. Nombre de stations locales et régionales privées s'implantent, le paysage radiophonique est métamorphosé. C'est avant la naissance, 8 ans plus tard, d'internet ...
e-crossmedia, le 9 novembre 2021. |
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Pas d’écrans, à l’écran ! (le 08-11-2020) |
"Bienvenue dans ce nouveau studio tout beau de franceinfo : !" dit Marc Fauvelle, ce lundi matin, depuis la Maison de la Radio. A la radio , à la télé et en streaming sur le web il accueille à 8 heures 30 son invité, le ministre de l’éducation nationale. « Masque » c’est le mot du jour. En ce jour de rentrée scolaire, certains écoliers doivent à nouveau le porter. Mais c’est aussi l’une des avancées de ce studio flambant neuf : les écrans d’ordinateurs qui servent aux journalistes pour suivre leur conducteur, lire les dépêches et leurs textes préparés en amont sont intégrés à la table. Ces moniteurs de PC, si disgracieux pour les téléspectateurs sont masqués, et ce n’est pas anodin. C’est même le signe d’une radio qui revendique pleinement sa co-diffusion en télévision. Ca ne change rien pour l’auditeur, mais c’est un plus à l’image ! Les murs du studio sont équipés également de LED géants qui permettent de faire évoluer le décor et d’illustrer ce qui est dit par des vidéos, des photos, ou le logo de la chaine. C’est toujours de la radio qui a sa valeur ajoutée en TV.
Un premier pas avait été franchi dès 2017, dès la création du média global "franceinfo :" avec la complémentarité de Radio France et France Télévisions.
Les journalistes"titreurs" en charge, depuis la Maison de la Radio, des flashs toutes les 10 minutes sur certaines tranches : d’emblée leurs interventions avaient été pensées pour être esthétiquement compatibles à l’image.
« Bienvenue dans ce nouveau studio tout beau de franceinfo : » dit Marc Fauvelle ce matin depuis la Maison de la Radio en accueillant à 8 heures 30 son invité, le ministre de l’éducation nationale. Les 9 radio-télévisions-web de service public ultramarines, les 1ère, ont compris ça depuis plus longtemps et en cela ont été précurseurs. La 1ère matinale radio diffusée en TV du Paysage Audiovisuel Français dès 2010 a commencé à prendre en compte cet enjeu. Le groupe ALTICE avec RMC a aussi eu la même démarche pour les tranches de radio diffusées sur ses chaines des canaux 23 et 24 de la TNT : la Matinale et les Grandes Gueules. Pour les offres BFM et BFM Business, c'est nativement de la TV dont le son est diffusé en DAB+ et en FM. D’autres grands médias ont pour l’instant choisi de ne pas faire leur globale révolution de ce point de vue. C’est le cas pour l'action régionale du service de l'audiovisuel public. Les directions de chaine – coté Radio France et France Télévisions – ne parlent que de « radio filmée » à propos des 22 matinales de France Bleu co-diffusées par France 3.
De nouveau décors, mais statiques sans écran LED, ont été mis en place, tout comme les éclairages nécessaires pour la captation vidéo. Mais le téléspectateur voit toujours à l’image des tables de studio avec leurs forêts d’écrans d’ordinateurs, et des intervenants équipés de gros casques HIFI sur les oreilles. Peu d’entre eux ont l’idée de s’équiper d’oreillettes, plus discrètes et plus élégantes en télévision ! Et pendant la diffusion des disques, ce sont des images de la région, enregistrées par des drones, qui «meublent» l’antenne TV. Même si pendant quelques temps elles sont appréciées, au fil des semaines elles peuvent être ressenties comme le chante Goldmann : comme un acte manqué !
Du côté du groupe M6 la matinale d’RTL 2 est déjà co diffusée sur W9, mais elle pâtit du même manque : la diffusion de clips n’est pas systématique : sans doute une question de droits de diffusion : pas de valeur ajoutée à l’image. Quant à la grande généraliste, RTL, si l'émission de Julien Courbet co-diffusée sur M6 est pensée dès l'origine comme une émission de télévision, ce n'est pas le cas de la matinale. Le grand studio où elle est réalisée a été repensé l’an dernier, mais il n’est décidément pas "TV compatible" ! C’est comme l’illustration du fait que l’équipe n’est pas mure pour accepter que l'une des émissions phare de la radio, pourtant déjà visible en streaming sur le web, soit aussi regardée en télé.
Tout ceci a en effet un impact sur les métiers, voire sur l’éditorial. La transition vers le média global, à la co-diffusion radio - tv - web, a un coût, en termes d’équipements bien sûr, mais surtout aussi au niveau social. Comme quoi ces questions de forme masquent souvent encore de réelles questions de fond.
e-crossmedia, le 8 novembre 2021. |
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Audio de flux tradi ou Web radio ? 3ème saison d’une offre évènementielle de fin d’année. (le 07-11-2021) |
Very Christmas Radio est une webradio qui renait chaque année à l’approche des fêtes de Noël. Erick Cala, qui propose cette offre de radio d'accompagnement gratuite, a pourtant choisi depuis 5 ans de se spécialiser dans les médias audios en ligne. Co-fondateur à Strasbourg de "Fer2lance", une agence de création de podcasts journalistiques, il intervient aussi sur B2B Radio, un ensemble d'offres destinées, sur la toile, aux professionnels du monde de l’entreprise.
Il produit également des chroniques consacrées à l'immobilier pour la nouvelle station nationale en DAB+, Air Zen. Ses armes, il les a forgées durant une trentaine d'années comme animateur puis responsable des programmes et formateur pour le réseau des radios locales de Radio France. Donc : sur des médias de flux.
Affaire de cœur et de raison ! Il confie être toujours "de cœur" auditeur des radios traditionnelles, généralistes. Mais "pour la raison", il est convaincu que l’audio doit toujours plus coller au mode de consommation des médias qui évolue, et que l'avenir se situe donc dans les podcasts ou les nouveaux formats qui prospèrent sur le web, via les réseaux sociaux.
Very Christmas Radio est donc un cadeau qu’il se fait, à lui-même comme à des dizaines de milliers d’auditeurs connectés en Europe, en Amérique du Nord comme du Sud, ou encore dans les territoires ultramarins.
Chaque mois de novembre et décembre il actualise donc une base de quelques 500 titres sur la thématique de Noël, qui tournent durant quelques 7 semaines. Épaulé par toute une équipe d’amis, bénévoles, il revient donc à ses premières amours du temps des radios traditionnelles : la programmation musicale, l’habillage d’antenne, la rythmique, les jeux via les réseaux sociaux, et même l’interactivité … Les auditeurs sont par exemple invités à enregistrer, simplement avec leur smartphone, des messages audios pour faire connaître leurs coups de coeur, leurs musiques ou chansons préférées sur la thématique de Noël.
Leurs interventions sont diffusées chaque quart d'heure. Un concours du plus beau sapin dont les photos sont fièrement envoyés via les réseaux sociaux permet même de gagner des cadeaux ! Certaines grandes enseignes institutionnelles, comme RTL, mettent en ligne des offres du même type, mais ce ne sont que des flux musicaux : le média traditionnel se diversifie sur le web en proposant une programmation thématique.
Erick Cala adopte en quelques sortes la démarche inverse : dorénavant adepte, professionnellement, des produits nativement digitaux comme les podcasts il revient lui, mais pour le plaisir, à ses fondamentaux, la radio de flux.
Le cœur a ses raisons que la raison ignore !
Dès ce lundi : Very Christmas Radio
https://fr.radioking.com/radio/very-christmas-radio
e-crossmedia, le 7 novembre 2021. |
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Allier proximité affective et géographique : le 13 heures de France 2 cherche à faire s’envoler son audience depuis Dieppe, capitale du cerf-volant ! (le 04-11-2021) |
« Tous avec les marins !!! ». A peine les titres du JT de la mi-journée énoncés à l’antenne, des manifestants se font entendre ! Le plateau est installé sur la place du marché, le public est nombreux et souhaite que SON sujet de préoccupation essentiel soit traité à la Une, puisque l'édition est réalisée depuis chez eux. Mais Julian Bugier lance son premier sujet, celui qui est prévu au conducteur : les records de la Bourse et l’inquiétude des petits investisseurs. Puis le deuxième : la hausse du prix des carburants et les camions dont les réservoirs sont siphonnés sur les parkings d’autoroutes, puis la Covid qui inquiète à nouveau avec le port du masque obligatoire dès lundi pour certains écoliers... Il est déjà 13 heures 07 : en pied du reportage le présentateur a, enfin, l’occasion de valoriser sa présence, Place du marché sur le port à Dieppe : "J’en profite … Ça ne concerne pas les enfants ici, la Normandie n’est pas concernée pour l’heure". Arrive, enfin, le sujet d’intérêt général, essentiel là où est réalisé le journal, qui concerne toutes les familles qui vivent de la pêche. Le Président des ports de pêche de Normandie est invité, le téléspectateur assiste au départ d’un bateau en mer, un journaliste vient nous confirmer depuis les portes de l’Élysée que les négociations débutent, un pêcheur témoigne de son histoire : depuis 4 générations sa famille vit de la pêche. De la difficulté pour une chaine nationale d’allier les proximités: géographiques, et affectives. Dans la forme cette formule délocalisée du 13 heures hors du périphérique parisien apporte un air frais indéniable. Mais dans le fond elle nécessiterait de parier à fond sur une hiérarchisation façon «Vu d’ici». Surtout à la mi-journée : la cible c'est essentiellement les inactifs, attachés aux traditions et patrimoines, aux régions et aux problématiques de vie quotidienne. Un micro-trottoir réalisé au marché, samedi, soulignera ensuite les attentes du public en vue de l'élection présidentielle, les préoccupations de dieppois qui ne sont pas différentes de tous les Français, d’hexagone comme d’outremer : les services publics, la baisse des charges, les difficultés de recrutement : de la pure proximité affective vérifiable partout, mais vue, ici, des bords de Manche.
Un producteur de Lin regrettera de devoir envoyer sa plante en Chine pour qu’elle devienne du fil, un atelier itinérant pour apprendre à faire des conserves soulignera "la nécessité de construire du lien, d’échanger, de participer". Le maire, communiste, de cette ville moyenne de 29000 habitants accueilli en fin d’édition résumera la problématique : «Quand on s’appuie sur l’histoire locale et les savoir-faire, on se projette dans l’avenir » En effet. Et donc, quitte à délocaliser un "13 heures chez vous ", autant l’assumer d’emblée et parier là-dessus, dès le début du journal, et rompre, pourquoi pas, avec le format pensé sur les berges de Seine. Profiter des quais qui bordent la Manche à pleins poumons, rafraichir la réflexion, et surfer ou prendre de la hauteur à la manière d'un cerf-volant, sur l'air du temps. A ce bémol près : Ce 13 heures est une louable initiative des équipes de francetélévisions au service, et pour le coup, au plus près des publics.
e-crossmedia, !e 4 novembre 2021.
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Dans la série «je fais ma radio tout(e) seul(e)» : Juice Plus forte que l'entre-soi, c'est l'appli de l'entre soi-même ... (le 10-11-2021) |
A chaque jour, ou presque, son évolution, pour ne pas dire révolution ! Après l’annonce de la nouvelle offre d’Amazon, gros plan sur une entreprise française qui propose aussi une alternative aux médias traditionnels. Juice est un outil qui pousse la personnalisation à fond en vous proposant d'être rédacteur en chef et programmateur musical, mais sans imaginer de diffusion autre que ... pour vous- Plus nombriliste encore que les réseaux sociaux qui, par les algorithmes, "enferment" les internautes dans une communauté de pensée ou d’intérêts, cette appli dépasse la notion de l'entre-soi.
C'est l'appli de "l'entre soi-même"! D'aucun s'interrogeront : quid du débat, de l'ouverture d'esprit, des échanges d'idées qui nourrissent une démocratie? Questions de fond. Mais dans la forme ... Juice est une appli Audio lancée en juin. Elle permet de bénéficier de manière ciblée des contenus disponibles sur le web. Chacun choisi ses thématiques et l’appli renvoie le plus rapidement possible les articles et podcasts qui s'y rapportent publiés sur la toile. Pour cela 24/24, sa rédaction virtuelle promet de collecter et de vous lire les infos mis en ligne par des dizaines de grands médias fiables dans tous les domaines : une façon d'éviter les fake-news.
A la différence des médias de flux, radio ou télévision, voire des sites généralistes sur internet, l’utilisateur ne reçoit donc que ce qui est concernant pour lui, qu’il a choisi. Intéressé par le sport, et non par la politique, par le jazz pas par le classique, par la Russie, et pas les États Unis … Vous n’écoutez que ce qui à trait aux thématiques vous choisissez. L’appli pratique même le breaking-news, une forme de push qui va au-delà de l’alerte : dès qu'un contenu est détecté pour vous, il vous est envoyé instantanément. Dès qu’une info est en ligne, la promesse est que vous êtes alertés, et aussi que vous ne la recevez qu’une fois, à moins de la redemander.
C’est donc une déclinaison en audio, avec des voix revendiquées comme "androides", des sites thématiques déjà en ligne, ou des web-radios dédiées à des genres musicaux spécifiques. La musique d’ailleurs n’est pas absente. A l'écoute, entre chaque contenu "parlé" sélectionné pour vous, c’est votre playlist, votre programmation musicale, qui est diffusée. Pour piloter très simplement le tout et "produire" SA radio : de simples boutons sur votre écran de smartphone, ou même l’interaction via la reconnaissance vocale. Au final Juice est un outil qui vous permet de produire bel et bien votre radio, la vôtre, ciblée, unique ! https://juice.tech est disponible sur l’AppStore et le Play store. L’idée à germé début 2019 à la Silicon Valley en s’appuyant sur l’expertise de chercheurs experts en Intelligence Artificielle et technologies vocales. Elle a par la suite été mise au point et lancée de Paris.
e-crossmedia, le 1 novembre 2021. |
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Amazon veut réinventer la radio … Mais la radio, ce n‘est pas qu’une affaire de tuyau ! (le 29-10-2021) |
Amazon, avec Project Mic prétend réinventer la radio ! Selon le magazine américain The Verge -que relaie le site cubic.com- une application permettra de créer et de diffuser une émission de radio en direct tout en pouvant jouer ou mixer de la musique, puisée dans le catalogue d’Amazon Music. Project Mic s’articulera également autour de trois grands thèmes : la pop culture, la comédie et le sport. Amazon prévoit déjà de faire appel à des influenceurs et des célébrités pour créer des émissions spéciales et ainsi aider à propulser son prochain produit. Les utilisateurs pourront chercher une diffusion en fonction d’une thématique, d’un nom ou d’un style musical. Leur géolocalisation permettra d’adapter les contenus et les pubs.
Portée par un GAFAM il s’agit donc d’une offre supplémentaire qui sera disponible via internet, comme les chaines You Tube, les applications de streaming ou encore les sites qui offrent des podcasts entre autres… Tous ceux-ci sont déjà complémentaires des radios traditionnelles disponibles sur la FM, le DAB+ ou encore les box et via les enceintes connectées.
C’est, somme toute, une affaire d'outil sensé faciliter la production en la rendant accessible au plus grand nombre; c'est aussi simplement un tuyau de distribution, pour ne pas dire un contenant !
C'est surtout oublier comme le proclamait Buitoni que : l'important c'est le contenu,ce qu'il y a dans la boite ! Même bien exposé, joliment décoré et marketé pour séduire une cible, un contenant ne garantit pas le succès du produit. Tout est dans le contenu !
Et la radio, c'est un métier. Même une multitude de métiers : aller à la rencontre d'un public, le fidéliser, le divertir, l'informer, programmer, rythmer, interagir, surprendre, accompagner, être en phase, sentir l'air du temps, offrir des découvertes. Le tout avec rigueur et savoir-faire sans que l'auditeur soupçonne toute la technicité que tout cela requiert ...
4 exemples parmi tant d'autres ... Quand Jean Paul Baudecroux, un jeune étudiant en commerce, rentre en 81 des États Unis et imagine avec ses amis une Nouvelle Radio pour les Jeunes, il place son émetteur au sommet des Buttes Chaumont pour être bien reçu dans tout Paris, il a un projet et s’entoure de jeunes professionnels passionnés et sensibles aux enjeux colossaux de l'industrie du disque et du spectacle . Quand Jacqueline Baudrier, Présidente de Radio France sous Giscard lance les 3 premières radios locales de proximité, elle a un projet, et invente une nouvelle race de radio avec les plus aventuriers de ses collaborateurs. Quelques belles aventures privées souvent militantes à la même époque et dans l'illégalité inventeront aussi le concept de proximité géographique et affective. Plus tard, dirigeant le réseau des radios locales de service public, Jean Pierre Farkas lui même prendra Lorraine Cœur d'acier en modèle pour évoquer la mission de service public : que la radio soit le haut-parleur de son terrain et de ses acteurs, que tout puisse y être dit, débattu, décrypté. Quand l’un de ses successeurs Roland Faure crée la première radio d’info continue en Europe, il a un projet, confie à une équipe de fins limiers de l’actu une mission révolutionnaire à l’époque. L'un de ses pionniers Jérôme Bellay créera aussi la première chaine télévisée française sur la même thématique : LCI. Quand Pierre Bellanger transforme La Voix du Lézard en Skyrock en 86, ouvre rapidement des stations en province et est l'un des premiers avec SkyBlog a pré sentir ce qui deviendra LE média essentiel : le web, et l'interaction nécessaire entre internet et une antenne. Il a un projet, une vision, lui aussi un indéniable talent ! Amazon propose donc très bientôt une nouvelle race de tuyau, au service de ses intérêts, d’abord. Tout à chacun pourra, à la manière des centaines de milliers de créateurs de web radio déjà sur le net, s’essayer à l’aventure radiophonique. Chacun saura aller à la rencontre de son public, ou non ... Sinon de soi- même ! Ou certains talents très inspirés sauront s'en servir pour conquérir de nouveaux marchés. Mais Project Mic ne sera qu'un outil. Dans l'air du temps peut-être. Mais un outil. De là à prétendre donc, comme le dit Jeff Bezoz, révolutionner la radio …
e-crossmedia, le 29 octobre 2021. |
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Pas de campagne sur les JT regardés surtout ... à la campagne ! (le 28-10-2021) |
Privé ou public, TF1 ou France 2 …
Les péripéties de pré présidentielle sont absentes, ou presque, des Journaux Télévisés de grande audience à la mi-journée. Sinon en diffusant des reportage en mode magazine, où le public exprime ses attentes, sans que ne soient évoqués et mises en perspective les propositions des candidats en vue. Les rédacteurs en chef de ces rendez-vous de 13 heures, suivis majoritairement par des inactifs hors des grandes métropoles et largement consacrés à la vie quotidienne des téléspectateurs, font manifestement le choix d’en faire des offres distinctes : !a politique dite "politicienne" y est absente. Météo, Fait Divers du Jour, Bonne idée pour la France, Gastronomie, Tradition, Évasion … Les mi-journées se suivent et se ressemblent et tout ce qui de près ou de loin touche au «politique» est manifestement soigneusement écarté. Les grands mass-média télévisuels généralistes font l’impasse : choix éditorial et donc positionnement assumé, ou pure dérive markéting moins avouable ? Ou ... Est-ce à dire que ces grandes maisons, sans le revendiquer, sont en phase avec les quelques 160 journalistes qui prônent dans leur pétition "l'invisibilité" du pseudo-candidat polémiste, ou avec le confrère de France Info convoqué en conseil de discipline à Radio France pour avoir affirmé à l'antenne que le polémiste ne serait pas invité ?
Selon le CEDIPOF : « L’auditoire du 13 heures de TF1 est le plus nettement typé quant à sa composition socio-démographique : c’est un public qui est plutôt féminin, âgé, peu ou pas diplômé et composé pour plus de la moitié d’employés et d’ouvriers. Ceci expliquerait-il donc cela ?
Pour ne parler que de ces dernières 48 heures : Quid de la visite non prévue de la candidate déclarée du Rassemblement National dans une ville moyenne en Normandie dirigée par un maire socialiste après une nuit de violence ? Quid de la venue au Pays basque d’un polémiste potentiellement candidat, mais pas dans la grande ville puisque la Maire LR l’a refusé… A 13 heures : silence télé !
C’est sur les chaines info de chaque groupe LCI ou franceinfo, ou les concurrentes BFM TV et CNews , que, manifestement, les téléspectateurs sont donc sensés zapper pour s'informer. Ou sur leurs réseaux sociaux, ce qu’ils ne manquent sans aucun doute, pas de faire. Ces réseaux sociaux ou pullulent des publications complotistes, qui se propagent du fait des algorithmes, de pseudo «articles» publiés par nombre d’ internautes conscients ou non de leur pouvoir de nuisance, en tous cas bien loin de la rigueur nécessaire à la vérification des faits et au nécessaire respect du pluralisme. Informer c'est un métier !
Mais alors … Si les journalistes, dont c’est la nécessaire fonction d’intérêt général, délaissent le terrain à une heure de grande écoute comme le 13 heures … Ne dit-on pas que la nature a horreur du vide ?
e-crossmedia, le 28 octobre 2021. |
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Quid des sondages .. Qui nourrissent, ou polluent l'info ? (le 19-09-2021) |
Ouest France, leader des quotidiens régionaux français |
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Fermeture annoncée de locales RFM et Virgin (le 09-03-2021) |
"C'est un scandale ! Le résultat de décideurs qui ne connaissent rien au métier !"
Cauet, animateur "star" d'NRJ réagit, en direct durant son émission, à l'annonce de la fermeture probable d'une trentaine de stations locales Virgin et RFM du groupe Lagardère. Ce projet de plan de sauvegarde de l'emploi concernant viserait la fermeture de 30 des 71 stations en régions (26 pour Virgin Radio et 4 pour RFM).
30 postes de journalistes et 4 d'animateurs sont concernés, soit une réduction de près de 40 % des effectifs de journalistes travaillant dans les stations régionales.
Cauet considère que nombre de stations pâtissent de top management décalé de la réalité du métier, ou motivé par des considérations budgétaires qui finissent par dénaturer les offres. Singulièrement ça affaiblit en particulier le secteur des médias de proximité, qui, même quand ils dépendent d'une grande structure, sont traités comme une variable d'ajustement.
Pour beaucoup il faut tout de même aussi reconnaitre dans certains cas l'inertie de nombre de collaborateurs ou des partenaires sociaux. Sous couvert, souvent, d'une défense de "la qualité" , ils rechignent de manière conservatrice à épouser l'époque et donc à accepter la nécessaire évolution de leurs savoir-faire. Ces postures de "résistance au changement" par ailleurs rarement bien gérées sur le plan des Relations Humaines conduisent malheureusement à l'affaiblissement de l'entreprise...
Cauet à écouter ci-dessous, à partir d'une minute trente. Merci aux confrères de Radioscope de diffuser ce simultané d'antenne.
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