Fatigue informationnelle, musique qui adoucit les mœurs, programmes toujours plus écoutés en décalé ... Dernière vague de sondage Médiamétrie de la saison pour la radio. (le 10-07-2024) |
Si pour certaines disciplines l’art du sondage montre que ce n’est définitivement toujours pas une science exacte et qu’il ne fait pas la pluie et le beau temps … Pour chiffrer le nombre d’auditeurs et donc présider à la valeur d’un média, en termes de notoriété mais surtout d’économie pour déterminer le prix de la pub, Médiamétrie fait toujours foi !
Il y a 2 ans lors de la campagne présidentielle, la généraliste Europe 1, aux mains du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, avait déjà fortement droitisé sa ligne éditoriale. Nombre de stratèges avaient considéré que la poussée du Rassemblement National dans les urnes aurait dû lui profiter. Mais en fait, les citoyens partisans de cette formation politique ne s’étaient pas rué en masse vers ses programmes.
Pour cette dernière vague de la saison 2024, rebelotte avec l’élection européenne et les législatives anticipées. La station a fait grand bruit entre les 2 tours en reformatant ses fins d'après midi avec le tonitruant Cyril Hanouna, quitte à s'attirer une nouvelle fois les foudres de l'ARCOM, pour manque de pluralisme .
Si la station semble conserver sa tendance à la hausse après une sombre période dans les abysses en termes d’audience, elle n’augmente pas durant ces derniers mois, beaucoup consacrés à la politique, son volume en audience cumulée. Mais elle passe donc en un an tout de même de 3,5 à 4,2%. D'aucuns diront que la dernière période chaude ces dernières semaines avec l'animateur de "Touche Pas à Mon Poste" sur la chaîne soeur sur la TNT, "C8" n'a pas réellement pesé dans le score. Peut-être était-ce trop tardif pour influer sur le chiffre ?
Globalement, les chiffres publiés ce mercredi 10 juillet par Médiamétrie attestent d’un phénomène qui touche l’ensemble des généralistes : la fatigue informationnelle.
France Inter demeure de très loin leader du marché mais laisse de côté 100 000 auditeurs depuis juin dernier en passant de 12,5 en audience cumulée à 12,2.
RTL reste 2ème mais poursuit elle aussi son affaiblissement, pour ne pas dire sa descente aux enfers : ce sont presque 2 points perdus en un an. Elle ne totalise plus maintenant que 9% d'audience cumulée ! La station tente d'afficher une forme d'optimisme ce mercredi matin en communiquant sur le fait qu'elle est 1ère radio privée, et sur l'audience des émisisons une par une, comme la matinale menée par le duo Bégot-Calvi .
France Info, à 8,2 % malgré l’actualité, n’explose pas pour autant ses compteurs, et enregistre même une baisse continue depuis juin 2023.
Le directeur de la station Jean-Philippe Baille a déjà annoncé conduire une évolution du format, pour tenter de contrer la "fatigue informationnelle ambiante".
RMC quant à elle, pourtant en synergie avec ses 2 chaînes TNT et la puissante BFMTV, enregistre aussi une baisse, mais dans une moindre mesure, avec un demi point perdu en un an.
Le réseau France Bleu, lui, se montre stable à 4,5%, comme en juin 2023 … Sans pour autant renouer avec son succès historique qui l'avait positionné à 8%.
Le réseau des radios locales de Radio France se voit tout de même décerner depuis hier par Télérama, qui semble "découvrir" le travail des 44 stations à l'occasion de la campagne des législatives, la médaille d’or des médias français, tout comme, ou plutôt avec, France 3.
L’incertitude politique qui perdure, 3 jours après la sortie des urnes du nouvel hémicycle du Palais Bourbon, ne permet pas d’affirmer que le rapprochement de ces médias de service publics en région, boosté depuis l’arrivée de Rachida Dati au ministère de la culture en février, conservera le même élan.
France Télévisions en charge de l'action régionale , comme Radio France pour renforcer les liens entre France Info radio et TV, semble pourtant toujours engagée en faveur de cette évolution. Quelques jours avant le 2ème tour de la législative, la pédégère de FTV l’a réaffirmé à ses cadres lors d’une réunion des tops managers dite "des 200".
A noter aussi à propos des médias de proximité, le groupement des 130 radios privées des "Indés Radios" qui réalise une belle progression : ee 12,8 à 13,4% en un an.
Globalement ... L’époque profite plutôt aux musicales, comme pour valider l’adage : "La musique adoucit les mœurs" !
Le groupe NRJ affiche de séduisants "summer body ": ses 4 offres progressent ! NRJ, la prémium reste stable à 7,7 % et demeure 4ème radio de France. Mais surtout, sa soeur Nostalgie s'avère toujours plus en conquête, avec désormais 6,4 en AC !
Chérie FM progresse elle aussi, comme d'ailleurs Rire et chansons.
Seule la nouvelle Europe 2 ne voit décidément pas la vie en rose et enregistre l’un de ses scores les plus bas : changement de direction et de positionnement stratégique, avec une programmation musicale désormais moins branchée mais qui se veut plus populaire. Changement de matinalier ...
Changement aussi d’identité visuelle depuis hier, à la veille de la publication du sondage, comme pour afficher, vu le piètre résultat, une volonté de renaissance …
Les internautes auditeurs n’ont pas manqué de railler l’abandon de la couleur rouge du chiffre 2 sur le logo : "Laissez le rose à FIP et à Radio France" !
Fip justement se montre toujours ultra performante avec son format unique dans le paysage, malgré son réseau modeste de 10 émetteurs, mais avec sa forte audience en streaming, et l'attractivité de ses web radios thématiques.
Autre offre unique ... France Culture signe un score historique : un demi point gagné en un an. La chaîne pèse désormais 3,5 % d'audience en AC !
France Musique elle aussi signe sa meilleure saison.
A 1,9 %, elle devance désormais sa rivale privée Radio Classique à 1,6.
L’une des leçons de cette vague réside sans doute aussi dans un constat : les stations à fort contenu éditorial continuent à perdre du terrain en FM. L’écoute du média "radio" se décale toujours plus vers l’écoute "en décalé" via les podcasts. Le flux n’est décidément plus tendance. D'ailleurs, de vague de sondage, en vague de sondage, le volume global d’auditeurs continue à diminuer 2,5 points perdus en un an ...
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 10 juillet 2024.
|
Voir l'article |
C8 : leader en audience sur la TNT conservera t elle son autorisation d’émettre ? L’audition de ses dirigeants à l’ARCOM ce mardi matin a été un chemin de croix ! (le 09-07-2024) |
L'Arcom débute une série d'auditions auprès des 24 candidats aux 15 fréquences de TNT nationales remises en jeu. Au lendemain des élections législatives, l'Arcom promet de prendre ses décisions en toute indépendance.
Après l'équipe de Gulli hier lundi, c’était le staff de C8 qui devait plancher pendant une heure et demie ce matin face aux conseillers du "gendarme de l’audiovisuel et du numérique" et présenter son projet pour les années à venir, autant dire prendre de bonnes résolutions.
Pour nombre d’observateurs, cette chaîne comme sa sœur CNews, propriété du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, y déversent un discours de haine, et des lignes éditoriales ultra partisanes. Ce qui leur a valu de très nombreuses condamnations : Sur les 8 dernieres années, 7 millions 610 001 euros de sanctions …
Question de l’Arcom dans la voix du conseiller Benoit Loutrel : pourquoi cela changerait-il à l’avenir ? Et réponse de Maxime Saada, nommé directeur général adjoint du Groupe Canal+, dont fait partie C8.
L’équipe de C8 s’engage dorénavant à diffuser l’émission de Cyril Hanouna en différé et non plus en direct ... Pour que les cadres puissent la visionner avant son passage à l’antenne et pouvoir couper les passages litigieux, "éviter tout débordement" et ainsi potentiellement "faire disparaître une séquence".
Comme le note un observateur à propos de Cyril Hanouna ... "Voilà un animateur qui a craché sur le time-delay de sa rivale "Quotidien" sur TMC pendant des années. À la rentrée, il devra s’y plier, avec un différé entre l’enregistrement et la diffusion de 30 à 45 mn !"
Le directeur général explique la procédure que ses équipes viennent de tester sur l’émission de Cyril Hanouna, quelques jours seulement avant cette audition à l’enjeu pourtant colossal pour son entreprise.
Franck Appietto, le directeur de la chaîne surenchérit en défendant Cyril Hanouna et en saluant son professionnalisme, ce qui ne convainc visiblement pas le Président de l’ARCOM, Rock-Olivier Maistre !
Sans que cela figure dans son dossier déposé à l’ARCOM le directoire de C8 s’engage donc oralement face au collège des conseillers à contrôler plus efficacement la maîtrise de son antenne.
Au-delà de cette chaîne, 5 autres offres du groupe Canal +sont concernées par le renouvellement de leurs fréquences TNT : C8, CNews, CStar, Canal + Cinéma, Canal + Sport et Planète +.
Tous les groupes de médias qui détiennent jusqu'alors des fréquences pour leurs chaînes demandent leur renouvellement. Parmi les nouveaux candidats ... CMI France, entreprise du Tchèque Daniel Kretinsky , créancier de Libération, le journal l’Express, la web tv de gauche "Le Média" ou encore le quotidien Ouest-France.
Les autorisations des chaînes C8, W9, TMC, TFX, NRJ12, LCI et Paris Première se terminent le 28 février 2025, celle de Canal+ le 5 juin 2025 et celles des chaînes BFM TV, CNEWS, CSTAR, Gulli, Canal+ Sport, Canal+ Cinéma, Planète+, le 31août 2025.
Quant à Cyril Hanouna ... Il avait annoncé à l'antenne que si la gauche l'emportait aux législatives, il quitterait la France ...
Mais il a rétropédalé, dès dimanche soir, sur ses réseaux sociaux !
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 9 juillet 2024.
|
Voir l'article |
Clarification ? Et maintenant, quid pour l’audiovisuel … Et singulièrement l'action régionale vu la carte à l'issue des législatives qui met en exergue la France dite "périphérique " ! (le 08-07-2024) |
Ca bloque, avec les 3 blocs ? Tout en se posant, tous, la même question les radios ce lundi matin se placent sur la même longueur d’onde que leurs auditeurs … Editorialement, la très droitière Europe 1 place le désarroi des électeurs du Rassemblement National à la Une, quand France Inter qui se veut elle pluraliste accueille un ponte du RN à 7 heures 45 en mode "grand perdant" . Si les lecteurs que nous sommes adhèrent depuis toujours à l’idée qu’un titre Print ou sa déclinaison web ait un positionnement politique, les auditeurs ou téléspectateurs n’ont pas le même logiciel : une radio ou une Tv se doit d’être plutôt neutre dans ses choix et ses traitements de l’info.
Une exception revendiquée, ou plutôt 2, voire 3 dans le paysage : CNews, Europe1 et le JDD . Ces médias du groupe Bolloré ont visiblement le vent en poupe, comme semblait l’avoir le Rassemblement National. Depuis le début de juin, CNews reste en tête des parts d'audience, à 3,6 %, suivie par BFM-TV, à 3,5 %. Avec LCI et Franceinfo, les chaînes en continu bénéficient d'un fort intérêt face à l'incertitude entourant l'actualité politique française.
Côté radio, cette dynamique se vérifiera-t-elle pour Europe 1 qui a débuté depuis 2 vagues d’audience successives une tendance au redressement ? Réponse dans 3 jours avec la publication Médiamétrie des chiffres de la fin de cette saison radiophonique.
Après la "peur" de la création de la holding voulue par Emmanuel Macron, la crainte de voir l’arrivée de Jordan Bardella à Matignon était synonyme pour nombre de professionnels de privatisation de l’audiovisuel public, sauf Arte, les chaînes d’info continue, celles dédiées à l’international et les 2 réseaux de proximité. Qu’en sera-t-il désormais ? Pour le Nouveau Front Populaire arrivé en tête de cette législative anticipée, les candidats ont dit souhaiter un audiovisuel plus indépendant La coalition des gauches prend le contrepied de ses adversaires en promettant d'assurer “la pérennité” de l'audiovisuel public, notamment grâce à l'instauration "d'un financement durable, socialement juste et garantissant son indépendance".
Quid des projets dynamisés à marche forcée depuis l’arrivée en février de la ministre de la Culture Rachida Dati ? Le projet de loi de rassemblement des entreprises publiques subira sans doute un classement vertical, mais les 2 procédures de rapprochement concernant France Info – radio et TV – et de France Bleu et France 3 qui ne nécessitent pas au fond forcément de grande restructuration seront-ils toujours d’actualité ?
Concernant l’action régionale … Une grande réunion interne des dirigeants de France Télévisions, il y a quelques jours, dite "des 200" semble avoir donné le "la" pour que les équipes des radios et télévisions publiques en région continuent leur montée en puissance pour mettre leurs antennes au diapason.
La Présidente Delphine Ernotte Cunci a réaffirmé à cette occasion à ses troupes sa volonté de voir se poursuivre le chantier. En sera-t-il de même du côté de Radio France pour les équipes des 44 stations France Bleu, puisqu’un couple ne se conçoit qu’à 2 !
Force est de constater en tous cas, compte tenu du résultat des élections, que l’attente de médias dédiés à la vie des régions n’a sans doute jamais été plus prégnante !
Comme l’écrit « Le Point » ce matin : "La fracture électorale de notre pays est d'abord une fracture culturelle et sociale. Lors de ce second tour des législatives, c'est la France macronienne – elle existe encore – et la France de gauche, soit deux France des métropoles, qui se sont unies contre le Rassemblement national. À la lecture des résultats, il n'y a plus aucun doute possible sur l'étendue du séparatisme socioculturel qui touche notre pays. La géographie antagonique française n'oppose plus les régions catholiques aux régions déchristianisées, comme ce fut longtemps le cas, mais les grandes villes aux campagnes et aux zones périurbaines."
"Il y a 15 ans, Chirstophe Guilly et Jérôme Fourquet en ont analysé les premières tendances. Dans son dernier livre, "Faites mieux !" Jean-Luc Mélenchon théorise cette nouvelle configuration géographique. « L'être humain de ce temps est l'“Homo urbanus”, postule-t-il. Ce monde urbain fait surgir un acteur social et politique et des formes d'action nouvelles : le peuple et ses révolutions citoyennes. » Pour le leader des Insoumis, le seul terrain des transformations politiques, sociales et écologiques est la ville. Quel mépris pour les agriculteurs, parmi tant d'autres ! Il faut lire, sous sa plume, un éloge des métropoles gentrifiées (habitat privé) et des périphéries aux populations immigrées (habitat social).
Au-delà du résultat national ce dimanche soir, chacun a pu attendre le résultat de sa circonscription grâce aux mobilisations des équipes de service public en région.
France 3 et France Bleu ont assumé leur mission de service public, même si le rapprochement des 2 réseaux n’a pas donné lieu à des antennes véritablement communes.
Et maintenant … Si l’essentiel des syndicats de France Télévisions et Radio France ont appelé durant la campagne à voter pour le Nouveau Front Populaire, l’intérêt pour les auditeurs-téléspectateurs-internautes de voir progresser en région la force de frappe de leurs offres sera-t-il toujours d’actualité ? Bien plus qu’une injonction politique, c’est le volontarisme des professionnels concernés et des directions de leurs entreprises qui est invoqué, au service du public !
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 8 juillet 2024.
|
Voir l'article |
Projet de privatisation de FTV et RF : "Une marge de manœuvre budgétaire de 3 milliards d’euros" dit le RN. Mais … Comment, et à quel prix ? (le 06-07-2024) |
"Nous craignions déjà la fusion, mais s’ils souhaitent privatiser, cela prend une autre ampleur”. Voilà le cri du cœur de Pierre Mouchel, secrétaire général CNRT CGT chez France Télévisions !
mais priver la nation d’un outil pluraliste n’aurait aucun sens”, insiste Renaud Dalmar, délégué syndical CFDT de Radio France.
Comme le souligne Médiapart, la privatisation annoncée par le Rassemblement National, s’il accédait au pouvoir, serait une course d’obstacles vertigineuse. "Priver la France de la majorité des chaînes de télévision et des radios financées par l’État (le RN a indiqué vouloir conserver France 24, RFI et les réseaux locaux de France 3 et de France Bleu), qui occupent une place centrale dans le paysage audiovisuel, serait une première en Europe – et un risque majeur pour le pluralisme et la démocratie de notre pays. Et cela ne pourrait pas se faire en un claquement de doigts."
Dès le lendemain de l’annonce de la dissolution en tous cas, l’un des piliers du RN Sébastien Chenu réaffirme pourtant sur BFM et RMC l’intention de son parti, s’il devait accéder au pouvoir...
Dès le 11 juin, compte tenu du résultat du Rassemblement National, la bourse montre que le marché s’inquiète. Les groupes audiovisuels privés TF1 et M6 souffrent. La Une abandonne 6,3% en début d'après-midi et M6 recule de 2,8%.
Comme l’explique un analyste à BFM Business … "Une telle privatisation, sur le papier, obligerait à remplacer des fonds publics par des fonds privés et donc financer le fonctionnement des médias publics par des recettes publicitaires. "Cela ne me semble pas très réaliste, car le budget de France Télévision se situe autour de 2,6 milliards d'euros alors que le marché de la publicité TV en France dans son ensemble est évalué à 3 milliards d'euros. Si ce projet était mené à bien, il serait naturellement très négatif pour les acteurs privés. Le marché français ne serait pas capable d’absorber une telle hausse de la concurrence. Toutefois, il nous semble très difficile à entreprendre et la situation du marché pourrait rendre impossible une telle privatisation totale !"
Selon le groupe financier Oddo BHF, leader européen du courtage. "In fine, la demande pourrait ainsi s'avérer faible au point de décourager une privatisation totale. D’autres options seraient possibles telles qu'une privatisation limitée à France 2 ou France 5 ou encore un statu quo mais accompagné d'une restructuration importante pour France Télévisions et Radio France. "En première approche, un mix de ces deux scénarios nous semble la perspective la plus crédible en cas de victoire du RN".
Selon Pierre Esplugas, professeur de droit public à l'Université de Toulouse-Capitole, interrogé par le site "Ecran Total". “La loi de 1986 dispose expressément que le service public de la radio et télévision public est bien un service public. Même si ça n'était pas le cas, nous pouvons penser que les cahiers des charges de ces sociétés ont des obligations de diffuser des programmes variés et sans rapport avec l'audience et le coût. France Télévisions, Radio France ont bien des responsabilités d'une société de service public.”
Selon cet expert, ces deux sociétés tombent sous le coup de l'alinéa 9 du Préambule de la Constitution de 1946 et ne pourraient pas être privatisées ! A moins que le législateur ôte au préalable la qualité de service public "national" à ces deux sociétés. "Ce qui s'était passé pour la privatisation de France Télécom et de GDF par exemple”. En revanche, une privatisation des branches régionales de France 3 et des antennes de France Bleu pourraient être plus facilement envisagées si le législateur, dans une pré-réforme, scinde Radio France et France Télévisions en plusieurs sociétés."
Malgré les difficultés annoncées, l’idée de privatiser le service public de l’audiovisuel reste bien, en tous cas, dans les intentions du Rassemblement National, comme Marine Le Pen elle-même le redit, ce mardi matin 2 juillet, au micro de la matinale de France Inter. "Nous pensons que, dans une grande démocratie, l'État ne peut pas avoir la mainmise sur une partie des médias" :
L’historien des médias Alexis Lévrier estime que si le RN venait à s’emparer du pouvoir, le parti procéderait plutôt à une purge au sein de l’audiovisuel plutôt qu’à une privatisation totale. "À mon avis, cette menace de privatisation est un instrument de guerre psychologique. Peut-être que le parti privatisera quelques médias publics, mais je crois que le RN veut plutôt faire table rase et inciter des journalistes à se taire."
Et les financiers d’Oddo BHF de conclure, provisoirement … "Ce projet est relativement peu clair pour le moment, et une victoire du RN est loin d'être garantie".
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 6 juillet 2024.
|
Voir l'article |
Le privé toujours plébiscité en radio aux Antilles et à la Réunion. Résultat Métridom de Médiamétrie de fin de saison . Les 1ères de service public demeurent stables, sur la 2ème marche du podium. (le 04-07-2024) |
Bien qu’avec ses radios de proximité "les 1ères", France Télévisions enregistre des scores d’audience plus importants que Radio France avec ses France Bleu dans la plupart des territoires de l’hexagone, les puissantes enseignes privées continuent à dominer leurs marchés tant en Guadeloupe, qu’en Martinique ou à la Réunion. Selon les chiffres publiés ce jeudi par Médiamétrie sur la vague d’audience Avril-Juin 2024, le groupe RCI avec ses 2 locales Généralistes + ses 2 franchises NRJ et ses 2 offres musicales adulte "Bel Radio" domine près de la moitié du marché, tant en Martinique qu’en Guadeloupe .
En additionnant les chiffres des 3 marques, RCI Group capte 46,7 % de l’audience cumulée en Martinique, et même 49,2 % en Guadeloupe ! Depuis les Abymes, aux portes de Pointe à Pitre sur l’ile Papillon, la généraliste, à 40,8% progresse d’1 point en AC, en un an, malgré l’épisode délicat d’une journaliste pigiste qui avait dû être écartée de l’antenne par la direction de la station après une interview jugée peu déontologique du leader RN Jordan Bardella. Force est de constater que la crédibilité de l’offre d’info de la station leader n’en a en rien été impactée !
L'offre de service public, Guadeloupe la 1ère de son côté, demeure stable à 24,2%.
Depuis Fort de France en Martinique ... D’excellents chiffres également en cette fin de saison pour RCI qui demeure stable à 38,5% même si la station a été la cible d’un incendie criminel de ses véhicules de service. Comme s'en est interrogé la Directrice Générale : " Qui pouvait en vouloir à RCI ? " L’enquête, pour l’heure est toujours en cours.
A souligner tout de même du côté du service public, une progression remarquable de Martinique la 1ère qui gagne un point et demi en un an.
Les médias "adultes" se portent donc bien, d’autant qu’ils se diversifient tous sur le web. Du côté du service public, la complémentarité entre radio, tv, et web s’accentue, ce qui permet de capter grâce à la marque unique un plus large public.
Même constat à la Réunion, le territoire français ultramarin, dans l’océan indien, le plus peuplé, avec près d’un million d’habitants désormais.
L’offre Freedom légendaire, championne du monde de l’interactivité domine toujours le marché, même si les chiffres du Métridom révèlent un léger fléchissement. A 28, 2 % d’audience cumulée, la station perd près d’un point et demi en un an. Mais le service public continue à relever la tête et se stabilise à la 2ème place du classement Réunion la 1ère totalise 13,2 % en AC sur cette vague avril-juin 2024, sans grande évolution toutefois par rapport à juin 2023. Sur la 2eme marche du podium la première station publique ouverte outremer dès 1929 affiche une forme olympique, à l'image de la doyenne qui vient de courrir avec la flamme !
Comme aux Antilles, les offres généralistes surtout fréquentées par le public adulte se portent bien, c’est vrai aussi pour certaines musicales comme Chérie FM.
La franchise NRJ en revanche qui, revendique une cible plus jeune, pique du nez, comme les baleines qui croisent depuis quelques jours au large de l’ile intense. Le "feel good" de la marque n’est pas d’actualité puisqu’elle chute de 4 points en un an et plonge de 12,2 à 8,2 !
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 4 juillet 2024
|
Voir l'article |
Info locale ou régionale dite "institutionnelle" … 10 Dirs Com de collectivités de Bourgogne-Franche Comté, en session "crossmedia". (le 01-07-2024) |
Informer ou communiquer ? Faire savoir les savoir-faire des politiques publiques, tout en assumant une vocation électorale ...
Au service de son public, chaque collectivité a ses raisons de communiquer pour informer les citoyens sur les services mis à leur disposition, recenser les actions et les activités locales, présenter les entreprises et les associations de leur terrain, développer le tourisme, etc. Sans devoir avoir recours à la presse traditionnelle, les nouveaux habitants, tout comme les plus anciens, doivent en effet pouvoir être au courant de ce qui impacte leur quotidien, dans leur proximité.
Et dans le même temps ... Plus la population connaît les actions et les orientations de sa collectivité, et plus elle pourra y adhérer, et donc choisir de renouveler sa confiance en ses dirigeants lors des prochaines élections !
Au delà des réunions publiques, affichage, publications périodiques, et des relais dans la presse, les collectivités locales se doivent de mettre au goût du jour leur manière de servir les publics.
Pour occuper le terrain d'internet et des réseaux sociaux, l’écriture doit s'adapter aux différentes cibles, les parutions devenir toujours plus réactives, pour être en phase avec l’époque ! Les supports d’info institutionnels de proximité cherchent donc évidemment eux aussi à épouser les nouveaux usages, en mode cross-media. Parce que tous les publics, et singulièrement les plus jeunes qui sont les plus éloignés du fonctionnement des services publics, sont toujours plus difficiles à cerner...
S'émanciper de styles datés, convenus, alambiqués ... Ecrire, c'est toujours raconter une histoire, la partager, dans le but de la publier :
Comme des journalistes, 10 "communiquantes" de Bourgogne-Franche Comté actualisent, à Nevers, avec "e-crossmedia" et "AMS Training" leurs savoir-faire !
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 1 er juillet 2024.
|
Voir l'article |
Exceptionnel, comme l'est l'actualité ! franceinfo: donne la parole à ses auditeurs, dans la nuit de dimanche à lundi ! (le 29-06-2024) |
C'est une annonce sobre diffusée sur les Réseaux Sociaux, mais c'est une première, un évènement. Les auditeurs connaissent les "Editions Spéciales " fréquentes en cas d'actualité chaude durant lesquelles le conducteur réglé comme une mécanique de précision est mis de côté... Durant 4 heures ce soir, c'est carrément le format de la station, le temps d'une nuit, qui évolue.
La chaîne d'info continue de service public ouvre son antenne à l'interactivité à l'occasion du 1er tour de l'élection antincipée de 1 heure à 5 heures du matin ce lundi. Après la soirée électorale, 2 journalistes donneront la parole aux auditeurs, ce qui n'est pas dans l'ADN de cette station depuis sa création en juin 1987, aujourd'hui 3ème radio de France .
L'interactivité à propos de l'actualité, inventée par la radio de service public dans les années 50, est aujourd'hui encore l'un des pilliers de la généraliste France Inter leader depuis 4 ans avec du lundi au vendredi l'emblématique "Téléphone sonne".
L'interactivité est aussi l'un des pilliers de l'offre des radios locales de service public. Même si les 44 France Bleu y reviennent maintenant après avoir maladroitement levé le pied durant quelques années sur ce type de tranche. A la veille du mouvement des Gilets Jaunes, le choix stratégique de la direction du réseau avait été de supprimer les sessions d'interactivité dédiées à l'actualité, comme pour honorer la promesse du slogan du moment :
La réalité a démontré le contraire, singulièrement dans la France dite "périphérique" où réside la majorité des auditeurs de ces antennes. Et à lire les courbes, c'est justement à cette époque que les résultats d'audience de France Bleu ont commencé à flèchir inexorablement. Une part de leur promesse de "proximité" a été mis en sourdine et ca a manifestement coûté cher ...
Et pourtant dans les années 80 , Jean Pierre Farkas, l'un des patrons de ce même réseau qui se développait à l'époque, alors nommé "Radios Locales de Radio France", avait coutume de dire: "Ces radios doivent être le forum des idées, être actrices de la vie de leur région, permettre la démocratie locale et le débat à l'antenne, à la manière de Lorraine Coeur d'acier " ...
C'est historiquement en effet la libération de la bande FM, qui a permis au plus grand nombre de s'exprimer sur les nombreuses radios associatives. La parole s'est alors libérée de manière totalement débridée sur ces "RLP" et les grandes stations institutionnelles ont à leur tour ouvert leurs programmes à leurs auditeurs. Comme RTL avec "Les auditeurs ont la parole" depuis plus de 40 ans, Europe1 avec ces derniers jours encore l'émission animée par Cyril Hanouna, RMC qui affiche son ADN d'info et de talk, avec le sport, ou encore Sud Radio.
Ouvrir l'antenne aux auditeurs en direct à propos de l'actualité demeure un exercice singulier, parmi les plus délicats. C'est sans doute le type d'émission qui nécessecite le plus grand professionalisme pour les journalistes, les animateurs et leurs équipes en régie et au standard pour assurer la diversité des points de vue diffusés, chercher à les équilibrer pour garantir le pluralisme, et surtout ne pas tomber dans le piège de propos tenus par des auditeurs suceptibles de tomber sous le coup de la loi : c'est dans ce cas le diffuseur qui est juridiquement responsable.
Il y a déjà 28 ans, Didier Lapeyronnie, professeur de sociologie à l'université Victor Segalen de Bordeaux et auteur d’une étude sur l’interactivité à la radio, explique à Libération : "La société est cacophonique ! Tout le monde peut avoir un avis sur tout. puis le terme de cacophonie est péjoratif. En France, les institutions se méfient toujours de la société, de ses affects, de ses émotions. Les responsables se disent : régulons tout cela, sinon cela va déraper ! Dans cette forme de régulation, il y a une idée de morale civique. La conséquence, on la connaît : vous privez de parole une partie de la société, la plus faible, celle qui n'a pas accès à cette parole régulée et légitime. Au fond, la question est de savoir si on veut que la radio, et les médias en général, soient une sorte de « voix de la France » ou la voix des Français ".
"La société est devenue ouvertement raciste. Les discriminations sont devenues générales. On ne trouve pas un stage en entreprise quand on s'appelle Mohammed. Et si vous allez au café du commerce, qu'est-ce que vous entendez ? Je ne vois pas au nom de quoi il ne faudrait pas en discuter dans les médias. On ne lutte pas contre le racisme en mettant une chape dessus".
Pour écouter franceinfo: https://www.francetvinfo.fr/en-direct/radio.html
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 30 juin 2024.
|
Voir l'article |
Médias traditionnels, réseaux sociaux ... L'Arcom hausse le ton mais est juridiquement dans l'incapacité de jouer son rôle de régulateur, alors que la campagne bat salement son plein ! (le 28-06-2024) |
Nouveau rappel à l’ordre de l’ARCOM contre Europe1. Le régulateur dénonce l’émission temporaire animée par Cyril Hanouna pendant la campagne des législatives chaque fin d’après-midi : "L’actualité électorale de 'La France insoumise' et du 'Nouveau Front populaire' […] a été traitée de manière systématiquement critique et virulente en des termes souvent péjoratifs et outranciers".
Selon l’Arcom, du 17 au 26 juin ... "Le traitement de l’actualité électorale a été largement univoque, la plupart des invités, dont une grande majorité issus du même courant politique, ayant tenu des propos convergents, tout en formulant de vives critiques à l’encontre de 'La France insoumise' et du 'Nouveau Front Populaire', sans qu’un autre point de vue ne puisse suffisamment s’exprimer".
Réaction du Trublion qui anime d’ordinaire "Touche Pas à Mon Poste" sur C8, la chaîne généraliste qui appartient à Vincent Bolloré comme le Journal du Dimanche et donc Europe 1 … Cyril Hanouna est à l'antenne en présence de Yann Moix, et de la journaliste d'Europe1 Christine Kelly.
A 2 jours du premier tour des élections législatives anticipées, le Rassemblement National mobilise ses troupes sur les réseaux sociaux. Le chef du parti, Jordan Bardella, invoque une couverture partisane de la presse en général contre sa campagne.
A contrario ... Le professionnalisme de certains journalistes du groupe Bolloré est clairement attaqué par nombre de personnalités, à l’image de l’acteur Christian Clavier ouvertement engagé durant des années pour la droite républicaine portée par Nicolas Sarkozy.
Sur les médias comme dans la société dans son ensemble, c’est une ambiance délétère généralisée que bon nombre d’observateurs ressentent et dénoncent. Si le Rassemblement National et les médias qui le considèrent comme un parti aujourd’hui assimilable aux autres formations politiques s’insurgent, d’autres au contraire dénoncent le comportement de ses partisans. Comme le journaliste de France Télévisions Mohamed Bouhafsi, chroniqueur de l’émission "C à vous" sur France 5
Karim Rissouli, journaliste également sur France 5 a annoncé, lui, dans un post publié sur Instagram avoir reçu à son domicile une lettre raciste. Manuscrite et anonyme, elle entend expliquer le vote en faveur du Rassemblement National à l'élection européenne du 9 juin. "Le peuple français historique en a plein le cul de tous ces bicots".
Gabriel Attal, premier ministre et patron de la campagne côté majorité présidentielle, a argumenté sur ce thème hier soir face à Jordan Bardella lors du dernier débat télévisé avant le 1 er tour, sur France 2 :
La mission de l'Arcom, régulateur des médias et du numérique, apparaît essentielle en ces temps troublés, débridés, et passionnés. Force est de constater que les rappels à la loi tant pour les internautes que pour certains médias traditionnels s’avèrent nécessaires. Mais ...
Pour revenir au rappel à l’ordre qui concerne Europe 1, plusieurs médias s'en sont fait l'écho. Comme sur France Inter :
Cyril Hanouna répond à l'antenne sur Europe1 et se victimise. Parmi ses cibles, donc, ses "consoeurs et confrères" du service public.
Dans tous les cas, l’Arcom ne peut disposer, aux termes de longues procédures juridiques, que d'un éventail de mesures, qui ne pourraient être prises que bien après le bataille, celle des législatives ! "La suspension de l’édition, de la diffusion, de la distribution du ou des services d’une catégorie de programme, d’une partie du programme, ou d’une ou plusieurs séquences publicitaires pour un mois ou plus .. La réduction de la durée de l’autorisation ou de la convention dans la limite d’une année, une sanction pécuniaire assortie éventuellement d’une suspension de l’édition, ou de la distribution du ou des services ou d’une partie du programme, ou carrément le retrait de l’autorisation ou la résiliation unilatérale de la convention."
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 28 juin 2024.
|
Voir l'article |
"Je partira pas" : Buzz de la fachosphère sur le web, mais sujet d'actualité pour les médias traditionnels ... Et revoilà la petite musique du "Peut-on rire de tout ? ". (le 27-06-2024) |
"Je partira pas" , le clip qui fait le buzz sur le web, mais que les médias traditionnels ne diffusent pas, sinon en le traitant comme un fait d’actualité. D’abord composé par des fans de musique techno de la fachosphère, il est maintenant repris par une jeune femme qui a déjà fait la Une de l’actualité, Mila, l’internaute victime fin 2021 de cyber harcèlement et de menaces.
3 ans et demi plus tard, la jeune femme se retrouve à faire le buzz avec sa reprise de la chanson mise en ligne par des militants anonymes d’extrême droite.
Le clip original, lui, est en ligne depuis vendredi dernier.
Comme le note France Culture … "La vidéo a été vue des millions de fois dans la fachosphère et cruelle magie des algorithmes elle remonte progressivement à la surface des fils d’actualités de nombreux utilisateurs qui se trouvent exposés à ce chant synchronisé à une vidéo."
Loin de faire sourire une large partie du public, cette vidéo vient même d’être retirée par TikTok, mais elle continue à pulluler avec plusieurs déclinaisons sur nombre d’autres réseaux sociaux, comme X.
SOS Racisme porte plainte ce jeudi matin.
Le Rassemblement National, de son côté, déclare n’avoir aucun lien avec ces contenus.
Peut-on rire de tout ? En numérique ou sur les médias traditionnels, la tradition des "chansonniers" demeure en tous cas bien vivace, et continue à participer au succès également des radios et télévisions. Comme cette chanson à propos de Gabriel Attal, sur Rire et Chanson :
Ou il y a 2 ans à la veille du second tour de la Présidentielle, cette chanson sur France Inter :
Stars de la parodie, les regrettés Guignols de Canal + créaient régulièrement l’évènement, comme içi en 2015 alors que les réseaux sociaux et la puissante caisse de résonnance qu’induisent leurs algorithmes ne font alors qu’émerger :
Simple texte chanté au micro avec de piètres moyens, ou créations ambitieuses rendues encore plus possibles maintenant avec l’Intelligence Artificielle, les plateformes regorgent de clips parfois dignes des meilleures productions. Comme celle-ci, en ligne depuis 2015.
Des stars de temps à autres signent des reprises qui marquent leur époque, avec des résultats bluffant, à l’image de Gérard Lanvin il y a 3 ans .
Certaines de ces vidéos consultables sur le web, comme des extraits de spectacles de grands artistes montrent en tous cas que les parodies, de plus ou moins bon gôut, sont désormais patrimoniales !
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 27 juin 2024. |
Voir l'article |
LCI fête ses 30 ans. Puisqu’elle a été pionnière, la France vit donc depuis 3 décennies au rythme de l’info continue en TV. En mode "Je t'aime moi non plus" avec le public, une histoire en perpétuel rebondissement … (le 24-06-2024) |
La chaîne thématique du groupe TF1 est, après France Info à la radio, pionnière de l’info continue en France.
Et ce dont beaucoup ne se souviennent plus ... C’est que l'idée de la création de LCI remonte à la mort de la Cinq, 2 ans avant la création d’LCI, en 1992.
Comme l’a raconté Libération … "Soucieuses de ne pas voir naître une nouvelle chaîne généraliste sur le canal laissé vacant, les chaînes hertziennes montent leur propre projet : une chaîne de news".
Quand, finalement, le gouvernement décide de créer la Cinquième en confiant le projet à Jean-Marie Cavada et ses équipes, et de lui octroyer la fréquence, Patrick Le Lay, patron du groupe TF1 recycle alors l'idée.
"20 000 à 25 000 Français se considèrent comme des acteurs de premier plan de la vie politique, économique, religieuse, intellectuelle, scientifique". Autant de personnalités que les JT de 20 heures, faute de temps, ne peuvent recevoir. Si nous ouvrons une chaîne d'information, on se fera 25 000 copains".
Jérôme Bellay, qui a déjà créé en 86 à la radio "France Info" pilote le projet. Le service public justement salue alors l’apparition de ce nouveau concept concurrent en télévision, à l’image de Bruno Masure, au 20 heures de la 2.
Bien que seulement diffusée sur le câble à l’époque, le pari semble d’emblée gagné. S’adressant au public des CSP+, le lancement dans la foulée par Canal+ d’i-Télé qui se positionne sur une créneau plus "populaire" ne lui fait pas d’ombre.
Ensuite, quand le groupe TF1 présente sa chaîne LCI pour être diffusée sur la TNT, il opte pour le mode payant. A l’époque, l’information en continu est encore considérée comme du "premium", c’est à dire un programme pour lequel le téléspectateur est prêt à payer. Canal+ fait le même choix.
Mais alors déboule ... Alain Weill, qui vient de reprendre RMC ! Lui opte pour la gratuité pour son nouveau bébé : BFM TV. Et le télespectateur assiste à un nouveau type de mercato. Certains journalistes, devenus aujourd'hui des stars de l'info, à l'époque créateurs d’LCI changent de crèmerie informative.
e
Le groupe Canal suit BFM dans le choix de la gratuité. Au fur et à mesure de la montée en puissance de BFM TV, qui apporte une nouvelle dynamique dans le traitement de l’information à la télévision, LCI connaît des heures sombres. Mais le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel valide enfin le passage de LCI sur la TNT gratuite le 5 avril 2016 sur le canal 26 de la TN
Dans le même temps, à la suite de la reprise en main de Vincent Bolloré et d’une grève d'un mois de la rédaction pour réclamer son indépendance, I-Télé est rapidement paralysée par le départ de plus des trois quarts de ses journalistes. Et la chaîne est rebaptisée CNews le 27 février 2017.
Au même moment intervient alors sur ce segment Info Continue la 4 eme offre, celle du service public. La chaîne version TV de France Info est annoncée par France Télévisions en association avec Radio France le 11 juillet 2016 pour un lancement au 1er septembre. Cette nouvelle offre est sensée apporter de l’air frais dans ce monde d’info continue jusqu’alors occupée par le secteur privé. Le compositeur d’Oxygène, Jean Michel Jarre, signe son habillage.
Ce lundi 24 juin 2024, jour des 40 ans de la chaine LCI, force est de constater qu'en des temps politiques troublés, la chaîne a su pérenniser sa place dans le trio de tête des offres d’info continue, en conccurence féroce avec BFM et CNews.
franceinfo: sur le canal 27 pour sa part ... Au bout de près de 8 ans d’exercice, "enfin" disent certains et la tutelle, l'équipe TV se doit de faire front commun avec sa sœur radiophonique, pour tenter de conquérir vraiment, en termes d’audience, ses lettres de noblesse .
Pour mémoire, selon le baromêtre annuel publié par la Croix, derniere enquête en janvier dernier : Pour s’informer, les Français font d’abord confiance à leurs proches (68 %), aux journaux télévisés d’information (66 %), à la radio (64 %), à la presse régionale (63 %)… Arrivent en queue de peloton les chaînes d’information en continu (52 %), les sites de médias présents uniquement sur Internet (42 %) ou encore les émissions d’actualité et de divertissement à la télévision (33 %), les réseaux sociaux (27 %) et enfin les influenceurs (17 %).
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le le 24 juin 2024.
|
Voir l'article |
Ce site utilise uniquement des cookies nécéssaires a son bon fonctionnement 💪 !