Quand le logo rouge aurait du être bleu... A la création de France Inter il y a 60 ans le 8 décembre, les auditeurs avaient choisi à l'occasion d'un concours, de l'appeler France Bleu ! (le 06-12-2023) |
C’est l’histoire "colorée" d’une formidable aventure radiophonique, passée, présente, et à venir. Ce 8 décembre, France Inter a précisément 60 ans.
Ce que ne sait pas, ou a oublié, le grand public, c’est que cette station aurait du à sa creation s’appeler France "Bleu" ... comme l’actuel réseau des radios locales de Radio France !
En 1963 le service public en pleine construction, qui s'apprête à intégrer la Maison de la Radio flambant neuve avenue du Président Kennedy, tente d’afficher une nouvelle offre de radio généraliste puissante, capable de rivaliser avec les stations périphériques, Radio Luxembourg et Europe numéro 1. C’est à l'époque une démarche de marketing pur, pour reconquerir donc un large public. Héritière d’une petite station parisienne née en 1947 et diffusée par un émetteur utilisé jusque-là par les forces américaines. la station s'est appelée ensuite au fil des années "France 1", puis "RTF Inter". Elle se cherche une nouvelle jeunesse !
Initiative osée pour l'époque ... Roland DHORDAIN, le directeur, propose un concours pour trouver le nouveau nom de la radio. C’est un jeu, dôté de prix prestigieux, auquel le grand public est invité à participer : 3 radios appelées RTF comme Radio Télévision Française, vont être mises en onde, il faut les identifier ….
Une généraliste, "RTF Inter", la chaîne de l’information, de la gaité et des conseils pratiques, un programme plus élitiste "RTF Promotion", et "RTF Haute fidélité", dédié à la musique.
Le concours s’appelle "Baptême RTF 64 ", comme en témoigne cette archive de l'INA, une pépite à ne pas manquer !
L'opération connaît un succès remarquable : 171 145 réponses !
Les résultats du vote du public sont clairs et collent aux couleurs du drapeau français :
"France Blanc" pour la culturelle, "France Rouge" pour la musicale et … "France Bleu" pour la généraliste !
Mais Dhordain ne tiend pas compte des résultats du concours, comme le racontent Anne-Marie Gustave et Valérie Péronnet dans leur livre publié il y a 10 ans aux Editions Pygmalion “ La saga France Inter – Amour, grève et beauté “. Il décide que les marques des 3 stations soient "France Culture", "France Musique", et "France Inter" …
Quant à la marque "France Bleu", créée pour fédérer le reseau des radios locales de Radio France, elle voit le jour le 4 septembre 2000, en ignorant absolument cette histoire !
Au delà de cette anecdote, à lire l'explication de la couleur du logo rouge d'Inter, ici :
e-crossmedia, le 7 décembre 2023.
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Les jeunes s'intéressent à l'actu ... Mais pas sur les même supports et pour les mêmes thèmes que leurs aînés. Intéressante enquête du site "The Conversation France". (le 03-12-2023) |
Voilà ce que confirme une enquête intitulée "Jeunes en France" réalisée en octobre 2023 pour "The Conversation - France", avec un échantillon représentatif de plus de 1000 personnes interrogées. L’ambition est de mieux cerner les engagements des 18-25 ans, les causes qu’ils défendent et leur vision de l’avenir.
1 er enseignement : La sacrosainte Matinale durant laquelle les radios engrangent l’essentiel de leur audience, ne fait plus recette sur les jeunes gens. Selon le baromètre annuel de la confiance dans les médias publié par La Croix en association avec l’institut Kantar : fin 2022, 26 % des 18-24 ans écoutent la radio pour s’informer contre 42 % des 35 ans et plus.
L’actu au réveil, ce n’est pas leur came ! Certains se connectent encore sur des Mornings, mais plutôt ceux des musicales. Le plus souvent ils choisissent de se réveiller avec leur smartphone en main pour accéder d'abord à leurs réseaux sociaux, et ainsi capter les news qui mobilisent leurs communautés.
Puisque l’image est aujourd’hui essentielle, d'autres allument la télé ou la regarde en streaming sur leurs smartphones. Dans ce cas, ils choisissent plutôt une chaîne d’information continue.
L’audio en mode flux, c’est-à-dire les offres de radios qui accompagnent leurs auditeurs toute la journée, en incluant bien sur au-delà de la musique et des jeux les infos, correspond de moins en moins à leur attente. En revanche, au moment qui lui convient, et à propos d’un sujet qui le concerne, le jeune adulte en 2023 écoute un podcast pour s'informer.
Mais force est de constater que … La complémentarité du son avec l’image devient incontournable, mais ils regardent plus volontiers l’information produite par les chaînes de télévision sur un autre support que l’écran télé. Leur smartphone, ou leur ordinateur pourra chez certains offrir un accès prioritaire à ces programmes, et sans attacher une importance aussi grande qu’avant à la ritualité des horaires fixes, comme la fameuse et désormais dépassée pour eux "grand-messe" du 20 heures.
L’engagement "partisan" au sens option ou parti politique traditionnel n’est pas apprécié … Ce qui parle le plus c’est l’engagement pour des causes précises comme l’environnement, l’égalité hommes/femmes, ou encore les luttes contre les discriminations.
Les jeunes adultes trouvent leurs infos politiques ailleurs que dans les médias traditionnels. Pour eux, ils n’abordent ces problématiques que par le truchement des luttes partisanes, des groupes parlementaires… En se référant à des médias de niche mais plus engagés, ils dénichent des offres une offre plus adaptées aux causes qui les concernent. 24 % des 18‐34 ans disent s’informer via des acteurs qui se sont fait leur place sur le web, leur média, à l’image de Brut, HugoDecrypt, ou certaines chaînes Twitch. Ces offres sont proches de leur façon de parler, le choix des sujets, et les valeurs véhiculées.
Le sentiment de fatigue informationnelle touche aussi les jeunes gens. L’enquête précise même : "Nous sommes tous confrontés à un défi anthropologique majeur : notre capacité à être tenus informés de tout ce qui se passe de terrible de par le monde est quasi illimitée mais notre capacité à agir n’a pas progressé, ce qui nous confronte fatalement à un sentiment d’impuissance très frustrant voire décourageant : "A quoi bon continuer à s’informer sur la misère du monde, si cela me déprime et génère un profond sentiment d’impuissance ?".
L’enquête conclue sur ce constat … Les médias leur donnent à voir de nombreux exemples déprimants à propos des thématiques qui pourtant les mobilisent : bavures policières, violences, dégâts climatiques …. "Je me sens angoissé ou impuissant face aux informations" dit un tiers des interrogés. Ou encore : "Les médias ne parlent pas des sujets importants pour moi".
"The Conversation France", qui publie cette étude, est un média généraliste en ligne, association à but non lucratif. Créé en 2015, son objectif est d'offrir un contenu éditorial de qualité, fondé sur l'analyse et la mise en perspective. Journalistes, universitaires et chercheurs entendent éclairer le débat public grâce à des analyses indépendantes. Le site revendique 72 000 abonnés à sa newsletter quotidienne, 1,5 million de visiteurs uniques sur son site et plus de 6 millions de pages vues par mois.
https://theconversation.com/medias-les-jeunes-ont-envie-dune-information-qui-leur-ressemble-218264
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 3 décembre 2023.
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Coup de froid ! Les radios commerciales sont menacées car les annonceurs leur préfèrent de plus en plus le numérique… Constat glacial à Québec, c’est l’info locale qui est la plus menacée. (le 02-12-2023) |
Au Canada en général, mais dans la province francophone de Québec en particulier, la crise des médias qui frappe de plein fouet la télévision et les journaux, n’épargne plus la radio commerciale. Ecoutée en voiture, l’émergence du télétravail depuis la pandémie se traduit par une forte baisse de l’audience et accélère toujours plus l’exode des annonceurs vers les géants du numérique. D’après le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, les revenus des stations de radio privées du pays ont chuté de 24 % entre 2019 et 2022 !
Selon Cogéco Média, un réseau de stations AM et FM qui dessert une grande partie du Québec, "la radio suffoque" ! En cause, la révolution du mode de consommation des médias, mais aussi le cadre réglementaire auquel la radio demeure soumise, pendant que des entreprises de diffusion en continu, comme Spotify ou Apple Music, échappent à toute contrainte.
Les entreprises en ligne et les stations de radio se battent pour les mêmes revenus publicitaires, et le même auditoire... "Cependant, les radios commerciales ne jouent malheureusement pas à armes égales avec les plateformes, pour la simple et mauvaise raison que celles-ci n'ont aucune obligation réglementaire !" explique Caroline Paquet la Présidente de Cogéco Média.
"Elles n'ont aucune contribution à verser, n'ont aucune exigence de dépenses en contenu canadien, n'ont aucune obligation de programmation locale et n'ont aucun quota à respecter. Les stations de radio sont soumises à des exigences qui sont devenues "déconnectées des habitudes d'écoute des auditeurs", et du coup les revenus publicitaires des stations qui diffusent en français ont chuté de 20 % en cinq ans !
Le gouvernement et le CRTC, qui est responsable de régir le secteur de la radiodiffusion, demandent aux services de diffusion en continu d'apporter une contribution au système de contenu canadien. Plus que la musique et le divertissement, ce sont surtout les journalistes de proximité qui sont menacés, car c'est bien la couverture de l'actualité par des professionnels qui reste la production la plus onéreuse.
Comme par exemple sur FM 93, une station de la ville de Québec qui totalise plus de 150 000 fidèles, un peu en dessous de "ICI Quebec", la station de service public qui est leader. Ce vendredi matin, la radio privée relaie à l’antenne ce dont vient de témoigner une auditrice au standard …
Après des mois de négociations tendues, le gouvernement du Canada vient de conclure un premier accord, avec Google. Le géant californien versera une compensation aux entreprises de presse en échange de la possibilité que soient relayés les contenus d'informations sur ses plateformes. Google redistribuera aux médias canadiens environ 100 millions de dollars canadiens (67 millions d'euros) annuels. C'est moins que ce que le gouvernement de Justin Trudeau souhaitait obtenir : 172 millions.
Toujours est-il qu'à court terme, un fond d'information temporaire va être créé, pour aider à subventionner les chaînes de télévision et les stations de radio privées en utilisant 30 % des contributions des services en ligne.
De leur côté, les géants du Net estiment qu'ils n'ont pas à payer pour l'information en arguant qu'ils renvoient du trafic vers les sites de presse et que leurs utilisateurs ne sont pas particulièrement intéressés par les "news". Mais dans beaucoup de pays, dont la France, les médias, souvent soutenus par les autorités publiques, cherchent à obtenir une compensation pour leurs investissements dans l'information, qui alimente toutes les conversations et donc le trafic sur la Toile - au plus grand bénéfice des portails du Web !
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 2 décembre 2023.
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Sensibiliser le public à lutter contre la désinformation : 645 jours après le début des attaques de la Russie en Ukraine, un nouveau spot vidéo puissant de RSF. (le 01-12-2023) |
Alors que la propagation de fausses informations fait rage à propos du conflit entre Israël et le Hamas et que des millions de comptes continuent de relayer la propagande russe sur les réseaux sociaux, Reporters Sans frontières (RSF) dévoile sa nouvelle campagne. Ce nouveau spot vise maintenant à sensibiliser les spectateurs eux même.
Pour Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporters Sans frontières … " Le travail des journalistes sur le terrain, en Ukraine, au Proche-Orient et partout dans le monde, est une nécessité pour rapporter la réalité des faits et réduire l’impact de la propagande, des manipulations et des rumeurs. Dans le cadre d’une stratégie à 360°, qui intègre la diffusion satellitaire comme les enjeux de l’intelligence artificielle, le travail sur le terrain comme l’influence auprès des décideurs, RSF développe des solutions innovantes afin de favoriser la fiabilité de l’information et de protéger le journalisme... »
Il y a presque un an déjà, une vidéo avait été publiée par Reporters Sans Frontières sur les discours de propagande assénés par Vladimir Poutine à la télévision russe. Le Kremlin, par le biais des médias, distille depuis le 24 février 2022 des tonnes de faits alternatifs au sujet de ce qu’on qualifie le plus souvent encore là-bas "d’opération spéciale", en rejetant la faute sur les Ukrainiens, sur l’Occident, sur l’OTAN. Vladimir Poutine participe personnellement à cet effort de désinformation avec enthousiasme.
On se souvient que le Président Poutine est allé jusqu’à qualifier le président ukrainien et ses ministres de "clique de toxicomanes et de néonazis". Depuis mars dernier, la Cour Pénale Internationale a lancé un mandat d’arrêt contre lui pour son implication présumée dans l’enlèvement de milliers d’enfants en Ukraine et leur déportation illégale vers la Russie, considérés comme un "crime de guerre" par le CPÏ.
N'empêche qu’il sait que chez lui, ses mensonges demeurent payants. Une majorité de Russes 58 %, selon un sondage effectué par des firmes russes peu après le début du conflit se disaient en faveur de la guerre en Ukraine.
En Ukraine, les équipes de RSF apportent toujours une aide matérielle, psychologique ou financière aux journalistes qui en ont besoin. À Lviv et à Kviv, des structures créées par l’ONG accueillent des dizaines de reporters chaque jour. Et puis, "pour déjouer la propagande diffusée par le Kremlin", RSF a lancé une initiative sans précédent : un bouquet satellitaire permet d’envoyer des contenus individuels indépendants à destination des publics russophones.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 1 décembre 2023.
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Des JO d’été à Paris en 2024 à ceux d’hiver dans les Alpes en 2030 : la flamme est bien vivace, aussi pour les médias. L’aventure de la radio locale de Radio France à Chambéry en 92 reste dans toutes les mémoires ! (le 30-11-2023) |
"La commission exécutive du CIO à Paris décide d'entrer en dialogue "ciblé" avec le dossier des Alpes françaises pour l'organisation des JO d'hiver" écrit l’Equipe … Média de référence pour les sportifs s’il en est, l’ensemble de la presse a d’ores et déjà un nouvel objectif ! Alors que les Jeux olympiques de Paris ne se sont pas encore déroulés, journaux, radios, télévisions, sites web pros se projètent dans 7 ans, pour les Jeux Olympiques d’hiver en France. Offres évènementielles, formats adaptés … Pour les Coupes mondiales, ou européennes, de Foot, de Hand, ou de Rugby, ou évidemment pour les "J O", ce type d’évènement contribue à repositionner et actualiser le travail des techniciens, des animateurs et des journalistes.
Coup de fil à Hervé Lutin, Directeur de France Bleu Pays de Savoie : "La France Bleu des Pays de Savoie a bénéficié à l’époque en 92 pour les JO d'Alberville, de la plus belle campagne de communication imaginable ! La radio avait été lancée avant, mais les Jeux Olympiques ont permis de l’ancrer très profondément, de manière très forte affectivement dans son territoire. Nous avons d'ailleurs fêté les 30 ans l’année dernière, totalement en phase avec le public ... Tout à chacun peut voir sur les pistes des skieurs qui portent toujours leur blouson officiel de bénévole de l’époque ! La station demeure effectivement incontournable puisqu’elle a été encore récemment la radio officielle des championnats du monde de ski à Méribel et Courchevel. Il y a un lien très fort entre les montagnes, le milieu sportif, le milieu de la glisse et France Bleu.
Et puis, tout cela est du patrimoine également ! Nous célébrerons l’an prochain le centenaire des premiers Jeux Olympiques d’hiver qui se sont déroulés à Chamonix en 1924.
En 92, pour les Jeux d'hiver d'Alberville, Radio France reformate sa radio de proximité à Chambéry. La station devient radio officielle au service du public. Une trentaine de journalistes venus d'autres locales renforcent l'équipe. Parmi les aventuriers, l'une des voix omniprésente à l'antenne ...
Coup de fil à Denis Faroud : "La station existait avant. Elle est devenue "Radio France Savoie INFO 92" pour les JO en demeurant radio de proximité, mais paradoxalement aussi la radio officielle des jeux.
"J’étais à l'époque Reporter En Résidence à Vienne en Isère , et comme beaucoup de confrères, je suis venu à Chambéry pour renforcer l’équipe. Je me suis retrouvé à faireà l'antenne de l’info météo et des points "circulation" tous les jours ! Mais j'ai sauté sur l'occasion en me disant : "Je veux faire partie de ce truc, d'une manière ou d'une autre" … Levé à 4 heures du matin, j’étais à l’antenne en permanence, et ensuite je me débrouillais pour aller assister à des épreuves !
J'avoue que j'aurais préféré être reporter sur les lieux des épreuves, plutôt qu'être durant des heures devant un micro pour faire la couleur du temps et le radioguidage. Mais il y avait une ambiance extraordinaire ! Tous ensemble, techniciens, animateurs, journalistes, nous bâtissions quelque chose d’extraordinaire ! Ensuite, j’y suis resté puisque j’y ai été nommé rédacteur en chef !"
L’annonce des JO "ALPES 2030" , partielle pour l’instant puisqu’il faudra attendre la confirmation d’ici quelques mois, devait être attendue … Hervé Lutin : "Nous nous y étions préparé, mais dès 20 heures ce mercredi soir quand l'info est tombée et jusque très tard dans la nuit, les équipes ont écrit une édition spéciale de la matinale pour ce jeudi.
Et d’emblée du côté des auditeurs, les "pour" et les "contre" JO se sont exprimés à l’antenne, c’est notre rôle, et nous le ferons tout au long des mois et donc années à venir.. Mais içi dans les locaux de France Bleu à Chambéry, certains se demandent déjà : "Ben alors ... En 2030 j'aurais quel âge ?"
Les Jeux Olympiques, c'est un événement qu’en général chacun ne vit qu’une fois ! Ca mobilise tout un territoire, des sportifs, des athlètes de haut-niveau que nous suivons tout au long de l'année, et aussi toute notre équipe ! Nous prévoyons d’ailleurs une journée spéciale en juillet quand l’attribution des jeux sera officiellement actée.
Et le contexte sera particulier … "Nous serons alors, en effet, à quelques jours seulement de l’ouverture des Jeux Olympiques d’été de Paris, et la flamme sera passée par chez nous en chemin vers le Stade de France !"
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 30 novembre 2023.
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Révéler les prénoms, ou non, des personnes renvoyées devant la justice ? Bien ancré dans sa nouvelle ligne éditoriale, le JDD jette ce dimanche un pavé dans la mare … aux canards ! (le 26-11-2023) |
"Yannick est le prénom de l’homme qui a agressé Mourad au cutter le 17 novembre dans le Val-de-Marne. Il est sorti dans la presse, sans réactions, peu de temps après les détails de cette odieuse agression précédée d’insultes racistes.
Ilyes, Chaïd, Yasir, Mathys, Fayçal, Kouider et Yanis sont ceux des jeunes majeurs placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Thomas Perotto. Pour les obtenir, nous avons multiplié les demandes et constaté la crainte de tous les acteurs qui pourraient livrer l’information. Jusqu’à tomber sur l’un d’eux, qui peut être issu du monde politique, de la justice ou des forces de l’ordre, et qui ne supporte plus "ce qu’il se passe, et ce que personne n’assume de dire". Ce qui est significatif n’est certainement pas la recherche de concurrence entre des victimes qui méritent la même considération. C’est plutôt la récurrence du profil des agresseurs."
Voilà ce qu’écrit ce 26 novembre l’hebdo dominical détenu par Vincent Bolloré, dont la rédaction est dirigée depuis quelques semaines par l’ancien rédacteur en chef de Valeurs Actuelles.
Justement ce magazine avait lui-même posé la question il y a deux jours : "C’est en réalité un vieux débat. Faut-il oui ou non donner le prénom des personnes mises en cause dans des faits de délinquance ou des crimes ? Pour résumer, la droite est pour, la gauche est contre. Les uns estiment que l’immigration massive et extra-européenne est responsable d’une partie de l’insécurité, les autres le pensent aussi, mais ne veulent pas stigmatiser l’ensemble de la population immigrée."
Publier, diffuser… ou pas ? C’est en réalité une réflexion déontologique qui anime souvent les rédactions, au nom des règles ou des devoirs qui définissent l'attitude à adopter par un journaliste dans l'exercice de ses fonctions.
Comme l’expliquait il y a deux ans à ses lecteurs Benoît Deseure, rédacteur en chef adjoint à "La Voix du Nord" ... "Avant tout, pour nous, donner une identité dans une affaire de justice ou dans un fait-divers, ce n’est pas se transformer en justiciers, c’est chercher à donner une information claire, juste et précise … La loi ne nous interdit pas de donner les identités. Elle nous demande de respecter la présomption d’innocence. Cela dit, quand nous ne donnons pas le nom, c’est aussi parfois tout simplement parce que nous ne l’avons pas."
C’est bien ce que souligne hier encore "Le Figaro" précisément à propos du meurtre de Thomas en Drôme. "Le parquet de Valence a choisi de ne pas rendre publique l’identité des personnes soupçonnées d’avoir participé au meurtre du jeune Thomas. Un silence souvent mal compris dans des affaires qui cristallisent les passions politiques. Une simple décision technique prise dans le flou d’un vide juridique ? Ou est-ce par crainte d’une « récupération » d’un fait divers tragique à des fins politiques ?"
L’hebdomadaire "Marianne" ajoute de son côté… "On est là pour tuer des Blancs ! ", voilà ce qu’aurait entendu un témoin, cité par Le Dauphiné Libéré, lors de la bagarre de la descente meurtrière du weekend dernier. Depuis les événements, l’éventuel mobile raciste a beaucoup agité les réseaux sociaux, notamment ceux de l’ultra-droite."
En effet, comme içi ce matin :
C'était hier soir, samedi : des heurts dans les rues du quartier populaire de la Monnaie à Romans-sur-Isère. Environ 80 militants de l'ultra droite, encagoulés et habillés en noir, défilent dans les rues derrière une banderole "Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli", en scandant "La rue, la France, nous appartient". 20 personnes ont été arrêtées, dont 17 placées en garde à vue "à la suite de violences contre les forces de l'ordre".
C’était donc hier soir, avant la divulgation ce matin par le Journal Du Dimanche des prénoms des personnes mises en examen dans le cadre de l’enquête, un article qui manifestement fait le buzz sur les réseaux sociaux. Cette publication du JDD, fowardée par les internautes, sera-t-elle de nature, au nom du droit à l'information, à jeter de l’huile sur le feu ?
Question subsidiare : dans un édito Pascal Praud qui officie sur CNews et Europe1 affirme ...
"Aucune révolte, aucune émeute " Et à Romans sur Isère situé à 17 kilomètres de Crépol ? La manifestation d'extrême droite a débuté vers 18 heures, donc en effet sans doute après l'écriture du papier, mais pas avant le bouclage du journal. Il y a-t-il une relecture des articles au JDD avant publication ?
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 26 novembre 2023.
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Une Bande Son pour un dessinateur de Bande Dessinée qui comparait aux assises … Europe 1 pose ses micros avec Christophe Hondelatte dans le prétoire de Bordeaux, comme désormais le permet la loi . (le 25-11-2023) |
"Il est interdit d’enregistrer du son ou des images pendant un procès !" Telle était la règle, jusqu’il y a peu ! Le législateur considérait que si les procès étaient enregistrés, cela puvait perturber les échanges entre les accusés, les juges et les victimes.
Cela a fait le bonheur des dessinateurs durant des années, et contraint tous les journalistes de radio et de télévision à prendre des notes, et ensuite à raconter eux même "dans leur voix "ce qu’ils retenaient des débats pour leurs compte-rendus d’audience. Nagras, Leica et autres caméras étaient interdits en salle d’audience, seules des réactions pouvaient être enregistrées dans les couloirs ou en dehors des palais de justice.
La réglementation a déjà évolué en 85 avec la loi Badinter, le grand pénaliste auteur du texte sur l’abolition de la peine de mort, et premier garde des sceaux de François Mitterrand.
La loi a dès lors permis "exceptionnellement" la captation de certains procès pour renseigner et conserver des traces dites historiques, compte tenu de l’impact, de la gravité des infractions jugées. Le premier procès a été celui de Klaus Barbie, Paul Touvier, et Maurice Papon à Lyon. Après le drame AZF de Toulouse des enregistrements des débats ont été autorisés également. Cela a aussi été le cas notamment du procès durant lequel ont été jugés des accusés du génocide au Rwanda.
Depuis un an et demi, la loi s’est encore assouplie. La réforme d’Eric Dupond-Moretti permet désormais de filmer les audiences de droit commun (justice civile, pénale, économique ou administrative) pour un motif d’intérêt public, d’ordre pédagogique, informatif, culturel et scientifique. Comme le précise Le Monde ... "S’il s’agit d’une audience publique, les personnes présentes ne pourront pas s’opposer à la captation, mais si l’audience se déroule à hios clos, le diffuseur devra recueillir l’accord de toutes les parties : le personnes présentes, magistrats compris, devront signer un accord pour la diffusion de leur image. Dans le cas contraire, le diffuseur sera tenu à une "obligation d’occultation" pour éviter de les identifier.
Voilà pourquoi Europe 1 et Christophe Hondelatte sont en mesure depuis vendredi d’enregistrer les débats du procès de Fabien Moustrou, à la cour d’assises de la Gironde. Le dessinateur de BD, connu sous son pseudo Sully, comparaît pour le meurtre, le 8 décembre 2020 de son oncle, à Soulac-sur-Mer. Comme le précise Sud Ouest … "L’audience est donc enregistrée dans le cadre d’une autorisation délivrée sur le fondement de l’article 1er de la loi du 22 décembre 2021 pour la confiance dans l’institution judiciaire, qui a créé un nouveau régime d’enregistrement des audiences en vue de leur diffusion.
Christophe Hondelatte prévoit de tirer quatre épisodes de ces "sons" inédits, pour expliquer les assises, ses métiers, ses temps forts, autrement, de l’intérieur mais sans subjectivité. L’ambition est de raconter ce huis clos familial pour lequel on n’a pas encore toutes les données, une histoire ordinaire, assez explicite de ce qui se joue devant une cour d’assises".
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 26 novembre 2023.
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"Comtoise Radio" : la story d'une aventure en mode multimédia qui voit le jour en Haute Saône... Ou comment continuer à parier sur l'hyper-proximité, malgré un marché médiatique saturé par les offres globales ! (le 24-11-2023) |
Aux confins de la Franche Comté et de la Lorraine se prépare un projet ambitieux ... En ces temps de globalisation effrénée, un multi-média d'hyper proximité se dévoile ces -jours-ci sur le web, prémice d'une nouvelle locale en FM qui verra le jour ces prochains mois, "Comtoise Radio". C'est l'histoire, bien dans l'air du temps, d'un projet dont l'ambition est de faire résonner la vie d'un territoire rural, fier de son environnement naturel et de ses traditions : les "Vosges Saônoises".
Coup de fil en Haute Saône à Jean Pierre Poinsot, porteur du projet sous l’égide de l’association "Franche Comté Média" "Nous sommes heureux d’avoir obtenu une fréquence, 107,1 à Luxeuil les bains qui nous permettra de couvrir une zone de quelques 80 000 habitants au nord de la Haute Saône, à la limite du département des Vosges, assez proche du Territoire de Belfort à l’est, et à l’ouest nous arriverons aux portes de Vesoul.
C’est un territoire rural, avec une forte identité connu pour la splendeur de la nature avec les zones des 1 000 étangs et la tradition thermale des eaux de Luxeuil les Bains. Elles étaient déjà renommées au moment de la conquête romaine !. Notre ambition est vraiment de servir ce terrain en hyper proximité, de contribuer à faire vivre, voire à dynamiser, cette région."
Mais il n’y a pas que la FM, dans votre projet … "En effet, nous réfléchissons à 360 ° ! Il y aura l’écoute en IP via l'application mobile, et le site web. Nativement, nous irons à la rencontre de tous les publics là où ils sont : X : https://twitter.com/ComtoiseRadio Instagram, LinkedIn, Snapchat, Tik Tok, on a déjà une chaine Youtube, et une autre sur une Twitch. C’est sur ces supports qu’on entend être d’ores et déjà présents en attendant le début des émissions en FM, au premier trimestre de l’année prochaine si tout va bien."
C’est un terrain déjà bien couvert par les radios locales, en particulier les 2 France Bleu, Besançon et Belfort-Montbéliard qui réalisent de très belles performances en termes d’audience … "Oui mais leur ADN est clairement affiché dans leurs dénominations. Ces 2 antennes localisées dans les grandes agglos couvrent une large région et ne peuvent pas être partout. Alors que nous, nous nous limiterons à notre zone plus réduite, en consacrant tout notre temps à des infos d’hyper proximité. Nous nous positionnons comme une offre réellement complémentaire aux autres stations, nous serons plus proches de notre terrain. Météo hyper locale, infos trafic, suivi au plus près des réalités économiques comme la situation du chômage : voilà la base de notre éditorial, avec évidemment les évènements culturels, les fêtes organisées ici ou là, les marchés de pays, le tourisme avec le VTT ou la pêche, et les opérations des commerces qui font vibrer le territoire. Et puis côté musique, nous serons maîtres de notre programmation qui ne sera pas imposée par une tête de réseau à Paris !"
Alors que les réseaux sociaux à travers les communautés regorgent de "médias" amateurs qui diffusent justement de l’info d’hyper proximité, votre pari d’ensemble est ambitieux … "Nous mettons déjà en ligne des sujets, des reportages, des témoignages sous forme de podcasts qui préfigurent l’antenne avant son démarrage. Comme par exemple celui mis en ligne ce samedi pour le marché de Noël à Fougerolles. 25 artisans locaux, une belle ambiance et le père Noël seront là de 16 à 22 heures …."
"Ces podcasts nous permettent de nous faire connaître d'ores et déjà du public, mais aussi des institutionnels et des annonceurs potentiels. Ces éléments déjà réalisés permettent de leur dévoiler qu’elle est notre ambition. Ils les écoutent, réalisent que c’est du sérieux, professionnel et ca les incite à nous soutenir. On a des mécènes privés et des institutions qui nous subventionnent déjà en pariant sur ce multi média de proximité. Le site web par exemple nous a été offert, des locaux sont mis à notre disposition où nous sommes en train de terminer l’installation des studios avec un ami dont la technique est le domaine de compétence."
Comme le dit la devise de La Franche Comté, "Rends-toi .. Nenni ma foi !" vous pensez pouvoir gagner cette bataille ? "Moi-même, alors que j’ai travaillé ces dernières années pour RFM à Strasbourg ou Radio France à Besançon, je suis au chômage mais totalement investi dans cette aventure. Je serai payé dès que l’antenne commencera à tourner et réalisera un chiffre de rentrées publicitaires suffisant. Nous avons quelques mois devant nous pour relever le défi, il faut batailler avec beaucoup d’ambition, et nos petits bras musclés !"
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 15 novembre 2023.
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L’ORNI a encore frappé ! FIP , Objet Radiophonique Non Identifié est leader de toutes les offres musicales sur Paris intra-muros ! (le 23-11-2023) |
Avec quelques 700 000 auditeurs par jour en FM, FIP gagne toujours plus de terrain, d’année en année, et depuis 15 ans. Elle ne peut être captée que dans 10 agglos en FM soit 28 % du territoire métropolitain, mais sa couverture va augmenter avec le déploiement du DAB+ et devrait donc atteindre d’ici 5 ans 85 %. Le succès de son antenne prémium et de ses webradios est connu, bien au delà de l'Europe.
Son actualité, ce jeudi, se résume en un chiffre : elle est leader des radios musicales sur Paris intra-muros, et fait jeu quasi égal avec d’autres marques du secteur privé sur l’ensemble de l’Ile de France, comme Nostalgie, NRJ ou Skyrock, ou Radio Classique, surtout en part d’audience. Les auditeurs qui se calent sur FIP y restent très longtemps, d’autant qu’ils savent qu’aucun message publicitaire ne viendra imposer de fausse note au programme…
Depuis le 5 janvier 1971 à 17 h, à sa création, FIP pour "France Inter Paris" à l’origine, détonne dans le paysage. Bien avant l’avènement du télétravail, il s'agit d'un nouveau concept, proche de "Travaillez en musique", l'ancienne émission de Paris-Inter. Les auditeurs sont invités à baigner dans un fond sonore fluide et discret fait de musique classique légère, de jazz, de blues et de musique populaire.
Fip est adoptée par les automobilistes qui sont majoritairement encore des hommes en 1971, donc les voix qui accompagnent sont d’emblée exclusivement féminines, et séductrices ! À l’antenne, les animatrices de Fip assument des postures frivoles : "Mais non Madame, il n’est pas avec une jolie brune, il est simplement bloqué boulevard de Sébastopol! " A Télérama en 1979, Monique, l’une des fipettes raconte qu’elle ne ressemble pas du tout à cette "voix bébête", à la "petite fille écervelée" qu’elle s’efforce de mimer de toute la langueur de sa voix ! Sucré mais décent, distant mais chaleureux : voilà le programme ! Les embarras de la circulation seront à l'origine d'un sketch de1973 du duo Guy Bedos-Sophie Daumier "Patience aux Batignolles": Sophie Daumier incarne la speakerine qui exaspère l'automobiliste Guy Bedos bloqué dans un embouteillage aux Batignolles...
Aujourd’hui encore, la programmation est éclectique : musique classique, jazz, blues. Ses web radios thématiques explorent la pop, l’électro, le groove, le rock… https://www.radiofrance.fr/fip
"FIP, sur son antenne prémium, diffuse plus de 2400 titres différents par semaine, c'est considérable", dit Didier Varrod, le directeur musical des antennes de Radio France. "C'est un marqueur décisif qui indique à la filière musicale que la diversité musicale existe". Hervé Riesen, directeur adjoint de FIP, précise : "Elle fait partie des dix radios les plus écoutées, toutes radios confondues à l'heure où toutes les autres radios musicales sont en baisse".
Il y a quelques semaines le directeur actuel de la station Ruddy Aboab, venu de Radio Nova, expliquait au micro d’RFI … "L'ADN même de FIP, radio du service public, c'est de pouvoir s'adresser musicalement à tout le monde. C'est d’essayer de rendre tout le monde un peu plus curieux. C'est aussi de rassurer avec des morceaux connus de toutes et tous, mais c'est essayer de raconter une nouvelle histoire de la musique tous les jours, sans répétition. Et sans répétition, quand on regarde dans les l'histoire de la radio ou l'histoire des radios musicales, c'est un anti-format puisque la radio musicale, de fait, se singularise par la répétition des nouveautés. Des morceaux sur lesquels on va se dire : allez, pendant 2 mois on joue ce morceau, on va le bastonner pour que les auditeurs le reconnaissent, s’y attachent. Et puis le morceau disparaîtra. Nous, c'est tout l'inverse : tous les jours, on repart à zéro. Tous les jours, les programmateurs et programmatrices se doivent d'imaginer, de raconter une nouvelle histoire de la musique."
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 23 novembre 2023.
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Il y a 60 ans aujourd'hui, la naissance de l'info en continu ... L'assassinat du Président Kennedy à Dallas révolutionne les process et induit l'évolution vers le paysage médiatique planétaire. (le 22-11-2023) |
L’histoire dans l’histoire ! L’assassinat du Président Kennedy est considéré comme une page importante de l’évolution des médias. La radio, est à l’époque dans tous les foyers et aussi très écoutée déjà en voiture. Et la presse écrite connait toujours un grand succès, elle est même à son apogée, à tel point que certains titres publient 8 éditions ce jour-là … Comme si le "print" ressent alors la nécessité de produire, avec ses moyens, de l'info en continu. Mais la force de l’image à la télévision, et du " live", dans la mesure techniquement limitée à l'époque, prend le dessus !
Mais pour la vice-présidente du Newseum, le musée des médias à Washington … " La télévision atteint ce week-end là sa majorité". Elle dépasse les journaux comme source principale d'information pour les Américains. Une telle couverture n'a eu ensuite d'équivalent que lors des attentats du 11 Septembre".
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Selon l'ancien journaliste à la station de radio-télévision KRLD/CBS de Dallas, Bob Huffaker, interviewé par l’AFP, cette date marque effectivement fortement l’histoire des médias : "Nous avons compris, dès ce jour, que nous avions plus de responsabilité sur nos épaules que jamais auparavant".
Ce 22 novembre 1963 et les jours qui suivent, la bombe médiatique est planétaire, comme en témoigne cette Une , en France, du journal le plus lu à l'époque. France Soir publie dans les années 60 jusqu'à 5 éditions par jour . Une forme, en mode presse écrite, d'info continue. Déjà ...
Pourtant il y a 60 ans, pas de téléphone portable, encore moins de smartphone et de direct possible pour transmettre facilement de l’image.
C’est une agence, UPI, qui publie la première la nouvelle, seulement 4 minutes après les faits : "Trois coups de feu sont tirés contre le cortège du président Kennedy". Instantanément toutes les rédactions, bien au-delà des Etats Unis se mobilisent.
Les radios interrompent leurs programmes, tout comme les télévisions, coté presse écrite, les rotatives surchauffent dans les imprimeries ! A 12H40, sur la chaîne CBS, un personnage du feuilleton "As the World turns" est en train "d'énormément réfléchir" à un remariage quand l'image est coupée ! On voit alors le logo CBS puis le présentateur vedette, Walter Cronkite à l'écran. Il annonce que le président Kennedy "a été gravement blessé".
A 13H38, toujours en bras de chemise à l’antenne, parce que dans l’’urgence il a oublié de mettre une veste, il annonce la mort du Président. ll enlève ses lunettes et regarde l'horloge.
A Dallas tous les programmes habituels sont annulés, les télévisions, qui sont toutes alors généralistes; se transforment en chaine d’info continue pendant 4 jours. Et fait rarissime aux Etats Unis, aucune publicité n’est diffusée ! Le voyage de retour du cercueil présidentiel, la prestation de serment du nouveau président Lyndon Johnson, l'arrivée du suspect Lee Harvey Oswald au poste de police de Dallas... Tout est couvert, pour la première fois, en direct !
Nielsen, l’institut de sondage considère qu’au moment de l’annonce du décès du Président, 45,4 % des postes télé américains sont allumés, et le jour des funérailles ce sera même 7 télés sur 10 ! Aux USA à l’époque, 52 millions de foyers sont déjà équipés d’un téléviseur.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 22 novembre 2023
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