Avec quelques 700 000 auditeurs par jour en FM,
FIP gagne toujours plus de terrain, d’année en année, et depuis 15 ans.
Elle ne peut être captée que dans 10 agglos en FM soit 28 % du territoire métropolitain,
mais sa couverture va augmenter avec le déploiement du DAB+
et devrait donc atteindre d’ici 5 ans 85 %.
Le succès de son antenne prémium et de ses webradios est connu,
bien au delà de l'Europe.
Son actualité, ce jeudi, se résume en un chiffre :
elle est leader des radios musicales sur Paris intra-muros, et fait jeu quasi égal avec d’autres marques du secteur privé sur l’ensemble de l’Ile de France,
comme Nostalgie, NRJ ou Skyrock, ou Radio Classique, surtout en part d’audience.
Les auditeurs qui se calent sur FIP y restent très longtemps, d’autant qu’ils savent qu’aucun message publicitaire ne viendra imposer de fausse note au programme…
Depuis le 5 janvier 1971 à 17 h, à sa création,
FIP pour "France Inter Paris" à l’origine, détonne dans le paysage.
Bien avant l’avènement du télétravail, il s'agit d'un nouveau concept, proche de "Travaillez en musique",
l'ancienne émission de Paris-Inter.
Les auditeurs sont invités à baigner dans un fond sonore fluide et discret
fait de musique classique légère, de jazz, de blues et de musique populaire.
Inspirés par des modèles de radios musicales américaines,
les Papas de FIP il y a 52 ans, Jean Garretto et Pierre Codou, décident de créer ce qu’ils nomment une "radio d’environnement".
L’ambition : accompagner les Parisiens en musique
avec des infos sur les embouteillages, un bulletin météo, des horaires de spectacles...
Fip est adoptée par les automobilistes qui sont majoritairement encore des hommes en 1971,
donc les voix qui accompagnent sont d’emblée exclusivement féminines, et séductrices !
À l’antenne, les animatrices de Fip assument des postures frivoles :
"Mais non Madame, il n’est pas avec une jolie brune, il est simplement bloqué boulevard de Sébastopol! "
A Télérama en 1979, Monique, l’une des fipettes raconte qu’elle ne ressemble pas du tout à cette "voix bébête",
à la "petite fille écervelée" qu’elle s’efforce de mimer de toute la langueur de sa voix !
Sucré mais décent, distant mais chaleureux : voilà le programme !
Les embarras de la circulation seront à l'origine d'un sketch de1973 du duo Guy Bedos-Sophie Daumier
"Patience aux Batignolles":
Sophie Daumier incarne la speakerine qui exaspère l'automobiliste Guy Bedos
bloqué dans un embouteillage aux Batignolles...
Aujourd’hui encore, la programmation est éclectique :
musique classique, jazz, blues.
Ses web radios thématiques explorent la pop, l’électro, le groove, le rock…
https://www.radiofrance.fr/fip
"FIP, sur son antenne prémium, diffuse plus de 2400 titres différents par semaine, c'est considérable",
dit Didier Varrod,
le directeur musical des antennes de Radio France.
"C'est un marqueur décisif qui indique à la filière musicale que la diversité musicale existe".
Hervé Riesen, directeur adjoint de FIP, précise :
"Elle fait partie des dix radios les plus écoutées, toutes radios confondues à l'heure où toutes les autres radios musicales sont en baisse".
Il y a quelques semaines le directeur actuel de la station Ruddy Aboab, venu de Radio Nova, expliquait au micro d’RFI …
"L'ADN même de FIP, radio du service public, c'est de pouvoir s'adresser musicalement à tout le monde.
C'est d’essayer de rendre tout le monde un peu plus curieux.
C'est aussi de rassurer avec des morceaux connus de toutes et tous, mais c'est essayer de raconter une nouvelle histoire de la musique tous les jours, sans répétition.
Et sans répétition, quand on regarde dans les l'histoire de la radio ou l'histoire des radios musicales,
c'est un anti-format puisque la radio musicale, de fait, se singularise par la répétition des nouveautés.
Des morceaux sur lesquels on va se dire :
allez, pendant 2 mois on joue ce morceau, on va le bastonner pour que les auditeurs le reconnaissent, s’y attachent.
Et puis le morceau disparaîtra.
Nous, c'est tout l'inverse : tous les jours, on repart à zéro.
Tous les jours, les programmateurs et programmatrices se doivent d'imaginer, de raconter une nouvelle histoire de la musique."
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 23 novembre 2023.
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