Le roi des têtes couronnées à la TV ! 1ere interview sur e-crossmedia, d'ici le couronnement de Charles III  : Stéphane Bern, France Télévisions.

Samedi prochain, selon le Palais de Buckingham ...

"La cérémonie sera tournée vers l’avenir, tout en étant ancrée dans les traditions et un apparat de longue date.

Le roi d’Angleterre est sacré.

Chef de l’Eglise d’Angleterre, il est ainsi considéré comme le représentant de Dieu sur Terre.

Véritable "pape des Anglais", le souverain n’est pas qu’un chef d’Etat couronné.

Il a une dimension spirituelle extrêmement importante qui lui est conférée lors d’une cérémonie unique au monde :

son couronnement".

Animateur de radio et de télévision, acteur et écrivain franco-luxembourgeois,

il est passionné par les familles royales et régnantes en Europe

et est reconnu pour être l’un des meilleurs spécialistes de la noblesse et de la royauté...

Coup de fil à Stéphane Bern.

"Le secret d’histoire", c’est que nous allons assister à un sacre !

Le couronnement, comme tout le monde le dit, c’est juste le moment où l'archevêque de Canterbury va poser la couronne sur la tête du roi,

et sur celle de Camilla évidemment.

Mais la dimension extraordinaire de cet évènement réside dans le sacre :

Charles seul le vivra !".

"Vêtu d'une tunique dorée,

il va recevoir l'onction sainte avec la petite cuillère spéciale qui date du moyen-âge et avec laquelle on va prendre le "Saint Chrême",

avec un H, ce n’est pas une crème chantilly !

C’est un mélange d'huile végétale naturelle et de parfum préparé par le monastère orthodoxe du Mont des Oliviers à Jérusalem

et qui va permettre de l’oindre.

De ce fait, il ne sera pas seulement un roi profane, mais un lieutenant du Christ sur terre."

Pour le coup ce n’est pas "un patrimoine en péril" …

"En effet, c'est vraiment très vivant cette histoire.

Elle se renouvelle et se régénère de génération en génération.  

Le 2 juin 1953 Élisabeth II ne portait pas les crinolines de la reine Victoria et Charles III ne sera pas affublé des mêmes hermines que sa mère.

La monarchie britannique évolue et le peuple avec elle.

Le souverain ne précède pas les modes, les tendances ou les évolutions, il les accompagne.  

Dans cette période particulière où il y a une crise économique grave, une crise énergétique, une crise sociale,

Charles est résolu à réduire les coûts des festivités et à faire en sorte qu’elles durent moins longtemps :

2 fois moins pour la procession, 4 fois moins d’invités !"

Tout de même 100 000 livres, c’est-à-dire 160 000 euros !

"Oui mais dans ce chiffre tout est pris en compte, y compris la sécurité.

La police coûte évidemment de l’argent, mais c’est vrai tous les jours.

Là, elle sera affectée à la protection des chefs d'État mais sinon elle ne se serait pas tournée les pouces !

Ces chiffres sont toujours un peu pervertis.

En réalité cet évènement va rapporter davantage ne serait-ce qu’avec les réservations de chambres d'hôtel à Londres …

C’est un sacre qui du reste va rapporter plus qu'il ne va coûter !"

240 jours : c’est la durée qui sépare son accession automatique au pouvoir du fait du décès de sa mère, de ce sacre …

Quelle évolution du côté de l’opinion publique ?

"Sa côte de popularité est en train de monter, elle est à plus de 65 % d'opinion favorable, ce qui est beaucoup pour lui qui revient de loin !

Evidemment il restera toujours le mari malheureux de Diana.

Il a entrepris une sorte de lifting de la monarchie en réduisant les coûts, en ouvrant les palais, en faisant en sorte que la monarchie se modernise.  

Il à 74 ans, donc on ne peut pas parler d’un coup de jeune non plus, les rituels sont préservés,

mais, en revanche le décorum est simplifié.

On est passé du saumon froid ou du rosbeef de la reine Elizabeth à la quiche !"

Vous connaissez si bien les Windsor qu’il y a 5 ans, le Prince Charles vous permet de faire découvrir au téléspectateurs français son domicile privé,

à quelques pas du Palais de Buckingham …

Pour reprendre le titre d’une de vos émissions qui a marqué le public français, vous êtes « fou du roi » ?

"Charles est sans doute de tous les monarques celui qui a le plus grand sens de l'humour,

c'est un homme très chaleureux, très sensible qui essaie de masquer sa sensibilité.

Un jour, j'étais en train de déguster des biscuits du duché de Cornouailles qu'il fabriquait au bénéfice de sa fondation.

Je l’ai félicité pour la qualité de sa cuisine et il m’a répondu : "Je vois que vous avez survécu !".  

Il a cet humour d’auto-dérision très amusant !

Il épate la galerie, mais il l’amuse beaucoup aussi.

Je crois qu'il va être un bon roi, en tous cas qu’il va affermir le trône de son fils."

Pour vous-même, c’est un jour de fête ?

"Oui, parce que je crains que ce soit le seul couronnement d'un roi d'Angleterre auquel je puisse assister !

Je n'étais pas là il y a 70 ans et je crains de ne pas le commenter dans 70 ans, donc je ne vais pas bouder mon plaisir.

Commenter en décryptant à la télévision ce qu'on voit, en disant qui est qui, expliquer chaque geste,

surtout qu’au cours d’une telle cérémonie tout a une symbolique, une signification …

C'est l'acmé de mon métier, j’ai toujours voulu faire ça, depuis que j'ai regardé Léon Zitrone ! "

Demain mardi 2 mai, Philippe Corbé, Directeur de la rédaction de BFMTV.

Thierry Mathieu,

Président d’ecrossmedia,

le 1er mai 2023.