Fabrice PIGUET,
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Avec le confinement, la recette de l'émission a du être réinventée.
Les conseils, les recettes, vous continuez à les délivrer à la radio, même en cette période de confinement ?
Les auditeurs confinés chez eux ont le temps de cuisiner ! Alors oui c’est plus que jamais d’actualité. Même si la forme a du évoluer. En temps normal j’interviens sur France Bleu Belfort-Montbéliard chaque matinée pendant 45 minutes.
Mais les radios locales de Radio France ont du, pour protéger leurs collaborateurs, mutualiser leurs antennes dès le 17 mars. Je participe donc depuis chez moi à une émission qui est diffusée sur la station de Belfort toujours, mais aussi celles de Besançon, d’Auxerre et de Dijon. C’est une Battle : 4 chefs, un par radio, imaginent une recette sur un thème qui nous est imposé. Nous avons 2 minutes 30 pour la présenter, et les auditeurs désignent le vainqueur. J’ai remporté la manche de vendredi dernier, il s’agissait d’imaginer un plat gastronomique avec de la farce. Nous cherchons surtout aussi à favoriser des produits locaux, ceux de nos producteurs, c’est de la proximité. Nous faisons du bon avec du très bon !
Je propose moi-même une version gastro de l’un de nos trésors franc-comtois : La cancoillotte. Et je l’ai adaptée en pensant aux Eurockéennes, notre festival qui se tient chaque été près de Belfort, mais qui n’aura malheureusement pas lieu cette année. Ce fromage est fabriqué à base de metton fermier, pour cette touche lactée transmise par les vaches montbéliardes nourries au foin, ca a les saveurs champêtres du Lac du Malsaucy où ont lieu les concerts. Cette cancoillotte est élaborée avec trois plantes locales – la Reine des prés, le Plantain lancéolé et la Fleur de sureau – et relevée par du sel de Guérande et un poivre du Penja, Elle a un avant-goût de plein air, c’est un festival pour les papilles…
Et puis sur mes réseaux sociaux personnels je mets en ligne également des vidéos de recettes, des cours de cuisine.
Il a donc fallu s’adapter, en s’appuyant sur les nouvelles technologies …
A la radio, comme partout. Je suis également enseignant pour les métiers de bouche de façon très générale et en charge de la communication du CFA du Pays de Montbéliard. Nous avons maintenu nos formations, même à distance, des cours de cuisine, mais aussi de boulangerie, de poissonnerie, de primeurs, de vente, de maroquinerie. Des cours de technologie, de pratique des bons gestes sont mis en ligne, comme l’enseignement général : une large partie de l'enseignement est ainsi maintenu. Nous avions lancé çà il y a 3 ans, donc quand le confinement a été décrété nous étions prêts. Et beaucoup de nos apprenants jeunes ou moins jeunes partagent d’ailleurs leurs expériences sur leurs réseaux sociaux, Facebook ou Instagram. Il y a de très très belles choses qui sont mises en ligne.
La cuisine, votre domaine de prédilection c’est du partage, c’est de la convivialité …
Ce qui manque surtout à la radio, ces temps ci, c’est l’échange avec les auditeurs. Traditionnellement, ils interviennent et partagent leurs propres recettes, et il y a du talent et de belles idées dans toutes les cuisines.
Ça reviendra … En attendant le confinement et le relationnel via le web n’empêche pas, paradoxalement, la convivialité.
Les odeurs, le goût ne passent pas par Internet mais quand on voit une belle huitre ou un pot de cancoillotte les sens fonctionnent, on a tous une mémoire olfactive. Face à la crise, dans tous les domaines, chacun imagine des palliatifs, en attendant le retour à la vraie vie !
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