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Cyril DESTRACQUE,
rédacteur en chef plurimédias.

franceinfo:

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  • En quoi ce confinement a bouleversé vos pratiques et vos approches, dans le fond comme dans la forme ?

Paradoxalement, pour l’auditeur de franceinfo:, l’antenne, dans sa structure et son rythme, n’a pas changé. La promesse de faire vivre, de décrypter et de commenter l’actualité en temps réel sur tous les supports reste identique. Mais, dans l’arrière boutique, c’est une révolution totale ! 85% de l’équipe est en télétravail. Les chroniqueurs interviennent en direct de leur salon, les reporters travaillent chez eux ou sur le terrain pour ceux qui sortent quotidiennement et envoient leurs sujets directement dans notre base informatique. Les invités ne viennent plus en studio pour des raisons de sécurité. Seuls les présentateurs, les rédacteurs en chefs (dont je suis) et les techniciens travaillent dans nos locaux. Tout cela s’est mis en place avec l’aide des services support qui ont été très réactifs. À franceinfo:, on a toujours eu une grande capacité d’adaptation et, là, l’ensemble de la rédaction le prouve encore. Évidemment, dans les locaux, on respecte les distances, on se lave les mains très fréquemment, on désinfecte nos postes de travail, les conférences de rédaction se font via une plate-forme de communication collaborative, à distance. Ce sont de nouvelles routines désormais intégrées.

 

  • Sur le fond, le confinement, le coronavirus qui paralyse toute la planète est l’unique actualité que vous traitez ?Capture france info.PNG

On s’est interrogés sur la possibilité de traiter d’autres sujets, mais on a vite clos le débat. C’est impossible. Tout ce qui se passe est lié de près ou de loin à cette pandémie. Et on risque d’évoquer les conséquences économiques de cette crise sanitaire pendant de longs mois. La nouveauté, c'est que nous avons ouvert notre antenne aux auditeurs qui ont de nombreuses interrogations, réflexions et doutes sur la gestion de la crise. L'interactivité n'est pas dans l'ADN de franceinfo: mais nous avons pu constater que la demande était grande sur cette crise totalement inédite.

 

 
  • Quelles conséquences sur le mode de consommation qui était déjà en grande évolution ?

A franceinfo, pendant la première semaine de confinement, mi-mars, l'écoute numérique a bondi de... 138%, selon les chiffres de l'ACPM. Sans doute, une partie de l'auditorat traditionnel, confinée, s'est elle reportée sur un autre mode de consommation que l'autoradio (qui représente d'ordinaire près de 50% de l'audience). Ces jours-ci, notre site internet (franceinfo.fr) bat des records d'audience. On sait par ailleurs que l'écoute s'est modifiée, du fait du confinement, du télétravail et du chômage partiel qui concerne plus de 8 millions de salariés. On sait que le pic d'audience de la matinale s'est déplacé de 8h à 9h. Ces nouvelles habitudes de consommation qui devraient encore durer plusieurs semaines, seront-elles conservées ? On peut imaginer que certains auditeurs ont découvert à cette occasion nos contenus numériques comme les vidéos distillées sur Instagram ou Twitter (qui sont une autre manière de décliner les reportages que nous diffusons sur les ondes hertziennes) ou qu'ils ont découvert une autre manière de s'informer avec des extraits vidéos ou des retranscriptions écrites d'interviews de nos invités. Si ne serait-ce que 10% de ces nouveaux auditeurs restent après le confinement, ça sera un plus.

 

  • franceinfo : c’est une radio mais également une offre detélévision sur le canal 27 de la TNT …

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Oui, mais depuis le confinement ce que Radio France produisait pour France Télévision a été suspendu. "Les informés", l'émission de débat animée par Jean-François Achilli n’est plus diffusée en simultané en TV pour des raisons techniques et parce que  les invités ne peuvent plus venir en plateau. Et le 8H30 politique, le rendez-vous phare de la matinale, présenté par Marc Fauvelle et Renaud Dely,  n'existe plus qu'en radio pour la même raison.

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