Avec Aurélie VERRIER, violoncelliste compositeur et enseignante.
 |
Aurélie Verrier,
|
 |
Dans l’espoir que des concerts puissent s’organiser cet été, les radios, les télés, mais aussi les artistes tentent de se projeter dans l’avenir.
Le confinement aura en tous cas démontré pour eux aussi que le web est devenu incontournable, en particulier pour continuer à faire travailler leurs élèves.
2 concertistes qui sont aussi enseignants témoignent ce weekend sur e-crossmedia.com : après le pianiste François Chaplin, ce dimanche la violoncelliste Aurélie Verrier.
J’avais 32 concerts de prévus, dont un festival de musique classique à Nogent le Rotrou, et Crochambule, un récital atypique à Luisant. Je devais aussi partir à l’île Maurice … Tout est annulé ou reporté dans le meilleur des cas, on verra ! Je continue à composer et la période du confinement m’a laissé du temps pour cela.
J'ai finalisé un projet pour un spectacle de danse, Géamétrie, avec Jérémy Laferrière. J’ai également publié des vidéos sur les réseaux sociaux comme ce duo avec Nathalie BAILLOEUIL : «Eau dans fer».
Et puis je n’ai pas interrompu malgré tout mon activité d’enseignante …
-
Mais les écoles de musique ont été fermées …
J’enseigne dans 3 conservatoires : Nogent-le-Rotrou, Châteaudun, et la Garenne-Colombe. J’ai mis au point toute une organisation pour continuer à travailler avec les élèves. J’ai écris un arrangement pour 13 violoncelles, le même pour les 3 écoles. Puis j’en ai parlé à mes collègues professeurs d’instruments à cordes pour qu’ils fassent participer leurs élèves à l’aventure. J’ai donc ajouté à ma partition des violons, puis des altis, puis des contrebasses …
Nous allons donc, en espérant qu’une radio s’y intéresse, le diffuser sur le site de la mairie de l’une des communes concernées à partir du 1 er juin. C’était la date prévue pour notre concert de fin d’année, qui n’aura pas lieu du fait de la pandémie. Et nous le publierons aussi sur Facebook !
-
Le numérique est donc devenu essentiel …
Évidemment ! Le confinement a donné un coup d’accélérateur à des idées que j’avais auparavant. Souvent je demande aux élèves d’imaginer des images qui collent à la musique qu’ils travaillent … Çà a semblé une évidence durant cette période puisque, obligés de travailler à distance du fait du COVID-19, nous devions faire avec le web et la vidéo. Ils ont facilement illustré leurs enregistrements avec des vues de montagne, de mer, de lavandes , comme Ines à Nogent-le-Rotrou …
!
Pour certains c’est à leur Maman qu’ils pensaient en interprétant un morceau … Tout cela a donné un résultat inespéré. Contraints et forcés par les circonstances, les élèves ont fait preuve d’une réelle créativité. J’ai donc fait un film pour chaque élève avec le son de leur musique et leurs illustrations, je n’avais jamais imaginé le faire avant le confinement … Cette période inédite a donc fait évoluer indéniablement l’enseignement de la musique…
-
Quelles incidences pour la suite ?
J’en conserverai des idées fortes. Maintenant que l’usage du web est entré dans les mœurs, je m’organiserai pour être en contact plus régulièrement avec les élèves entre 2 cours. Cette période a montré que c’était possible ! Nous devrions reprendre les cours à la rentrée de septembre. L’un de mes élèves adultes est médecin-colonel à la sécurité civile : avec lui on ne risque pas de faire des fausses notes !
Et puis, l’une des écoles où j’enseigne se trouve à La Garenne-Colombes. Son maire est Philippe Juvin, le désormais très célèbre chef de service des urgences de l’hôpital européen Georges Pompidou. Il passe tout le temps à la télé. On peut lui faire confiance pour que l’ensemble des mesures soient prises et que l’enseignement de la musique triomphe !
Crédit photo: Jean-Lucien Nino.
31 mai 2020
Pour découvrir nos autres interviews cliquez ici !
Ce site utilise uniquement des cookies nécéssaires a son bon fonctionnement 💪 !