"Il n’aimait pas l’informatique,
ni les réseaux sociaux".
Ce jeudi, lors des obsèques du professeur Dominique Bernard assassiné par un terroriste,
son épouse Isabelle témoigne lors de ses obsèques en la Cathédrale d'Arras.
Elle fait la liste des écrivains, philosophes, peintres, cinéastes et compositeurs qu'il appréciait,
et elle conclue :
"Il n'aimait pas les bruits du monde".
Les réseaux sociaux, et leurs ondes de choc, sur la planète entière...
D’Arras ou Bruxelles,
de Russie ou d’Ukraine,
de Gaza ou de Tel Aviv …
Les médias traditionnels semblent cavaler après tout ce qu’il s’y écrit,
pour tenter de rester en phase avec les publics,
une large partie les ayant désertés,
considérant que les véritables infos sont dorénavant diffusées sur les réseaux sociaux.
Exemple ce mercredi soir,
18 octobre sur C8,
dans la 2 -ème partie de
"Touche pas à mon poste",
animé par Cyril Hanouna.
La cible dite "populaire" de l’émission,
qui n’est d’ailleurs pas si jeune qu’il y paraît,
est, on le sait, férue des réseaux sociaux.
L’ensemble des intervenants y dialogue avec les téléspectateurs fidèles.
C’est comme une prolongation devenue naturelle,
et dans l’air du temps, du programme diffusé en direct sur la TNT.
Or hier soir, mercredi …
Malaise !
La plupart des chroniqueurs, face caméra, les uns après les autres confient leur désarroi.
Ils annoncent leur décision de fermer leurs comptes sur les réseaux sociaux.
Parce que dans le contexte global depuis quelques jours,
ils sont victimes comme jamais jusqu’alors de messages haineux, vengeurs, voire des menaces de mort :
"Tu es pour les palestiniens et donc le Hamas",
ou "Tu es pour Israël … ".
Au fil de l’émission, l’un des intervenants partage sincèrement son mal-être à l’antenne :
"Bien sûr que quand on passe à la télé, il faut assumer.
On est reconnu dans la rue, les gens nous regardent tous les soirs, il y a des réactions ...
Mais même quand nous cherchons à tenir des propos responsables et équilibrés à l’antenne,
les téléspectateurs se déchaînent après l’émission sur les réseaux sociaux.
Nous devenons la cible d’internautes enragés, pour ne pas dire radicalisés.
Et la haine se développe sur nos comptes, les gens s’insultent même entre eux sans que nous puissions modérer leurs propos.
C’est impossible …
Je tente d’effacer des messages, mais il en arrive des dizaines toujours plus intolérables.
Alors stop !
Je ne souhaite pas, sur mes réseaux sociaux être instrumentalisé.
Je ferme mes comptes."
Ce qui a fait chauffer la toile en l'occurence,
c'est l'intervention du ministre de l'intérieur sur CNews, une chaîne du même groupe,
qui accuse une star du football d'être en lien avec les Frères Musulmans,
donc des entreprises terroristes.
Karim Benzema, influent auprès des jeunes publics, pour ne pas dire influenceur,
et coeur de cible de TPMP.
En plateau, la sénatrice LR ne cache pas qu'elle est également victime, elle même, de harcelement
et de menace de mort sur ses réseaux sociaux,
Elle se limite à demander au ministre, après ses déclarations, d'agir s'il est certain de ses éléments.
"Si Karim Benzema est impliqué, alors il faut aller au bout de la démarche,
et en tirer les conclusions qui s'imposent".
Globalement à la vue de l'ensemble de l'émission ...
Est-ce une démonstration par l’absurde d’une dérive tous azimuts en mode "arroseurs arrosés",
ou l'illustration du fait que la parole du public doit décidément être gérée et modérée de manière responsable
pour, qu’au bas mot, la loi soit respectée ?
La plateforme "X" - ex Twitter -
est encore plus infestée que d'habitude par les fake news,
depuis l'attaque du Hamas sur Israël.
Mais son propriétaire Elon Musk n'y voit rien à redire.
Au contraire !
Il souhaite que "ce qui se passe en temps réel puisse être vu par tout le monde",
et entend d'ailleurs faire payer l'abonnement un dollard par an, pour commencer.
Le test est lancé d'ores et déjà en Nouvelle Zélande et aux Philippines pour les nouveaux utilisateurs.
Muks a été la personne la plus riche du monde pendant la majeure partie de l'année 2022.
Mais en décembre, une chute du cours de l'action Tesla a fait baisser la valeur de sa fortune,
il faut dire qu'il a payé tellement cher l'achat de Twitter pour le faire évoluer en "X"...
Alors maintenant,
il lui faut remplir ses caisses, au nom de la liberté d’expression et d’informer…
La modération et le contrôle demeurent possibles, toujours, sur un média géré professionnellement.
Mais c’est d’ores et déjà devenu impossible, la preuve en est,
sur les réseaux sociaux, comme X, qui prétendent être les médias du moment,
mais qui ne sont pas dignes de ce nom .
Thierry Mathieu,
Président d’e-crossmedia,
le 19 octobre 2023.
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