125 casques et gilets pare-balles siglés « PRESSE » vont être envoyés en Ukraine par l’Unesco.
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture constate en effet que des "milliers de journalistes" couvrent le conflit "souvent sans l'équipement de protection ou la formation nécessaires",
en particulier des Ukrainiens "propulsés" correspondants de guerre malgré eux.
Un casque coute environ 440 euros, et un gilet parle balle 600 euros ...
Les pigistes, qui gagnent mal leur vie, n’ont souvent pas le budget pour investir dans ces équipements, pourtant vitaux.
Ci-dessous : Maryse Burgot, grand reporter. (image France Télévisions)
De retour du terrain elle raconte avoir été mise en joue.
Elle témoigne à Télé Loisirs :
"Ça peut basculer en quelques secondes, il faut rester très calme. Un milicien était très fébrile. Nous avons levé les bras pour montrer que nous n’étions pas armés. Et le fixeur et moi avons crié "French press. French press !".
Au bout d’un moment, ils ont baissé leurs armes".
Du fait de leur inexpérience, ce sont toutefois les plus jeunes confrères qui sont les plus exposés.
Et ils manquent souvent de préparation.
Pour Laura-Maï Gaveriaux, journaliste aux Echos, de nombreux « gosses » se retrouvent sur le terrain sans le matériel de sécurité élémentaires, donc, ni assurance.
Clara Marchaud, du Figaro, ajoute que certains font par l’exemple l’erreur de louer un appartement proche d’une base militaire. Ils s’improvisent reporters de guerre, sans avoir suivi de formation auprès de la Croix Rouge.
A Lviv Sébastie Georis de la RTBF juge que la situation sur place est "extrêmement mouvante, changeante, sans ligne de front figée depuis plusieurs jours", donc particulièrement dangereuse.
De retour d'Ukraine, le photographe Patrick Chauvel, 72 ans, qui a suivi une trentaine de conflits, ajoute à Quotidien sur TMC que ce conflit est "très, très compliqué à couvrir".
C'est un pays, la Russie, "qui en envahit un autre, c'est très rare ».
Les journalistes semblent être "devenus des cibles" affirme le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire.
« Pourtant le droit international exige des forces armées qu'elles les protègent ».
"Est-ce pire que pour d'autres conflits ? Difficile" à dire après seulement trois semaines, dit Anthony Bellanger le secrétaire général de la Fédération Internationale des Journalistes.
"En revanche, je crains que le bilan devienne plus que macabre", ajoute-t-il, invoquant un "terrain de guerre où l'armée russe bombarde de façon aveugle".
Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, deux reporters étrangers ont perdu la vie, et trois Ukrainiens.
e-crossmedia, le 19 mars 2022
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