500 000 auditeurs perdus en un an !
Le climat ne cesse de se dégrader …
De saison en saison, le média radio voit son public fondre comme neige au soleil …
Comme pour la météo, des prévisionnistes pourraient imputer ces perturbations à une forme de réchauffement … "numérique" celui-là.
Pour retrouver de la fraicheur et donc de l’optimisme, c’est désormais du côté de l’audio dans sa globalité que les opérateurs doivent chercher !
A la question "Quelle radio avez-vous écouté hier ? ", nombre de sondés répondent désormais "aucune ".
Alors qu'ils ont peut-être écouté un par un , et non enchainés comme à l'antenne, des contenus diffusés par les stations sur internet, ou même leurs webradios ...
Avec 10 % de progression par an, l’info, le divertissement, la musique saucissonnés sous forme de podcasts sont en effet plébiscités,
tout comme les offres concurrentes des nouveaux médias en ligne ou des plateformes proposées sur la toile !
Le phénomène est comparable aux difficultés des chaînes TV avec leurs replay, ou face à la concurrence des services de streaming.
Depuis son avènement, le web incite à révolutionner les usages, et ce virus de modernité se propage encore plus vite depuis la pandémie.
Du fait des confinements, des couvre-feux et du télétravail, les moments et les lieux de consommation du son évoluent toujours plus rapidement.
Le public, à commencer par les jeunes, se montre de moins en moins fidèle aux offres diffusées à un horaire imposé, à une programmation éditoriale ou musicale proposée au fil d’un flux.
Son smartphone en main, il entend choisir lui-même quoi, où, quand, et comment …
Malgré tout, à ce jeu du "Qui perd gagne" pour les radios traditionnelles, il n’y pas de grande évolution.
Comme le montre cette vague "Audience de la Radio en France en Janvier - Mars 2023" ,
elles sont globalement moins écoutées en volume mais la hiérarchie des stations est dans l'ensemble inchangée.
Le trio de tête est stable depuis 4 ans maintenant.
Avec 12, 6 % d'audience cumulée, France Inter est leader avec 7 millions d’auditeurs, soit 364 000 de plus qu’à l’automne.
RTL, à 10,1 (soit 2 points et demi derrière la généraliste de Radio France) conserve la deuxième marche du podium. Mais elle perd 200 000 paires d’oreilles en un an.
3ème toujours France Info, mais la chaîne d’info continue qui était en constante progression,
marque cette fois le pas en perdant 500 000 auditeurs, et donc un point sur un an : fatigue informationnelle ?
Pour compléter le tableau des marques qui misent sur les infos et le talk plus que sur la musique, RMC est stable avec 3, 1 million d’auditeurs.
France Bleu perd à nouveau 400 000 adeptes en un an, même si ces 3 derniers mois la spirale infernale est freinée puisque son score apparaît stabilisé.
Le réseau des radios locales de Radio France a en tous cas perdu presque la moitié de ses auditeurs en 10 ans.
Comme en témoigne cette publication d'avril 2013.
La présidente de Radio France, Sibyle Veil, a "confiance" en la nouvelle directrice du réseau des 44 stations locales, Céline Pigalle venue de BFMTV, "pour construire une nouvelle page".
Coté radios locales privées, régionales et thématiques indépendantes avec aussi 2 antennes nationales Sud Radio et Oui FM,
les 129 Indés Radios totalisent 7 435 000 auditeurs quotidiens :
13.4% en audience cumulée soit une progression de 364 000 auditeurs sur la dernière vague, et de 198 000 auditeurs sur un an.
Dernière de cette catégorie d’offres, Europe1 terriblement affaiblie semble toutefois un peu redresser la tête sur les 3 derniers mois, mais reste à 3,9 % sur un an.
Du coté des musicales …
NRJ reste 4ème du classement général avec 8,2 % en audience cumulée et conserve haut la main son statut de leader avec 4 millions 600 000 amateurs de son « feel good ».
Elle est même en conquête avec un demi-million d’auditeurs gagnés ces 3 derniers mois.
Au 5eme rang Skyrock , à 5,8 % avec son public qui est le plus jeune de toutes les stations, est en léger repli mais rassemble tout de même 3millions 200 000 personnes.
Sur la cible adulte, avec à peu près le même nombre de fidèles, Nostalgie (5,5%) est stable, tout comme Chérie FM (3,1)
et RTL 2 (3,8) ou FUN (3,2) avec leurs formats plus jeunes.
Le nouvel Europe 2 en revanche ne provoque pas encore les résultats espérés et perd même 0,4% par rapport au chiffre de Virgin Radio il y a un an..
Quant à Mouv', l'offre "jeune" de Radio France n'apparaît pas sur cette vague puisqu'elle réunit moins d'1 % d'audienc
Enfin, les stations dites « thématiques » souvent à fortes offres culturelles demeurent stables globalement.
France Culture est désormais bien stabilisée à 3 % d'audience cumulée.
Un point et des poussières en dessous, France Musique et Radio classique jouent à part quasi égale, demeurent stables et se partagent le marché du classique.
Tout comme FIP à 1,2 pour cent.
Toutes les stations avancent à tâtons pour allier leurs offres de flux classiques et leurs diffusions digitales,
pour rester connectées à leurs publics sur tout les supports et dans toutes les formes.
Et si les études prenaient vraiment en compte cette évolution ...
La radio et les podcasts font l'objet d'études séparées !
Pourquoi ne pas afficher le poids réel de chaque marque en additionnant les 2 modes de consommation ?
La radio souffre sans doute, mais l'audio demeure en très belle santé !
La carte météo serait plus claire et permetrait de prendre réellement la température du marché.
Comme pour le climat, il s'agit de "faire avec" le réchauffement ... "numérique " !
Thierry Mathieu,
Président d’e-crossmedia,
le 20 avril 2023.
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