C’est une forme de pamphlet,
en mode numérique qui,
comme au temps jadis,
déplore l’évolution des modes de consommation !
L’auteur,
féru de service public,
oppose la radio traditionnelle et l’émergence des podcasts.
Cet internaute reproche à la pédégère de Radio France,
comme il pourrait le faire en l’endroit de tous les dirigeants du secteur privé,
d’épouser l’époque …
"A l'Assemblée ou au Sénat,
elle pérore sur la nécessité que la radio puisse conserver son autonomie fasse à une fusion où,
la grande louve France Télévisions,
l'avalerait en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire.
Effets de manche, théâtre épique, galéjades qui ne trompent que ceux qui veulent bien marcher dans la combine !
Défendre la radio oui,
encore faudrait-il qu'il soit encore produit de la radio
et non des petits morceaux de trucs et de machins qu'on bricole en collections,
en série.
Le tout délinéarisé et pire encore détemporalisé.
Il s'agit bien d'additionner les clics et, surtout, n'être comptable que de chiffres
plus mirobolants les uns que les autres".
Ces lignes en mode renvoient aux classiques du XVIIème siècle !
Boileau savait que Molière, Racine ou Corneille allaient avoir du succès,
mais il mettait en avant la dimension cumulative de la culture
et préfèrait rendre hommage à ses prédécesseurs.
Perrault lui, militait pour des formes nouvelles,
adaptée à l’époque moderne !
Partout sur la planète,
comme le décrit aujourd’hui au Congo
un chercheur spécialisé dans le monde de la radio …
"Aucune entreprise médiatique traditionnelle n’échappe à une remise en question de ses offres
comme de ses choix stratégiques.
Ils doivent à tout prix évoluer et intégrer l’idée que le public ne veut plus qu'on lui impose des programmes
(séries, publicité, films, journal…)
à des heures déjà fixées d’avance.
De même,
tout internaute ne veut plus attendre une demi-heure ou plus longtemps
pour s’informer ou se distraire".
La révolution numérique fait qu’aujourd’hui,
précise un investisseur français,
l'information est à disposition du consommateur sur une multitude de supports.
"Grâce au digital,
un contenu est à disposition de tous, quasiment n'importe où, n'importe quand,
et chacun peut réagir par rapport à ce contenu,
c’est forcément une évolution qui ne peut laisser les médias dans une situation statique.
On doit, de facto, proposer un nouveau lien avec le consommateur,
qui ne serait plus un lien directif mais un lien beaucoup plus engageant."
La réalité des usages,
et donc du marché,
parle d’elle-même.
Que ce soit un programme nativement créé pour le web
et non pour être diffusé sur le flux d'une antenne,
ou alors le replay disponible d’une émission déjà envoyée sur les ondes :
Un Français sur 2 adopte les podcasts pour s’informer ou se divertir !
Pour beaucoup, ce format audio permet d’abord de ralentir,
de s'extraire de la frénésie de l'info en continu
et de l'instantanéité des réseaux sociaux,
en se glissant dans une "bulle",
le temps d'un programme.
C’est d’ailleurs pour beaucoup un paradoxe …
Le podcast offre une respiration loin de la frénésie médiatique
mais il est choisi, plutôt qu’un média de flux,
pour se remplir la tête à chaque moment qui serait autrement jugé perdu ou sous-exploité.
Plus de 8 Français sur 10 écoutent chaque jour un contenu audio,
diffusé sur une antenne traditionnelle
ou consommé en podcast,
selon l’étude Global Audio 2024 de Médiamétrie.
Y compris les plus jeunes
qui ne sont donc pas totalement sous l’emprise de l’image et de la vidéo
comme il est convenu de le dire.
Mais chez les 15-24 ans
ce sont bel et bien les contenus digitaux qui représentent 85% du volume d’écoute quotidien,
avec surtout le streaming musical.
L’usage des smartphones,
qui permettent d’accéder à une multitude de contenus audio n’importe où et n’importe quand,
en est évidemment la conséquence.
Et si c’était l’usage de ce nouvel outil
qui révolutionne nos vies et donc nos oreilles,
qui devait être le thème d’un pamphlet en mode "querelle des anciens et des modernes" ?
Et aussi ...
Pour de fervents passionnés de "service public"...
N'est-ce pas justement savoir s'adapter aux attentesdes publics
dans leurs diversités
et leurs compléxités,
que d'actualiser les modes de diffusion
en priorisant la réalité de l'évolution du mode de consommation des médias ?
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 7 octobre 2024.
Ce site utilise uniquement des cookies nécéssaires a son bon fonctionnement 💪 !