Ouest France, leader des quotidiens régionaux français
s'engage à ne plus commander d'enquête d'opinion durant la campagne présidentielle.
"Ce recours systématique aux sondages pour éviter de se pencher sérieusement sur les programmes des candidats
(ou pour pallier l’absence de programme) nous paraissant dangereux pour la démocratie,
Ouest-France ne réalisera aucun sondage sur le sujet avant l’élection".
Est-ce à dire que le journal ne rendra pas compte des déclarations des candidats qui ne manqueront pas de réagir aux sondages diffusés par les autres médias et alimenteront les dérives sur les réseaux sociaux ?
Les évolutions observées par les différents instituts ne seraient plus des informations ?
Le Monde donnait son point de vue dans un éditorial le 10 octobre dernier :
« Le jeu des acteurs politiques se trouve directement modifié par l’évolution des intentions de vote… Et pourtant l’exemple récent des Régionales en juin a montré que les résultats ont ébranlés tous les instituts !
En cause : le niveau record de l’abstention, qui a déjoué les pronostics, montrant à quel point il est devenu difficile, par ces temps de défiance, de sonder les intentions de vote réelles des Français.
L’épisode populiste que traverse la France à l’instar d’autres démocraties l’expose à toutes sortes de péripéties contre lesquelles elle éprouve les plus grandes difficultés à lutter : part grandissante de l’émotion dans l’expression des intentions de vote, focalisation du débat public sur quelques obsessions ciblées, marginalisation de la rationalité, incapacité à fidéliser durablement des clientèles électorales.
Seule une profonde refondation politique permettra d’y remédier.
En attendant, les sondages apparaissent comme un pis-aller.
Par défaut de tout le reste, ils montrent les dangers, au risque de les amplifier. »
L'argumentaire du rédacteur en chef de Ouest France François-Xavier Lefranc, à lire ici :
Les sondages inquietantes derives
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