Quel avenir pour l’audiovisuel public ? Les 2 finalistes de cette élection présidentielle ont assez clairement exposé leur choix !

 

138 euros par an : voilà ce que coûte en métropole à chaque foyer fiscal "redevable" l’ensemble des radios, télévisions, et offres web de service public,

88 euros pour les foyers ultramarins.

Depuis plusieurs années des plans d’économie et de réduction d’effectifs sont imposés aux entreprises par l’état.

Le budget 2022 est de 3,70 Milliards d’euros,soit 0,5 % de moins que l’année dernière.

 

 

Dans le détail, 2,40 Mds € vont à France Télévisions (-14,3% par rapport à 2021) 

278M € à Arte (-0,4% par rapport à 2021) 

et 588M € à Radio France (-2,6% par rapport à 2021).

Les autres entreprises voient leur budgets de l'an dernier consolidés.

 

 

Il y a 5 ans, pour réformer et rationnaliser les coûts, le gouvernement a souhaité qu'évoluent les entreprises publiques issues de la réforme de l'ORTF en 1974,

pour qu'elles travaillent à nouveau en commun, que leur union fasse leur force tout en s'adaptant aux nouveaux modes de consommation des médias.

 

Emmanuel Macron l’avait laissé entendre à la fin d’une interview réalisée par France 2 avec Laurent Delahousse.

C’était le 18 décembre 2017 depuis l’Elysée.

A réécouter à 34 minutes 05 de la vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=n-fVecOXGBM

 

 

Le projet de holding porté par Franck Riester, qui devait être nommé "France Médias" a avorté.

Mais la tutelle, avec ensuite Roslyne Bachelot,  a poursuivi sa demande d’évolutions :

"Il va falloir améliorer les synergies entre les différentes entreprises, et parachever la transition numérique" a dit la ministre de la culture.

 

Des initiatives ont vu le jour, singulièrement en région, entre Radio France et France Télévisions :

la moitié des matinales de France Bleu est d’ores et déjà codiffusée par France 3.

Le site web commun aux 2 chaines « Ici » voit le jour ces jours-ci, mais rencontre de fortes oppositions du côté des syndicats de chaque entreprise.

Les lignes éditoriales peuvent diverger d'un terroir à l'autre, mais les grilles salariales demeurent différentes aussi entre RF et FTV.

Surtout ...
A France Télévisions, des équipes de journalistes sont dédiées au web, en métropole comme outremer.

Ce n'est que peu le cas en région à Radio France, hormis quelques coordinateurs multimédias et une rédaction centrale à Paris. les publications sur le site francebleu.fr sont éffectuées "à charge d'emploi" par les journalistes. Les collaborateurs des radios locales dont le premier métier est d'être femme ou homme de radio se doivent, en plus du travail pour leur antenne, de publier une version de leur reportage sur internet.

C'est le résultat de la doctrine "tous contributeurs" adoptée depuis l'avènement du web par la DRH de Radio France.

Aujourd'hui, à l'heure du rapprochement vécu comme "forcé" avec FTV, éxigé par la tutelle, les syndicats bloquent.

A France Info tout de même,  le rapprochement des équipes radio et télé implantées à Paris de chaque coté de la Seine tend à toujours plus performer : le défi est de faire travailler ensemble les équipes.

 

Reste qu’une réforme de l’ensemble du secteur, qui a déjà été opérée ou qui se poursuit partout en Europe, demeure d’actualité.

Nul doute que, chacun dans leur coin, les états-majors se préparent à y faire face : le leadership des dirigeants(es) en dépendra d'ici peu !

Pour les équipes de terrain, au delà de la révolution culturelle qu'induit le passage au "crossmedia", c'est surtout la crainte pour les gens de radio de se faire "manger" par la télé qui domine.

Mais pour tous  ...

La principale inquiétude, dramatisée par l'approche du second tour de la Présidentielle, réside d'abord dans le mode financement, voire la menace de dispartion !

 

Les propositions des 2 candidats en mode : "ca passe, ou ca casse " !

 

Pour Emmanuel Macron, l’idée d’un budget voté pour cinq ans semble retenue.

Un budget auquel "on ne peut pas déroger" précise d’ailleurs l’actuel porte-parole du gouvernement pour garantir à l'audiovisuel public "ses moyens, son indépendance et de la visibilité sur le long terme ".

Gabriel Attal a, en annonçant cela, quelque peu rassuré le secteur. Les propos du Présisdent-Candidat avaient initialement été mal compris.

Lors de sa première sortie publique en tant que candidat le 8 mars dernier à Poissy dans les Yvelines, Emmanuel Macron avait en effet proposé de "supprimer la redevance audiovisuelle",

une décision " cohérente" selon lui avec la suppression la taxe d’habitation. Manquait sa conviction de garantir l'existence d'un service public, mais financé autrement...

 

Marine Le Pen elle va au bout du raisonnement.

C’est le 6ème engagement d’ailleurs de son programme.

Elle souhaite la suppression de la redevance et même de l’essentiel de l’audiovisuel public.

" On n'a pas besoin d'un service public de l'audiovisuel aussi important. Il est de plus en plus difficile de distinguer sa spécificité par rapport au privé » affirme-t-elle.

"Nous sommes une grande démocratie, a-t-on encore besoin d’un audiovisuel public de cette taille ?"

Ne resteraient donc, si elle était élue Présidente de la République qu’Outremer la 1ère avec ses 9 stations de part les océans,

la chaîne franco-allemande Arte,

et l’Institut national de l’audiovisuel (INA), mais qui "sera transféré au ministère de la Culture et intégrera les archives nationales".

 

 

Pour comprendre les enjeux, 2 chiffres :

 

29% de part d’audience en 2021. 4 Français sur 5 regardent les chaînes du groupe France Télévisions chaque semaine.

 

A la dernière vague de sondage -novembre/décembre 2022-  Radio France a décroché, avec l’ensemble de ses offres, un record absolu : 6,959 millions d'auditeurs.

 

 

Pour mémoire l’audiovisuel public en large partie financé par la redevance, c’est …

 

Radio France : France Inter, France Info, France Culture, Fip, Mouv’, les 44 radios locales de France Bleu et France Musique (avec 2 orchestres symphoniques, le Chœur et la Maitrise).

 

France Télévisions : France 2, France 3 avec toutes ses antennes régionales, France 4 et France 5 , et franceinfo : (canal 27 de la TNT)

 

France Médias Monde : RFI diffusée mondialement en français et en 15 autres langues, Monte Carlo Doualiya, la radio en langue arabe ainsi que la chaine télé d’info continue France 24.

 

L’Institut National de l’Audiovisuel qui assume la conservation du patrimoine audiovisuel français, les missions de recherche, de création audiovisuelle, ainsi que la formation continue et initiale.

 

Arte et de TV5 Monde.

 

e-crossmedia, le 13 avril 2022.

 

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