"Il ne s’agit pas seulement d’accorder plus de place, plus de temps de parole aux femmes,
mais aussi de changer les mentalités, d’offrir de nouveaux modèles, de combattre les préjugés,
et surtout de ressembler enfin à notre société en répondant à une évidence :
les femmes constituent plus de la moitié de notre population,
il faut que cette réalité se reflète à l’écran ou à l’antenne.
La parité n’est donc pas un objectif, c’est un devoir. "
Voilà ce que déclare le Président de l’Arcom à l’occasion de la publication du rapport sur la présence des femmes à la télé et à la radio,
au lendemain d’un vote historique au Congrès pour inscrire dans la constitution la liberté des femmes à recourir à l’interruption volontaire de grossesse.
Cette étude est réalisée depuis 2016.
L’organisme régulateur s’est vu confier cette mission d'évaluation annuelle suite à la loi du 4 août 2014
sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.
Constat …
Les femmes sont de plus en plus visibles sur le petit écran.
La part des femmes en plateau est passée de 38 % en 2016
à 43 % en 2023.
Par exemple depuis 2022 :
il y a, selon cette étude, autant de présentatrices que de présentateurs.
En revanche les journalistes ou chroniqueuses, tout comme les invitées, sont toujours moins présentes que les hommes.
En 2023, le taux de parole des femmes atteint seulement 34 %.
Selon l'étude, les chaînes de télé du service public sont les plus vertueuses.
Les femmes y sont mieux représentées que sur les offres privées .
A la radio en revanche les chiffres sont moins encourageants.
Sauf aux heures de grande écoute,
les voix masculines sont plus diffusées que celles des femmes.
Autre paramètre :
les thèmes de l’actualité dominante ont une incidence.
Les conflits tant en Ukraine qu’à Gaza, conduisent les chaînes à faire plus appel à des experts masculins.
Même constat à propos de la politique en général ...
Idem pour le sport.
Les émissions traitent à 69% des performances des hommes !
Pourtant, plus de la moitié des spectateurs intentionnels des JO 2024 indiquent qu’ils regarderont autant de compétitions masculines que féminines.
Constat général :
Les femmes restent dévolues à la santé, l’éducation, la météo,
et aux publicités !
Globalement, pour l’ARCOM, le constat sur l’évolution est tout de même plutôt positif :
"Le visage de la télévision et de la radio a déjà changé ces dernières années :
les entreprises de l’audiovisuel public sont majoritairement présidées par des femmes,
les instances de gouvernance ont été féminisées,
les programmes et les publicités ont évolué,
à l’image de notre société." conclue Roch-Olivier Maistre.
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 6 mars 2024.
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