Podcasts "natifs" : un tiers des auditeurs en consomment, ils sont perçus comme moins anxiogènes que les médias traditionnels, parfaits en mobilité, ils se partagent ... Étude publiée pour le 5ème "Paris Podcast Festival".

Pourquoi n’écoutez-vous pas de podcast ?

Voilà l’une des questions posées à un panel d’un bon millier pour une étude publiée par l’institut CSA.

Seulement 10% des personnes interrogées répondent "parce que je préfère écouter la radio",

sous-entendu en direct.

L’écoute de contenus spécialement produits dits "natifs", ou déclinés des programmes diffusés initialement par des radios a, en tous cas, tendance à se stabiliser après avoir connu ses dernières années un succès exponentiel :

un tiers des auditeurs, désormais, consacrent du temps à un "contenu audionumérique" que l’on peut écouter n’importe où, n’importe quand, grâce à la technologie du flux RSS.

Toutefois, un tiers des sondés déclarent toujours qu’ils ne savent pas ce que c’est, ou qu’ils ne savent pas comment faire !

C’est un journaliste anglais qui, en écrivant un article pour The Guardian, à inventé le mot "podcast", il y a déjà 18 ans.

Ben Hammersley parle alors d’un nouveau support en faisant la contraction entre « iPod », et « broadcast ».

Apple s’approprie le mot au début de l’été suivant et l’intègre à son logiciel iTunes, en permettant une synchronisation avec l’iPod.

Il existe à ce moment-là sur ce catalogue 3000 podcasts consultables en ligne, 15 ans plus tard c’est plus de 2 millions !

Aujourd’hui le consommateur de podcast "natif" a 36 ans en moyenne. Elle ou il est plutôt urbain, hyperconnecté, adepte des réseaux sociaux.

C’est, pour la moitié des usagers, le matin que s’écoutent les podcasts,

et plutôt en semaine.

85% de ces internautes en profitent en voiture, dans les transports en commun ou dans la rue : c’est une offre dite de "mobilité".

D’ailleurs 61% des gens les consomment sur leur smartphone.

Un bon tiers cuisinent ou pratiquent du sport souvent les écouteurs bien fixées aux oreilles, naviguent sur internet ou effectuent des tâches ménagères.

27 % conduisent en dégustant leur podcast par les oreilles.

Ce sont les productions qui ne durent qu’entre 10 et 15 minutes qui ont le plus de succès, seul 11% des auditeurs apprécient les formats de plus d’une demi-heure.

Les histoires vraies, les enquêtes ou investigations, voire les documentaires sont les plus plébiscités.

Mais les conseils sous forme de tutoriels ont aussi leurs fidèles.

C’est par les applis de podcast ou de streaming musical, mais aussi par les réseaux sociaux que les internautes apprennent l’existence d’un podcast natif :

23% par Instagram, 20% par Facebook, 13% par TikTok, et 10% par Twitter.

2 personnes sur 10 seulement le découvrent par des médias traditionnels comme la radio, la télé ou la presse écrite.  

Enfin et c’est sans doute le plus "parlant" ...

Si 8 de ces usagers sur 10 choisissent de consacrer du temps à écouter ces offres, c’est parce que pour eux "aujourd’hui, tout va trop vite".

Le recours au podcast leur permet de prendre le temps, ils se sentent moins oppressés que par les médias traditionnels d’info continu en particulier.

Pour eux, ils offrent des moments de douceur, atténuent le stress du quotidien.

La notion de partage est aussi essentielle ...

8 auditeurs de "podcasts natifs" sur 10 les conseillent à leurs conjoints, leurs amis, leurs collègues.

Plus que pour les médias traditionnels, ces productions permettent aussi d’aborder, disent-ils, de nouveaux sujets de conversation avec leurs proches,

voir pour 70% d'entre eux d'échanger sur des sujets jusqu’alors "tabous".

Enfin …

Puisque nombre de podcasts en ligne ne sont audibles qu’en acceptant d’écouter de la publicité,

les personnes interrogées préfèrent que les messages commerciaux soient lus par le narrateur, et qu’il soit diffusé au début.

Pour l'équipe du "Paris Podcast Festival" qui publie cette étude, "avec un podcast natif, on écoute de nouvelles manières de raconter le monde et de captiver l’attention.

Le podcast libère de la dépendance aux écrans et fait le pari de l’imaginaire. C'est une nouvelle frontière du récit donnant naissance à une culture sonore, un véritable phénomène culturel qui vient défricher tout un champ des possibles pour le récit et la conversation sonore.

Ce festival est organisé à Paris jusu'à ce dimanche 23 octobre, en partenariat avec la Gaité Lyrique par l'association "Les Écouteurs".

Fondée en septembre 2017, elle se donne pour ambition de faire connaître au grand public cette nouvelle culture de l’écoute portée par les podcasts. 

e-crossmedia.com, le 23 octobre 2022.