"Y’a rien à la télé, heureusement que j’ai Netflix !"
Voilà ce que toujours plus de téléspectateurs affirment, semble-t-il...
Mais au-delà des mots qu’en est-il réellement des faits ?
Si l’audience des 26 chaines gratuites de la TNT en France est communiquée quotidiennement, impossible de connaitre celle des plateformes : il n’existe pas de mesure !
Les acteurs du secteur ne peuvent se baser que sur le nombre d’abonnés que veulent bien déclarer Netflix, Amazon Prime ou encore Disney, sans même pouvoir d’ailleurs le vérifier.
Netflix revendique plus de 10 millions d’abonnés payants en France en 2021, soit près de 3 millions et demi de plus que l’année précédente.
Amazon prétend qu’un foyer sur 4 est fidélisé à son offre.
Oui mais combien de temps leurs "clients" restent-ils devant leurs écrans, de quelle heure à quelle heure, pour quel programme ?
Or ...
Le volume global des téléspectateurs comme les budgets pubs ne sont pas extensibles.
Donc si la SVOD – Vidéo à la Demande par Abonnement – monte en puissance, les chaînes traditionnelles perdront de l’audience, et donc de la pub.
C’est mathématique !
Plus il y a de gourmands autour du gâteau, plus les parts sont petites, l’enjeu économique est considérable !
Voilà pourquoi Médiamétrie annonce son attention de mesurer aussi d’ici 2 ans la réelle audience des plateformes, comme celà se pratique déjà au Royaume Uni.
Yannick Carriou, le PDG de l’institut, reconnait dans les colonnes du Figaro que la situation actuelle n’est plus tenable : "C’est la pagaille … Il est hors de question de laisser des acteurs s’auto-mesurer sans aucun contrôle !"
C’est d’autant plus important que Netflix a révélé son intention de lancer un abonnement qui sera moins cher, mais qui en contrepartie, comportera de la la pub.
Si les audiences sont réellement bonnes, les annonceurs s'y précipiteront, et ce sera autant de budgets qui n'iront plus aux acteurs historiques de la télé !
Amazon de son coté est déjà en concurrence directe avec les chaines traditionnelles sur le terrain du sport, sur le foot avec son "pass Ligue1" ou sur encore sur le tennis.
Le 31 mai dernier la plateforme a d’ailleurs diffusé en soirée le quart de finale "évènement"de Rolland Garros Nadal-Djokovic, avec l’accord de l’organisation du tournoi, malgré le contrat qui la lie historiquement à France Télévisions.
La pédégère du groupe public l'a fortement dénoncé :
"C'est un bien mauvais coup porté à notre partenariat, alors que nous participons depuis des années à exposer et populariser le tournoi auprès de tous les Français".
Pour Delphine Ernotte cette "privatisation du sport au détriment de ceux qui n’en ont pas les moyens" n'est pas concevable.
"Il est urgent de protéger le libre accès aux grands évènements, surtout quand ils sont financés par de l’argent public".
Le calcul des audiences que proposera Médiamétrie, d'içi 2 ans donc, est évidemment très attendu.
Pourquoi en effet les audiences des plateformes, voire un jour sans doute également des sites comme You Tube qui captent d'ores et déjà une large audience- et de la pub - ne seraient-elles pas connues,
comme l’a toujours été celle de Canal+ par exemple...
Depuis sa création le 4 novembre 84 la chaîne, pionnière en France de la télé payante, propose des films et des retransmissions de foot ou encore de formule 1.
Et même cryptée son audience a toujours été connue, en toute transparence !
Pour celà les organes de mesure d'audience comme de régulation doivent, comme les médias, épouser de façon urgente l'époque et se doter d'outils en phase avec les télespectateurs, devenus comme les auditeurs, avant tout des internautes.
Dans le fond comme dans la forme, au centre de la réflexion comme des pratiques, domine désormais... le Digital !
e-crossmedia, le 31 juillet 2022
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