"IM WESTEN NICHTS NEUES"
"A l’ouest rien de nouveau", est en France, le film le plus regardé sur Netflix depuis sa mise en ligne, le 28 octobre.
Pour nombre d'observateurs, il est troublant d'observer que les répliques des héros de cette histoire résonnent, comme les propos des jeunes gens russes engagés sur le front en Ukraine.
Mais aujourd'hui ce n'est pas de la litterature, ils témoignent du même enfer, sur le web : "На западе ничего нового".
Ce long métrage est en fait, la 3ème adaptation au cinéma du roman d’Erich Maria Remarque publié en 1929.
Une dizaine d'années après la fin de la grande guerre, le roman connaît un immense succès, plus d’un million d’exemplaires vendus en un an !
Le livre est une première fois porté à l’écran par Lewis Milestone, d’Hollywood, en 1930.
Le jour de la première projection à Berlin, les nazis jettent des boules puantes dans la salle du cinéma.
Goebbel, qui sera bientôt le ministre de la propagande d’Adolf Hitler, prétend que "All Quiet on The Western Front", est "une tentative de destruction de l’image de la patrie".
Ensuite, dès l’accession au pouvoir du régime national-socialiste en 1933, la projection du film est interdite.
Le livre est même brûlé lors des grands "autofadés" du pouvoir.
Bien plus tard en 1979, Delbert Mann sera le deuxième cinéaste à proposer une adaptation au cinéma, du chef-d'oeuvre d'Erich Maria Remarque.
Aujourd'hui, l'originalité de ce nouvel opus, c’est que pour la première fois il est tourné en langue allemande.
Du coup, selon les critiques, le réalisateur Edward Berger gagne en authenticité.
Cette version donne encore plus de force au propos du roman, en représentant cette jeunesse sacrifiée.
L’Allemagne a d'ailleurs choisi ce long métrage pour la représenter aux prochains Oscars, en 2023
Le film quin connaît tant de succès sur Netflix, respecte l’histoire que relate l'écrivain dans son livre.
Sans l’accord de ses parents, Paul Bäumer, un jeune allemand, s’engage avec ses amis sur le front de l’Ouest, à la toute fin de la Première Guerre mondiale.
Au départ plein d’espoir, le jeune homme tombe vite de son nuage candide, en découvrant l’horreur de la guerre et l’enfer des tranchées.
Pour Edward Berger, le réalisateur qui a choisi de tourner en langue allemande :
"Les films américains sur les guerres mondiales se font sur un double héritage :
le sens de l’honneur et la fierté.
Pour les réalisateurs allemands, c’est au contraire un héritage de honte, de culpabilité, et aussi le sentiment d’une responsabilité".
Marlène Diétrich dit : "Le livre n’encense en rien la guerre, ni ne la justifie".
Pour l’héroïne de l’Ange bleu, les adaptations cinématographiques "permettent de comprendre les enjeux de l’existence".
Soumis à un bourrage de crâne patriotique par leur professeur, le jeune héros et ses camarades de classe entrent en guerre au sein de l’armée ...
Mais après dix semaines d’entraînement,
la rencontre du fameux caporal Himmelstoss et la brutalité de la vie au front,
vont faire découvrir à Paul et à ses amis que leurs idéaux de patriotisme et de nationalisme se résument à des clichés inadaptés au monde réel.
105 ans plus tard, en 2022, ces faits historiques résonnent, à n'en pas douter, à l'esprit des internautes-télespectateurs de Netflix.
Les témoignages des jeunes gens russes envoyés sur le front ukrainien et qui communiquent via Télégram, reproduisent à l'identique les phrases des héros du film.
Quand l'histoire démontre qu'elle n'est, d'une certaine façon, qu'un éternel recommencement !
e-crossmedia, le 10 novembre 2022.
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