4 eme journée d'action contre la réforme des retraites ce 11 février, avec le retour de Gilets Jaunes et des familles dans les cortèges...
Voici revenues les mobilisations qui mobilisent les médias à longueur d'antenne même si toutes les chaînes n'y accordent pas la même importance.
BFM, et CNews sont en éditions spéciales qausi continues sur les manifs.
LCi reste fidèle à son choix stratégique qui place la guerre en Ukraine aux avant-postes,
France Info Canal 27 équilibre elle ses contenus, en consacrant des tranches à la tragédie du séisme en Turquie et en Syrie.
Les télespectateurs ont donc le choix parmi les 4 chaînes d'info continu, de choisir la thématique qui les concerne le plus :
force est de constater que compte tenu des choix éditoriaux de chaque offre, la proposition est diverse,
Même si l'exposition des chaînes dur la TNT apparaît inégalitaire ...
BFM et CNews, mieux situées sur les canaux 15 et 16, que LCI et France Info aux positions 26 et 27 ...
En France donc ce samedi, les défilés à Paris comme en région sont le haut-parleur des grèves et parfois des paralysies de secteurs économiques qui se multiplient depuis quelques semaines.
Sans pouvoir être comparées, en nombre, au mouvements sur les rond-points en 2018 et 2019 le samedi,
ces manifestations partout en France sonnent le retour des journées qui leur sont consacrées sur les chaines d’info continue...
Mais aussi sur les médias dits "parallèles" qui se multiplient sur le web via les réseaux sociaux.
C’est la promesse d’heures de programmes qui ambitionnent de faire vivre depuis le terrain l’évènement par procuration.
Pour nombre d'observateurs de la télé-réalité, c'est le même process :
L’idée est qu’il ne faut pas se déconnecter, il faut toujours conserver le contact.
Sur certaines chaînes, il n’y a plus les pauses JT chaque heure, parfois, même plus de pub !
Et le succèest au rendez-vous !
L’INA a fait les comptes : les médias d’infos ont crevé leurs plafonds lors des premiers samedis "gilets jaunes".
Selon les chiffres de Médiamétrie, la part d’audience de ces chaînes atteignait 7,7 % le 16 mars 2019, contre 3,5 % en moyenne les samedis précédant le mouvement social.
Au plus fort de la crise, le 8 décembre, la part d’audience a culminé à 19,3 %.
Plus de 27 millions de Français ont regardé une des chaînes d’info en continu ce jour-là.
Les téléspectateurs sont d’autant plus collés à leur petit écran quand interviennent des dérapages.
Dominique Reynié, directeur général du Think Tank libéral Fondapo souligne que "la violence destructrice, les flammes, les boutiques dévastées, ces scènes de pillage, de policiers attaqués,
ce sont les plus sûrs moyens de capter l’attention des caméras,
et par rebond, de jaillir à la Une de tous les médias".
Comprenez "traditionnels"...
Car désormais une partie du public, singulièrement de la France dite "périphérique", délaisse les chaînes "mainstream" pour leur préférer internet,
et leurs réseaux sociaux.
Ils sont bien évidemment un outil pour mobiliser les manifestants et se retrouver entre-soi, mais également un moyen de suivre en direct les évènements.
Les "retransmissions" vidéo assurées par des internautes via Facebook Live ou YouTube, sans aucune formation journalistique, pullulent sur la toile et font concurrence aux chaines de télé et aux radios.
Comme chez Canada Dry, çà à le goût de l'info, çà a la couleur de l'info, mais ce n'est pas de l'info !
Pour certains sociologues, les journalistes sont souvent considérés comme le sont les politiques :
décalés de la réalité.
Renaud Boyer, étudiant en communication à l'université Paris 2-Assas, rapporte un riche corpus de commentaires acerbes contre la profession.
On y retrouve l'insulte, l'injure qui vise à dégrader ceux qu'on juge "supérieurs" et donc jugés "arrogants" et "méprisants".
Depuis plusieurs années, les réseaux socionumériques accumulent les mot-valise infâmants contre la profession :
"journalopes", "merdias" ou encore "prestituée".
Sur les forums des "gilets jaunes" par exemple, on lit que tous les journalistes gagnent très bien leur vie, qu'ils forment une "caste".
C'est pourtant statistiquement faux. En 2017, la part des pigistes et des chômeurs a atteint 26,2% contre 22,7% en 2006.
Ils sont pourtant accusés d'être des manipulateurs au service du gros capital ou des élites politiques, c'est selon.
Conséquence :
la multiplication des fake-news, au quotidien et à portiori les jours de manifs.
Dans un sondage Harris Interactive des 3 et 4 décembre 2019 pour Télé Star,
ceux qui se déclarent "gilets jaunes" recherchent plus l'information sur internet et les réseaux sociaux que l'ensemble des Français.
Les manipulateurs de tous poils ont le vent en poupe !
Un appel à un rassemblement anti-journaliste a d’ailleurs été publié il y a quelques semaines par le collectif, "Vigi Médias".
Porté par le site complotiste "France Soir", qui n’a plus rien à voir avec le grand journal créé par Pierre Lazareff,
suite à la décision de la Commission paritaire des publications des agences de presse (CPPAP) de retirer son agrément.
Il proposait "à tous les militants, lanceurs d’alerte, partis et collectifs censurés de prendre l’ascenseur médiatique en assiégeant les médias collabos".
Ce groupuscule très actif sur les réseaux sociaux prétend agir "en faveur de la défense de la diversité des opinions dans la presse",
et organise depuis plus de deux ans des marches issues du mouvement des Gilets jaunes devant le siège des médias mainstream "afin de protester contre les biais du traitement médiatique de l'information en France".
Il y a 20 ans, quand Zuckerberg imagine Facebook dans sa chambre d’étudiant à ’Harvard ,
a-t-il concience de la révolution qu’il met en marche ?
Thierry Mathieu,
Président d'e-crossmedia,
publié le 21 janvier et actualisé le 11 fevrier 2023.
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