Même à l’heure de la mobilité,
et de l’info toujours plus consommée dit-on via les smartphones,
la séquence de ce samedi démontre d’une certaine façon la difficulté de parvenir à cibler les publics…
8 heures ce samedi, porte de Versailles à Paris :
accueil tonitruant du Président de la République par les agriculteurs à Paris Expo.
La foule des paysans en colère s'exprime avec leurs revendications diverses, après un mois de manifestations partout en France.
Première séquence pour le chef de l’état,
après l’annulation du débat imaginé jusqu’à vendredi soir,
une rencontre avec les leaders syndicaux du monde agricole, dans un des salons du parc d’exposition,
puis, une conférence de presse.
Celà se passe en direct à la télévision et sur nombre de radios
et le Président en profite pour se mettre en colère.
Jamais, assure-t-il, il n’a imaginé inviter le groupuscule "Soulèvements de la terre".
Cette longue conférence de presse est diffusée sur les médias …
Mais sur place, les agriculteurs en colère ne la suivent pas.
Focalisés qu’ils sont sur leur besoin d’exprimer leur colère,
par centaines au grand Hall 1 du Parc Expo,
la tension monte toujours plus fort.
Les centaines d’agriculteurs sifllent
et scandent "Macron démission !".
Ils n’ont toujours pas aperçu le Président.
Acte 2 .
Le chef de l'état improvise une forme de "Grand Débat"
et convie des représentants des organisations agricoles dans un salon de réception,
loin des regards de la foule mobilisée à la Porte de Versailles,
mais sous ceux des caméras.
Comme après le mouvement des gilets jaunes,
le chef de l’état se place au centre de la salle, tombe la veste et retrousse ses manches.
Un dialogue s'organise,
parfois musclé.
Cette fois encore, c’est en direct sur les médias :
les internautes, auditeurs et téléspectateurs peuvent le suivre.
Mais les premiers concernés qui manifestent en contre bas dans le grand hall de la porte de Versailles,
n’y assistent toujours pas, n’entendent pas les échanges :
ni les questionnements,
ni les réponses et les annonces du Président.
Il est déjà midi.
Voilà plus de quatre heures que l’inauguration aurait du être effectuée par le Président.
De longues minutes passent encore, et sous les huées,
il fini par descendre peu avant 13 heures dans le grand hall, coupe le ruban,
et débute la déambulation prévue.
Le nombre de vaches exposées est bien moindre que celui des forces de sécurité …
La foule qui l'attend avec un comité d'accueil très véhément tenu à l'éccart, ne sait toujours pas ce qui s'est dit durant toute la matinée.
Les infos annoncées ne peuvent être prises en compte par les manifestants.
Débute alors des scènes saisissantes..
Entre la perception des reporters qui sont sur place, et qui décrivent des scènes de protestations violentes,
et à quelques allées de là, le Président et sa délégation qui assez tranquillement s’arrêtent de stand en stand,
à l’abri de son cordon de sécurité.
Les journalistes se relaient sur les antennes,
2 mondes coéxistent :
ceux qui tentent de rendre compte des échanges entre le Président et les exposants qui l’accueillent dans un simulacre de sérénité,
et les autres, côté manifestants, qui observent la colère s’exprimer,
avec les cordons de CRS qui cherchent à contenir les mouvements de foule …
La vache normande, mascotte du 60 eme salon, est à point nommée "Oreillette" !
Entendre la colère du monde agricole n’est pas simple …
Mais malgré la profusion des médias en direct, prendre connaissance de l’avancée des propositions des pouvoirs publics ne l’est pas non plus.
L’info a beau être vécue en direct, de plus en plus,
la vraie vie démontre le décalage entre la diffusion de l’actualité
et sa perception …
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 24 février 2024 .
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