Le média traditionnel "Radio" n'est pas dans une forme olympique, selon la vague de sondage publiée ce jeudi par Médiamétrie.
"Le média dans sa globalité souffre à nouveau,
avec 38,7 millions de personnes branchées chaque jour, toutes ondes confondues.
Un million d’habitués en moins sur un an pour la radio qui, il y a seulement deux ans, était encore au-dessus de la barre symbolique des 40 millions…"
Voilà l’info essentielle à retenir sur cette nouvelle vague,
en partie dévoilée en avant-première sur le web, comme c’est désormais la coutume, par Le Parisien.
Beaucoup d'acteurs du marché contre-balanceront toutefois cette tendance avec le succès grandissant de l’écoute des podcasts.
L’audience linéaire, ou de flux, continue à fléchir globalement,
mais les marques compensent cette érosion par leurs succès en numérique.
Coté hiérarchie des stations, pas de changement spectaculaire :
Suprématie toujours plus éloquente de France Inter
à 12,8 % de part d'audience,
RTL, aujourd'hui à 9,6 % courbe à nouveau l'échine:
la généraliste du groupe M6 a perdu un demi point en un an.
Ce qui n'empêche pas la station de positiver,
en mettant en avant la durée d'écoute de ses programmes,
dans sa communication ...
Sur la 3ème marche du podium franceinfo: ne progresse pas sur cette vague.
Elle s'apprête à renforcer sa synergie avec la chaîne TV d'info continue de service public et du même nom
sur le canal 27 de la TNT.
NRJ demeure quatrième
malgré un fléchissement de 0,3% sur un an.
Les affaires qui secouent les 2 animateurs vedettes
Cauet, qui a quitté l’antenne ,
et Manu Levy visé lui aussi par des accusations de harcèlement mais qui reste au micro chaque matin,
ne semblent pas avoir de réelle incidence.
Ce qui permet à la matinale "feel good" de rester la 1ère de France sur les moins de 60 ans !
Bien installée à la 5 ème place,
sa petite sœur Nostalgie qui en un an a vu son volume d’auditeurs augmenter d’un demi-million de paires d’oreilles !
Autres évolutions à noter …
A nouveau une légère remontée pour Europe 1 qui retrouve une dynamique certaine
depuis, entre autres,
l’arrivée de Pascal Praud, transfuge d’RTL.
France Bleu, le réseau des radios locales de Radio France redresse un peu la tête également, depuis la dernière vague,
alors que les 44 stations s’apprêtent à changer de marque progressivement à l’automne du fait de leurs rapprochements avec France3.
A propos de proximité encore,
le groupement des 128 stations du groupe Indéradios à 12,9% en audience cumulée, recule en un an de 0,5%.
Du côté des musicales "jeunes" et "jeunes adultes" …
Belle résistance toujours de Skyrock, Fun et RTL 2.
En revanche graves difficultés pour Europe 2 dont le changement de marque depuis 15 mois ne lui permet pas de conquérir de nouveaux auditeurs.
Pire, la station enregistre l’un de ses plus mauvais scores historiques.
Côté offres culturelles …
Les stations plutôt fréquentées par un public adulte, qui demeure fidèle au média radio traditionnel,
tout en adoptant aussi les podcasts en numérique,
performent !
Nouveau record pour
France Culture à 3,4 %,
et belles tenues de France Musique et Radio Classique
qui, toutes les, 2 progressent de 0,2 % en un an.
Belle satisfaction également du côté de FIP, toujours en progression :
La période qui s’ouvre avec les
J O de Paris 2024 aura-t-elle des incidences fortes sur les volumes d’audience
du fait des grilles qui,
pour beaucoup,
seront exceptionnelles ?
Plus que jamais,
les chiffres que publiera Médiamétrie au sortir de l’été sur la période juillet-août seront intéressants !
En attendant,
et au regard des succès d'audience du groupe Radio France,
les fidèles de ses stations consomment également en masse leurs podcasts :
RF est d'ailleurs championne du marché en la matière.
Ce qui se dessine, de vague en vague,
c'est que le jeune public,
comme désormais les adultes,
entendent décidément choisir leurs contenus quand ils le veulent,
et ne plus devoir à subir les flux traditionnels.
La diversification sur le numérique,
donc la déclinaison des programmes consultables à tout moment en dehors des antennes linéaires,
est l'impérative évolution à travailler :
toute session d'antenne se doit d'être dispo sur le web pour exister.
Mais celà induit une réflexion en termes d'écriture, car sur le web, le son ne se suffit pas à lui-même.
Sans même évoquer les co-diffusions qui se multiplient entre radio et télévision,
et qui sont donc disponibles aussi en streaming sur le web,
c'est l'avènement du
"cross-media"!
Avec l'impérative nécessité de l'adaptation des savoir-faire des journalistes, des animateurs et des techniciens,
et de leurs fiches de poste, voir de leurs conventions collectives,
pour continuer à influer sur le marché ...
Ecrire une émission ou un rdv d'info pour la radio,
sans en même temps travailler la déclinaison sur le web avec de l'image ou mieux de la vidéo,
est un temps décidément révolu.
Que " les gens de moins de 20 ans ne savent pas ..." etc !
Thierry Mathieu ,
e-crossmedia,
le 18 avril 2024.
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