Elle a beau avoir interprété il y a quelques mois le rôle d’une des fées du ballet "La belle au bois dormant",
elle a du mal à trouver le sommeil Taisiia …
Danseuse classique, élève d’Anne Papet-Lépine à Dijon, elle est aussi étudiante en économie, droit et sciences politiques.
Originaire de Saint Pétersbourg, elle vit en Bourgogne depuis 2017 avec ses parents et son frère.
Depuis 300 jours, ils cherchent à s’informer sur la tragédie qui se joue en Ukraine, du fait de l’invasion décidée par le pouvoir de leur pays.
Coup de fil à Taisiia Praushkina :
"Dès le début de cette guerre, j’ai eu les yeux rivés en permanence sur mon portable.
D’autant qu’à cette époque-là, j'aurais du me trouver là-bas : mon billet d’avion en poche, j’avais un voyage en Russie programmé du 19 au 26 février dernier.
Heureusement, mon père a senti que la situation se dégradait et m’a dissuadé de m’y rendre…
Les parents ont toujours raison !
Depuis, je cherche en permanence à suivre ce qu’il se passe sur tous les médias disponibles.
De temps à autre, je jette un œil sur la télévision d’état de la Fédération de Russie, mais elle ne diffuse que de la propagande.
Je consulte aussi les journaux, les radios, les télévisions et les sites web d'Ukraine.
Mais, surtout, je suis abonnée à des boucles du réseau crypté Télégram, dans les 2 pays.
Je consulte aussi des chaines You Tube, en particulier celle animée par un militaire.
Cela me permet de croiser les infos, et autant que possible de faire la part des choses.
En tous cas je mesure la chance que j'ai de vivre en paix içi en France, d'y poursuivre mes études et de pouvoir pratiquer ma passion, la danse classique.
Taisiia, au premier rang sur cette vidéo :
Vous avez aussi des contacts par téléphone avec des amis sur place ?
Oui, dans les deux pays, car ma famille a des liens en Ukraine.
Mais coté russe, mes correspondants ne semblent pas réaliser ce qu’il se passe ...
Certains même n’y croient pas !
Le pire c'est que certains de mes amis, de jeunes gens, ont été mobilisés au sein de l’armée russe.
En fait, ce ne sont pas 300 000 personnes qui ont dû intégrer l’armée, mais beaucoup plus, personne ne le dit …
La situation est vraiment alarmante : pour plusieurs de ces camarades envoyés au front, nous n’avons aucune nouvelle.
L’un d’entre eux a pu, heureusement, rentrer chez lui.
Il m’a confié quelles étaient ses conditions de vie et les missions auxquelles il a dû participer.
Il est horrifié d’avoir vécu par exemple une terrible opération dans une école en Ukraine,
ce que nient les autorités du Kremlin.
C’est tragique …
Etes-vous confiante malgré tout sur une issue positive, en suivant comme vous le faites, les infos ?
Le soutien des Pays de l'OTAN, et le voyage historique de Volodymyr Zelinsky aujourd'hui est très précieux.
Mais il ne pourra y avoir d’issue positive, sans doute, que si Vladimir Poutine est écarté du pouvoir.
Cette guerre a aussi un impact sur la population de la Fédération de Russie, même si les médias occidentaux rencontrent des difficultés à l’évaluer.
Auparavant déjà, le quotidien était difficile, mais depuis le 24 février c’est manifestement de pire en pire.
Moi-même et ma famille en tous cas, nous n’envisageons pas de revenir vivre à Saint Pétersbourg.
Nous avons choisi la France, j’ai d’ailleurs engagé les procédures pour bénéficier de la nationalité française."
Thierry Mathieu,
Président d'e-crossmedia
le 21 décembre 2022.
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