La Fondation Hirondelle est une organisation suisse à but non lucratif créée en 1995, qui fournit de l’information à des populations confrontées à des crises, pour leur permettre d’agir dans leur vie quotidienne et citoyenne.
Elle produit et diffuse des programmes d’information et de dialogue en utilisant les supports les plus adaptés, développe et soutient localement des actions de formation et d’appui éditorial
pour leur permettre de fonctionner de manière plus durable.
Madagascar, Burundi, Pakistan, RD Congo, Tunisie, Burkina Fasso …
Autant de terrains de crises qui ne dominent plus l’actualité sur les grandes chaînes d'info occidentales, estompés par la guerre en Ukraine.
Dans son rapport annuel récemment rendu public, la Fondation Hirondelle détaille les actions menées en 2021.
Elle poursuit ses interventions pour soutenir les médias indépendants dans des pays fragiles.
La directrice générale Caroline Villemin fait point sur les actions de ses équipes sur le site de la Fondation :
"Il s’agit d’être en capacité de produire et diffuser des informations factuelles, non partisanes, indépendantes et fiables, cela reste un défi quotidien pour de nombreux médias dans beaucoup de pays, notamment dans les régions confrontées à des crises multiples, des conflits, des coups d’État…
Il y a évidemment d’autres besoins, inhérents au secteur des médias aujourd’hui.
La digitalisation, le développement de nouveaux formats multi-canaux, la réalisation de podcasts, etc. Ainsi que le défi majeur de la gouvernance des médias : comment protéger l’indépendance des rédactions face aux propriétaires des médias. Il faut aussi considérer les besoins en termes de sécurité.
Nous travaillons dans les contextes fragiles où la sécurité des personnes, des biens et des sources est un enjeu".
Depuis 2 ans, depuis la crise sanitaire, la situation a évidemment évolué :
"Il y a aussi eu un resserrement de l’espace public, avec un impact sur la liberté d’informer mais aussi sur la liberté d’accès à l’information avec des ministères et des autorités qui refusaient aux journalistes l’accès aux chiffres,
sur le nombre de contaminés, le nombre de morts ou encore les mesures sanitaires. Certains journalistes ont pris des risques importants pour enquêter autour de la corruption, majeure, sur les fonds Covid.
Nous ne sommes hélas pas sortis de cette situation. Cela risque d’être compliqué pour les médias de récupérer le terrain perdu, notamment en termes d’accès à l’information publique et de liberté d’informer.
Un autre élément qui s’est exacerbé, c’est la méfiance envers les médias avec la désinformation, la production de mensonges ou de messages contradictoires par rapport à la maladie ou au vaccin.
Mais cela concerne aussi d’autres sujets. Nous avons pu observer que partout où il y a eu des élections ou des enjeux sociétaux, la désinformation a pris de l’ampleur.
Dans ce contexte, les médias se rendent compte qu’ils ont un rôle social toujours plus important à jouer. Parce qu’il existe des crises multiples, sanitaires, sécuritaires, humanitaires, politiques à couvrir malgré cette défiance envers les médias.
Et ce, face à des acteurs, qui ne sont pas des acteurs médiatiques, et qui propagent volontairement de fausses informations empêchant la population de reprendre confiance et de savoir vers qui se tourner lorsqu’elle a besoin d’information".
Un rapport passionnant, à ne pas manquer ici :
https://rapportannuel.hirondelle.org/soutien-aux-medias
e-crossmedia, le 14 aout 2022.
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