Ses fragilités, ses souffrances, sa vie intime sont inconnues du grand public.
Révolté par la misère et les injustices, souvent critiqué, parfois trahi,
il marque l’Histoire sous le nom qu’il s’est choisi :
l’Abbé Pierre.
Henri Grouès a en réalité mille vies,
et mène mille combats que raconte le film qui sort en salle ce mercredi.
Sa notoriété explose évidemment le jour de son appel à la radio,
le 1er février 54.
Pour les médias, c’est aussi un épisode assez méconnu …
La veille de son intervention sur les ondes,
Georges Verpraet son complice journaliste qui écrit pour La Croix , le Figaro ou la Voix du Nord
est persuadé que ce n’est pas par la presse écrite qu’il faut passer,
mais par la radio.
Il écrit le texte,
et contacte le rédacteur en chef du Journal de Paris-Inter, le France Inter de l’époque,
pour qu’il accueille l’abbé Pierre au micro à l‘antenne…
Refus !
"On ne modifie pas un programme radio à la dernière minute, il y a des règles administratives à respecter !"
Mais il s’engage tout de même à lire, lui-même, le texte à l’antenne.
Dommage pour le service public,
l’abbé et son complice se tournent dès le lendemain vers le privé :
Radio Luxembourg !
Eux, ils connaissent l’abbé Pierre !
Deux ans auparavant il avait été l’heureux gagnant du jeu "quitte ou double ? ".
Il avait gagné 246.000 francs pour aider son nouveau mouvement, du nom d’EMMAÜS.
A la mi-journée le 1er février, depuis Courbevoie au volant de sa Renault 4,
l’abbé Pierre fonce avec Verpraet en grillant tous les feux rouges vers les studios de Radio Luxembourg
pour y arriver avant la fin du journal.
Ils se garent en trombe devant un panneau "stationnement interdit", au pied des studios.
Quelques instants plus tard, l’abbé pierre se retrouve debout, face au micro
et lance son appel …
"Il n'était pas dupe, avec son côté provocateur, il a su manier les médias de façon extraordinaire".
raconte au journal Le Monde René Poujol, le directeur de la rédaction du Pèlerin.
"Cet homme très fragile pouvait parler d'une voix de stentor en face d'une caméra ou d'un micro et s'effondrer quelques minutes après".
Prêtre, résistant, député …
Son aura, sa capacité à se connecter profondément avec les autres
et à créer une présence charismatique qui attire les autres vers vous,
dépasse largement les frontières françaises.
Le voici, en 1980 par exemple , à la télévision sur le plateau de Radio Canada.
L’abbé Pierre fascine les médias comme aussi les dessinateurs de presse …
Il est pour eux une source d’inspiration.
Les traits marquants de son apparence, qu'ils caricaturent, montrent leur admiration,
font passer des messages,
permettent de formuler des critiques de la société et des politiques
et de se faire l’écho, à leur manière, des messages et des combats de l’abbé Pierre.
A la télévision,
au fil des années …
Les Guignols l’invitent régulièrement sur le plateau de PPD,
comme évidemment, le 22 janvier 2007, le jour de son décès.
Le voilà à l’antenne avec Dieu …
Si les voix du Seigneur sont impénétrables,
la sienne a su séduire la sphère médiatique :
une large partie de sa vie de combats.
Thierry Mathieu ,
e-crossmedia,
le 7 novembre 2023.
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