"Journalistes, remettez vous en cause !" La montée des extrêmes serait imputable aux médias. Mais lesquels ? Les "pros" ou les "sociaux" ...

 

Sorry its not set :(

 

"La responsabilité des journalistes et des médias, dans la montée du RN, est considérable."

Voilà le parti pris du compte "Médias Citoyens" sur Twitter -X- qui cristallise les griefs contre la presse.

https://x.com/medias_citoyens

Cette page créée par un internaute qui tient à préserver son anonymat est devenue au fil des mois un forum

où s’épanchent les usagers à propos des radios, télévisions et de la presse,

singulièrement du service public.

 

"Les lignes éditoriales anxiogènes, le catastrophisme, le relais de toutes les colères, l'obsession pour les arnaques et escroqueries, les faits divers omniprésents, le journalisme militant, la détestation de l'État...

Autant d'incitations quotidiennes à voter pour l'extrême droite"

écrit "Média Citoyens". 

 

Sorry its not set :(

 

L’auteur de ces lignes et les commentaires d’internautes par centaines qu’il suscite

a déjà conduit la Présidente de Radio France elle-même à réagir à ses publications devant la représentation nationale  :

le site avait été cité en commission des affaires culturelles.

Il dénoncait un positionnement politique trop marqué à gauche de France Inter,

ce qu'avait récusé Sybile Veil.  

 

Ce mercredi,

"Médias Citoyens" fait carrément écho aux propos du Président de la République et de la ministre de la Culture qui,

en conférence de presse et à la matinale de France Inter ces derniers jours,

renvoient les journalistes à leurs responsabilités.

 

 

L'éditorialiste Jean-Michel Apathie s'interroge sur son propre compte Twitter :

"La dette française culmine à 3000 milliards d’euros.

La faute aux journalistes ?

Les fins de mois sont difficiles pour un nombre croissant de Français.

La faute aux journalistes ?

Les services publics sont en grande souffrance, malgré la masse d’impôts prélevés par l’Etat.

La faute aux journalistes ?

La difficile maîtrise des flux migratoires fabrique une angoisse épaisse dans les sociétés occidentales.

La faute aux journalistes ?"

 

Sorry its not set :(

 

Le chroniqueur de TMC-Quotidien est vertement critiqué, lui même, par un autre observateur de la vie politique,

Pascal Praud,

sur la chaîne concurrente CNews.

 

 

En tous cas ...

La profession, en général, répondra tout d'abord :

Si un journaliste est un acteur social,

il n’est pas un acteur politique au sens commun du terme,

bien que son rôle social ait un impact politique.

Le socle de son action professionnelle ne doit reposer que sur l’universalisme :

la paix, la démocratie, la liberté, la solidarité, l’égalité, l’éducation, les droits de l’homme, les droits de la femme, les droits de l’enfant, le progrès social, etc.

Ses écrits contribuent donc aux transformations sociales et politiques.

 

Sorry its not set :(

 

Mais le travail des pros de l’info est en réalité brouillé par le développement des "médias",

les mal nommés, 

nés avec le web.

C’est le revers d’internet …

Le grand public considère qu’il y a aujourd’hui autant de sources de "news" qu’il y a d’individus dans les réseaux sociaux,

et plus d’informateurs amateurs qu’il n’y a de professionnels de l’information.

 

Sur LCI, Caroline Fourest, éditorialiste à Marianne et directrice de la rédaction du magazine Franc-Tireur

explique le phénomène,

en se mettant tout d’abord à la place d’une simple internaute :

 

 

Le rôle des journalistes consiste à informer le public,

dans le respect des principes de la profession.

Il est l'historien du présent

et raconte ce qu'il observe avec rigueur,

en vérifiant et recoupant la véracité des faits qu'il diffuse.

Il se doit également dans ses publications de respecter le pluralisme.

Comme les politiques le journaliste s'appuie sur l'actualité,

mais pas avec le même but ...

 

 

 

 

Ce qui est factuel ...

C'est que les médias traditionnels, professionnels, ont perdu leur monopole de la diffusion de "l'information",

avec les réseaux sociaux qui répondent aux attentes de consommateurs de l'information en temps réel et continu sur les sujets d'actualité.

Cette révolution n'est pas sans risque pour les journalistes

qui jouent leur crédibilité

dans cette course qu'impose la concurrence, souvent basée sur des rumeurs ou des allégations.

 

 

Pour nombre d'observateurs ...

Les journalistes,

les "vrais",

doivent donc en effet revoir à la hausse les critères d’exigence de leur métier,

pour jouer leur rôle de boussole, de référence,

alors que les smartphones

-la dernière innovation de rupture avant l'intelligence artificielle-

avec les réseaux sociaux s'imposent,

plus que les récepteurs FM ou les téléviseurs.

 

 

Thierry Mathieu,

e-crossmedia,

le 20 juin 2024.

 

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