Les médias militent en faveur de la censure !
Voilà la conviction du patron de Meta qui sous couvert de défense de la “liberté d’expression”,
annonce mettre fin au partenariat avec les fact-checkeurs aux États-Unis.
Voilà la nouvelle alerte publiée par Reporters Sans Frontières.
L’ONG précise que Mark Zuckerberg les remplace par des “Community notes".
C’est un système de vérification de l’information collaboratif
qui repose non plus sur des pros mais sur les utilisateurs.
En réalité ce process est inspiré par ce qui se fait déjà sur la plateforme X,
propriété d’Elon Musk.
C’est donc en réalité un retour sur la stratégie de modération des contenus politiques
tout en allégeant les conditions d’utilisation en matière d’expression sur des sujets sensibles
comme l’immigration ou le genre.
Pour Thibaut Bruttin,
le Directeur général de RSF,
c’est une nouvelle étape franchie.
"Un pas en avant, deux pas en arrière.
À chaque gage d’adhésion aux principes démocratiques donné par Meta correspond une décision prise,
depuis dix ans,
préparant l'éviction systématique du journalisme de ses plateformes.
Cette politique n'est plus seulement une menace pour les médias,
elle met en péril le droit des citoyens à une information fiable
et défie l’équilibre démocratique".
Reporters sans frontières (RSF) retrace une décennie d'actions menées par le groupe Meta
portant atteintes au journalisme professionnel et à l'accès à l'information fiable.
En dix points clés,
RSF souligne comment le géant des réseaux sociaux a progressivement construit une architecture technique,
économique
et politique
hostile au journalisme de qualité.
https://rsf.org/fr/meta-contre-le-journalisme-dix-ans-de-guerre-d-usure
Les thèmes fétiches du patron de X sont repris par Mark Zuckerberg.
Cette nouvelle politique, qui ne s’appliquerait dans un premier temps qu’aux États-Unis,
s’inscrit donc ouvertement dans une stratégie globale de marginalisation du journalisme et de ses acteurs,
au nom d’une liberté d’expression dévoyée au service d’intérêts idéologiques.
Pour RSF …
“Mark Zuckerberg suit le mouvement initié par Elon Musk sur X
et prête allégeance à l’idéologie portée par Donald Trump,
enterrant le journalisme au profit d’une conception absolutiste de la liberté d’expression.
Cette "muskification" des plateformes du groupe Meta obéit à une stratégie politique :
les intérêts des acteurs privés prévalent sur la nécessité d’une conversation publique fondée sur les faits.
Pourtant, la promotion de la vérité n’est pas une censure,
la régulation démocratique n’est pas une entrave illégitime.
Mark Zuckerberg dit être "allé trop loin" :
c’est désormais en arrière toute qu’il s’engage.
Meta accentue sa logique de désengagement vis-à-vis du droit d’accéder à l’information fiable
et renforce son modèle basé sur la viralité,
au risque d’amplifier les discours haineux, les manipulations et les fausses informations".
Dans le même temps tout de même,
les comptes "ados",
déjà disponibles sur Instagram
destinés à limiter les risques sur les réseaux sociaux pour les jeunes gens,
sont étendus à Facebook et Messenger .
Par exemple, les ados ne peuvent être mentionnés et identifiés que par les comptes qu’ils suivent.
La version la plus restrictive de la fonctionnalité anti-harcèlement est automatiquement activée
et certains mots sont masqués
pour contrer les expressions et les mots offensants dans les commentaires
et les invitations par DM des ados.
Des restrictions sont également mises en œuvre sur les contenus sensibles,
pour lutter contre la violence, ou encore la promotion de la chirurgie esthétique.
De plus ,
les ados reçoivent des notifications leur rappelant de fermer l’application au bout de 60 minutes d’utilisation chaque jour.
Le mode veille est activé
entre 22 h et 7 h,
ce qui met les notifications en sourdine pendant la nuit
et envoie des réponses automatiques aux DM.
L’extension par Meta de ses fonctionnalités de sécurité pour les adolescents intervient
alors que certains parlementaires affirment vouloir faire avancer des projets de loi,
comme le Kids Online Safety Act (KOSA),
qui visent à protéger les enfants des effets néfastes des réseaux sociaux.
En 2023,
33 États américains, dont la Californie et New York,
ont poursuivi l’entreprise en justice,
l’accusant d’avoir trompé le public sur les dangers de ses plateformes.
Thierry Mathieu
e-crossmedia
le 10 avril 2025.
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