C’est la conséquence d’écoutes téléphoniques illégales …
Des extraits de conversations privées de personnalités politiques,
de diplomates
ou encore de journalistes,
ont fuité sur internet
et en particulier sur les plateformes numériques de social média.
Alors en pleine campagne des législatives,
le gouvernement de Maurice,
l’ile sœur de la Réunion au large de Madagascar
n’a pas fait dans la demi-mesure.
Facebook, Instagram, TikTok et X ont été rendus inaccessibles pendant la campagne.
Ils ne devraient pas l’être à nouveau
avant le lendemain de l’élection,
c’est à dire le 11 novembre.
Selon le bureau du premier ministre
Pravind Kumar Jugnauth :
"Il existait un risque réel que la sécurité nationale et l'intégrité de notre République
et de nos partenaires internationaux
soient compromises".
L’opposition s’insurge :
"C'est le dernier acte désespéré d'un régime en déroute",
affirme Nando Bodha, chef du groupe Linion Reform.
"Il attaque de front les droits fondamentaux des citoyens garantis par la Constitution,
y compris la liberté d'expression".
La jungle caractéristique des réseaux sociaux,
surtout en période électorale comme ce que viennent de vivre les Etats Unis,
ne convient manifestement pas
aux dirigeants de ce paradis
d’un million 300 000 habitants,
plutôt prisé pour ses plages,
ses lagons et ses récifs…
Il y a 4 ans déjà,
le projet de contrôle d’internet annoncé par le gouvernement
avait fait craindre une chasse aux prédateurs numériques.
Le 17 mai 2020, était en effet présentée la TIC,
la loi sur les technologies de l’information et de la communication,
dont l’application conduit aujourd’hui à la suspension des réseaux sociaux.
Son but :
les réglementer,
lutter contre leur abus et leur mauvaise utilisation.
D’emblée,
les pros du web et les défenseurs de la liberté d’expression s’étaient émus …
"S’ils sont mis en œuvre,
ces amendements auront de graves conséquences pour tous les utilisateurs d’Internet à Maurice.
Des organisations de premier plan,
comme AccessNow, Mozilla ou Google
avaient considéré que cette proposition allait nuire de manière disproportionnée à la sécurité d’Internet.
L’idée avait d’emblée été plombée en plongeant dans le marigot politique …
"Il est évidemment nécessaire de répondre à la prolifération des discours de haine,
de la désinformation
et d’autres formes d’activités illicites en ligne,
et l’île Maurice n’est pas le premier pays à prendre des mesures en ce sens.
Cependant, la proposition de la TIC ouvre la porte à d’innombrables conséquences imprévues,
et met en danger la confidentialité et la sécurité des internautes de l’île Maurice.
De telles mesures ne l’aideront pas à se profiler comme une destination commerciale attrayante
et découragera les entreprises technologiques d’y établir des bureaux pour profiter de la main-d’œuvre hautement qualifiée
et des règles fiscales avantageuses".
Qu’importe donc …
Pour les fake-news ou les propos de bas étage,
Maurice ce n’est décidément pas l’Amérique !
A la manière du lagon qui protège naturellement des squales les plages paradisiaques de l’île,
les requins du web n’y ont,
temporairement en tous cas,
pas accès …
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 8 novembre 2024.
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