Les couronnements des monarques, surtout outre-Manche, ont toujours mobilisé les médias.
Une vieille histoire qui remonte, non pas à Élisabeth II et sa première retransmission télévisée mondiale,
mais au XVIIème siècle !
C’est en effet en Angleterre, les chercheurs l’attestent, qu’est publié le premier organe de presse périodique de l’histoire.
En 1622, un imprimeur de Londres qui édite déjà des textes littéraires, a l’idée de créer un hebdo d’information,
le "Weekly News".
Il suit de deux ans seulement les premières publications en anglais d’informations datées, comme le "Corrant out of Italy", qui remontent au 2 décembre 1620.
Nous sommes sous le règne de Charles 1er.
Ce monarque est décapité 27 ans plus tard,
et c’est son fils également prénommé Charles,
logiquement deuxième du nom et cousin germain de Louis XIV,
qui doit hériter du trône.
Mais le Parlement d’Angleterre s’y oppose !
C’est la création du Commonwealth qui devient temporairement une république, et le jeune Charles II est contraint à l’exil.
Voilà pourquoi le premier journal de l’histoire, l’hebdomadaire "Nouvelles de la plupart des parties de la chrétienté" ne couvre pas son couronnement :
il n’a jamais eu lieu !
3 ans plus tard, de l’autre côté du Channel, la Monarchie n’est pas encore contestée
et le Roi soleil, lui, est couronné.
Théophraste Renaudot, médecin protestant convertit au catholicisme a déjà créé quelques années auparavant
"La Gazette",
considéré comme le premier journal français et tiré à 800 exemplaires tous les samedis.
Comme en Angleterre, les archives ne mentionnent pas de couverture de la cérémonie du sacre à Reims,
pourtant l’hebdomadaire fait allégeance au roi et se soumet même à sa censure.
Les articles, à la gloire de Louis XIV sont surtout consacrés aux batailles qu'il remporte.
Du coup une presse d’opposition apparaît assez rapidement, imprimée en Hollande puisque nombre de protestants y ont trouvé refuge après la révocation de l’Edit de Nantes.
La presse connaît son essor avec "les Lumières" marqué en 1777 par le premier quotidien d’information, "Le Journal de Paris".
La liberté d'expression est instituée avec la Déclaration Universelle des Droits de l'homme, mais très vite l’Assemblée Constituante réglemente la liberté de la presse.
Les journaux de toutes tendances prolifèrent, le lectorat s’accroit,
mais la censure se durcit sous la terreur et perdure à l'avènement du 1er empire.
Le sacre de Napoléon en 1804 y est raconté de manière dithyrambique.
La cérémonie est retranscrite dans le "Journal des débats et des décrets" du lendemain.
"Qu'on se figure 7 ou 8 mille hommes de cavalerie de la plus belle tenue,
entremêlés de groupes de musiciens,
défilant entre deux haies continues d'infanterie de plus d'une demi-lieue de longueur !
Qu'on y ajoute la richesse et le nombre des voitures,
la beauté des attelages, le concours de quatre ou cinq cent mille spectateurs,
et l'on n'aura qu'une idée imparfaite du coup d'œil qu'offrait la seule marche du cortège."
Le dernier sacre d'un roi en France est celui de Charles X le 29 mai 1825 à Reims, où trente-trois souverains ont été sacrés en un peu plus de 1 000 ans.
Outre-manche la tradition du couronnement est également millénaire, et l'histoire s'écrit encore…
Depuis la constitution de la Grande Bretagne en 1707, avec l’unification des royaumes d’Angleterre et d’Ecosse, on compte 13 monarques,
Charles III compris :
dix hommes et trois femmes, parmi lesquelles Victoria qui a régné 64 ans,
et évidemment Elizabeth II.
Durant tout son règne de 70 ans, ses liens avec la presse sont très contrôlés et distants.
La reine n’accorde d'ailleurs pas d’interview, sauf une fois, pour les soixante-cinq ans de son règne.
Face aux caméras de la BBC One,
elle raconte alors pour la première fois les coulisses de son sacre, ses difficultés à marcher en portant la lourde couronne,
et même l’inconfort de son carrosse !
Toutefois, c’est à la radio qu’elle prononce en 1940 son premier discours alors qu’elle n’est encore que princesse.
Elle ne parle pas un journaliste,
mais s'adresse directement aux enfants réfugiés, qui doivent quitter leur patrie à cause de la guerre.
Et c’est elle qui décide pour son couronnement le 2 juin 1953 que la cérémonie doit être diffusée en direct à la télévision,
une première mondiale.
Alors que peu de foyers sont encore équipés de récepteurs, 277 millions de personnes assistent à cette cérémonie, partout sur la planète.
Les films de la BBC traversent l'Atlantique à bord d'avions de la Royal Air Force, pour que les Canadiens - membres du Common Wealth - puissent regarder la cérémonie le même jour.
Plus de 2.000 journalistes et 500 photographes de 92 pays sont postés sur le trajet du couronnement.
Pour la première fois des caméras sont disposées tout le long du trajet du carosse.
Trente cameramen filment également dans l'abbaye de Westminster.
Samedi prochain, 240 jours après le décès de Lilibet, ce sera au tour de son fils d'être sacré.
"Charles Trois,
par la grâce de Dieu,
roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord
et de ses autres royaumes et territoires,
Chef du Commonwealth, défenseur de la foi".
Son épouse Camilla sera également couronnée et sera Reine consort.
La festivités dureront trois jours et seront marquées, au delà de la cérémonie du sacre par des concerts et des illuminations de lieux emblématiques du Royaume-Uni
Ce 6 mai 2023, les médias seront tous sur le pont, au bord de la Tamise...
D'içi, là toute cette semaine, ils raconteront leurs préparatifs sur e-crossmedia.com
Dès demain lundi : Stéphane Bern, France 2.
Thierry Mathieu,
Président d’e-crossmedia,
le dimanche 30 avril 2023.
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