"Fournir un dispositif transparent pour faire reculer la désinformation,
valider et récompenser concrètement le respect d’un journalisme éthique et professionnel"
Voilà l’ambition de ce nouveau label
qui devrait permettre à tout à chacun de se documenter sur l’actualité
en consultant des supports "dignes de confiance".
Cette norme "JTI" est conçue comme une norme ISO.
Un comité de 130 experts
dont des journalistes, des institutions, des organismes de régulation, des éditeurs,
et des acteurs des nouvelles technologies
ont participé à son élaboration.
Le cahier des charges vise à lutter contre la concurrence que subit le journalisme professionnel
par des contenus diffusés via le digital
ce qui entraîne d’année en année l’érosion des audiences,
une défiance vis-à-vis des médias,
et du coup une chute des revenus provenant de la publicité, d’abonnements, et d’actes d’achats.
Pratiquement …
Les médias évaluent leur conformité à la norme, publient leurs rapports de transparence,
puis obtiennent une certification indépendante.
Les annonceurs, eux, s’appuient également sur la JTI
pour sélectionner les médias auxquels associer leur image,
aligner leurs dépenses publicitaires,
et ainsi renforcer la sûreté de leur marque.
Les médias sociaux, algorithmes, et moteurs de recherche
utilisent les données JTI pour indexer et promouvoir des sources conformes.
Les régulateurs et acteurs étatiques considèrent la norme
comme un mécanisme de régulation indépendant
pour allouer des subventions et des avantages aux médias.
Adoptée sur une base volontaire en tant que mécanisme d'auto-régulation,
la JTI repose sur des critères relatifs à la transparence du média
et au professionnalisme des processus éditoriaux, notamment …
L’application d’une ligne éditoriale,
l’existence de mécanismes de correction,
la gestion des contenus générés automatiquement, le contrôle interne/externe,
la transparence sur l’identité des propriétaires des médias, les sources de leur financement,
et la preuve du respect de garanties professionnelles.
Comme l’explique Thibaut Bruttin, adjoint au directeur général de Reporters Sans frontières :
"C'est une approche positive :
inviter les médias à s'engager dans une démarche de transparence.
On n'est pas dans un jugement des médias,
il n'y a pas de contrôle de leur ligne éditoriale,
ni de définition à priori de ce que doit être le contenu des médias …
II s’agit de devancer en quelque sorte les attentes du public,
les attentes aussi des annonceurs ou également des plateformes
puisque c'est quelque chose qui vient répondre à une question fondamentale qui est :
qu'est-ce que c'est qu’un média qui pratique un journaliste de qualité ? "
Ce nouveau label repose tout d’abord de la part des médias sur l'auto-évaluation.
Elle s’effectue dans un cadre de référence officiel, identique pour tous les médias,
et aboutit à la publication d’un rapport de transparence.
Pour que la certification soit délivrée …
Un audit externe et indépendant peut être réalisé par un organisme accrédité
qui certifie la conformité du document fourni par le média.
RFI et France 24 ont d’ores et déjà obtenu ce label.
Pour Jean-Marc Four, directeur de Radio France Internationale …
"Ces processus de certification sont effectivement une façon d'affirmer qu'il y a des critères objectivables du travail journalistique,
de l'indépendance de l'information,
et d’envoyer ce message aux États et aux gouvernements, y compris dans les démocraties.
Parce qu'il y a de façon récurrente,
fréquente malheureusement,
des tentations de limiter la liberté de la presse.
Affirmer ces critères d'indépendance, de rigueur via la JTI,
c'est une façon aussi d'envoyer des messages aux pouvoirs publics en disant,
protégez-nous,
soyez conscients que c'est majeur que nous soyons protégés."
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 10 décembre 2024.
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