"Il ne s'agit pas, ici, d'un rabot économique,
mais d'un vrai coup de guillotine.
Cette exécution est-elle actée, décidée, voulue et assumée ?"
Voilà le communiqué publié ce vendredi par l’association “Les Locales”
et ses organisations représentatives SNRL – le Syndicat National des Radios Libres -
et la CNRA -Confédération Nationale des Radios Associatives-
en découvrant la Proposition de Loi de Finances pour 2025.
Le budget du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique, le FSER,
doit baisser de 35%,
soit quelques 10 millions d’euros.
Pour ces radios, c’est leur modèle économique qui est en péril :
"Les radios associatives sont un outil d’inclusion sociale et culturelle,
un vecteur de cohésion,
qui a toujours su évoluer avec peu de moyens.
Les conséquences seront sans appel :
impact direct sur l'emploi,
alors même que nous sommes le deuxième employeur du secteur radiophonique.
Ce serait une perte irréparable pour la vie culturelle locale, pour l'accès à une information libre et pluraliste,
et pour des milliers de citoyens qui trouvent dans nos radios une voix différente, alternative, et enracinée dans leur quotidien.
Elles représentent les médias de proximité par excellence,
souvent surnommées les médias du dernier kilomètre".
"Chacun doit faire des efforts" dit le gouvernement,
et dans tous les secteurs la rigueur budgétaire impacte évidemment les modèles existants.
Si certaines stations associatives tiennent à conserver toute forme d’indépendance et donc ne pas dépendre de la publicité,
d’autres, et c’est déjà le cas,
franchiront sans doute le pas,
pour survivre !
Et voici donc l’effet domino…
En grignotant maintenant leur part même très modeste
du gâteau publicitaire disponible,
qui en plus se réduit au profit du numérique,
ce sont les radios commerciales qui verront leur mane potentielle diminuer.
Ces stations privées qui, elles-mêmes, dénoncent la part de plus en plus importante avalée par Radio France.
Parce que lui-même, compte tenu des réductions budgétaires,
et fort de ses audiences,
cherche de nouvelles ressources !
D'autant que Radio France comme les 5 autres entreprises publiques
est aussi impactée par le budget 2025,
comme e-crossmedia l'expliquait dès ce jeudi :
Autre effet domino probable ...
Si certaines Associatives ne survivent pas,
elle laisseront leur place en FM ou DAB+.
Celà ne manquera pas, non plus, de redistribuer les cartes car ces fréquences disponibles
se retrouveront sur le marché !
A l'image de toutes les stations,
les radios associatives parlent d'ailleurs de leur "service rendu au public" :
"Nous n’avons jamais renoncé à notre mission de service public,
ni bénéficié d'une augmentation de l’aide individuelle à l’exploitation de nos radios.
En s'attaquant à l'un des secteurs les plus vulnérables
et économiquement modestes,
le Gouvernement semble renier ses propres engagements
en faveur de la diversité et de la proximité."
"Nous appelons l’ensemble des Parlementaires à prendre conscience de la dimension mortifère de cette proposition
et à agir pour sauvegarder la diversité et la vitalité des radios associatives en France.
Nous demandons également aux élus locaux de se mobiliser
pour éviter la disparition de ces petites entreprises ancrées dans leurs territoires,
ainsi que la perte des emplois de leurs salariés,
qui jouent un rôle clé dans la dynamique locale et la cohésion sociale".
Confronté aux difficultés économiques comme tous les secteurs,
le serpent radiophonique dans sa diversité,
se mord la queue !
Chaque année, près de 700 radios associatives bénéficient des aides du FSER
créé en 1982 ,à la libération de la bande FM.
Ce Fonds représente en moyenne 40 % de leurs ressources.
ll vise à aider leur installation, le développement de leur équipement et de leur exploitation.
Comme le précise le ministère de la culture lui même ...
"Sur l’ensemble du territoire, dans l’hexagone comme en Outre-mer
et en particulier dans les quartiers estampillés "politique de la ville "et dans les zones rurales,
les radios associatives remplissent une mission indispensable de communication de proximité.
En effet, elles favorisent :
les échanges entre les groupes sociaux et culturels,
l’expression des différents courants socioculturels,
le soutien au développement local,
la protection de l’environnement
et la lutte contre l’exclusion".
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 11 octobre 2024.
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