"Novaïa Gazeta", le journal russe reconnu pour la qualité de ses enquêtes et investigations, est désormais interdit !
Le tribunal Basmanny de Moscou a en effet invalidé depuis une semaine le certificat d'enregistrement de la version papier,
comme le rapporte entre autres France Médias Monde.
Un second jugement doit sans surprise décider de la même sanction concernant les versions numériques ces prochains jours.
Cette publication est pourtant on ne peut plus prestigieuse et respectée au plan international.
Son rédacteur en chef Dimitri Mouratov a d'ailleurs été, l'an dernier, co-lauréat du Prix Nobel de la Paix.
Cette décision ne tombe pas par hasard, 6 jours seulement après le décès de Mickael Gorbatchev …
Le dernier Président de l’Union Soviétique était lui même cofondateur en 1993 de ce journal.
Le rédacteur en chef avait été très remarqué d’ailleurs lors de ses funérailles, en tête du cortège dans les rues de Moscou.
C’est sans doute l’épilogue, en Russie, d’une histoire de 30 ans durant lesquelles la corruption des élites, les terribles troupes du groupe Wagner intégrées aux régiments de Poutine,
et la répression des homosexuels en Tchétchénie étaient régulièrement dénoncées dans les colonnes du journal et bien évidemment sur son site web.
Quelques jours après le lancement de « l’opération spéciale » lancée par Vladimir Poutine en Ukraine, la direction avait d’elle-même décidé en mars dernier de cesser la parution,
de crainte que ses reporters soient trop en danger en couvrant honnêtement les évènements.
Une partie des journalistes a tout de même continué à travailler, mais après avoir quitté le pays.
Ils ont lancé un nouveau site depuis l’étranger « Novaîa Gazeta Europe ».
Toutefois sur le territoire de la Fédération de Russie même, un journaliste vient d’être condamné à 22 ans de "colonie pénitentiaire à régime sévère"...
Selon la justice Ivan Safronov est reconnu coupable d’avoir transmis des informations à propos des actions militaires russes en Syrie et des livraisons d’armes par le Kremlin en Afrique.
Mais pour le journal il s’agit plutôt d’une vengeance de l’état ...
Ce journaliste agé de 32 ans signe régulièrement depuis le 24 fevrier des papiers qui soulignent les échecs de l’armée du Kremlin en Ukraine...
Vu de France et dans le même temps pour lutter contre les médias russes inféodés au Kremlin ...
Reporter Sans Frontières vient de saisir l’autorité de régulation de le communication audiovisuelle et numérique l’Arcom , anciennement CSA.
L’opérateur satellitaire Eutelsat, dont l’état français est actionnaire à hauteur de près de 23%,¨continue en effet à diffuser 3 chaines russes :
Rossiya 1, Perviy Kanal ou NTV.
L'ONG demande l'arrêt de ces retransmissions.
Selon RSF,
les programmes et les prétendues "émissions d’info" ne sont devenues depuis 201 jours que des haut-parleurs de la propagande du régime de Vladimir Poutine.
Cette propagande de guerre relève, en droit français et pour RSF ,
de "l’incitation à la haine et à la violence contre la population ukrainienne, des appels à l’extermination de masse ou des appels au meurtre de dirigeants,
voire de l’incitation au génocide".
La société Eutelsat, un des principaux opérateurs satellitaires au monde, distribue vers la Russie et l’Ukraine occupée,
par l’intermédiaire de plusieurs satellites, les bouquets russes NTV+ et Trikolor.
Ces deux fournisseurs comptent environ 15 millions d’abonnés, soit environ un tiers des foyers abonnés russes et 25 % des ménages de la Fédération de Russie…
Celà participe donc à la désinformation, voire à l'endoctrinement, des populations russes et ukrainiennes.
e-crossmedia, le 13 septembre 2022.
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