"Nous allons voir pour vous" disait Albert Londres...
Indépendants ou envoyés spéciaux,
les reporters de guerre livrent un regard à la fois direct et souvent décalé sur le déroulement des conflits,
mais en sont trop souvent les victimes…
Pas question de faire plus de cas de la disparition d’un pro de l’info, évidemment, que de celles des milliers de victimes civiles, voire militaires.
Mais les journalistes,
c’est leur mission,
permettent aux citoyens du monde, ainsi qu’aux organisations humanitaires, dirigeants et politiciens, de réagir et de prendre position.
"Il s’agit de documenter, non de témoigner comme le font les civils ou les soldats engagés dans un conflit.
Il s’agit aussi de raconter le vécu des civils et des soldats, pas simplement de filmer des explosions ou des ruines",
précise le site "The Conversation" :
https://theconversation.com/reporter-de-guerre-un-metier-necessaire-mais-a-haut-risque-205875
Avant la mort du vidéo-journaliste de Reuters Issam Abdallah ce vendredi à la frontière sud du Liban
six reporters avaient été tués lors des bombardements israéliens sur Gaza,
sans compter ceux qui sont décédés en dehors de leur travail au cours de la semaine dernière.
Selon le quotidien libanais "L’Orient, le jour",
l'ambassadeur d'Israël auprès des Nations Unies affirme que son pays va enquêter sur ce qui s'est passé.
"Pour l'instant, il est trop tôt pour dire ce qui s'est passé là-bas".
Issam Abdallah a été tué, et six de ses collègues blessés, alors qu'ils couvraient des échanges de tirs à la frontière au niveau du village de Alma el-Chaab.
Ce sont ses dernières images .
Des engins explosifs sont tombés sur un secteur où se trouvait le groupe de journalistes, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Plus tôt dans la journée, l'armée israélienne avait bombardé les abords de plusieurs localités frontalières dans le sud du Liban,
après une explosion sur la barrière séparant les deux pays.
Un direct vidéo est en cours et soudain l’image se fige.
Les internautes entendent alors une de ses consoeurs à ses cotés hurler qu’elle ne sent plus ses jambes...
"Nous sommes sidérés par ce triste record de 7 journalistes tués en 7 jours au cours de cette semaine sanglante,
du fait de la réponse indiscriminée d’Israël à l’horrible massacre commis par le Hamas."
dit Reporters Sans Frontières.
Le secrétaire Général Chrisophe Deloire d’RSF précise :
" Nous demandons solennellement aux autorités israéliennes de mettre fin à des pratiques militaires attentatoires au droit international qui entraînent la mort de civils,
parmi lesquels les journalistes.
RSF appelle les parties impliquées à mettre en œuvre leurs obligations sur la protection des journalistes lors de conflits et les institutions internationales
à faire respecter ces mesures de protection".
Diverses rédactions s’insurgent de la même façon, à l’image de la Société des Journalistes de BFM TV,
qui a toujours en mémoire le décès d’un des siens Frédéric Leclerc-Imhoff en Ukraine.
Selon la Fédération Internationale des Journalistes basée à Bruxelles,
67 journalistes et employés des médias dans l’exercice de leurs fonctions ont été tués dans le monde en 2022,
dont 12 en Ukraine,
contre 47 l’année précédente.
La FIJ et d’autres groupes de défense des droits des médias ont appelé les gouvernements à prendre des mesures plus concrètes pour protéger les journalistes,
et le journalisme libre.
Selon le secrétaire général de la FIJ …
"L’absence d’action ne fera qu’encourager ceux et celles qui cherchent à supprimer la libre circulation de l’information,
et à saper la capacité des gens à demander des comptes à leurs dirigeant(e)s,
notamment en veillant à ce que ceux et celles qui ont du pouvoir et de l’influence ne fassent pas obstacle à des sociétés ouvertes et inclusives".
Thierry Mathieu,
Président d’e-crossmedia,
le 15 octobre 2023.
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