500 millions de livres par an, soit près de 586 millions d’euros : voilà l’effort demandé par le gouvernement britannique à la BBC.
L'annonce a été faite jeudi dernier.
L’équipe de Boris Johnson considère que l’entreprise doit participer à l’effort national pour lutter contre l’inflation qui n’a jamais été aussi forte depuis 40 ans en Grande Bretagne.
Les foyers assujéttis à la taxe payent 159 livres par an, soit 187 euros, contre 138 euros en France métropolitaine.
Celà finance 70 % du budget de l'audiovisuel public anglais.
Sur 22 000 salariés, l’entreprise a donc annoncé à nouveau la suppression d’un millier d’emplois, alors qu’un plan de réduction de 1200 postes est déjà en cours depuis un an et demi.
Ce seront donc d’ici 2 ans 10% des effectifs qui auront disparu.
Du coup les offres de la « Beeb » vont s’en trouver bouleversées :
Les chaines News et World, les sœurs anglaises de France Info et RFI-France 24, vont fusionner.
Changement aussi des modes de diffusion.
Des programmes en langues étrangères ne seront plus disponibles que sur le web, comme les chaines destinées aux enfants ou à la culture.
A termes 75 pour cent de l’audience devra passer par le numérique et donc la plateforme https://www.bbc.co.uk/iplayer.
La ministre de la Culture, qui a annoncé ce véritable séisme pour l'entreprise publique, entend aussi obtenir de la BBC qu’elle revienne au sacrosaint principe de neutralité.
Le gouvernement conservateur de Boris Johnson considère en effet que ses radios, télévisions et sites internet ne retransmettent pas équitablement et objectivement ses choix politiques.
Les chaines n’ont par exemple, selon le 10Downing Street, pas soutenu le gouvernement Johnson au moment du Brexit.
Conséquence également :
Nadine Dorries, la ministre, souhaite que les équipes qui produisent les antennes soient délocalisées hors de Londres.
Pour elle les journalistes et animateurs, comme les habitants de la capitale en général, sont favorisés. Ils sont majoritairement opposés aux décisions du parti conservateur.
Conséquence :
les éditions d’info, même nationales, devraient être diffusées depuis les régions et par des journalistes n’étant pas issus de l’élite londonienne pour mieux reflèter l'opinion de l'ensemble du pays.
Une réflexion, "vu de l'héxagone", qui s'apparente au concept de "France périphérique" !
C’est pourtant d’ores et déjà le cas puisque depuis 9 ans les équipes de la BBC sont réparties en plusieurs sites.
Les programmes "nationaux" sont conçus depuis Londres mais aussi Salford au nord du pays près de Liverpool, ou encore près de Manchester.
Il y a aussi bien sur des bureaux partout en région pour traiter l’info de proximité.
e-crossmedia, le 30 mai 2022
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